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SULFURE, subst. masc.
A. −
1. CHIM., MINÉR. Tout composé du soufre avec un autre élément (métal, métalloïde) ou avec un cation complexe; tout sel ou ester de l'acide sulfhydrique. Sulfure simple, complexe; sulfure naturel; sulfures des gîtes hydrothermaux, des formations sédimentaires; éclat métallique des sulfures. Les doublets électroniques non-partagés associés à des atomes, tels que l'oxygène dans l'eau, l'azote dans l'ammoniac et le soufre dans les sulfures, sont potentiellement disponibles pour être liés à des atomes possédant des couches électroniques superficielles incomplètes (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 422).Le sulfure de calcium entre dans la composition des peintures phosphorescentes; le sulfure d'étain sert à « dorer » la tranche des livres bon marché (Encyclop. Sc. Techn.t. 101973, p. 200).
Ion sulfure. Anion S2-. Les atomes d'oxygène et de soufre gagnent facilement deux électrons et donnent les anions divalents oxyde (O2-) et sulfure (S2-) (R. Didier, R. Vento, Chim., Première S et E, 1982, p. 77).
[Avec déterm. pour désigner]
a) [un type de ces composés]
Sulfure (neutre). L'hydrogène sulfuré étant diacide donne deux séries de sels, les uns dits hydrogénosulfures MHS, anciennement appelés sulfures acides ou sulfhydrates, les autres sulfures proprement dits, improprement appelés sulfures neutres (Encyclop. Sc. Techn.t. 101973, p. 200).
Sulfure acide. ,,Sel ou ester de formule générale MHS`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. hydrogénosulfure (infra rem. d).V. supra ex. de Encyclop. Sc. Techn.
b) [un corps partic., un ensemble de ces corps]
[Avec compl. prép. désignant un élément; certains sulfures naturels et certains sulfures du comm. ont une dénom. partic.] Deux minerais [de nickel] complètement différents: le minerai canadien, sulfure complexe de fer, de cuivre et de nickel; le minerai calédonien, silicate de magnésie contenant du nickel (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 44).
SYNT. Sulfure(s) d'ammonium, d'antimoine (stibine, kermès), d'argent (argentine, argyrose), d'arsenic (orpiment, réalgar), de cadmium, de cuivre (chalcosine), de fer (pyrite, marcassite), de manganèse (alabandine), de mercure (cinabre, vermillon), de molybdène (molybdénite), de plomb (galène), de potassium, de zinc (blende); sulfure double de cuivre et de fer (chalcopyrite), de fer et d'arsenic.
Sulfure d'hydrogène. Le sulfure d'hydrogène, appelé également acide sulfhydrique ou hydrogène sulfuré, existe souvent dans les gaz se dégageant de certains terrains volcaniques et de certains gisements pétrolifères (...). Certaines eaux minérales (Aix-les-Bains) contiennent H2S libre (R. Quelet, Précis de chim., t. 2, 1964p. 181).
[Suivi d'un adj.] Sulfures métalliques. Sur le charbon, [la pyrite] brûle avec flamme bleue en laissant un sulfure ferreux mélangé d'oxyde (Lapparent, Minér., 1899, p. 561).
2. CHIM. ORG. Corps composé de soufre et de deux radicaux monovalents identiques ou différents, de formule générale R-S-R', ou de soufre et d'un radical divalent. Synon. thioéther (s.v. thi(o)-).Sulfures aromatiques; sulfures cycliques. L'ypérite ou gaz moutarde (...) est un sulfure organique; c'est un gaz vésicant qui fut très utilisé lors de la Première Guerre mondiale. D'autres sulfures ont un intérêt pratique; le sulfure d'éthyle est un adjuvant dans la dorure et l'argenture électrolytiques (...), le sulfure d'allyle est employé comme aromatisant (essence d'ail) (Encyclop. Sc. Techn.t. 101973, p. 205).Les sulfures se rencontrent dans beaucoup de composés naturels. Le sulfure de méthyle a été détecté dans diverses essences végétales et constitue un sous-produit de la fabrication des pâtes à papier par la « méthode au sulfate » (Encyclop. univ.t. 151973, p. 193).
