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SUJET2, subst. masc.
I. − Ce qui constitue la matière, le thème ou bien le motif d'une activité ou d'un état.
A. − Ce qui constitue la matière, le thème principal d'une activité intellectuelle ou artistique, indépendamment de l'interprétation qui en est faite ou du résultat obtenu. Anton. objet.Beau, bon, excellent, grand sujet; sujet concret, difficile, important, grave; sujet historique, religieux; choisir, traiter un sujet.
1. Ce qui est proposé à la réflexion, à l'étude, à la critique, au débat. Sujet de comparaison, de méditation(s), de recherche(s), de réflexion; sujet brûlant, délicat, inépuisable; sujet d'actualité; bibliographie sur un sujet donné; aborder, connaître, épuiser le sujet; donner son opinion sur un sujet. L'hyperthyroïdien passe allégrement d'un sujet à l'autre, tour à tour affirme et nie (Mounier, Traité caract., 1946, p. 168):
1. Chaque jour, il [l'élève] reçoit de la nature une leçon nouvelle; chaque proie qu'il poursuit lui est un sujet d'étude, chacun de ses repas est le prix de son adresse ou de ses réflexions. Laclos, Éduc. femmes, 1803, p. 436.
Sujet (battu et) rebattu. Sujet déjà très souvent traité et qui ne présente plus d'intérêt. M. Cazin a trouvé moyen de faire, avec des sujets battus et rebattus depuis des siècles, une œuvre très originale, très hardie (Huysmans, Art mod., 1883, p. 156).
Sujet tabou*.
[Le compl. désigne la manifestation, l'expression, le domaine, le résultat de la réflexion] Sujet de débat, de discussion; sujet d'une conférence, d'un discours, d'un exposé. Lorsque le sujet de la conversation fut épuisé, le comte me mit encore en scène au détriment de Monsieur de Chessel (Balzac, Lys, 1836, p. 51).Dans certains d'entre eux [les bulletins paroissiaux], on trouve des articles bien documentés sur des sujets d'histoire locale (Civilis. écr., 1939, p. 16-14).
Sujet à + subst.Tout lui était sujet à dissertation lorsqu'il entreprenait quelqu'un (Aymé, Brûlebois, 1926, p. 116).
Rare. [Le compl. désigne la matière traitée] Si je voulais, non pas épuiser le sujet des facultés réceptives, mais seulement le traiter un peu à fond (Broussais, Phrénol., leçon 17, 1836, p. 624).
Rem. Sujet est parfois empl. dans un sens voisin de celui de objet, sujet désignant plutôt ce dont il s'agit, et objet ce qu'on en dit. Il arrive que les deux mots soient empl. à peu près indifféremment: Cependant l'amour qui avait fait le principal objet des conversations de la matinée était dans l'air de la journée. Il revint tout naturellement dans l'entretien: c'est avec l'ambition le sujet de prédilection des jeunes hommes (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 101).
BIBLIOTHÉCON., DOCUMENTOL. Classement par sujets. Un catalogue par sujets ne peut être établi que dans des conditions rarement réalisées. Les rédacteurs doivent être assez au fait des diverses disciplines scientifiques pour distinguer nettement le sujet de chaque œuvre (Civilis. écr., 1939, p. 52-1).
PRESSE. ,,Thème de reportage. Thème de la prise de vue en général. Toute partie d'une émission formant un tout`` (cfpj Presse 1982).
2. Locutions
a) À ce sujet. En ce qui concerne ce thème de réflexion ou de débat. Synon. à ce propos.Les travaux modernes (...) ont conduit à abandonner les idées anciennes à ce sujet (Maurain, Météor., 1950, p. 60).
b) Loc. prép. Au sujet de. À propos de, en ce qui concerne.
[Le subst. déterm. désigne un animé] Déjà d'infâmes suggestions s'élevaient au sujet des combattants (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 169).Hubert te demanda je ne sais plus quel renseignement au sujet de Dreyfus (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 109).
