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SUPPOSITION, subst. fém.
A. −
1. Proposition que l'on considère comme vraie afin d'en tirer quelque conséquence ou déduction; hypothèse, fiction servant de base à un raisonnement, à une argumentation, à une démonstration. Faire une/des supposition(s); un point géométrique est une supposition. Il s'occupa des inscriptions phéniciennes et fit une supposition très ingénieuse, qui depuis a été confirmée (Renan, Souv. enf., 1883, p. 275):
J'admets la supposition folle d'un dieu hypothétique, et j'admets encore que les lois de l'univers puissent être injustes ou cruelles à notre égard sans qu'elles aient d'auteur intelligent; ce qui est cependant le comble de l'extravagance: qu'en résultera-t-il contre l'existence de Dieu? Rien du tout. J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 125.
Par supposition. Car s'il était vrai que les choses se passassent comme nous venons de l'établir par supposition, les hommes seraient absolument incapables de recevoir aucune éducation quelconque (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 143).
Dans la supposition que. Il se présente une autre manière de nous réunir, toujours dans la supposition que je serai employé sur la frontière d'Espagne: vous pouvez vous rendre la première en Touraine, et moi m'y rendre d'ici (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1793, p. 648).Maintenant, dans la supposition que mon nom laisse quelque trace, je le devrai au « Génie du christianisme » (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 52).
P. ell., fam.
Une supposition. Supposons ceci comme exemple, admettons cette éventualité. J'insistai. Et si elle allait te dénoncer Madelon, une supposition, pour l'affaire de la mère Henrouille?... C'est toi-même qui me l'as dit, qu'elle en était bien capable... Alors tant pis! qu'il a répondu. Elle fera comme elle voudra (Céline, Voyage, 1932, p. 578).
Une supposition que (+ subj., parfois ind. ou cond.). Supposons que. Une supposition que j'ai menti: l'histoire du passe-boules, (...) c'est une bonne histoire, une histoire crevante (Bernanos, Imposture, 1927, p. 469).Tenez, une supposition que ce garçon ait eu l'idée d'écrire tous les jours une petite lettre à son père, un petit mot, pour dire: « Je me porte bien (...) » (Pagnol, Fanny, 1932, i, 1ertabl., 9, p. 37).
2. Proposition non vérifiée, conjecture avancée à titre d'explication plausible. Supposition gratuite, possible; suppositions au sujet de qqn, de qqc.; suppositions injurieuses, désobligeantes; faire d'ingénieuses suppositions. Le curé, Bongrand et Savinien se perdaient en conjectures et en suppositions (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 220).Un long mouvement avait agité la foule, qui sentait que l'enquête était finie, et qu'un besoin de commentaires tourmentait: tout de suite des suppositions circulèrent, chacun avait une histoire (Zola, Bête hum., 1890, p. 69).
3. GRAMM. Phrase, subordonnée de supposition. Il en est d'autres [phrases] qui, sans contenir cette conjonction [si], sont cependant des phrases de supposition (Le Bidois1967,1591).
B. − DROIT
1. Vieilli
a) Allégation mensongère; production d'une pièce que l'on sait être fausse, substitution frauduleuse d'une pièce authentique. Supposition de testament; supposition d'un contrat, d'un titre. Une supposition de lettre est atroce, s'écria le chevalier. Aimez-vous votre neveu avec une affection assez vive pour que la fin puisse justifier les moyens? (Stendhal, Armance, 1827, pp. 286-287).
b) Supposition de nom, de personne. ,,Action de mettre un nom, une personne à la place d'une autre`` (Ac. 1835-1935). Il avait rencontré, l'année précédente, le dit marquis aux eaux d'Ems, d'où il avait été chassé honteusement autant pour escroquerie que pour supposition de noms et qualités (Sand, MlleMerquem, 1868, p. 178).Catherine Mique dénonce son oncle, comme ayant accusé son père de désertion, de supposition de personne, de bigamie (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 281).
2. DR. PÉNAL. Supposition d'enfant/de part. ,,Infraction consistant à attribuer à une femme un enfant dont elle n'est pas accouchée, soit que la fraude émane de la femme elle-même, soit qu'elle émane d'un tiers, cela, même si l'enfant supposé ou la mère désignée est imaginaire`` (Cap. 1936).
REM.
Suppositif, -ive, adj.a) Rare. Qui se rapporte à une supposition, qui tient de la supposition (Dict. xixeet xxes.). b) Gramm., vx. α) Mode suppositif ou, absol., suppositif, subst. masc. Mode conditionnel. L'idée d'hypothèse et de supposition, qui distingue de tous les autres le mode suppositif, s'accorde très-bien avec toutes les manières d'envisager les Temps; rien n'y répugne (Gramm.t. 21789, p. 516). β) Proposition suppositive. Proposition hypothétique. (Dict. xxes.).
Prononc. et Orth.: [sypozisjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1370-72 « proposition supposée comme vraie ou possible » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 274: par supposicion); b) 1690 (Fur.: Supposition, se dit aussi des fausses allegations et accusations (...) une calomnie et une pure supposicion); c) 1825 une supposition (en incise) (Mérimée, Théâtre C. Gazul, p. 324); 1837 une supposition que (Balzac, C. Birotteau, p. 14); 2. 1562 dr. supposition de personne, de nom (J. Papon, Recueil d'arrestz notables, livre XXII, p. 599). Dér. de supposer*; suff. -ion*; le lat. suppositio est att. à l'époque class. au sens de « mettre sous » et « action d'attribuer frauduleusement un enfant à une famille », tandis qu'en lat. médiév. on trouve suppositatio (dér. de suppositum, supin de supponere, v. supposer) au sens de « hypothèse » (xiiies.) et « hypostase » (1344, v. Latham). En a. fr. supposition est att. aux xiiie-xives. au sens de « soumission » terme de dr. (v. Gdf.). Fréq. abs. littér.: 929. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 063, b) 1 246; xxes.: a) 805, b) 1 038. Bbg. Quem. DDL t. 32.