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TAMPON, subst. masc.
I.
A. − Pièce de bois, de métal ou d'autre matière, généralement cylindrique qui bouche, ferme une ouverture, un orifice. Synon. bouchon, tape2(vieilli), tapon (doublet de tampon).Arrivât-on à une autre issue, on la trouverait obstruée d'un tampon ou d'une grille (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 555).La pointe de ces formes porte un petit orifice qui, pendant l'emplissage, est bouché par un tampon de bois nommé tape (Rouberty, Sucr., 1922, p. 92).
1. ARTILL. Bouchon cylindrique en bois, en liège, dont on se servait pour fermer l'âme d'une bouche à feu. (Dict. xixeet xxes.). Synon. tape2(v. ce mot A), tapon.Tampon de bouche. Synon. de couvre-bouche (s.v. couvre-). (Ds Lar. encyclop.).
2. CONSTR. Dalle mobile, de pierre ou de métal, fermant l'ouverture d'un regard (puisard, fosse d'aisances, égout), d'une canalisation ou d'un trou d'homme. Où sont-ils [les cadavres] ? Sur les quais, dans les cours, sous les ponts, Dans l'égout, dont Maupas fait lever les tampons, Dans la fosse commune affreusement accrue (Hugo, Châtim., 1853, p. 25).
3. LUTHERIE
a) [Dans les instruments à vent] Petite pièce de métal qui ferme l'embouchure de la tête percée de certains instruments (flûte, saxophone). Tampons spéciaux montés sur plaques aluminium pour saxophone alto à tampons vissés (Catal. Couesnon, 1934, p. 97).[Dans l'orgue] Pièce de bois ou de métal qui ferme la laye des tuyaux bouchés d'un orgue. Le tampon (...) est une planchette qui ferme le derrière de la laye du sommier [de l'orgue] (Schmitt, Simon, Guédon, Nouv. Manuel organiste, 1905, p. 315).
b) [Dans les instruments à cordes frottées] [Un des bouts de la mèche de crins de l'archet] est maintenu [dans la mortaise de la tête de l'archet] par un petit morceau de bois (tampon) qui entre en forçant (Bouasse, Cordes et membranes, 1926, p. 265).
4. MAR. Morceau de bois, de cuivre, de fer, de liège, généralement cylindrique dont on se sert pour obturer un trou fait dans la coque d'un bâtiment. (Dict xixeet xxes.).
P. anal. Morceau d'étoffe ou de tout autre textile généralement roulé en boule, employé pour endiguer provisoirement une voie d'eau. Synon. tape2(v. ce mot A), tapon.Tampon d'étoupe. Il n'avait plus sur lui qu'un vêtement, il l'ôta, et avec son pantalon il grossit et affermit l'étoupage. Le tampon était fait, et ne semblait pas insuffisant. Ce tampon débordait au dehors la crevasse, avec le prélart pour enveloppe. Le flot, voulant entrer, pressait l'obstacle, l'élargissait utilement sur la fracture, et le consolidait (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 388).
5. PLOMB. ,,Morceau de bois fermant le haut d'un corps de pompe ou d'un tuyau`` (Chabat t. 2 1876).
En partic., vieilli. Sorte de piston fermant l'ouverture de la cuvette d'un cabinet d'aisances. (Dict. xixeet xxes.).
6. P. anal. (de fonction et de forme)
a) Matière souple roulée en boule ou en cylindre et faisant office de bouchon. De grands vases d'argile (...) bouchés de tampons de feuillage (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 194).Il aperçut une bouteille de cognac sans goulot, bouchée avec un tampon de linge (Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 1193).
b) Spécialement
MÉCAN. (ajust.). Calibre formé de deux pièces cylindriques de diamètre voisin reliées par une poignée, utilisé pour vérifier la mesure du diamètre d'une pièce creuse à paroi lisse ou filetée en l'introduisant dans celle-ci. Tampon d'ajusteur, d'aléseur. Aux appareils de mesure et de vérification classiques, tels que calibres, tampons et bagues, sont venus s'adjoindre de nouveaux dispositifs électriques (Tinard, Automob., 1951, p. 391).
