| ![]() ![]() ![]() ![]() SOUS, prép. A. − [Indique qu'une chose (ou une pers.) est située plus bas, en position inférieure par rapport à une autre] Synon. vx dessous1. 1. [Avec idée de contact] a) [Le compl. prép. désigne une pers., une partie du corps ou un objet concr.] Bianchon s'agenouilla pour passer ses bras sous les jarrets du malade, pendant que Rastignac en faisait autant de l'autre côté du lit afin de passer les mains sous le dos (Balzac,Goriot, 1835, p. 302).Mais elle sentit soudain, avec un soupir de terreur, la seringue brisée sous ses doigts, tandis que le précieux liquide inondait ses mains (Bernanos,Mauv. rêve, 1948, p. 1016). SYNT. Mettre qqc., une chaufferette sous les pieds; mettre qqc. sous la tête; les mains croisées sous la tête, sous la nuque; les jambes repliées sous soi; la tête sous l'aile (en parlant d'oiseaux); qqc. craque sous la dent; mettre qqc. sous presse; plier, ployer sous un faix, sous le fardeau, sous le joug. − [Le compl. prép. désigne un véhicule] Passer sous les roues d'une voiture. Tes enfants deviennent impossibles (...). Un de ces jours, nous en retrouverons un sous les roues d'une auto (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 55). − [Le compl. désigne une partie du corps] Dans l'homme, les mammelons sont surtout remarquables sous la plante des pieds et à la paume des mains (Cuvier,Anat. comp., t. 2, 1805, p. 555).Il n'était pas fort. Il a eu des abcès sous le bras. Il n'a pas résisté (Camus,Peste, 1947, p. 1234). − Rare. [Le compl. prép. est un pron. pers.] Le froid me prit. Mes dents d'épouvante claquèrent; Mes genoux chancelants sous moi s'entre-choquèrent (Gautier,Comédie mort, 1838, p. 14). ♦ Loc. verb., fam. Faire sous soi. Ne plus contrôler ses besoins naturels, pour des raisons pathologiques, par gâtisme ou à cause d'une grande frayeur. Tu faisais sous toi et c'est moi qui te nettoyais comme un enfant (Claudel,Pain dur, 1918, ii, 2, p. 445). − Dans des loc. verb., au fig. Couper* l'herbe sous le pied à qqn; tomber, être (ou un verbe d'état) sous la main* de (qqn), sous la griffe, les griffes de (qqn, qqc.) (v. griffe1I C 2), sous la patte de (qqn) (v. patte1B 1); être sous la pantoufle* de (qqn); mettre qqn sous sa pantoufle*; mettre qqn sous ses pieds (v. pied 1reSection I B 1 a); (être) sous la férule* de qqn; passer sous le joug*. − [Avec une idée de proximité] Sous la main*; au fig. mettre le couteau* sous la gorge (à qqn); vieilli mettre le feu sous le ventre de qqn (V. feu1I A 1).b) [En parlant d'un milieu dont on considère la surface ou le niveau de référence] Sous l'eau, sous les eaux, sous la terre; rentrer sous terre, (souhaiter) être à x pieds sous terre (au fig.). Les deux jeunes gens (...) avaient poussé l'un à côté de l'autre comme deux arbres qui mêlent leurs racines sous le sol, leurs branches dans l'air, leur parfum dans le ciel (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 436).Pour éviter les ardeurs du midi, nous nous retirions dans la partie du palais bâtie sous la mer. Couchés sur des lits d'ivoire, nous entendions murmurer les vagues au-dessus de nos têtes (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 363). − [En parlant du niveau de référence sur une échelle de température] Rare. En dessous de, au dessous de. On ne cuit plus les fruits [dans une usine de confitures]; on les gèle; à cent dix degrés sous zéro (Gide,Journal, 1908, p. 270). − [En parlant de la latitude] Sous l'équateur, sous la ligne. L'état de New-York, dont les limites septentrionales commencent à Oswègatchée sur le fleuve Saint-Laurent, sous le 45eparallèle (Crèvecoeur,Voyage, t. 2, 1801, p. 153). 