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SURSATURER, verbe trans.
A. − CHIM., PHYS. Dépasser la concentration qui correspond à la saturation normale d'une solution liquide ou d'un milieu gazeux. Pour découvrir la présence des ces corps, on sursature par l'acide muriatique la dissolution de la potasse caustique, on évapore à siccité, on redissout dans l'eau (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 573).
[Fréq. en fonction de part. passé épithète] On conçoit aisément l'origine du quartz en remarquant que les roches basiques ont été plus susceptibles que les roches sursaturées de silice d'être décomposées par des eaux ou des vapeurs d'acides (Élie de Beaumontds B. Sté géol. Fr., t. 4, 1847, p. 37).Il existerait, selon Ostwald, une zone métastable dans laquelle la cristallisation ne s'amorce qu'après un temps plus ou moins long. Les impuretés présentes dans le milieu influent beaucoup sur l'apparition des germes [cristallins]. Une solution sursaturée peut être ainsi stabilisée (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 473).
B. − Être sursaturé de.[En parlant d'un milieu] Contenir en très grande quantité, en excès; être saturé à l'extrême. Synon. être gorgé de.Des vapeurs (...) montaient du sol en décomposition et sursaturé d'eau (Cendras, Bourlinguer, 1948, p. 257).Au fig. [En parlant d'une pers.] Etre rassasié de quelque chose parfois jusqu'au dégoût. Lui ferez-vous de la morale? Certes non! Cela ne servirait à rien. Il a été sursaturé de morale, et jusqu'à la nausée (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1223).Costals n'avait que répugnance à toucher le corps étendu à son côté: sursaturé de la chair (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1363).
Prononc. et Orth.: [syʀsatyʀe], (il) sursature [-ty:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1787 part. passé adj. sursaturé (Guyton de Morveau, Mémoire lu à l'Acad. le 2 mai ds Lavoisier, Traité élém. de chim., 1789, t. 3 p. 55); 1812 sur-saturer (Mozin-Biber). Dér. de saturé*, saturer*; préf. sur-*. Cf. les formes supersaturé 1786 (Journ. de médecine, avr., p. 143 ds Quem. DDL à paraître) − 1847 (Besch.) et supersaturer 1812 (Mozin-Biber) − 1847 (Besch.). Fréq. abs. littér.: 12.
DÉR.
Sursaturation, subst. fém.,chim., phys. ,,État d'un gaz ou d'une solution lorsque la concentration d'un constituant est supérieure à celle pour laquelle apparaît la saturation`` (Méd. Flamm. 1975). Loewel a fait remarquer, dans ses belles expériences sur la sursaturation des liqueurs salines, que lorsqu'on fait arriver de l'air, passant préalablement sur du coton ou sur de l'amiante, dans une dissolution sursaturée de sulfate de soude, celle-ci ne cristallise point (C.r. de l'Ac. des sc., t. 51, 1860, p. 504).P. métaph. Ma mère pendant trois ans ne distingua pas plus le fard qu'une de ses nièces se mettait aux lèvres que s'il eût été invisiblement dissous dans un liquide; jusqu'au jour où une parcelle supplémentaire, ou bien quelque autre cause amena le phénomène appelé sursaturation; tout le fard non aperçu cristallisa, et ma mère devant cette débauche soudaine de couleurs déclara, comme on eût fait à Combray, que c'était une honte (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 433). [syʀsatyʀasjɔ ̃]. Att. ds Ac. 1935. 1reattest. 1829 (Caucanas, Annuaire médico-chirurgical, III, p. 7 ds Quem. DDL à paraître; de sursaturer d'apr. saturation*. Cf. la forme supersaturation ds Mozin-Biber 1812, 1828.) Bbg. Quem. DDL t. 35.