[Le subst. déterm. désigne un inanimé] Je posai à Swann, au sujet de cette autre partie de la maison, des questions savamment voilées (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 529).
C'est au sujet de qqn/qqc.; c'est à quel sujet? Ce n'est pas au sujet de ma femme que je viens vous voir (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 108).
3. [Dans le domaine de l'enseign., de l'apprentissage, dans le cadre d'une compétition] Matière, thème imposé sur lequel porte un exercice, l'épreuve d'un examen, d'un concours. Ce n'est pas le sujet; hors sujet.
[Le compl. désigne la forme de l'épreuve] Sujet de dissertation, de mémoire, de thèse. Que les collègues qui donnent des sujets de diplôme choisissent, sans attendre le client, des sujets moins académiques que « la route de Trifouillis à Cucugnan » (Colloque géogr. appl., 1962, p. 87).
[Le compl. désigne la matière à traiter] Sujet de mathématiques. Avoir obtenu le diplôme d'études supérieures sur un sujet de français (Encyclop. éduc., 1960, p. 370).
[Le compl. désigne un examen, un concours, un prix] Sujet d'agrégation, de licence, de maîtrise. Un Corps savant vient de proposer, cette année, pour sujet de prix, de rechercher s'il existe une circulation dans les radiaires (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 129).V. proposer I B 1 ex. de Encyclop. éduc.
4. LITT., ARTS
a) LITT. Fond principal, historique ou fictif, d'une œuvre. Sujet d'un livre, d'une pièce; sujet intimiste, légendaire, mythologique. Un thème fréquent est l'exaltation des gens humbles mais honnêtes, qui constitue également un sujet favori de notre littérature enfantine (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 223):
2. Les sujets choisis par M. Zola sont toujours très généraux, peuvent être compris de tout le monde, n'ont rien de spécial, d'exceptionnel, de « curieux »: c'est l'histoire d'une famille d'ouvriers qui sombre dans l'ivrognerie, d'une fille galante qui affole et ruine les hommes, d'une fille sage qui finit par épouser son patron, d'une grève de mineurs, etc... Lemaitre, Contemp., 1885, p. 282.
b) MUS. Thème principal d'une œuvre contrapuntique, notamment d'une fugue. [La fugue est une] forme de composition à plusieurs parties, entièrement basée sur le principe de l'imitation et dans laquelle un thème principal, ou sujet, et un ou plusieurs thèmes secondaires, ou contre-sujets, semblent fuir sans cesse de voix en voix (BrenetMus.1926, p. 166).
P. anal., CHORÉGR. Thème principal d'un ballet. J'étais libre de choisir le sujet et le scénario du ballet (Stravinsky, Chron. vie, 1931, p. 127).
c) ARTS PLAST. ,,Se dit de l'ensemble d'objets, ou de l'événement que le peintre ou le sculpteur prétendent imiter ou représenter, ou dont ils s'inspirent pour exécuter une décoration quelconque`` (Havard 1890):
3. Un signe plastique est, toujours, une reconstitution et jamais une restitution. La double recherche qui conduit à faire l'inventaire des sujets figuratifs entrant en combinaison et la reconstitution du processus mental qui a suscité l'activité combinatoire de l'artiste créateur est possible. Traité sociol., 1968, p. 290.
α) DESSIN, PEINT. Élément dominant d'une figure, d'un tableau. Des peintures sans sujet, sinon le plus général, le plus anonyme: la servante, la montagne, le torchon, quelques murs, quelques pommes, et finalement les cônes et les cylindres. Rapprochons de ces sujets les sujets du cubisme. Car il faut, dans toute école, étudier ses sujets puisqu'il y a toujours sujet, même lorsque cette école a résolu de déprécier et de restreindre le sujet (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 178).
P. anal., PHOT. Les limites du sujet photographié sont déterminées par l'angle de champ (Prinet, Phot., 1945, p. 25).
β) SCULPT., GRAV. Les stalles sont autant de merveilles; elles représentent des sujets de l'Ancien Testament en bas-reliefs (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 44).La différence entre le sujet gravé sur le premier sceau, anonyme, et celui gravé sur le second sceau, nominatif (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 419).