2. [Avec idée de contact et de recouvrement] a) [Indique qu'un élém. en enveloppe, en recouvre un autre, totalement ou partiellement; le premier élém. désigne qqn, une partie du corps ou un objet concr.; le compl. prép. désigne un objet concr. ou une matière, plus rarement qqn] Se cacher, se blottir sous un drap, sous les draps, sous une couverture, sous les couvertures; muscles sous la peau; sous l'écorce; sous des feuilles, sous des pierres; disparaître, être enfoncé, enfoui sous qqc., sous des monceaux de; sous l'abri de; le feu couve, un mets cuit sous la cendre. Leurs mains disparaissaient sous leurs manches, leurs pieds sous leurs robes, leurs yeux sous leurs bonnets (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 198): 1. Il connaissait, pour y avoir été pris lui-même, le jeu des deux glaces qui ornaient son cabinet. Tel qu'il était placé, un coude sur la cheminée, il pouvait apercevoir l'Anglaise sans bouger, rien qu'en déplaçant les pupilles sous ses paupières baissées.
Martin du G.,Thib., Consult., 1928, p. 1098. − Loc. et expr., fig. Sous le manteau (v. manteau I A 1 b); sous (le manteau de) la cheminée (v. ce mot A; fam., vieilli); rire sous cape (v. cape1A 1 b); blanchir sous le harnais (v. ce mot A 3); il y a anguille sous roche (v. anguille A loc.); une main de fer sous un gant de velours (proverbe) (v. fer C 2 c α); prendre sous son bonnet*; mettre (qqc.) sous le boisseau; sous le masque (vieilli) (v. masque1I A 1 d); au fig. avoir du sang sous les ongles (v. ongle A 1). ♦ Sous verre*, loc. ♦ [En parlant d'un envoi épistolaire] (Envoyer, mettre (qqc.)) sous pli cacheté*, sous pli recommandé*, sous enveloppe*. V. pli I A 2 ex. de Gide. ♦ [Le compl. prép. désigne un élém. naturel] Sous la pluie, sous la neige. C'est moi qui ai englouti la terre sous le Déluge (Flaub.,Tentation, 1874, p. 165).[Avec un subst. désignant un phénomène naturel ou un phénomène analogue] Synon. à.Sous l'ombre de, sous la lumière de, sous la clarté de. Au fig. Saint Thomas d'Aquin est le grand metteur en œuvre de cet universalisme développé dans la raison sous la lumière de la foi (Maritain,Primauté spirit., 1927, p. 157). ♦ Sous le feu de (qqc.) (v. feu1II B 1 b). Loc. verb. Prendre (qqc.) sous le feu (de qqc./qqn) (v. feu1III B 1 loc.). Au fig. Sous les feux de la rampe (v. feu1II A 2 théâtre). ♦ [Le compl. prép. désigne un objet dangereux à quoi qqn est exposé] Sous les balles; sous les bombes. Il montrait un courage à se casser les os, passant par les endroits les plus difficiles, toujours le premier sous les éboulements et dans les coups de grisou (Zola,Germinal, 1885, p. 1176). ♦ [Le compl. prép. désigne une partie du corps, dans des loc. prép. ou des loc. verb. fig.] Loc. prép. Sous l'œil de, sous les yeux de; sous les regards de. Loc. verb. au fig., fam. Regarder (qqn) sous le nez*; qqc. passe sous le nez* à qqn. La fille de Minos (...) remonte de l'indépassable région où l'être humain, en proie à sa folie, se débat contre elle sous le regard d'un Dieu qui ne le sauve pas (Mauriac,Journal 2, 1937, p. 168). − MÉTÉOR., MAR. Sous le vent*. − HIPP. (Cheval) sous poil, sous robe (+ adj. de couleur). (Cheval) dont le poil, la robe est de (telle couleur). Cheval sous poil noir, sous poil gris (Ac.). [Des] chasseurs verts (...) précédaient un landau magnifique, à six chevaux sous robe gris de fer (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p. 6). b) P. méton. Sous clef*; sous les verrous (v. verrou); sous scellés (v. scellé). La paix se fit aux dépens