CONSTR., MENUIS. Petite pièce cylindrique (bois, plastique, plomb) que l'on introduit dans un trou avant d'y fixer un clou, une vis. Synon. cheville.Le barrot [des faux-ponts d'un navire] est chevillé avec tampons sur la ceinture (Galopin, Lang. mar., 1925, p. 16).Pièce de bois placée entre deux solives qui sert à renforcer un assemblage. (Dict. xixeet xxes.). Synon. cheville.
B. − Petit morceau de textile souple (coton, amadou, chanvre, charpie, gaze) roulé en cylindre ou en boule et qui sert à étancher une plaie, absorber un liquide. D'une blessure au pli du flanc, plus profonde, un sang vermeil coulait goutte à goutte. Le malheureux avait cru bien faire en la comprimant de son mieux d'un tampon de chanvre (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 132):
1. Il monta chercher dans sa chambre, au premier étage, un petit tampon d'ouate; puis, comme le sang était sec et collait à la porcelaine, il humecta légèrement le coton avant de frotter. Il replia ensuite le tampon sur lui-même pour enfermer à l'intérieur les touffes qui avaient absorbé le sang. Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 96.
1. CHIR., MÉD. Tampon (chirurgical). Morceau d'ouate ou de gaze comprimée généralement cylindrique utilisée pour juguler une hémorragie. Tampon nasal, utérin, vaginal. Pendant ce temps-là, et tout en préparant les ligatures et les tampons pour étancher le sang, les élèves rient et causent entre eux (Murger, Scènes vie jeun., 1851, p. 171).
2. P. anal., GYNÉCOL. Tampon (hygiénique, périodique). Petit cylindre de coton comprimé muni d'un applicateur utilisé par les femmes pour absorber le sang des règles. Une campagne d'information sur la menstruation féminine fait alors connaître aux États-Unis le principe du tampon hygiénique, jusque là mal reçu par le public (P. Germa, Depuis quand?1982, p. 307).
C. − Morceau d'étoffe ou d'autre matière roulée, pressée, généralement imbibée d'un produit spécial et qui sert à imprégner, nettoyer, essuyer par frottement ou étalement. Tampon à démaquiller, à graisser. Une certaine huile (...) dont elle comptait elle-même les gouttes sur un tampon de flanelle, avait la propriété miraculeuse d'effacer à l'instant les moindres rides (Zola, E. Rougon, 1876, p. 302).C'est une opération à subir. C'est le tampon d'éther que l'on vous fourre sous votre nez (Claudel, Part. midi, 1906, i, p. 999).
P. compar. ou p. métaph. Des tampons d'ouate naissaient parfois au firmament comme pour en panser les blessures (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 239).
1. ÉBÉN. Morceau d'étoffe, de chiffon (imbibé ou non d'un produit), qui sert à étaler le vernis sur le bois. Vernis, vernissage au tampon; appliquer (le vernis) au tampon. Quand le tampon grippe avant que le vernis soit poli on met sur le tampon une goutte d'huile d'olive et l'on continue à frotter (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 128).On entend par appliquer au tampon, étendre le vernis sur la pièce à polir, au moyen d'un chiffon imbibé d'huile (Maugin, Maigne, Nouv. Manuel luthier, 1929 [1869], p. 124).
2. ÉCON. DOMESTIQUE. Morceau d'étoffe ou d'autre matière qui sert à nettoyer les ustensiles ménagers. Tampon abrasif, métallique; tampon à récurer, en éponge. Si le blanc ne revient pas, utiliser un tampon « Jex » ou une poudre à récurer genre « Vim » ou « Nab », avec de l'eau tiède de préférence (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 361).
P. anal., lang. cour. Il prit dans le four (...) un bout de chiffon blanc, le tendit à l'homme, qui en fit un tampon, le trempa, l'enduisit de savon, et se mit à frotter les taches de ses vêtements une à une (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 90).