En partic. ,,Nom qu'on donne aux groupes allégoriques, emblématiques ou historiques, qui ornent certains meubles, les pendules, principalement`` (Havard 1890). Pendule à sujet. A-t-elle beaucoup souffert? demanda Lucy, qui s'était absorbée devant le sujet de la pendule, les trois Grâces, nues (Zola, Nana, 1880, p. 1479).P. métaph. Sujet de pendule. V. pendule2.
P. ext. Représentation souvent miniaturisée de personnages ou d'animaux dans l'évocation d'une scène, dans un décor. Sujet de crèche. Fort garni de sujets en aluminium (Catal. jouets (Trois-Quartiers), 1936).
B. − [Souvent dans un cont. à connotation défavorable] Motif, raison.
1. [Suivi d'un compl. déterminatif]
a) [À propos de choses] Sujet d'affliction, d'alarme, d'amertume, de chagrin, de crainte, de discorde, d'émerveillement, d'étonnement, de fierté, d'inquiétude, de jalousie, de joie, de mécontentement. D'après les économistes, les partisans de la balance du commerce devront être satisfaits; ils n'auront plus aucun sujet de plainte (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 70).Aussitôt que des situations se présenteront qui paraîtront menacer le bien-être général, elles devront être un sujet de préoccupation pour l'assemblée générale (Charte Nations Unies, 1946, p. 22).
b) [À propos d'une pers.] Lucien, dit madame Chardon à son fils, tu as beaucoup à réparer ici. Parti pour être un sujet d'orgueil pour ta famille, tu nous a plongés dans la misère (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 650).
2.
a) Avoir (grand, tout) sujet de + inf. J'ai eu tout sujet de m'applaudir (...) de mon courage (Delacroix, Journal, 1850, p. 404).La Suisse n'a donc pas, en définitive, grand sujet de craindre les radicaux (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1850, p. 118).Ma chère maman (...) demanda si l'on a bien sujet de dire que les perroquets sont gais (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 158).
b) Donner sujet de + inf. Blanchet voulut le renvoyer, et il pleura, ce qui donna sujet à son père de dire qu'il était mal élevé (Sand, Fr. le Champi, 1848, p. 78).
3. Sans sujet. Rire sans sujet. Lorsque ces jeunes personnes sont attaquées de cette maladie (...), elles aiment à dormir, et sont tristes sans sujet (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 219).
Rem. [Par jeu sur le sens A et B] Margerie, géologue et savant, a lu les livres, les mémoires, les articles que Margerie bibliographe a recensés (nouveau sujet de réflexion et d'étonnement) (L. Febvre, De Margerie, [1924] ds Combats, 1953, p. 315).
C. − LOG., LING.
1. LOG. (log. class.). Support du prédicat. V. prédicat A et infra I C 2 d.
2. LINGUISTIQUE
a) Sujet (grammatical)
α) [En gramm. traditionnelle] Fonction qui désigne l'être ou la chose qui fait l'action exprimée par un verbe, que détermine un verbe d'état ou qui supporte l'action exprimée par un verbe au passif. Accord du sujet et du verbe; inversion, place du sujet:
4. Nous avons trouvé dans les mots qui composent les langues parlées, les interjections qui expriment des propositions tout entières, les noms et pronoms qui expriment les sujets des propositions, et les verbes qui expriment les attributs de ces mêmes propositions. Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 102.
Sujet apparent, sujet réel. Dans les constructions dites impersonnelles (il m'est impossible de finir ce travail, il n'est pas étonnant qu'il soit malade), on appelle sujet réel la complétive (qu'il soit malade) ou l'infinitif (de finir ce travail); quant au il, on l'appelle sujet apparent (d'apr. Ling. 1972).
En appos.
Cas sujet. En ancien français, cas exprimant la fonction grammaticale de sujet ou d'attribut du sujet (le cas sujet est marqué dans le plus grand nombre de déclinaisons par la désinence s). À une certaine époque presque toutes les formes de l'ancien cas sujet ont disparu en français (...). C'est la notion particulière de cas sujet qui a été atteinte et sa disparition a entraîné naturellement celle de toute une série de formes (Sauss.1916, p. 132).