du captif: on me remit sous les barreaux et tout rentra dans le calme (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 499). c) [Marque l'idée d'une apparence qui recouvre ou qui cache la réalité de qqc.; le compl. prép. désigne une chose concr., notamment un vêtement, ou une chose abstr. désignant l'aspect extérieur] Derrière, dessous, en dessous. ♦ [Le compl. prép. est un subst. concr.] Sous la blouse du postillon il reconnut l'ex-capitaine (Soulié,Mém. diable, t. 2, 1837, p. 103). ♦ [Le compl. prép. est un subst. abstr.] Resté svelte, d'une distinction que l'on sentait souriante, sous la raideur voulue de la tenue officielle (Zola,Bête hum., 1890, p. 100). ♦ [En parlant de qqn, le compl. prép. désignant un aspect de sa personnalité ou de son comportement] À Jules Michelet (...). Vous savez combien j'ai saisi sur le champ le grand poète et le grand philosophe sous l'historien, à la première vue de votre Introduction (Lamart.,Corresp., 1834, p. 15).En lui, sous l'amoureux sincèrement ému, un comédien veille, prêt à réciter un rôle su d'avance (Martin du G.,Devenir, 1909, p. 155).[Avec un n. propre de pers.] Ce siècle avait deux ans! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier Consul, déjà, par maint endroit, Le front de l'Empereur brisait le masque étroit (Hugo,Feuilles automne, 1831, p. 717). − Loc. Passer sous silence* (qqc.); (en) sous main (v. ce mot 1reSection I B 1 a). SYNT. Sous des habits; qqc. perce, se devine sous qqc.; reconnaître qqn, qqc. sous qqc.; cacher son émotion sous (tel air); dissimuler, déguiser qqc. sous qqc. 3. [Avec idée de recouvrement, mais sans contact] a) [Indique qu'un élém., qqn ou qqc., est placé au-dessous d'un autre qui le surplombe; le compl. prép. désigne une partie du corps, une chose concr., un (élém. de) bâtiment, un élém. de la nature] En souriant, elle avança sa tasse sous la louche d'argent suspendue (Reider,MlleVallantin, 1862, p. 107).Saint Louis jugeant sous le chêne de Vincennes, un seigneur piteux accusé par un serf en guenilles pittoresques (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 401). SYNT. Sous les arbres; sous des bois, des bosquets, des branches, des buissons, des berceaux (d'arbres, de verdure), des feuillages, sous les rameaux, les ombrages; s'asseoir sous un arbre; taillis sous futaie; hauteur sous plafond; sous un arc, sous une arche, sous un escalier, un auvent, un pont, un portique; sous la table; sous les toits (v. toit), (au fig.) dormir sous le toit de; (coucher) sous les ponts (v. pont), dormir sous la tente; être abrité, accroupi, agenouillé, allongé, assis, couché, étendu, dissimulé sous qqc. − [Sans détermin., pour indiquer une protection] Sous abri; sous cloche (v. cloche1ex. 7); ; sous globe*. − Loc. et expr., au fig. (Attendre) sous l'orme (v. ce mot B 2); juge sous l'orme (hist. du Moy. Âge); péj. avocat sous l'orme (v. orme B 1); passer sous les fourches caudines (v. fourche C 3); laisser passer l'eau sous les ponts (v. pont I A 2 b). ♦ Sous le ciel, sous le soleil. Astres du firmament! en croirez-vous vos yeux? Cédar! c'était Cédar, reparu sous les cieux! (Lamart.,Chute, 1838, p. 903).Proverbe. Rien de nouveau sous le soleil. V. nouveau I A 2 a ε. b) Spécialement − DÉFENSE. Sous les drapeaux. Vivre sous le drapeau d'un pays (v. drapeau A 2 b); aller servir, combattre sous les drapeaux; être appelé sous les drapeaux (v. drapeau A 2 b); au fig. se rallier, se ranger sous le drapeau de qqn (v. drapeau B 1 d); var., au fig. sous l'étendard*, sous la bannière* de qqn. Être sous les armes (v. arme I A 1 et II A 3 a); appeler sous les armes (ou plus usuel sous les drapeaux). − MAR. (Naviguer) sous pavillon (suivi d'un adj. désignant la nationalité ou l'obédience). (Naviguer) en ayant hissé le pavillon indiquant la nationalité, la compagnie à laquelle appartient le bâtiment. C'était un crève-cœur que de voir naviguer les autres [navires] sous pavillon étranger (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 79).V. pavillon B 1 a ex. de Belorgey.Loc. verb. Être sous voiles (v. voile2). 