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SPORTULE, subst. fém.
A. − ANTIQ. ROMAINE. Subsistance journalière que le client recevait de son patron. Il n'y a rien de plus différent des clients de l'époque primitive que ces plébéiens du temps de Cicéron qui se disaient clients d'un riche pour avoir droit à la sportule (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 345).Panem et circenses (...). Gaver le peuple pour qu'il n'attaque pas les hautes classes (...). La théorie de la sportule (Barrès, Cahiers, t. 11, 1917, p. 307).
B. − P. ext., rare
1. Aumône, don versés avec régularité. [Des chiens] se sont levés de bon matin, et ils cherchent leur vie (...) [ils] viennent, chaque jour, à heure fixe, réclamer la sportule à la porte d'une cuisine du Palais-Royal (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 224).Un jeune monsieur (...) nous est présenté comme « admirateur » (...). Accueil aussi bon que le permettent les circonstances. Ne pouvant ni le régaler, ni le gratifier d'aucune sportule, je lui parle avec douceur (Bloy, Journal, 1903, p. 206).
2. Gratifications (illicites), pots-de-vin versés avec régularité. Scholl me raconte tout cela (...) avec même une certaine satisfaction d'amour-propre de cette honteuse sportule de la maison de jeu au journal (...) il est tout content d'être acheté ainsi (Goncourt, Journal, 1862, p. 1117).Tardieu connaissait mieux que personne l'infamie de son protégé, puisqu'il lui versait, mensuellement, la sportule des fonds secrets (L. Daudet, Police pol., 1934, p. 58).
Prononc. et Orth.: [spɔ ʀtyl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. a) 1404 « salaire, honoraires, épices que les clients donnent à leur juge » (doc. du Valentinois ds Du Cange, s.v. sporta2); b) 1564 antiq. rom. « sorte de dons en nature que les grands de Rome faisaient distribuer à leurs clients » (Thierry). Empr. au lat.sportula, propr. « petit panier », dimin. de sporta « panier, corbeille ». Cf. a. gasc. esportla « droit de relief, reconnaissance des devoirs à l'égard du seigneur (terme de coutume) » (1256, A. Luchaire, Rec. de textes de l'a. dial. gascon, p. 79, 16) a. prov. esportola « salaire, honoraires, épices que les clients donnent à leur juge » (1365, Pansier).
DÉR.
Sportulaire, subst.Personne qui reçoit des gratifications (illicites), des pots-de-vin versés avec régularité. Le geste du nain, empochant le louis d'or dans le restaurant du Barrafranca, avec la tranquille sérénité d'un sportulaire qui prend son dû (Bourget, Némésis, 1918, p. 161). [spɔ ʀtylε:ʀ]. 1reattest. 1889 (Huysmans, Certains, p. 12 ds Mél. Brunot (F.), p. 172); de sportule, suff. -aire*.