Fonction sujet (p. oppos. à substantif, pronom, proposition... sujet, qui désignent non pas la fonction mais l'élément qui la remplit).Des phrases (...) où la fonction sujet et la fonction prédicat sont réalisées, non par un mot, mais par un groupe de mots, un syntagme (Grev.1986, § 227).
β) [Dans une ling. fonctionaliste] Syntagme nominal qui détermine l'accord du verbe et qui constitue avec lui un énoncé minimal (Pierre lit un livre peut se réduire à Pierre lit, mais non à lit un livre ou à lit).
Rem. Dans l'énoncé minimum à deux termes, ,,l'un, qui désigne normalement un état de choses ou un événement sur lequel on attire l'attention, reçoit le nom de prédicat (...) l'autre, dit sujet, désigne un participant, actif ou passif (...). Formellement (...) le sujet est toujours caractérisé soit par un monème fonctionnel, soit par sa position (...)`` (Martinet 1969, pp. 125-126). Ce qui le distingue des compléments, ,,c'est sa présence obligatoire dans un certain type d'énoncé`` (ibid.).
γ) [En gramm. générative] Fonction du SN (syntagme nominal) dans la règle de base qui réécrit P (symbole de la phrase) par SN + SV (SV = syntagme verbal). On distingue le sujet de la phrase de structure profonde du sujet de la phrase de structure de surface. Dans la phrase La voiture renverse le passant, la voiture est en même temps le sujet de la structure profonde et le sujet de la structure de surface dérivée. Mais dans la phrase passive Le passant est renversé par la voiture, le sujet de la structure de surface le passant n'est pas le sujet de la structure profonde (Ling.1972).
δ) [Dans une ling. sémantico-logique; p. oppos. à sujet profond (v. infra I C 2 b), sujet thématique ou thème, sujet logique (v. infra I C 2 d)] Fonction du syntagme nominal qui, dans la phrase active, exprime la donnée première, le point de départ de la prédication (le prédicat verbal est considéré comme une relation orientée dont le sujet représente le premier argument). Voir R. Martin, Pour une log. du sens, 1983, pp. 217-218.
b) Sujet profond. Représentation de l'agent, de celui qui fait l'action (le sujet grammatical se confond souvent avec le sujet profond: Pierre a appris à Marie que..., mais pas toujours: Pierre a appris (par Marie) que...). Synon. agent.Le « sujet profond » est le premier argument qui suit le prédicat le plus élevé dans la représentation profonde/logique de la phrase (S. Starostads Langages. Paris1975no38, p. 118).
Rem. Notion abandonnée, remplacée par celle d'agent.
c) Synon. de thème.Le sujet est alors conçu comme le « point d'appui » du jugement, sa « source », son « point de départ dans la pensée ». C'est à cette conception que correspond la notion de « thème », fréquemment utilisée pour décrire le rôle du sujet (Gramm. auj.1986, p. 657).
Sujet psychologique. Synon. vieilli de thème.Dans Demain, je sortirai, répondant à une question du type Que ferez-vous demain?, le sujet psychologique, ou thème, est constitué par demain (Lang.1973).
d) Sujet logique. Toute langue suppose, dans une approche sémantico-logique, qu'une place soit faite à la notion de « sujet logique ». Si je dis: Le facteur vient de passer, alors je parle d'un être d'univers (au sens le plus général), d'un objet du monde si l'on préfère, dont on dit qu'il est facteur, c'est-à-dire qu'il est un être animé, doué de raison, jouant un certain rôle dans l'organisation sociale, et de qui l'on affirme qu'il vient de passer. Facteur (F) et vient de passer (V) sont des prédications complexes sur x : V(Fx). On dira de x, qui n'a pas en soi de sens et dont la raison d'être unique est dans la référence à l'univers, qu'il est le sujet logique de F, ainsi que de la prédication du second ordre de V sur Fx. Le sujet ainsi conçu n'est rien d'autre que le lieu de la désignation (R. Martin,Pour une log. du sens,1983,p. 215).
