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SYBARITE, subst.
A. − HIST. Habitant de Sybaris. [À l'époque archaïque] les Sybarites imaginent (...) le bain de vapeur. Mais, dans la Grèce propre, les partisans des vieilles mœurs n'aiment pas ces pratiques efféminées (G. Glotz, Hist. gr., t. 2, 1938, p. 571).
B. − Littér., souvent p. iron. [P. allus. à la réputation des habitants de Sybaris et, en partic., p. réf. à certains aspects de leur façon de vivre] Personne qui aime le luxe, le raffinement en matière de plaisir, qui recherche le confort dans la vie comme dans la pensée ou qui y est habitué. Synon. délicat, sensuel, jouisseur, voluptueux ; anton. ascète.Je compris ce qui chagrinait le marquis dans son bonheur, et je découvris quel était le pli de rose dont soupirait ce sybarite sur sa couche de volupté (Gautier, Fracasse, 1863, p. 195).Brotteaux, en son grenier, lui servit du pain, du fromage et du vin, qu'il avait mis à rafraîchir dans sa gouttière, car il était sybarite (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 159).
Empl. adj. [En parlant d'une manière d'être ou de penser] Le docteur dit: « Ah! je l'avoue, personne n'a l'esprit plus sybarite que moi (...) » (Vigny, Journal poète, 1844, p. 1220).
En appos. Ces docteurs frivoles, ces philosophes sybarites qui repoussent toute pensée sérieuse (Jouy, Hermite, t. 2, 1812, p. 357).
Prononc. et Orth.: [sibaʀit]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. du xvies. « habitant de Sybaris » (Blason des barbes, Poés. fr. des xveet xvies., II, 212 ds Gdf. Compl.); 2. 1560 « celui qui mène une vie molle et voluptueuse » (La Cuisine papale, p. 74, Fick, ibid.). Empr. au lat.Sybarita (gr. Σ υ β α ρ ι ́ τ η ς) « habitant de Sybaris », ville de la Grande Grèce renommée pour la mollesse de ses mœurs. Fréq. abs. littér.: 39.
DÉR.
Sybaritisme, subst. masc.,littér. Recherche de la jouissance; goût pour les plaisirs délicats, raffinés ou luxueux. Anton. ascétisme.Plus j'y ai songé, plus j'ai trouvé que c'était là [la littérature] le plus agréable emploi des facultés humaines et un véritable sybaritisme de l'intelligence (Sand, M. Sylvestre, 1866, p. 20).P. iron. Synon. indolence, mollesse, sensualité.Entrez, cria d'Ignacio, dont toutes ces histoires hâchaient le sybaritisme et qui, à la longue, s'en énervait (L. Daudet, Bacchantes, 1931, p. 220).− [sibaʀitism̭]. − 1reattest. 1827 (Eckstein, Le Catholique, no24, p. 638 ds Quem. DDL t. 12); de sybarite, suff. -isme*.
BBG.Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 307 (s.v. sybaritisme).