3. GRAV., PEINT.
a) [Dans la techn. de la grav. et de la peint.] Petit rouleau garni de feutre ou d'une matière douce qui sert à appliquer l'encre sur une planche gravée. Tampon à encrer. On se sert d'un seul cuivre qui, au moment de l'encrage, reçoit toutes les couleurs à la fois: c'est le procédé d'impression à la poupée, du nom du petit tampon utilisé pour répartir les couleurs sur le cuivre (Dacier1944, p. 9).
b) [Dans la techn. de l'eau-forte] Petit sac généralement de soie ou de taffetas, rempli d'une matière souple, qui sert à étendre le vernis à la surface du métal. Synon. tapette.On se servait autrefois du tampon de taffetas, ou même du tranchant de la main, pour étendre d'une manière uniforme des petits tas de vernis disposés de place en place (Bég.Estampe1977).
c) ,,Sorte de bourse bourrée d'étoffe et recouverte de peau de daim ou de soie, que l'on utilise pour adoucir les couleurs en aquarelle`` (Bég. Dessin 1978).
4. PAPET. Tampon(-)buvard. Accessoire de bureau formé d'un support courbe convexe, muni d'un papier buvard, avec lequel on sèche l'encre en appuyant sur la poignée dont il est muni. Au centre, trônait un bureau d'apparat, où (...) s'alignait une garniture en maroquin,classeur, sous-main, tampon-buvard (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 109).
P. anal. (de forme). Il en va du yoga comme de la nouvelle cuisine, la position du « tampon buvard » ou la salutation au soleil se vendent aussi bien que la truite à la julienne de légumes (Le Nouvel Observateur, 9 juin 1980, p. 7, col. 1).
D. − Dispositif servant à imprimer et/ou à encrer.
1. Petite plaque de métal recouverte de caoutchouc, munie d'une poignée, qui permet d'imprimer un timbre à caractère privé ou officiel. Synon. cachet, timbre.Mon père disait quelquefois qu'il suffisait de mettre un homme derrière une table avec un tampon sous la main et un képi sur la tête pour risquer de le transformer en goujat (Green, Journal, 1937, p. 78).
Donner un coup de tampon (fam.). Imprimer la marque figurant sur le timbre. Des gendarmes arrêtaient le convoi, donnaient un coup de tampon sur le laissez-passer officiel (Camus, Peste, 1947, p. 1358).
P. méton. Marque laissée par le tampon sur le document imprimé. Synon. cachet, estampille, oblitération.Elle retourna l'enveloppe entre ses doigts, examina le tampon de la poste (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 432).Tant d'heures à courir de bureau en bureau pour obtenir les visas, estampilles et tampons nécessaires (Gide, Journal, 1942, p. 116).
En partic. [Impression sur tissu] Tampon à imprimer les tissus. Synon. forme, gabarit (d'apr. Bég. Estampe 1977).V. tamponné II B 1 b.
2. Tampon (encreur). Petite boîte contenant un coussin imprégné d'encre sur lequel on appuie le tampon à imprimer pour l'encrer. Machine à imprimer, caractères caoutchouc, tampon encreur (Catal. jouets (Louvre), 1936).
E. − Dispositif amortisseur utilisé pour atténuer un choc, protéger (une chose ou une personne). V. patarasse B ex. de Balzac.
1. ARTILL. L'affût modèle 1877 à tampons de caoutchouc amortissant les réactions et à bêche de crosse entravant le recul (Paloque, Artill., 1909, p. 147).
2. CH. DE FER. Tampon (de choc). Plateau de métal généralement cylindrique muni d'une tige montée sur ressort qui est placé par paire à l'extrémité des véhicules de chemin de fer pour amortir les chocs. Tampons de wagons. Quinze jours de tôle si tu ratais le spécial à Montparnasse. Je l'ai attrapé au vol, une fois, et j'ai fait le voyage sur le tampon de derrière (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 30):
2. Quoi qu'on fasse (...) les ressorts se rompent fréquemment; c'est surtout le cas des ressorts soumis à des efforts brusques (...) ou à des efforts fréquemment répétés (ressorts de montre, ressorts de tampons de choc des wagons). Gorgeu, Machines-outils, 1928, p. 54.
P. compar. La mère Dinochau (...) avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive (Goncourt, Journal, 1888, p. 773).Je n'avais découvert qu'une alternative: entrer dans l'esprit du jour (...) ou bien (...) m'interposer comme tampon de choc entre les hommes et le commandant (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 92).
