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SUS, adv.
A. − Vx ou p. arch.
1. Courir sus à.Se précipiter sur, se ruer à l'attaque de. Courir sus à l'ennemi. On courait sus aux officiers royaux qui avaient abusé de leur pouvoir, ou qui l'avaient exercé avec rigueur et sans ménagement pour personne; leurs biens étaient envahis, leurs maisons pillées et incendiées (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 166).
Rem. On relève chez Chateaubriand (Mém., t. 2, 1848, p. 563) la formule anc. courir sus et l'empl. disparu de sus comme prép.: La grande mesure décrétée contre Bonaparte fut un ordre de courir sus: Louis XVIII, sans jambes, courir sus le conquérant qui enjambait la terre! Cette formule des anciennes lois, renouvelée à cette occasion, suffit pour montrer la portée d'esprit des hommes d'État de cette époque. Courir sus en 1815! courir sus! et sus qui? sus un loup? sus un chef de brigands? sus un seigneur félon? Non: sus Napoléon qui avait couru sus les rois, les avait saisis et marqués pour jamais à l'épaule de son N ineffaçable!
P. anal., fam. Se montrer pressant. Les prosateurs appartiennent à un ordre qui va pieds-nus et qui court sus au libraire (Balzac, Corresp., 1839, p. 709).L'entrain étonnant de Céline à courir sus aux hommes (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 35).
2. P. ell. [Comme formule d'exhortation ou d'excitation]
a) Sus à.Bougrelas: Victoire, mes amis! Sus à la Mère Ubu! (Jarry, Ubu, 1895, IV, 2, p. 69).Au secours de la Patrie menacée! Sus à l'impérialisme allemand! C'est le refrain de tous (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 693).
[Dans un discours rapporté] Crier sus à. Avant la victoire de juin [1936], nous avions beau jeu à crier sus à l'adversaire qui refusait à la masse ouvrière et paysanne les conditions de la dignité (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 38).
b) Sus!Synon. de à l'attaque! en avant!Il souleva encore son bonnet, et continua, (...): _ Bon! mon peuple! bravement! brise ces faux seigneurs! fais ta besogne. Sus! sus! pille-les, pends-les, saccage-les! (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 502).V. haro I B 1 ex. de Cendrars.
Or sus.Le Chœur: Or sus, l'épée au poing! Que chacun se tienne en garde! (Claudel, Agamemnon, 1896, p. 911).
B. −
1. Loc. adv. En sus. En plus, par-dessus le marché. Comme prix c'était cher, par exemple, quinze sous d'entrée et la consommation en sus (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 137).Il continua:Toutefois, en sus, j'ai trouvé, ici, dans un tiroir, un acte de propriété, qui n'est pas mentionné dans les dispositions testamentaires (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 231).
2. Loc. prép. En sus de. En plus de. En sus des platées de macaroni qu'elle bâfrait aux repas, elle mâchait du matin au soir des loukoums gluants (Martin du G., Confid. afric., 1931, p. 1112).
Prononc. et Orth.: [sy], [sys]. Littré [sy]; Passy 1914 [sys]; Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [sy(s)]; Rob. 1985 [sy]. Prononc. de s final sous l'infl. de l'orth. Selon G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 no1 1981, p. 241, s est réintrod. dans la prononc. de en sus [ɑ ̃sys] dep. Billecoq, 1711; prononc. [ɑ ̃sy] considérée comme tout à fait surannée par Mart. Comment Prononce 1913, p. 302. V. aussi sus-. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 880 adv. sus « en haut » (Eulalie ds Henry Chrestomathie, p. 3, 6) − 1660, Oudin Fr.-Esp.; 2. ca 1165 prép. sus « sur » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 17221: mais sus li corut), prép. empl. jusqu'au xviies. 1636 (Monet), longtemps en concurrence avec soure, sor, v. sur; répertorié par la lexicogr. comme n'étant demeurée en usage qu'en certaines phrases (v. Fur. 1690) comme courir sus à; 3. ca 1200 exclam. servant à exhorter or sus (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 7); 1402 or sus doncques! (Christine de Pisan, Chemin de longue estude, éd. R. Püschel, 3005); 1626 sus donc (Racan, Les Bergers, acte V ds Marty Corneille t. 2); 4. 1219 dr. sus joint à des part. pour se référer à quelqu'un ou quelque chose dont il a été question précédemment, v. susdit; 5. 1690 loc. adv. en sus « en plus » (Fur.). Du lat. pop. sūsum dep. Plaute ds Forc., class. sursum « de dessous vers le haut; en haut », comp. de sub- « sous » et versum « dans la direction de ». Cf. la loc. adv. en sus « en haut » att. de la fin du xes. (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 509) au déb. du xviies. (Aubigné, Hist. univ., VI, 11 ds Hug.), ainsi que la loc. prép. en sus de « sur » att. dans un cont. obscène fin xiies. ([Jean Bodel], De Gombert et des II clers ds Rec. gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 240; v. aussi L.-F. Flutre ds Romania t. 81, p. 259 et p. 265). Fréq. abs. littér.: 272. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 438, b) 261; xxes.: a) 445, b) 374. Bbg. Gardner (R.), Greene (M. A.). A Brief description of Middle Fr. syntax. Chapel Hill, 1958, pp. 136-137, 139-140. − Foulet (L.). L'Effacement des adv. de lieu: sus,... Romania. 1946, t. 69, pp. 7-79.