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SVELTE, adj.
A. − BEAUX-ARTS, ARCHIT. Qui produit une impression d'élégance, de finesse, souvent de hauteur; délié, élancé. Svelte basilique, cathédrale, château, clocheton; svelte flèche de Senlis; arcades sveltes; architecture svelte et aérienne; maison, mosquée svelte; ogive svelte et gracieuse; tour svelte et légère. Tout cherche à se montrer léger et aérien dans une église gothique (...). Si l'on entre dans cet édifice svelte, on est étonné de voir des voûtes suspendues, pour ainsi dire, sur des colonnes d'une légèreté effrayante (Stendhal, Mém. touriste, t. 2, 1838, p. 339).Le génie ionique y sourit, par la colonne longue, svelte comme un jet d'eau, doucement épanouie à son faîte (Faure, Hist. art, 1909, p. 98).
B. − Cour.
1.
a) [En parlant d'une pers., de son apparence] Qui dégage une impression de minceur, de légèreté et d'élégance à la fois. Svelte adolescent, amazone, cantinière, jockey, petite fille, silhouette; corps aux formes sveltes; jeune personne svelte; lad svelte et fin. [La jeune fille] était grande, svelte, élancée, mais sans aucune de ces fragilités trop délicates et de ces maigreurs grêles qui dépouillent de leur carnation les jeunes filles de seize à dix-huit ans dans nos climats tardifs du Nord (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 141).
Empl. subst. J'irai me délecter d'esquimaux dans un de ces vieux cinémas (...). Tandis que les autres, les maigres, les sveltes, les nerveux, les désossés, continueront de transpirer sur leurs « sujets bateaux »! (Cl. Tardat, Une Mort sucrée, 1986, p. 90).
b) [En parlant plus partic. de la taille d'une pers.] Qui comporte une idée de minceur, d'élégance et de souplesse. Taille svelte et pliante; taille svelte et pleine d'élégance; taille frêle et svelte. Le dolman bleu à tresses d'argent faisait ressortir avec grâce l'élégance de sa taille, svelte et souple comme la tige d'un jeune peuplier (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 18).Les Égyptiens (...) se reconnaissaient à leur profil pur, à leur taille svelte et haute (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 205).
c) [Plus rarement en parlant d'autres parties du corps] Qui donne une impression de finesse, de délicatesse; mince, élégant. Bras, cou svelte; jambes, membres sveltes; buste svelte et gracile. Ton poignet mince (...) qui est svelte, vigoureux et bien cambré (Flaub., Corresp., 1850, p. 280).
2. [En parlant d'animaux ou d'une partie de leur corps] Qui donne une impression de légèreté, de souplesse, de rapidité. Svelte abeille, chevreuil; sveltes lévriers; fauvette svelte et charmante; phalène à la taille svelte; tourterelles sveltes et vives. La nécessité les a donc forcés [certains mammifères] de s'exercer à des courses rapides; et de l'habitude qu'ils ont prise, leur corps est devenu plus svelte et leurs jambes beaucoup plus fines (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 255).
3. [En parlant de végétaux] Qui comporte une idée de hauteur; élancé, aérien. Svelte lys; hauts peupliers droits et sveltes; pin svelte et délié; tronc svelte. D'autres corolles, inclinées sur leurs hampes, vives, sveltes, ailées, figuraient des colibris prêts à s'envoler (Gozlan, Notaire, 1836, p. 274).Les hêtres assassins se jetaient sur les sapins au beau corps rosé, enlaçaient leur taille svelte de colonnes antiques, les étouffaient (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1413).
C. − P. anal., plus rare
1. [En parlant d'un objet] Qui donne une impression de finesse, d'élégance. Svelte brodequin, jet d'eau; sveltes mâtures; forme svelte d'une lyre; lampe svelte. Petites aiguières étonnamment sveltes, petits coffrets ornés de cygnes (...) nous découvrîmes là (...) quantité d'objets singuliers (Loti, Exilée, 1893, p. 78).
2. Domaine de la litt., de la parole, du style ou de l'expr. musicale.Qui est alerte, vif, sans lourdeur. Svelte trille; chanson svelte; mouvement (musical) rapide et svelte; récit rapide et svelte; rythme, versification svelte. D'une prose aussi ferme que prose puisse l'être, sans lourdeur, d'un tissu serré (...), svelte, pure et leste comme la grâce et la beauté (Barb. d'Aurev., Mémor. 1, 1837, p. 106).
Rare, en empl. subst. Daru, dans les Odes [d'Horace], ne rend pas assez le mouvement lyrique; il n'entre pas dans le svelte et le découpé des rhythmes (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 9, 1854, p. 431).
REM.
Sveltement, adv.,le plus souvent dans le domaine physique.Avec sveltesse. La Ristori vient ce soir, accompagnée de sa fille sveltement jolie, chez la princesse (Goncourt, Journal, 1884, p. 386).
Prononc. et Orth.: [svεlt], [zvεlt]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1642 « léger, dégagé, élégant » (d'un édifice) (Poussin, lettre à M. de Noyers ds Corresp., éd. Ch. Jouany, p. 144 ds Brunot t. 6, p. 693, note 5); 1668 « agile et de taille dégagée » (d'une personne) (R. de Piles, L'Art de peinture [trad. du texte lat. de Ch. Dufresnoy], p. IV vo). Empr. à l'ital.svelto « souple, élancé » (dep. le xiiies. d'apr. DEI; attest. du xvies. aux sens 1 et 2 ds Tomm.-Bell.), propr. part. passé de svellere « arracher », du lat. evellere « id. ». Voir FEW t. 3, p. 252a et Hope, p. 304. Fréq. abs. littér.: 344. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 488, b) 706; xxes.: a) 600, b) 306. Bbg. Boulan 1934, p. 47. − Duch. Beauté 1960, p. 152. − Gohin 1903, p. 325.