4. [Sans idée de recouvrement, ni de contact] a) [Le compl. prép. désigne un objet concr. qui a une position plus élevée ou dominante par rapport à qqn ou qqc.] Devant; au pied de. Sous les murs d'(une ville); sous les fenêtres de qqn. Un courrier de Jaffa m'apporte des lettres d'Europe et de Bayruth, et me les remet sous les remparts de Jérusalem (Lamart.,Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 41). − GÉOGR. [En topon., dans un nom propre de lieu, pour introduire le nom d'un lieu situé en amont ou à une altitude supérieure] Châtillon-sous-Bagneux. La Ferté-sous-Jouarre, le pavillon du duc de Simon (Michelet,Journal, 1842, p. 413). b) CHASSE. Sous le fusil de. À portée de fusil (du chasseur). Ce sont en quelque sorte des promenades militaires et des chasses royales où un gibier peu féroce et même respectueux est traqué et amené sous leur fusil pour recevoir le coup du Roi (Vigny,Mém. inéd., 1863, p. 102). B. − Au fig. [Indique un rapport de dépendance] 1. [Un rapport de dépendance classificatoire; indique un genre regroupant des espèces, un terme générique classant des entités] Subsumer sous une catégorie; qqc. compris sous le nom de, sous le titre de, sous la dénomination de; connu sous le nom de; décrire, désigner, présenter qqc. sous le nom de, sous tel mot. J'ai contracté l'habitude (...) d'éviter les confusions ou les redites, en sériant les questions et en rassemblant sous la même rubrique tous les éléments qui me paraissaient de même nature (Martin du G.,Souv. autobiogr., 1955, p. XLVIII). − [Le compl. prép. désigne une place dans un classement] Sous telle cote, sous tel numéro. Le livre est bien classé sous la rubrique: Histoire et sous le n 3584 [dans une bibliothèque] (Nerval,Filles feu, Angélique, 1854, p. 568). − P. méton. Je me plais à ces temps où les chroniques m'apprennent, sous l'an 1049, qu'en Normandie un homme avait été métarmorphosé en âne (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 390). 2. [Un rapport de dépendance déterminant la manière dont une chose se présente ou l'aspect selon lequel qqn la regarde ou la considère] a) [Indique la manière dont une chose se présente] Le problème ontologique peut encore se poser sous une formule convenable (Renouvier,Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 10). SYNT. Sous la figure de, sous (la) forme de; sous les traits de, sous les couleurs de; sous des couleurs, des images, des étiquettes + adj.; sous des modes différents; sous tel aspect. − Loc. prép. ou conj. [Pour indiquer un moyen fallacieux, une allégation] Sous prétexte de, que; (au fig.) sous air de, sous couleur de, sous le couvert de (v. couvert1C 2 b), sous ombre* de, que (littér.). b) [Indique]
α) [Le côté, l'aspect concr. selon lequel qqn regarde, considère qqc.] (Regarder, observer, considérer qqc.) sous telle face, tel angle, tel côté; sous tous les angles; sous toutes ses faces. Il a fallu, ce fut la transe qu'ils [les journalistes] prennent ma pêche au magnésium!... et puis celle de la daronne sous tous les profils! (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 655).
