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STRIGE, STRYGE, subst. fém.
A. − MYTH. GR. ET ROMAINE. Monstre fabuleux représenté avec une tête de femme, un corps d'oiseau et des serres de rapace, qui passait pour sucer le sang des nouveau-nés et des jeunes enfants (d'apr. J. Schmidt, Dict. de la myth. gr. et romaine, 1965).
B. −
1. FOLKL. [Au Moy. Âge notamment, en Europe et plus partic. en Europe centrale] Mort sortant la nuit de son tombeau pour aller sucer le sang des vivants ou se nourrir de leur chair; p. anal., sorcier ou sorcière s'adonnant aux mêmes pratiques. Charlemagne (...) condamne à la peine de mort ceux qui auront fait brûler des hommes ou des femmes accusés d'être stryges (Collin1863).P. métaph. Sa grande vigueur s'altéra. Les stryges de l'anémie dévorèrent ses couleurs charmantes (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 37).
2. P. ext., littér., vieilli. Sorcière. La pythonisse [de Salvator Rosa], vieille stryge bizarrement éclairée par le feu du trépied qu'elle attise, évoque l'ombre de Samuel (Gautier, Guide Louvre, 1872, p. 110).Du sombre accouplement d'une stryge en chaleur Et d'un bouc, qui n'était que Satanas lui-même, Sous un gibet, naquit cette fille-bohême (Coppée, Théâtre, t. 1, Guerre Cent ans, 1878, p. 247).V. larve ex. 1 et maléficié A ex. de É. Delcambre.
Prononc. et Orth.: [stʀi:ʒ]. Ac. 1762, 1798 au plur. stryges subst. masc.; 1835: stryge subst. masc.; 1878 strige subst. fém., stryge subst. masc. (id. ds Littré mais avec la rem. ,,Il faut écrire strige et le faire féminin``); 1935: strige, stryge subst. fém. Lar. Lang. fr.: strige ou vieilli: stryge, subst. fém. Rob. 1985: stryge subst. fém.: ,,certains écrivains emploient ce mot au masculin`` et ,,on rencontre la var. strige``. Prop. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 218: strige Étymol. et Hist. 1. 1562 « sorte d'oiseau de nuit » stryge (Rabelais, Cinquième Livre, XXX, éd. J. Plattard, p. 114); 1611 « chat-huant » (Cotgr.), très rare; 2. 1586 strige « vampire » (Le Loyer, Spectres, IV, 11 ds Hug.: les striges ou demons de la Caledonie). De genre masc. d'apr. Trév. 1752-1771 [stryges]; fém. d'apr. Boiste 1819 [id.]. Empr. au lat.strix, strigis, fém. (gr. σ τ ρ ι ́ γ ξ, σ τ ρ ι γ γ ο ́ ς « effraie ») « chouette-effraie, oiseau qui passait, chez les Anciens, pour sucer le sang des enfants, vampire; sorcière », forme pop. strĭga; de la var. *strι ̄ga est issu l'a. fr. estrie « sorcière » (ca 1210 Dolopathos, 299 ds T.-L.), v. André Oiseaux, p. 146.