3. SÉMIOT. ,,L'une des grandes fonctions du récit; celle qui regroupe tous les attributs et toutes les actions du héros principal, lequel désire et recherche l'objet; par exemple Ulysse dans son retour vers Ithaque`` (Media 1971).
En partic. [Dans le schéma actantiel de A. J. Greimas] Actant en quête d'un objet. Le schéma narratif, modèle hypothétique d'une organisation générale de la narrativité, qui cherche à rendre compte des formes à l'aide desquelles le sujet conçoit sa vie en tant que projet, réalisation et destin (Greimas-Courtés1979).
II. − Être vivant considéré dans son individualité.
A. − Être vivant considéré dans son individualité et du point de vue de ses qualités, de ses besoins, de ses actions ou de son évolution.
1. [À propos de pers.] Brillant sujet; sujet doué; sujet d'élite. La comtesse mène une vie héroïque (...). Elle s'est consacrée à l'éducation de ses enfants qu'elle a parfaitement élevés. L'aîné est un charmant sujet (Balzac, Gobseck, 1830, p. 436).Saint-Nicolas fut sous sa direction [de l'abbé Frère] (...) un séminaire par anticipation, ouvert aux seuls sujets qui se destinaient à l'état ecclésiastique (Renan, Souv. enf., 1883, p. 165).
Bon, mauvais sujet. Avec un homme comme le sien, bon sujet, ne buvant pas, elle était certaine de faire ses affaires et de ne pas être mangée (Zola, Assommoir, 1877, p. 478).Caire débaucha Zerbin et en fit en peu de temps un mauvais sujet (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 208).
P. plaisant. [Forme fam. d'interpellation] Elle interpella de nouveau le jeune homme à la barbe blonde.Allons, mauvais sujet, reprit-elle, invitez vite une de ces demoiselles et faites-nous vis-à-vis (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 11).
CHORÉGR. ,,Se dit d'une danseuse qui quitte le corps de ballet pour entrer dans les pas. Elle devient sujet de la danse. Il y a des degrés: premier sujet, deuxième sujet`` (Bouchard 1878). L'élégance de madame Colleville allait de pair avec celle de Tullia, premier sujet de l'Opéra, qu'elle voyait beaucoup (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 28).La seconde partie [du corps de ballet comprend] : les petits sujets, les grands sujets, les premières danseuses et les Étoiles (Meunier, Danse class., 1931, p. 123).
LING. Sujet parlant
,,Émetteur d'un message oral`` (D.D.L. 1976). Synon. locuteur.L'activité du sujet parlant doit être étudiée dans un ensemble de disciplines qui n'ont de place dans la linguistique que par leur relation avec la langue (Sauss.1916, p. 37).
,,Être humain capable de langage et possédant une compétence linguistique qui est la grammaire de sa langue`` (Ling. 1972).
2. [À propos d'animaux] Sujet reproducteur. Un vol de pigeons bien organisé se compose d'une bande de 12 à 16 sujets (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., t. 2, 1890, p. 463).
3. SYLVIC. Arbrisseau apte à recevoir une greffe. Synon. porte-greffe.Le greffage a pour objet de souder une portion de végétal, que l'on nomme greffon, sur une autre portion de végétal, que l'on désigne sous le nom de porte-greffe ou de sujet et qui fournit les aliments nécessaires au développement du greffon (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 47).
Sujets co-dominants. ,,Arbres dont les sommets forment le niveau général de la voûte foliacée et qui reçoivent pleine lumière du haut`` (Forest. 1946). Sujets dominés. ,,Arbres dont la cime est entièrement en-dessous du niveau général de la voûte foliacée et complètement privée de lumière directe`` (Forest. 1946).