β) Au fig. [Le point de vue selon lequel qqn considère qqc.] − [Le compl. prép. est un subst. désignant un objet concr. au fig.] Considérer, envisager, voir qqc. sous tel angle, sous telle face, sous tous les angles, sous toutes ses faces, sous toutes ses facettes, sous tel jour, sous son vrai jour, sous telle couleur; sous tel aspect. Les mesures destinées à régler ces questions vitales doivent être débattues, non sous le jour d'une idée abstraite dont on a dit l'artifice, mais au nom même des intérêts du groupe (Gaultier,Bovarysme, 1902, p. 138). − [Le compl. prép. est un subst. abstr.] Sous tel point de vue, sous tel rapport; sous tous rapports. Sous quelque point de vue que nous envisagions ce gouvernement, nous découvrons bientôt les sources de sa force et de son influence (Guizot,Hist. civilis., leçon 14, 1828, p. 28). 3. [Un rapport de subordination entre des pers. ou entre des pers. et des choses] − [Le compl. prép. désigne une pers. physique ou morale qui dispose d'un pouvoir hiérarchique, de responsabilités] Il avait servi sous Ney, le maréchal, qui le connaissait bien (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 62). ♦ HIST. ou vx. En suivant l'enseignement de. Ronsard emmena du Bellay à Paris, et l'associa aux études communes sous Dorat (Sainte-Beuve,Tabl., poés. fr., 1828, p. 295). − [Le compl. désigne une chose concr. ou abstr.] Sous telle loi, sous tel régime. Sur le témoignage (...) du frère Helyot, on trouve trente ordres religieux militaires; neuf sous la règle de S. Basile; quatorze sous celle de S. Augustin; et sept attachés à l'institut de S. Benoît (Chateaubr.,Génie, t. 2, 1803, p. 474): 2. L'être privé du libre-arbitre est sous l'ascendant fatal d'une domination étrangère; il ne pense, il ne se meut que par la pensée et la volonté qui le retiennent captif, de cette captivité intérieure ou rien n'est plus laissé à l'action propre de la personnalité.
Lacord.,Conf. N.-D., 1848, p. 172. − Dans des loc. prép. Sous l'autorité de, sous la direction de, sous la dépendance de, sous la domination de, sous les ordres de, sous le commandement de, sous la surveillance de, sous la garde de, sous l'invocation de, sous la protection de, sous l'égide de, sous les auspices de, sous le patronage de, sous la présidence de; sous le signe de, sous le contrôle de, sous l'influence de, sous la tutelle de. − Dans des loc. adv. ou adj. Sous bonne garde; sous contrôle; dr. sous tutelle, sous mandat (v. ce mot A 4). Sous douane. Sous contrôle de la douane. Midi. Les boutiques « sous douane » de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sont calmes (L'Express, 22 août 1977, p. 36, col. 1). − Expr. Être né sous une bonne, sous une mauvaise étoile. V. ce mot I B 2 c. − Loc. verb. fig. Être sous la coupe de qqn (v. coupe2II B). (Être) sous la houlette de. Je ne vois d'abord que des moutons rentrant au bercail sous la houlette d'un berger (Green,Journal, 1942, p. 202). 