Faux tampon. Synon. de boisseau de tampon (v. boisseau B 3).Un tampon est composé:soit d'une tige terminée par un plateau ou disque; cette tige est guidée par un boisseau ou faux-tampon en acier moulé fixé par boulons sur la traverse (...);soit d'un plongeur en acier moulé (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 22).
Coup de tampon. Choc provoqué par la rencontre des tampons de deux véhicules de chemin de fer ou d'un wagon sur un obstacle. [La locomotive] vous le renverse [l'assassin] d'un terrible coup de tampon dans la poitrine (A. Daudet, Crit. dram., 1897, p. 154).Au fig. Coup de tampon. Affrontement, heurt, vive altercation entre des personnes. On se ressaisit, après un coup de tampon, mais l'on s'agite et l'on s'affole, si l'on endure des piqûres réitérées d'épingles (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 155).
3. MAR. Dispositif (bourrelet en caoutchouc, par exemple) destiné à amortir les chocs d'un bateau le long d'un embarcadère. Tampons d'accostage.Les sacs de cordages, employés généralement pour absorber les chocs le long des embarcadères, coûtent assez cher. On peut, assure M. Wylam dans Popular Science, leur substituer des tronçons d'enveloppes de pneus ballons (Rousset, Trav. pts matér., 1928, p. 58).
4. TECHNOL. Petite pièce (généralement de caoutchouc) recouvrant ou entourant l'extrémité de certains objets dans le but de les protéger de chocs éventuels. Pour éviter tous ces inconvénients, on peut munir le robinet d'un tampon de protection, lequel peut être constitué simplement par la moitié d'une balle en caoutchouc (Rousset, Trav. pts matér., 1928, p. 60).Béquilles à deux montants (...). Les mêmes, avec tampons de caoutchouc (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 411).
F. − [P. réf. à supra B et C]
1. Loc. En tampon. (Rouler) en tampon. (Rouler) en boule ou en cylindre. Synon. en tapon.Mouchoir roulé en tampon. Il se mit à le frotter, à le débarbouiller de son journal qu'il tenait en tampon (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 56).[Calliope] roule en tampon un petit mouchoir de dentelle et s'essuie les cils (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 160).
2. Former un tampon de, avec qqc. Donner à un objet de matière souple la forme d'un tampon. Roulant entre ses doigts un morceau de papier dont il forma un tampon, il le jeta par la croisée ([L'Héritier],Suppl. Mém. Vidocq, t. 2,1830,p. 14).
II. − P. anal. ou au fig.
A. − Lang. cour.
1. Personne qui joue le rôle d'intermédiaire (et souvent de médiateur) entre deux ou plusieurs personnes. Sainte-Beuve (...) dans ces entrevues du frère et de la sœur, joue le rôle de tampon (Goncourt, Journal, 1864, p. 60).Les picoteries sont venues; il faut que la gouvernante serve de tampon entre la tante et le père, entre les filles et la tante, entre le père et les filles (Taine, Notes Paris, 1867, p. 121).
Loc. Faire tampon, faire office de tampon, servir de tampon, jouer le rôle de tampon; être en tampon entre. Entre le rédacteur qui veut faire passer sa copie et les linotypistes qui n'arrivent pas toujours à composer intégralement cette copie trop abondante, il [le metteur en page] joue le rôle de « tampon » (A. Rivai, Journal., 1931, p. 25).
2. Chose ou événement qui se trouve ou se produit entre deux autres. [Le schizoïde] cherche pendant un jour à réaliser l'immobilité absolue afin, dit-il, de « laisser un jour-tampon entre le passé et l'avenir » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 361).
B. − Empl. techn., souvent en appos. ou en compos.
1. CHIM. Substance, liquide, solution, système(-)tampon. ,,Substance qui, dans une solution maintient constant le pH quand un acide ou une base y est ajouté`` (Garnier-Del. 1972). On observe un équilibre ionique: le pH est maintenu à une valeur constante grâce à des substances tampons (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 607).
