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STAGNER, verbe intrans.
A. −
1. [Le suj. désigne un fluide liquide ou gazeux] Rester à la même place en nappe immobile. L'eau stagne dans les ornières. Le sol des rues désertes, où stagnaient des flaques de purin, était piétiné et défoncé par les troupeaux, allant à l'abreuvoir (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 247).La brume et les fumées d'un Paris affaissé et gris stagnaient jusqu'à l'horizon (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 45).
P. métaph. Je vis émerger l'angoisse qui tout le temps avait stagné sous le courant de ma joie: j'étais redevenue pauvre (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1937, p. 338).
MÉDECINE
Vx. [Le suj. désigne le sang, les humeurs] Cesser de circuler. Il est un autre genre de mort du cerveau, qui dépend de ce que le ventricule et l'oreillette à sang noir ne peuvent recevoir ce fluide: tel est le cas où, toutes les jugulaires étant liées, il stagne nécessairement et même remonte dans le système veineux cérébral. Alors ce système s'engorge (Bichat, Rech. physiol. vie et mort,1822, p. 270).
[Le suj. désigne une matière organique] S'accumuler. L'actinomycose se greffe donc surtout dans les points où stagnent les matières fécales (Laederich dsNouv. Traité Méd.fasc. 41925, p. 418).
2. P. anal. Rester, s'attarder à la même place. Plus loin, dans des terrains vagues et des emplacements vides, aux alentours du dédale des quais et des bâtisses, stagnaient des voitures militaires et des camions et s'alignaient des files de chevaux (Barbusse,Feu,1916,p. 102).11 heures: les dancings ferment... On sort à regret, lentement. Des groupes stagnent des heures, ne sachant où aller (Sem, Ronde de nuit,1923, p. 11).
B. − Au fig.
1. [Le suj. désigne une chose] Ne marquer aucune activité, ne pas évoluer. Synon. s'arrêter, s'ankyloser, piétiner.Les affaires stagnent en ce moment. Le frein conservateur est aussi nécessaire que l'élan révolutionnaire; faute de l'un ou de l'autre, l'art stagnerait ou divaguerait (Hourticq, Hist. art,Fr., 1914, p. 441).Il ne saurait être question pour l'administration des postes et télécommunications de stagner sur une réputation acquise (Admin. P. et T.,1964, p. 45).
2. [Le suj. désigne une pers.] Rester inerte; demeurer dans un état (fâcheux ou médiocre) et ne rien faire pour en sortir. Synon. croupir, languir.Entre les lagunes d'alentour et dans le tréfonds forestier stagnaient quelques peuplades moisies, décimées, abruties par le tripanosome et la misère chronique (Céline, Voyage,1932, p. 188).
REM.
Stagnement, subst. masc.,hapax. Il y a en effet des canaux affreux, abandonnés au cours ou plutôt au long du stagnement desquels surplombent, se balancent, on dirait de sordides maisons (Verlaine, Œuvres compl.,t. 5, Quinze jours en Holl., 1893, p. 272).
Prononc. et Orth.: [stagne], (il) stagne [stagn]. V. stagnant. Étymol. et Hist. 1. 1788 « (en parlant d'un fluide), rester immobile sans couler, sans se renouveler » (Fér. Crit. t. 3); 2. 1883 « (en parlant d'une personne), être inerte, ne pas évoluer » (Bourget, Essais psychol., p. 113); 3. 1922 « des personnes, rester immobile, à la même place » (Proust, Prisonn., p. 86). Empr. au lat.stagnare « former une nappe stagnante », « rendre stagnant, immobiliser », de stagnum « eau stagnante, nappe d'eau ». Fréq. abs. littér.: 78. Bbg. Gohin 1903, p. 262.