4. [Une condition, une clause, une obligation, la sanction d'un manquement, une circonstance contraignante] Moyennant. Sous la garantie de; sous des peines graves, sévères. Je demande au notaire (...) la somme que tu as portée toi-même. Sous garantie, il me la prête, et je lui baille deux cents francs (Gozlan,Notaire, 1836, p. 286).Il serait possible qu'il allât vous demander le plus secret des asiles et la plus entière discrétion attendu qu'il est sous contrainte par corps pour Werdet (Balzac,Corresp., 1837, p. 316). − Sous le bon plaisir de qqn (vieilli). V. plaisir1II B 1. − Loc. et expr. Sous condition; sous contrat; sous le secret, sous le sceau du secret, sous le sceau de la confession*; sous bénéfice* d'inventaire (de); (mettre en liberté) sous caution* (dr.); (acte) sous seing* privé (dr.); sous astreinte (dr.); sous toutes réserves (dr.). Loc. prép. et loc. conj. Sous la condition de, que; sous peine de, que; sous promesse de, que; sous réserve de, que. Rem. La docum. atteste chez Balzac la forme erronée pop. sous votre respect pour sauf votre respect: − Y voyiez-vous clair?... reprit le juge de paix. − J'avois, sous votre respect, une lanterne (Id., Annette, t. 3, 1824, p. 113). 5. [Un rapport de dépendance située dans le temps] a) [Le compl. prép. désigne une époque hist. ou la durée de fonction d'un haut responsable] À l'époque de. Sous l'Ancien Régime, sous l'Empire, sous la Révolution; sous le consulat de, sous le pontificat de. Sous l'amitié anglaise comme à l'époque de l'entente allemande, cette vérité apparaissait éclatante: il fallait avouer que rien n'était changé! (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p. 183). − En partic. [P. méton., le compl. prép. désigne une pers.] Pendant le règne de; pendant le commandement de. Sous Louis XIV, on craignait le roi, Louvois et le tabac à la rose; sous Louis XV, on craignait les bâtards, la du Barri et la Bastille (Musset,Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p. 753). b) [Princ. dans la lang. du dr. et de l'admin.] Avant que ne soit écoulé (l'espace de temps exprimé par un chiffre précisant la durée chronologique). Sous huitaine (v. ce mot B); sous quinzaine (v. ce mot B); sous x jours. Mon cher ami, dit le comte en s'adressant au ministre, vous aurez les deux cent mille francs sous quarante-huit heures (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 306).Le quart du reste vous serait versé à la signature de notre accord, signature qui pourrait avoir lieu sous dix jours, à compter de votre acceptation verbale (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 174). c) [Pour indiquer une durée nécessaire à l'accomplissement d'une action, sans précision chronologique] Sous peu de jours, sous peu de temps; sous peu. Oserons-nous, Messieurs, sous peu de jours, quand vertu, substantif féminin, viendra par-devant, se proposer à son rang dans la suite du Dictionnaire, dire la vérité? (Valéry,Variété IV, 1938, p. 164). 6. [Un rapport de dépendance causale] Par l'effet de, du fait de, à cause de. Écrire sous la dictée de qqn; plier, ployer sous le nombre, sous une charge; être sous le charme (de qqn, de qqc.). − [Le compl. prép. désigne une chose abstr.] Elle eut peur, se leva, comme ces mules qui, après s'être butées, s'élancent tout à coup sous le cinglement d'un coup de fouet (Huysmans,Marthe, 1876, p. 37).Cette princesse issue d'une île au fil de lentes caravanes, baignée quinze ans d'abord dans la musique, dans le poème et la sagesse, et permanente et sachant brûler de colère, sous l'affront, et brûler de fidélité sous les épreuves (Saint-Exup.,Citad., 1944, p. 720). − [P. méton.;] [le compl. prép. désigne un objet concr., notamment un instrument] Elle ramassait les châtaignes tombées sous la gaule ou sous le vent (Lamart.,Tailleur pierre, 1851, p. 460). − Loc. prép. [Indiquant ce qui explique une action ou un