Effet tampon. ,,Action résultant de la mise en jeu d'un système tampon`` (Méd. Flamm. 1975). L'effet tampon est d'autant plus grand que la solution renferme davantage d'acides faibles (Y. Renouil, Dict. du Vin, Boulogne, éd. Sézanne, 1988).
Pouvoir tampon. ,,Rapport d'une faible quantité de base ou d'acide ajouté à la variation de pH qui en résulte pour un mélange tampon`` (Duval 1959). La solution de Tyrode est plus complexe. Elle contient du bicarbonate de sodium et du mono-phosphate de sodium qui ont un pouvoir tampon (J. Verne, Vie cellul., 1937, p. 22).
P. anal., PHYSIOL. Sel alcalin de l'organisme (en particulier du plasma sanguin) ayant les propriétés d'une substance tampon. Les tampons du milieu intérieur d'un organisme (...) jouent un rôle important dans la résistance aux agressions acides ou basiques (Adr.-Legr.1981).
2. COMM., ÉCON. Magasin(-)tampon. ,,Local d'une surface de vente où les marchandises palettisées sont entreposées avant leur passage dans le magasin de préparation`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Stock(-)tampon. ,,Ensemble des marchandises entreposées dans un magasin tampon`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983. Hostiles à la stabilisation du prix des produits de base, même sous ses formes modestes, ils [les États-Unis] ne sauraient a fortiori, fournir une fraction substantielle des quelque dix milliards de dollars du stock-tampon pour treize produits que recommande un ouvrage récent (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 580).
3. GÉOGR. POL. État(-)tampon. État qui, par sa situation géographique joue le rôle d'intermédiaire entre deux autres avec lesquels il est limitrophe, limitant ainsi les risques d'hostilités et les heurts politiques. Faire de la Belgique, du Luxembourg, de la Rhénanie ce qu'était le Luxembourg pour les Allemands (...). Ce serait l'état-tampon (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920, p. 57).Zone(-)tampon. Les discussions s'éternisent: [entre Israël et Kissinger] emplacement des lignes, culture des champs, un village ici, un carrefour là, la largeur de la zone tampon (Le Nouvel Observateur, 3 mai 1976, p. 97, col. 2).
P. ell. Le besoin que la France et l'Autriche surtout ont éprouvé constamment d'avoir entre leurs frontières une sorte de tampon pour empêcher leurs chocs est la seule et déterminante raison de la longue vie d'un pays morcelé à l'extrême (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1851, p. 166).Vous savez, mes enfants, que le monde a deux tampons, l'Allemagne, qui amortit les heurts du côté de l'instinct, de la vie physique, du chaos (...) et la France, qui les empêche du côté de la vie théorique, sensible et logique (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 170).
4. INFORMAT. Dispositif destiné à isoler deux chaînes de techniques, deux circuits ou deux systèmes informatiques. Circuit(-)tampon. Circuit dont le rôle est d'isoler entre eux deux autres circuits (d'apr. Bureau 1972).
Mémoire(-)tampon ou, p. abrév., tampon. Mémoire à faible capacité destinée à stocker temporairement des informations circulant entre deux ou plusieurs dispositifs (l'unité centrale et le ou les périphériques) travaillant à des vitesses différentes. L'utilisation de tampons permet d'accélérer les transferts dans la mesure où, pendant que l'on remplit un tampon, un autre tampon rempli précédemment peut être vidé (MorvanInformat.1981).C'est le plus souvent le périphérique qui contient la mémoire tampon (Virg.Micro-informat.1984).
C. − Arg., pop.
1. ARM., vieilli, p. anal. (de forme avec un tampon de wagon). Casquette plate portée par les soldats-ordonnances de l'armée française jusqu'à la fin du xixes. (Dict. xixeet xxes.).
P. méton. Soldat d'ordonnance. Le tampon du capiston. Y a les ordonnances, et à un moment, y avait même les tampons des adjudants (Barbusse, Feu, 1916, p. 137).Son âme a joué la belle comme de sa cage un oiseau et le tampon du colonel l'a ramassé dans les roseaux (Aragon, Rom. inach., 1956, p. 64).
