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SOUS-ENTENDU, -UE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de sous-entendre*.
A. − Empl. impers. Il est sous-entendu que + complét. à l'ind. Il est inutile de préciser que. Synon. il va sans dire que.Elle lui écrivit (...) que (...) elle aurait enfin, après avoir été si souvent reçue chez eux, le plaisir de les inviter à son tour. De lui, elle ne disait pas un mot, il était sous-entendu que leur présence excluait la sienne (Proust,Swann,1913, p. 301).
B. − Empl. ell. à valeur de prop. part. Sous-entendu (inv., le locuteur suppléant ce qui n'est pas exprimé mais suggéré). Ce qui signifie par là (que). Mon cher Ami, Encore une! sous-entendu: demande de croix d'honneur (Flaub.,Corresp.,1871, p. 287).
II. − Adjectif
A. − Synon. implicite, tacite; anton. avoué, explicite, formulé.
1. Qu'on laisse entendre sans l'exprimer. Le lendemain, à table, mon mari me dit (je me demandai d'abord s'il n'y avait pas là quelque dessein sous-entendu): − Sais-tu ce que m'a annoncé Brassy? Gurgine a essayé de se tuer (Daniel-Rops,Mort,1934, p. 291).
2. Qui reste implicite. Je me rappelle (...) d'avoir lu dans la déclaration des droits de l'homme cette maxime sous-entendue dans tous les codes qu'on nous a donnés depuis: « Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas » (Bonald,Législ. primit.,t. 1, 1802, p. 152).Toute mélodie commence par une anacrouse exprimée ou sous-entendue (D'Indy,Compos. mus.,t. 1, 1897-1900, p. 35).
B. − GRAMM. Qui n'est pas exprimé, mais que le sens ou la syntaxe pourrait suppléer aisément. Observez qu'ainsi est tantôt adverbe, tantôt conjonction. (...) Il est encore adverbe dans celle-ci [cette phrase], ainsi que la vertu, le crime a ses degrés; il signifie de la même manière. C'est que, qui est la conjonction qui lie ensemble la phrase exprimée, le crime a ses degrés, avec la phrase sous-entendue, la vertu a ses degrés (Destutt de Tr.,Idéol. 2,1803, p. 140).L'intelligence fait donc naturellement usage des rapports d'équivalent à équivalent, de contenu à contenant, de cause à effet, etc., qu'implique toute phrase, où il y a un sujet, un attribut, un verbe, exprimé ou sous-entendu (Bergson,Évol. créatr.,1907, p. 149).
III. − Subst. masc.
A. − Au sing. Comportement de celui qui sous-entend les choses sans les exprimer explicitement. C'est la plus immense personnalité que je connaisse [Zola], mais elle est toute dans le sous-entendu: l'homme ne parle pas de lui, mais toutes les théories, toutes les idées, toutes les logomachies qu'il émet combattent uniquement, à propos de tout et de n'importe quoi, en faveur de sa littérature et de son talent (Goncourt, Journal, 1883, p. 251).
B. − P. méton.
1. Parfois péj. Ce qui est sous-entendu, insinué dans des propos ou dans un texte, ou p. ext., par un comportement. Synon. allusion, insinuation.Plus libre que ses confrères, il ne craignait pas, − bien timidement encore, avec des clignements d'yeux et des sous-entendus, − de fronder les gens en place (Rolland,J.-Chr.,Adolesc., 1905, p. 365).
Au sing. à valeur de neutre. Henry Céard a passé avec moi toute la journée, causant du roman qu'il fait, − et qu'il veut faire dans le gris, le voilé, le sous-entendu (Goncourt,, Journal1878, p. 1276).
En partic. Allusion grivoise. Les conversations fourmillaient d'allusions et de sous-entendus dont la grivoiserie me choquait (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p. 165).
2. Ce qui n'est pas exprimé explicitement. Synon. restriction, réticence.Personne ne dit: « Je suis », si ce n'est dans une certaine attitude très instable et généralement apprise, et on ne le dit alors qu'avec quantité de sous-entendus: il y faut parfois un long commentaire (Valéry, Variété IV,1938, p. 228).
REM.
Sous-entente, subst. fém.,vx. a) Action de sous-entendre par artifice; p. méton., ce qui est ainsi sous-entendu. Il ne parle jamais qu'il n'y ait quelque sous-entente à ce qu'il dit. Il y a quelque sous-entente à cela (Ac. 1798-1878). b) Gramm. Synon. de sous-entendu. (Ds Bally 1951).
Prononc. et Orth.: [suzɑ ̃tɑ ̃dy]. Ac. 1694: sousentendu, -ue, 1718: sousentendu, -üe, dep. 1740: sous-entendu, -ue. Fréq. abs. littér.: 249. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 189, b) 230; xxes.: a) 480, b) 484. Bbg. Ducrot (O.). Le Dire et le dit. Paris, 1984, pp. 13-31. − Kerbrat-Orecchioni (C.). L'Énonciation. De la subjectivité ds le lang. Paris, 1980, 290 p., passim.