phénomène] Sous l'action de, sous l'empire de, sous le coup de (la loi), sous l'impression de, sous l'inspiration de, sous la poussée de, sous la pression de, sous la puissance de. Certaines glandes, telles que l'hypophyse et les surrénales, sont faites à la fois de cellules glandulaires et nerveuses. Elles entrent en activité sous l'influence du sympathique (Carrel,L'Homme, 1935, p. 117). SYNT. Sous la chaleur, sous l'ardeur, sous des coups, sous des influences; s'éteindre, étouffer, éclater, éclore, trembler, vibrer, frémir, frissonner, s'effacer, se flétrir, grandir sous l'action, l'effet de qqc. − MÉD. (Être) sous antibiotiques, sous perfusion. Soumis à l'action de. Pour avoir fait une telle œuvre, j'accepterais volontiers d'être amputé d'une jambe. Oui, je donnerais bien une jambe. Mais, attention, attention! amputé sous anesthésie (Duhamel,Nuit St-Jean, 1935, p. 168). − Dans divers domaines, PHYS., TECHNOL.[En parlant d'un état] Anton. hors.Mise* sous tension; sous pression. MAR. Être sous vapeur. ,,Avoir dans la chaudière une pression suffisante pour pouvoir appareiller d'un moment à l'autre`` (Soé-Dup. 1906). Sous petite vapeur. J'aperçus le yacht qui courait des bordées sous petite vapeur (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 241). Prononc. et Orth.: [su]. Devant init. vocalique, liaison, sous un (nuage) [suzœ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Marque une position moins élevée 1. a) introduit le nom d'une chose qui surplombe un objet avec lequel elle n'a pas de contact sost ca 980 (Jonas, 14 v o, éd. G. de Poerck, p. 43, 156); ca 1050 suz ciel (Alexis, éd. Chr. Storey, 590); b) 1remoit. xves. soubz clef (Ch. d'Orléans, v. clef étymol. A 1); c) ca 1485 [estre] soubz [la] banière [de qqn] (Myst. Vieux Testament, 32882, éd. J. de Rothschild, t. 4, p. 254); cf. 1604 rangés sous ton drapeau (Montchrétien, Aman, acte III ds Les Tragédies, éd. L. Petit de Julleville, p. 261); 1678 être sous voiles (Guillet, 3epart., p. 342); d) 1964 pêche sous la main (Lar. encyclop.); 2. a) ca 1050 suz introduit le nom d'un objet auquel un autre sert d'appui (Alexis, 261); b) introduit le nom d'un objet à la partie inférieure duquel un autre est incorporé 1560 (Paré, Anatomie, IV, 36 ds
Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 300); 1678 équit. cheval ... sous-luy (Guillet, 2epart., p. 209); 3. a) introduit le nom d'un objet concret ou d'un être animé qu'un autre couvre soit complètement, soit partiellement ici s'agissant d'un élément naturel ca 1100 un verger suz l'ombre (Roland, éd. J. Bédier, 11); 1remoit. xiiies. sous les capes (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XV, 15, p. 17); b) 1563 il y a anguille sous roche (Belleau, v. anguille étymol. 1 b); 1671 rire sous cape (La Fontaine, v. cape1); c) introduit un nom désignant l'apparence qui recouvre une réalité, la forme revêtue par quelqu'un, quelque chose xves. soubz ung peu de maniere feinte (Rondeaux et autres poésies du XVes., éd. G. Raynaud, XCII, 3, p. 81); 1498-1515 soubz faincte couleur (P. Gringore, Vie Ms. S. Loys ds
Œuvres compl., éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. II, p. 150); cf. 1536 soubz couleur d'auctorité (R. de Collerye,