B. − En partic. Être soumis à l'observation scientifique, notamment biologique, psychologique, sociologique. Sujet jeune, normal, sain, vivant; sujet âgé de. J'ai essayé de saisir en lui, comme en un « sujet » particulièrement favorable à cette observation, une infirmité essentielle à l'esprit humain (Proust, Past. et mél., 1919, p. 187).Il est curieux de noter que l'antipathie semble avoir été, dans les expériences de Casper, le facteur le plus favorable. Les sujets masculins ou féminins réussissaient mieux avec la personne de l'autre sexe pour laquelle ils avaient le moindre attachement (Amadou, Parapsychol., 1954, p. 233).
MÉD. Sujet déprimé, nerveux; sujet vacciné. Ces lésions du larynx sont fréquentes chez les sujets atteints de phtisie chronique (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 173).
En compos. Sujet-contact, subst. masc. ,,Individu vivant dans l'entourage d'un malade contagieux, susceptible d'avoir été contaminé et devant faire l'objet d'une surveillance attentive ou de mesures prophylactiques`` (Méd. Flamm. 1975).
C. − PHILOS. Être ou principe actif susceptible de posséder des qualités ou d'effectuer des actes. La raison n'est pas subjective; le sujet, c'est le moi, c'est la personne, la liberté, la volonté (Cousin, Hist. philos. mod., t. 1, 1846, p. 139).
Sujet de la connaissance. ,,Être qui connaît, considéré, non dans ses particularités individuelles, mais en tant que condition nécessaire à l'unité d'éléments représentatifs divers, unité en vertu de laquelle ces représentations apparaissent comme constituant un objet`` (Lal. 1968). Kant entreprit de faire porter sur le sujet même de la connaissance les recherches qui jusque-là ne s'étaient appliquées qu'à ses objets (Cousin, Philos. Kant, 1857, p. 33).
En partic. [Chez Kant] Sujet transcendantal. ,,Faculté a priori qui en tant que telle agit sur le réel et détermine les conditions de l'expérience`` (Thinès-Lemp. 1975).
PSYCHOL. Sujet secondaire. ,,Processus inconscient qui possède une énergie suffisante pour exercer une action sur la conscience du Moi sans parvenir à la prise de conscience. Il constitue une sorte de conscience secondaire qui représente une composante de la personnalité dissociée du Moi conscient primaire`` (Virel Psych. 1977).
P. ext. Celui, celle qui agit, qui a l'initiative d'une action. Paradoxalement, ces femmes qui exploitent à l'extrême leur féminité se créent une situation presque équivalente à celle d'un homme; à partir de ce sexe qui les livre aux mâles comme objets, elles se retrouvent sujets (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 392).
Prononc. et Orth.: [syʒ ε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Subst masc. A. 1. ca 1370 « ce dont on parle, ce qui est soumis à la réflexion et constitue le support de qualités, de caractères » suject et cause matériel (Oresme, Ethiques, X, 6, éd. A. D. Menut, p. 507, note 7); 2. 1680 gramm. le sujet de la proposition (Rich.). B. 1. 1532 « ce qui, dans une œuvre littéraire, constitue le contenu de la pensée sur lequel s'est exercé le talent créateur d'un auteur » (Cl. Marot, Préface des poésies de Villon ds Œuvres compl., éd. P. Jannet, t. 4, p. 192); 2. 