B. − ,,Objet en cristal (ou en verre) décoré dans la masse soit de motifs en céramique, soit de sujets émaillés, blasons, fleurs... L'appellation est impropre et due à l'effet argenté que certains décors donnaient à ces objets et qui rappelaient l'effet du sulfure`` (Nér. Hist. Art 1985); ce décor. Je n'oublie pas les presse-papiers massifs, en verre de couleur, riches de ce que l'arabesque indestructible doit à des objets que personne, jusque-là, ne s'avisait d'appeler sulfures (Colette, Belles saisons, Derniers écrits, 1954, p. 256).Des boules de verre, des plaques en cristal agrémentées de fleurs en sulfure (Kunstler, Art XIXes. Fr., 1954, p. 39).
REM.
-sulfure, élém. de compos.[Les mots constr. sont des subst. masc.] V. monosulfure (s.v. mon(o)- II B), persulfure, polysulfure (s.v. poly- I E), protosulfure (s.v. prot(o)- C) et aussi:a)
Antimoniosulfure. -[Dans la dénomination des sulfures complexes] on connaît aussi des arséniosulfures comme le mispickel FeAsS (...), des antimoniosulfures comme l'ulmannite NiSbS (Encyclop. Sc. Techn.t. 101973, p. 200).
b)
Arséniosulfure. -V. antimoniosulfure supra rem. a ex.
c)
Disulfure. -Composé organique de formule R-S-S-R'. Certains disulfures comme la cystine (...) ont une grande importance biochimique (GDEL).
d)
Hydrogénosulfure. -Synon. de sulfure acide (supra A 1 a).
e)
Oxysulfure. -En substituant partiellement au soufre de l'oxygène, on obtient un oxysulfure. Ainsi peut-on obtenir, à partir du sulfure d'antimoine Sb2S3, deux oxysulfures, de formules Sb2OS2et Sb2O2S. (...) le premier existe dans la nature sous le nom de kermésite (Lar. encyclop.).
Prononc. et Orth.: [sylfy:ʀ]. Att. ds Ac. 1694 (qui renvoie à soufre) et dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1787 chim. (Guyton de Morveau, Méth. d'une nomencl. chim...., Paris, Cruchet, p. 230: sulfures alkalins; p. 231: sulfures métalliques); 1816 sulfure de carbone (Gay-Lussac ds Ann. chim. et phys., t. 2, p. 130); 2. 1948 p. ext. « objet en cristal décoré dans la masse » (R. Imbert et Y. Amic, Les Presse-papiers fr. de cristal, Paris, p. 8). Dér. de l'élém. formant sulf-*; suff. -ure2* (v. Cottez, s.v. -ure1*). Fréq. abs. littér.: 22.
DÉR.
Sulfuration, subst. fém.a) Chim. Action de combiner au soufre, de former un sulfure; résultat de cette action. Il y a même parfois sulfuration [de l'acier] par des gaz provenant de charbon contenant du soufre (Guillet, Métall. gén., 1923, p. 249).b) Action de traiter par le soufre, par un composé du soufre. α) Technol. Sulfuration dite Vulcanisation du caoutchouc (J. Girardin, Leçons de chim. élém., t. 3, 1873, p. 392). β) Art vétér. Le traitement de choix [de la gale] reste la balnéation gazeuse d'anhydride sulfureux (...) par passage des chevaux dans les chambres à sulfuration (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 140). [sylfyʀasjɔ ̃]. 1resattest. a) 1821 chim. (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, p. 548: l'argent est noirci par suite de sa sulfuration), b) 1873 (J. Girardin, loc. cit.), c) 1874 vitic. (Travaux de la commission départementale contre le phylloxéra, Perpignan, p. 152 ds Littré Suppl. 1877), d) 1933 art vétér. (Lar. 20e); de sulfure, suff. -(a)tion*.
BBG.Storost (J.). Zur Herausbildung der Grundsätze der modernen frz. Fachsprache der Chemie... Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 306.