Œuvres compl., p. 78 ds IGLF); d) 1611 faire tout sous soy (Cotgr.); 4. a) introduit le nom d'un objet auquel sa situation élevée ou favorable permet de dominer ca 1175 soz l'abeïe (Benoît de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1015); b) ca 1210 soz le vent « du côté où souffle le vent » (Raoul de Houdenc, Meraugis, 4195 ds T.-L.); 1611 mar. (Cotgr.); c) 1462 topon. (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 925: A Sainct Sathur gest soubz Sancerre); cf. av. 1679 La Ferté-sous-Jouarre (Retz, Mém., t. IV, liv. 5, p. 6 ds Littré); d) 1585 sous la portée de l'Harquebuse (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel ds
Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. II, p. 120); e) av. 1788 sous le fusil (Buff. Quadrup. t. II, p. 90 ds Littré); 5. a) introduit le nom de l'élément d'une chose abstraite sur lequel se porte l'attention, la réflexion fin xviiies. (Rivarol, p. 234 ds Gohin, p. 350: Ce qu'il a vu, il [Montesquieu] l'a supérieurement vu et sous un angle immense); 1796 sous ce point de vue (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, p. VII); b) introduit le nom de la partie d'un objet concret sur laquelle porte le regard 1831 regarder ... sous toutes les faces (Balzac, Peau chagr., p. 33). B. 1. a) Introduit un nom abstrait qui désigne une circonstance contraignante, une obligation ca 1175 (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 2521); 1804 sous bénéfice d'inventaire (Code civil, art. 769, p. 141); b) introduit le nom d'un individu qui possède le pouvoir, la domination 1220-40 (Lancelot, éd. A. Micha, t. 7, p. 85: cuers d'omme ne puet a grant honour venir qui trop longement est sous maistre ne sous maistresse); en partic. 1363 sous mon commandement « en étant soumis aux ordres de » (Arch. de la Côte-d'Or, B, 11735 ds Mém. de l'Ac. de Dijon, 3esérie, t. 6, 1880, p. 32); 1405 sous qqn « id. » (ibid., 11768, p. 158); c) 1651 id. « en se laissant guider, instruire par » j'étudierais ... sous un homme savant (Scarron, Rom. comique, 61 ds IGLF); 2. introduit le nom d'un objet concret ou abstrait qui produit l'effet indiqué par le verbe ca 1500 (Commynes d'apr. Lar. Lang. fr.); 1536 (R. de Collerye, op. cit., p. 241: laquelle endort ... le sien seigneur soubz saincte trayson); d'où les loc. 1536 sous l'espoir de (Id., ibid., p. 43); 1579 sous esperance de (Garnier, La Troade, argument ds Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 84, ligne 37); 1580 sous l'action de (Palissy, Disc. admir., 455 ds IGLF). C. 1. 1524 « sous le règne de » soubz Boniface huytiesme (Gringore, Le Blazon des Heretiques, op. cit., I, p. 321); fin xvie-déb. xviies. « à l'époque de » sous ce nouveau changement de lignée (Pasq., 769 ds IGLF); 2. av. 1719 « avant que ne soit entièrement écoulé un espace de temps donné » sous quinze jours (D'Avr.[Igni, Mem. Chronol.] ds Fér. Crit.); 3. av. 1788 « pour indiquer une durée nécessaire, sans référence chronologique » sous peu de jours (Linguet, ibid.). Du lat. class. subtus, adv. signifiant « en dessous, par-dessous », att. à basse époque comme prép. où elle entre en concurrence avec sub- qui ne subsiste que dans le roum. su, l'esp. et l'a. port. so (FEW t. 12, p. 373a); subtus a donné le roum. supt, l'ital. et a. port. sotto, l'a. esp. soto (ibid.). Dans de nombreux parlers gallo-rom., sous est concurrencé par dessous1*. Fréq. abs. littér.: 75 892. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 114 223, b) 119 959; xxes.: a) 117 767, b) 90 183. Bbg. Vandeloise (Cl.). L'Espace en fr. Paris, 1986, p. 24, 26; 185-208; 229. |