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SURNAGER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. [Qqf. suivi d'un compl. prép. sur] Se maintenir, rester à la surface d'un liquide. Synon. flotter1, nager; anton. couler2, s'enfoncer, sombrer2.Au moment le plus furieux de la tempête, je vis, surnageant sur les eaux, avec des efforts désespérés, une tête énergique aux cheveux hérissés (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 207).Pour reconnaître dans la pratique la fraîcheur d'un œuf, on le plonge dans l'eau salée à 10 pour 100: frais, il plonge au fond; non frais, il surnage (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 234).
P. métaph. À la ganterie et aux lainages, une masse épaisse de chapeaux et de chignons barrait les lointains du magasin. On ne voyait même plus les toilettes, les coiffures seules surnageaient (Zola, Bonheur dames, 1883, p. 492).
En partic. [Le suj. désigne un liquide] Rester à la surface d'un liquide plus dense. Les liquides condensés dans le barillet se superposent d'après leurs densités: le goudron se rassemble au fond, l'eau ammoniacale surnage (Quéret, Industr. gaz, 1923, p. 115).
2. Au fig. Se maintenir, subsister au milieu de ce qui passe, s'oublie, disparaît. Synon. survivre.Faire surnager et soutenir au-dessus de l'oubli (...), ne fût-ce qu'un fragment d'une langue quelconque que l'homme a parlée et qui se perdrait (...), c'est servir la civilisation même (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 191).Rome a fini avec l'idéal romain. La Chine surnage encore? L'Islam, ce cas extraordinaire, existe dans les conditions les plus singulières à travers les dominations, toutes les races (Valéry, Lettres à qq.-uns, 1945, p. 86).
[Souvent suivi d'un compl. prép. à, de, au-dessus de, sur] Tes quinze ans, ton innocence, ta beauté (...) ont surnagé au-dessus de tous les transports (Janin, Âne mort, 1829, p. 215).Ces chants populaires qui sont les superstitions de la musique, si l'on veut accepter le mot superstition comme signifiant tout ce qui reste après la ruine des peuples et surnage à leurs révolutions (Balzac, Pierrette, 1840, p. 6).Mon livre surnagera-t-il sur l'effondrement financier et politique? (Goncourt, Journal, 1882, p. 145).Il arrive à toutes les voyantes de tomber juste! C'est cela qui surnage de leurs oracles, le reste est oublié (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 347).
B. − Empl. trans. [Le suj. désigne un liquide ou un produit à l'état liquide] Recouvrir un liquide plus dense. [Dans la fabrication de l'ardoise émaillée] le vernis tenant les couleurs en suspension est versé sur un bain d'eau qu'il surnage (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 89).La séparation des laitiers et scories, qui surnagent généralement les bains métalliques (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 28).
À la forme passive. L'eau et le lait bouillans le dissolvent parfaitement [le chocolat]. Cette dissolution est de consistance moyenne, parfaitement homogène, surnagée par des gouttes huileuses, et ne laisse précipiter aucune impureté (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 188).
REM.
Surnageant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) Qui se maintient, qui reste à la surface d'un liquide. Pharaon, debout dans la conque de son char surnageant, lançait, ivre d'orgueil et de fureur, les dernières flèches de son carquois aux Hébreux arrivant sur l'autre rive (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 341).P. métaph. [Qqf. suivi d'un compl. prép. sur] Le mérite qu'elle avaient de rester intouchées et surnageantes sur la tempête de son cœur (Malegue, Augustin, t. 2, 1933, p. 185).En partic. [En parlant d'un liquide ou d'un produit à l'état liquide] Qui recouvre un liquide plus dense. On centrifuge, on décante le liquide surnageant (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 220).Empl. subst. masc. Isolement des acides nucléiques à partir du surnageant de la centrifugation par précipitation à l'alcool (Privat de Garilhe, Acide nucl., 1963, p. 65).b) Au fig. Qui demeure, qui survit au milieu de ce qui passe. Il y avait alors [au premier temps de la perception extérieure] une hallucination complète, dont la conception conservée, la représentation surnageante, le fantôme posthume, est le reliquat (Taine, Intellig., t. 2, 1870, p. 79).Empl. subst. [À propos d'une pers.] Dans la littérature soviétique ce sont les directeurs, les dirigeants et les surnageants (...) qui peuvent voir les choses d'en haut (Le Nouvel Observateur, 12 oct. 1970, p. 42, col. 2).
Prononc. et Orth.: [syʀnaʒe], (il) surnage [-na:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1380 « flotter à la surface d'un liquide » (Jean Lefèvre, La Vieille, 53 ds T.-L.); b) 1567-1622 fig. surnager, surnager à « supplanter, dominer » (Fr. De Sales, Lettres, 162, Entretiens spirit., 15 ds Hug.). Dér. de nager*; préf. sur-*. Fréq. abs. littér.: 209. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 367, b) 380; xxes.: a) 282, b) 199. Bbg. Gohin 1903, p. 347. − Shann (P.). Untersuchungen zur strukturellen Semantik. Bern, 1984, pp. 187-191.