Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
SUPPORTABLE, adj.
A. − [Corresp. à supporter1I B 2; en parlant d'une charge, d'une obligation] Qui peut être assumé, supporté. En France le déficit de la Sécurité sociale est le bouc émissaire des partis de droite bien qu'à l'évidence les institutions de Sécurité sociale soient indispensables (...) et que dans une économie et une société correctement gérées, les charges afférentes soient supportables sans inflation (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 533).
B. − [Corresp. à supporter1II A 2, III A; en parlant d'une épreuve physique ou morale, d'un état ou d'un événement pénible] Synon. tolérable.Chaleur, froid supportable; douleur, misère, solitude supportable; spectacle qui n'est pas supportable. Ne songeons plus qu'à vous, mon ami, à vous rendre votre captivité supportable ou votre fuite possible (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 238).Ah! que la vie serait belle et notre misère supportable, si nous nous contentions des maux réels sans prêter l'oreille aux fantômes et aux monstres de notre esprit (Gide, Symph. pastor., 1919, p. 898).
Empl. subst. masc., expr. fam. C'est à la limite du supportable. C'est presque insupportable. (Ds Rob. 1985).
C. −
1. [Corresp. à supporter1III B 2; en parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui, malgré des réserves, est acceptable; qui n'est pas trop mauvais. Synon. buvable (fam.), honnête, passable.Film, livre supportable. Les savants (...) vous diront qu'il n'y avait personne à Florence en état de donner une édition supportable de ce texte d'après un seul manuscrit (Courier, Lettre à M. Renouard, 1810, p. 268).Comment consacrer une année de recherches à un opéra concret dont on ne peut prévoir l'efficacité? Sera-t-il seulement supportable pour le public, pendant un temps assez long? (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 107).
2. [Corresp. à supporter1III B 3 a; en parlant d'une boisson, d'un aliment] Buvable, mangeable. Synon. acceptable, passable.Ce vin est supportable. Ce matin on a servi à déjeuner du café plus supportable; il était même bon; l'Empereur a manifesté un vrai plaisir en le goûtant (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 202).
D. − [Corresp. à supporter1III C 1; en parlant d'une manière d'agir, d'un comportement, de propos; surtout dans des tournures nég. ou restrictives] Qu'on peut tolérer, excuser. Synon. admissible, excusable, soutenable.Sa conduite n'est guère supportable; ces menaces, ces procédés ne sont pas supportables. Le général répondait qu'un pareil langage eût été tout au plus supportable avant fructidor (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823p. 725).Après tout, ses railleries sont supportables; j'y suis devenue indifférente (Larbaud, Journal, 1934, p. 309).
E. − [Corresp. à supporter1III C; en parlant d'une pers.; surtout dans des tournures nég. ou restrictives] Dont on peut tolérer la présence, la fréquentation. Synon. buvable (fam.), vivable.J'ai remarqué que les imbéciles, supportables à la campagne, sont insupportables à Paris (Goncourt, Journal, 1863, p. 1212).On a beau être triste, ma petite, il faut tout de même prendre sur soi pour se rendre supportable à ses semblables (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 145).
REM.
Supportablement, adv.[Corresp. à supra B] D'une manière supportable. Je fus dupe de moi-même, ce qui représente la seule façon de l'être supportablement (Montesquiou, Mém., t. 2, 1921, p. 266).
Prononc. et Orth.:[sypɔ ʀtabl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1385 non supportable « que l'on ne peut endurer, supporter » (Eustache Deschamps, Miroir de mariage, éd. G. Raynaud, t. 9, p. 25); 2. 1588 « que l'on peut admettre, excuser » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1019). Dér. de supporter1; suff. -able*; supportable est att. au sens de « secourable » (de supporter « aider ») au xves. (Registres consulaires de la ville de Lyon, éd. M.-C. Guigne, p. 249) et au déb. du xvies. (1501-04, Destrees, Vie de Sainte Marguerite, 593, éd. H. Petersen, p. 59). Fréq. abs. littér.: 383. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 578, b) 396; xxes.: a) 367, b) 701.