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SUC, subst. masc.
A. −
1. Liquide organique qui imprègne certains tissus végétaux ou animaux.
a) [Chez certains végétaux]
α) Produit nourricier spécifique sécrété par les tissus de certaines espèces végétales. Suc des arbres, des plantes, des herbes; suc aqueux, non aqueux; suc acide; suc gommeux, huileux, mielleux, résineux; abreuvé, baigné, gonflé, gorgé, imprégné, inondé de suc; suc des fleurs. Éva, les sucs, le miel, la sève et les résines Coulent dans le soir clair pour parfumer ton cœur (Noailles, Cœur innombr., 1901, p. 33).La goutte d'ambre qui résume tous les sucs aromatiques de l'arbre (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 225).
En partic. Suc laiteux. Synon. de latex.C'est une gomme-résine qui découle, sous forme de suc laiteux, de la racine incisée du ferula assa fœtida (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 103).
CYTOL. Suc (du tissu) cellulaire, suc vacuolaire. Suc contenu dans les cellules végétales et les vacuoles. Dans les grandes cellules différenciées des végétaux supérieurs, l'existence de vastes vacuoles, remplies de suc cellulaire, est une donnée familière à tous les botanistes (Biol., 1965, p. 145 [Encyclop. de la Pléiade]).Suc nucléaire. Solution colloïdale et protéique contenue dans la membrane nucléaire. Le suc nucléaire, ou nucléoplasma, représente volumétriquement la partie la plus importante du noyau (Policard, Histol. physiol., 1922, p. 16).
β) P. anal. Substance contenue dans le sol (terre, roche) et qu'absorbent les plantes et les arbres par osmose pour se nourrir. Sucs minéraux (synon. sels minéraux), sucs nutritifs. La racine est cet organe principal qui tire de la terre les sucs nourriciers nécessaires à la plante (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 38).Il m'est également apparu que mon erreur résidait en ce que je cherchais à expliquer l'arbre par les sucs minéraux, le silence par les pierres, la mélancolie par les lignes et la qualité d'âme par le cérémonial, renversant ainsi l'ordre naturel de la création (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 818).
b) Vieilli
α) Substance organique contenue dans la chair de certaines viandes, en particulier les viandes rouges. Suc animal, musculaire; suc de viande (synon. jus de viande). Un Omer astucieux rongeait l'os de veau avec science afin de détacher le vernis de graisse sublimée par la cuisson et collée en suc croustillant le long de la côtelette (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 8).
β) Littér. Venin de certaines espèces animales. Lorsqu'un serpent s'est empoisonné lui-même avec les sucs mortels dont il compose son venin, le reptile (...) s'agite à peine sur la poussière, ses paupières sont à demi fermées (Chateaubr., Martyrs, t. 3, 1810, p. 174).
γ) Poét. Lait de la mère. L'aimer, mais pour l'aimer étais-je un autre qu'elle? N'étais-je pas nourri du suc de sa mamelle, Éclos de son amour, réchauffé dans son flanc (...)? (Lamart., Jocelyn, 1836, p. 718).
2.
a) Jus comestible contenu en abondance dans certains fruits ou certaines plantes et que l'on recueille facilement, soit par simple pression (fruits), soit en pratiquant une entaille (arbres ou fruit de l'arbre). Exprimer, recueillir le suc (de); suc d'airelle, de citron, de framboise, d'orange. Le suc de la fraise et de l'ananas, liqueurs délicieuses, préparations divines, qui font couler dans les veines une fraîcheur ravissante (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 184).L'érable plein d'un doux suc s'élève dans toute sa grâce, et se joue de son fardeau (Nerval, Sec. Faust, Hélène, 1840, p. 255).
b) PHARMACOL. Solution obtenue par pression, broyage, distillation, fermentation de plantes, d'herbes, de fruits, pour en exprimer le jus en vue d'un usage thérapeutique. Suc d'herbes, de pavot; suc antiscorbutique, dépuratif, diurétique, purgatif. On pourra employer quelques astringens les plus doux, comme les sucs d'ortie, de bugle, de sanicle, de pâquerette et autres plantes légèrement vulnéraires et astringentes (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 351).
3. PHYSIOL. Liquide sécrété par certaines muqueuses. Une sanguification entravée par l'abondance des sucs muqueux, telles sont les premières données d'un tempérament flegmatique (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, 1817, p. 50).
Sucs digestifs. Ensemble des substances sécrétées par certains organes sous l'influence d'enzymes, dont le rôle est de faciliter la digestion. Les aliments soumis à l'action des sucs digestifs subissent une transformation chimique. Grâce aux sucs digestifs ils sont décomposés au cours de réactions chimiques (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 124).Suc gastrique. Liquide très acide sécrété par la muqueuse stomacale et dont l'enzyme spécifique, la pepsine, favorise les réactions chimiques de la digestion. Les aliments sont traités successivement par la salive, par le suc gastrique, par les sécrétions du pancréas, du foie, et de la muqueuse intestinale (Carrel, L'Homme, 1935, p. 99).Suc pancréatique. V. ce mot B.Suc duodénal. Suc sécrété par les glandes de la muqueuse duodénale. [Bénard] a noté (...) les variations pathologiques des pigments et de la cholestérine dans le suc duodénal (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 233).Suc intestinal. Suc élaboré dans l'intestin et complétant la digestion pancréatique. Au point de vue de la digestion comparée, le seul liquide fondamental paraît être le suc intestinal (mélange de bile et de suc pancréatique et de graisse) (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 41).Suc d'appétit. Synon. de salive.La vue de l'aliment aimé, le désir de le manger suffisent (...) à provoquer la sécrétion du suc d'appétit, dit suc psychique (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 203).
B. − P. métaph. ou au fig., littér. Ce qu'il y a d'essentiel, de meilleur, de plus substantiel dans une chose, une personne. Synon. moelle, nectar, quintessence, sève.Le suc de l'Évangile, des mots; exprimer, extraire le suc de qqn/qqc.; puiser son suc dans, être nourri du suc de. Je sens devant ces tableaux [de Rubens] ce mouvement intérieur, ce frisson (...) toujours le suc, la moëlle du sujet avec une exécution qui semble n'avoir rien coûté! (Delacroix, Journal, 1857, p. 119):
... si la résistance et le refus répondent à ce don total où l'être entier s'est engagé et a compromis déjà ses équilibres organiques, psychiques et sociaux, alors tout le miel de la promesse de délices extrêmes, tout le suc d'espérance d'amour dont les puissances surexcitaient la vitalité profonde, tourne en poison d'une violence incomparable. Valéry, Variété V, 1944, p. 194.
Prononc. et Orth.: [syk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1488 « liquide substantiel répandu à l'intérieur d'un corps organique » (La Mer des Histoires, I, 158c, éd. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 167); b) 1687 méd. anc. suc nerveux (B. Prost, Notes et doc. pour servir à l'histoire de la médecine en Franche Comté, p. 100); c) 1694 (Ac.: le suc acide qui est dans l'estomac sert à la digestion); 2. av. 1573 fig. suc proffitable (Jodelle, Œuvres, éd. Lemerre, t. 2, p. 299). Empr. au lat.sucus, succus « suc, sève, liquide substantiel (appliqué à l'homme ou aux végétaux) » et « goût, saveur », « force, bonne santé, vigueur ». Fréq. abs. littér.: 557. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 235, b) 841; xxes.: a) 409, b) 616. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 288. − Quem. DDL t. 33 (s.v. suc nerveux). − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 235.