1556 « idée centrale autour de laquelle se développe une conversation, s'organisent des propos écrits ou oraux » suyvre son sujet (Ronsard, Hymne de Calaïs, et de Zetes, 25 ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 8, p. 256); 1656 sortir ... de notre sujet (Pascal, Provinciale, VIII ds Œuvres compl., éd. L. Lafuma, p. 405); 3. a) 1580 « ce à propos de quoi s'exerce la pensée, la réflexion; ce qui est soumis à l'esprit à fin d'examen » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, Au lecteur, p. 3); 1636 le Suiet de l'Astrologie (Monet); b) 1580 « matière à réflexion » (Montaigne, op. cit., I, 8, p. 32); d'où av. 1783 « texte d'un exercice imposé à des candidats » la liste des sujets ... proposés pour le prix d'éloquence (D'Alemb., El. Mongin, note 1 ds Littré); 4. a) 1660 [éd.] « motif principal d'un tableau, d'un dessin, d'une œuvre plastique » (D'Aubigné, Divorce satyrique ds Œuvres compl., éd. Réaume et de Caussade, t. II, p. 666); 1777 spéc. « motif ornemental composé d'une ou plusieurs figurines représentant des personnages » pendule à sujets (Annonces, affiches divers, 26 juin ds Havard t. 4); b) 1690 mus. (Fur.). C. 1. 1562 « être vivant ou mort pris comme objet d'expérience ou d'étude » (Paré, Anatomie, I, 21 ds Œuvres compl., éd. J. Fr. Malgaigne, t. 1, p. 148); 2. av. 1585 « être individuel, personne considérée comme le support d'une action, d'une influence » (Ronsard, De l'envie ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 18, p. 463, ligne 59); 3. 1637 « individu faisant montre d'une personnalité déterminée et considérée par rapport à ses qualités » ce digne sujet (Corneille, Le Cid, I, 3, vers 167, var.); 1690 un bon sujet (Fur.); 1740 un mauvais sujet (Ac.); 4. 1703 bot. « sauvageon » (L. Liger, Dict. gén. des termes propres à l'agric., Paris, D. Beugnié, p. 341); 5. 1754 danse (Encyclop. t. 4, p. 629a, s.v. danseur); 6. 1775 « être animé faisant l'objet de soins » (Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Paris, Impr. royale, t. 5, p. 205); 7. ca 1824 philos. « être pensant dans la mesure où il se saisit comme connaissant par une intuition interne » (Maine de Biran, Examen des leçons philosophiques, III ds Rob. 1985, s.v. réflexion); 8. 1916 sujet parlant (Sauss., loc. cit.); 9. 1936 sujet d'un droit (Cap.). D. 1. 1555 « ce qui fournit un motif ou prétexte à une action, un comportement, un sentiment » le sujet de douleur, de misère (Ronsard, Hymne de la mort, 144 ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 8, p. 170); a) 1574 avoir sujet pour + inf. « avoir un motif légitime de, avoir matière à » (Garnier, Cornélie, V, 1858 ds Tragédies, éd. W. Foerster, I, 144); fin xvies. avoir sujet de + inf. « id. » (Pasquier, 559 ds IGLF); b) fin xvies. prendre sujet de + inf. « saisir l'occasion de » (Id., 541, ibid.); c) 1604 sans sujet « sans motif » Sans sujet, sans raison (Montchrétien, Aman, II ds Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 260); d) 1626 donner sujet de + inf. « procurer une raison légitime de; fournir prétexte à » (Richelieu, Lettres, II, 215 ds Haschke Richelieu, p. 131); e) 1644 à quel sujet? (Scarron, Le Typhon, chant III ds Œuvres, Paris, J. Fr. Bastien, t. 5, p. 454); 2. 1578-83 « personne considérée comme la cause, le motif d'une action, d'un comportement, d'un sentiment » (D'Aubigné, Le Printemps, Préf. ds Œuvres compl., éd. Réaume et de Caussade, t. 3, p. 11: La plupart des Césars Sont les subgets de nos larmes). II. Loc. prép. 1580 sur le subject de « à propos de, relativement à » (Montaigne, op. cit., II, 12, p. 556); 1588 [éd.] au sujet de « id. » (Id., ibid., III, 3, p. 824). Empr. au b. lat.subjectum « substance », neutre subst. de subjectus (v. sujet) traduisant le gr. τ ο ̀ υ ̔ π ο κ ε ι ́ μ ε ν ο ν « ce qui sert de fondement à une discussion, texte, matière », opposé à accidens (v. accident) et distinct de objectum « objet », v. ce mot pour l'oppos. entre objet et sujet; l'empl. gramm. A 1 b est un empr. au lat. des grammairiens (Souter Later Latin).
STAT.Sujet1 et 2. Fréq. abs. littér.: 15 674. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 28 200, b) 15 456; xxes.: a) 14 786, b) 25 423.
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