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SUIE, subst. fém.
A. − Matière noirâtre d'odeur âcre, provenant d'une combustion incomplète, qui est déposée par la fumée dans les conduits où elle passe ou sur la surface des corps avec lesquels elle est en contact. Synon. littér. fuligine.Suie grasse, noire, sèche; dépôt, odeur de suie; enlever la suie. Tuyau de poêle engorgé par la suie (Ac.1835-1935).Elle était toute portée à craindre, ces soirs où, avant quelque pluie à verse, des paquets de suie dégringolaient dans la cheminée (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 192).
En partic. Suie (de bois). Matière provenant de la pyrogénation du bois et utilisée comme engrais, comme insecticide ou dans la fabrication de couleurs. Pour ceux de ces pucerons [puceron lanigère] qui (...) se réfugient sur le collet de la racine, déchausser le pied des jeunes arbres et y répandre de la suie de bois (Du Breuil, Cult. arbres, 1876, p. 285).Le bistre se prépare en traitant les suies provenant du chauffage au bois (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p. 490).
Noir de suie. Noirci par la suie. J'aime les âtres noirs de suie, D'où l'on entend bruire en l'air Les hirondelles ou la pluie Avec le printemps ou l'hiver (Sully Prudh., Solitudes, 1869, p. 92).Tandis que le train roulait (...), deux petits visages noirs de suie apparurent dans le cadre d'une fenêtre (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 457).
[Comme second terme de compar.] Noir comme de la suie. Eugénie a fini par être flanquée dehors, le jour où madame s'est aperçue, à ses draps, noirs comme de la suie, qu'elle recevait chaque matin le charbonnier de la place Gaillon (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 264).
Couleur, noir de suie (loc. adj.) Noir. Synon. fuligineux.Ses cheveux noir de suie et mal peignés surplombent d'un ton mort sa figure verdâtre (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 202).Le ciel était couleur de suie, la neige cousait aux arbres des guipures blanches (Zola, Curée, 1872, p. 593).
B. − BOT. ,,Carie des grains de céréales ou de certaines plantes`` (Fén. 1970). Synon. fumagine, noir.La sombre odeur de cette suie des seigles malades (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 221).
Prononc. et Orth.: [sɥi]. Homon. suis (formes de être et suivre). Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. (Benoît, Voyage de Saint Brendan, 1409 ds T.-L.); 2. 1611 suye d'encens (Cotgr.); 3. 1845-46 agric. « maladie des grains » (Besch.). D'un gallo-lat. *sūdia « suie, noir de fumée » (att. dans les gl. lat. sous la forme sugia, CGL t. 3, 590), supposé par la compar. des parlers rom. (a. prov. suga, v. Rayn. t. 5, p. 288a; cat. sutje, Meyer-L., 8425) et confirmé par le vieil irl. suide (J. Vendryes, Lex. étymol. de l'irl. anc.; v. FEW t. 12, p. 397). Le lat. utilisait le mot fuligo d'où sont issus l'ital. fuliggine et l'esp. hollin. Fréq. abs. littér.: 277. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 119, b) 373; xxes.: a) 728, b) 438. Bbg. Horning (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, pp. 461-462. − Kristol (A.M.). Color. Berne, 1978, p. 141. − McMillan (D.). Le Suif de cheminée. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, pp. 199-206. − Schmitt (Ch.). Charles de Bovelles... Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1976, t. 14, no1, p. 151.