2. Coup de tampon. Coup de poing, horion. Donner, lâcher des coups de tampon. Synon. de tamponner.Y m'a foutu sa pogne En plein su' l'mironton. Tu parles d'un coup d'tampon (Gelval, Fables et récits arg., 1945, p. 10).
III. − En compos. Cache-tampon*. Colin-tampon*.
Prononc. et Orth.: [tɑ ̃pɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1388 « bouchon cylindrique servant à fermer la bouche des canons » (doc. ap. B. et H. Prost, Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, t. 2, p. 338); 2. 1430 en gén. « bouchon d'une matière dure, masse de matière souple chiffonnée, roulée ou pressée, qui sert à obturer une ouverture » (Archives nationales, P 1189, fo3 vods Gay); 3. a) 1636 « pièce servant à boucher par en haut un tuyau d'orgue » (Mersenne, Harmonie universelle, Livre des orgues, p. 322); b) 1690 « pièce cylindrique qui ferme la partie supérieure d'un corps de pompe ou l'ouverture d'un tuyau » (Fur.); 4. a) 1676 « grosse cheville de bois placée entre deux solives contiguës, pour soutenir la maçonnerie d'une cloison » (Félibien, p. 747); b) 1755 « cheville qu'on encastre dans un mur, pour y enfoncer une vis, un clou » (Aviler); 5. 1694 tampon d'écubiers (Corneille); 6. 1842 « dalle de pierre ou couvercle métallique qui ferme l'ouverture d'un égout » (Ac. Compl.); 7. 1927 « calibre cylindrique, lisse ou fileté, utilisé pour vérifier les dimensions d'un trou » (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 1, p. 242). B. 1. 1676 « bande de feutre servant à introduire du noir dans les tailles d'une planche gravée » (Félibien, p. 385); 2. 1680 « morceau de bois couvert de peau qui sert à étendre l'encre sur les formes » (Rich.); 3. 1757 « petit sac de taffetas rempli de coton, avec lequel on étend le vernis sur une planche à graver » (Encyclop. t. 7, p. 878b, s.v. gravure); 4. a) 1810 « morceau de coton, bande de gaze, qui sert à étancher le sang, à nettoyer la peau, à appliquer ou à faire inhaler un produit, etc. » (Mmede Genlis, Maison rustique, t. 2, p. 233); b) 1863 en tampon (MmeV. Hugo, Hugo, p. 169); 5. 1819 « petite masse souple faite de tissu roulé et pressé, avec laquelle on étale un liquide sur une surface, on imprègne un corps d'une substance fluide » (Boiste); 6. a) 1875 « coussin imprégné d'encre sur lequel on applique un timbre avant de s'en servir » (Lar. 19e); 1936 tampon encreur (Catal. jouets [Louvre]); b) 1908 « timbre en caoutchouc » (G. Leroux, Parfum, p. 58); c) 1932 « marque apposée par un timbre en caoutchouc qui a été encré sur un tampon encreur » (Pagnol, Fanny, I, 2etabl., 2, p. 71); 7. 1964 « coussin dur, fortement rembourré, utilisé par le tailleur pour le délustrage » (Lar. encyclop.). C. 1. 1830 coup de tampon « violent coup de poing » (d'apr. Esn.); 1904 « rixe » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1856 ch. de fer (Compl. du dict. de l'Ac. fr., Paris ds Robert G.); 3. a) 1864 « personne ou chose qui se trouve entre deux adversaires, qui cherche à aplanir les différends » (Goncourt, Journal, p. 60); b) 1903 État-tampon (Nouv. Lar. ill., t. 6, p. 541b, s.v. Orient); 4. a) 1901 « casquette large et plate portée par certains employés et, dans l'armée française, par les ordonnances en civil » (Bruant, p. 90b, s.v. casquette); b) 1902 « ordonnance » (d'apr. Esn.); 5. a) 1905 batterie-tampon « batterie d'accumulateurs placée en dérivation entre deux points pour maintenir constante la tension entre ces points » (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, p. 139); b) 1971 informat. (Stern-Lep.); 6. 1929 chim. (Roussy ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2, p. 443: substances tampons). Var. nasalisée de tapon*. Fréq. abs. littér.: 139. Bbg. Quem. DDL t. 20.