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SURVIVANCE, subst. fém.
A. − [À propos d'un animé]
1. Lang. jur., vieilli
a) [À propos de pers. pouvant hériter les unes des autres] Fait d'être celui qui reste vivant. Synon. usuel survie.M. Dambreuse, par leur contrat, lui avait assuré, en cas de survivance, quinze mille livres de rente avec la propriété de l'hôtel (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 223).
b) Ce qui est transmis aux ayants droit par une personne décédée. Les peuples les plus fortement constitués ont donné à l'aîné des mâles la survivance et l'expectative du pouvoir domestique (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 68).[Mon père] a craint de se voir dépossédé, quoique à la place de la petite propriété dont je demandais la survivance (...), je lui offrisse une rente beaucoup plus considérable que son revenu (Constant, Journaux, 1804, p. 172).
c) Privilège que, sous l'Ancien Régime, le roi accordait, moyennant finance, au titulaire d'une charge non vénale et intransmissible, de pouvoir lui désigner d'avance comme successeur son ascendant ou une personne de son choix. [Les amis de M. de Montmorency] prétendaient que mon mari, ami du duc Mathieu, ne devait pas accepter sa survivance (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, p. 110).
2. BIOL., vieilli . Fait, pour un être vivant ou les individus d'une espèce, de se maintenir en vie. Synon. usuel survie.Cette loi de conservation, ou de survivance du plus apte, je l'ai nommée Sélection naturelle (Ch. Darwin, De l'orig. des espèces, trad. par C. Royer, 1882, p. 139).Lucrèce a exprimé en beaux vers la survivance des plus forts et des mieux adaptés (Barrès, Cahiers, t. 7, 1909, p. 136).
[À propos d'organismes vivants] La survivance possible, dans la mie du pain, des microbes contenus dans l'eau de panification (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 249).La fraîcheur et l'humidité permettent la survivance aux entrées de certaines grottes de l'Europe moyenne de diverses plantes aujourd'hui arctiques, mais qui étaient largement représentées chez nous pendant les époques glaciaires du Quaternaire (Gèze, Spéléol. sc., 1965, p. 139).
3. P. anal. ou au fig.
a) [Dans certaines croyances relig.] Fait de conserver une existence personnelle après la mort. Synon. usuel survie.Ce choix implique la foi à une existence ultérieure. Les sacrifices faits à une volonté divine présumée seraient insensés si cette vie fait un tout et notre seul tout. Sans survivance, la résignation est une stupidité (Amiel, Journal, 1866, p. 157).
b) Maintien du souvenir ou de l'œuvre de quelqu'un, après sa mort, dans la mémoire d'une communauté. Synon. survie.Le poète, en finissant, leur décerne l'immortalité positiviste, la survivance par les œuvres dans la mémoire des hommes (Lemaitre, Contemp.1885, p. 64).
B. − [À propos d'un inanimé]
1. Rare. Fait qu'un processus se maintienne au delà de sa durée normale. Oh! lanternes debout sur les horizons ternes! Survivance de la lumière dans le soir, Survivance de la jeunesse dans la vie! (Rodenbach, Règne sil., 1891, p. 215).
2.
a) Fait qu'une institution, qu'une pratique sociale ou culturelle se maintienne après la disparition des circonstances qui l'ont produite, sous une forme affaiblie, marginale ou stéréotypée. Telle expression courante peut plaire dans la bouche d'un paysan si elle montre la survivance d'une tradition locale, la trace d'un événement historique, peut-être ignorées de celui qui y fait allusion (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 417).Jung a montré que bien des archétypes sont même en nous la survivance des mentalités les plus primitives, de celles des premiers hommes (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 356).
b) [Sans compl. déterminatif] Synon. de archaïsme.Quelque changement qu'apporte la vie moderne avec l'industrie, les villes et l'envahissement cosmopolite, ces genres de vie subsistent, non comme survivance, mais comme expression d'harmonies naturelles qui ont favorisé la multiplication des hommes (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 87).Rien ne démontre que les clics africains soient des survivances et que l'homme primitif ait commencé par n'utiliser que des sons de ce type (Cl. Hagège, L'Homme de parole, 1985, p. 19).
Prononc. et Orth.: [syʀvivɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1521 dr. anc. offices à survivance (Edit, in Rec. gén. des anc. lois fr., XII, 190 ds Quem. DDL t. 12), qualifié de ,,Anciennem.`` dep. 1933, Lar. 20e; 2. 1606 « action de survivre » (Nicot). Dér. de survivre*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 195.
DÉR.
Survivancier, subst. masc.,dr. anc. Bénéficiaire d'une survivance. Devenu seul et entier possesseur de l'office, le père Poquelin a évidemment en vue de le céder un jour à son fils, qui prête serment comme survivancier, dès le mois de décembre de cette année 1637 (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 5, 1863, p. 269).P. anal. Héritier spirituel. [Les chefs] se mettent à prêcher le passé à la tête d'un petit troupeau de survivanciers: le paradoxe les amuse (Chateaubr., Lib. Presse, 1818, p. 222).− [syʀvivɑ ̃sje]. Att. ds Ac. 1718-1878. − 1reattest. 1680 (Rich.), qualifié de ,,vieilli`` dep. DG; de survivance étymol. 1, suff. -ier*. Cf. le synon. survivantiaire ds Trév. (1752-1771) qui cite les ,,Arrêts de M. le Prestre`` et précise ,,L'usage s'est déclaré pour Survivancier``, répertorié comme terme d',,anc. cout.`` par Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845.
BBG.François (A.). La Désinence ,,ance`` ds le vocab. fr. Genève-Lille, 1950, p. 74.