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SOUCIER, verbe trans.
A. − Empl. trans., vieilli ou fam. Causer de l'inquiétude, du souci à quelqu'un. Synon. préoccuper.Cela ne me soucie guère; ça le soucie un peu. Mes deux autres voisins n'étaient pas si savants, à beaucoup près, et les choses d'autrefois ne les souciaient guère (About,Roi mont., 1857, p. 14).V. perclue rem. s.v. perclus ex. de Céline.
Empl. trans. indir. Ils venaient (...) exposer d'une seule traite ce qui les chagrinait ou leur souciait, Thomas ne donnant son avis qu'avec une extrême prudence et seulement si on le sollicitait (Queffélec,Recteur, 1944, p. 93).
Empl. impers., rare. Elle ne cessa de proclamer [qu'elle-même allait très bien] quand elle était le plus malade, jusqu'au jour où, dans le détachement de la mort, il ne lui soucia plus que les heureux allassent bien et sussent qu'elle-même se mourait (Proust,Fugit., 1922, p. 603).
Rem. L'empl. trans. est absent des dict. de l'Ac.
B. − Empl. pronom.
1. [Empl. seul] Rare. Se faire du ou des souci(s). Synon. s'inquiéter.Alors tu n'auras plus à te soucier, notre destinée sera complète, et nous ne tarderons pas à nous revoir (Nodier,Fée Miettes, 1831, p. 179).
2. [Souvent à la forme nég.] Se soucier de.Faire attention à, se préoccuper de (quelqu'un, quelque chose) qui intéresse et tient à cœur. Se soucier (fort) peu, médiocrement; ne s'en soucier aucunement, guère, plus, point; ne ... pas s'en soucier le moins du monde.
a) Se soucier de + subst.Se soucier des autres; se soucier de l'avenir, du bonheur, de la mode, de la vérité. Je suis là, près de vous, et vous ne vous souciez pas de moi (France,Lys rouge, 1894, p. 260).Brave, il savait que toute perte est limitée par la mort, dont son extrême jeunesse lui permettait de se soucier peu (Malraux,Conquér., 1928, p. 44):
Olivier, s'intéressant à lui, l'interrogea sur sa vie, tâcha de savoir ce qu'il pensait du mouvement ouvrier. Guérin n'en pensait rien; il ne s'en souciait pas. Il n'était pas de cette classe. Rolland,J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1311.
P. antiphr. Je me soucie bien de (qqn, qqc.)! je m'en soucie bien. Je m'en moque. Il se soucie bien des femmes! Il n'aime que ses bronzes (Champfl.,Avent. MlleMariette, 1853, p. 227).Je me soucie bien du bonheur. Je veux mes souvenirs, mon sol, ma place au milieu des hommes d'Argos (Sartre,Mouches, 1943, ii, 1ertabl., 4, p. 61).
Expr. fam. [Dans des compar. où le second terme désigne une chose dérisoire, insignifiante] N'attacher aucune importance à (quelqu'un, quelque chose).
Se soucier de qqn/qqc. comme de l'an quarante. V. an ex. 10.Se soucier de qqn/qqc. comme d'une guigne. V. an ex. 10.Se soucier de qqn/qqc. comme de sa première culotte. V. culotte A 1 b ex. de Pourrat.Se soucier de qqn/qqc. comme de sa première chemise. V. chemise I A 2 c.
Se soucier de (qqn, qqc.) comme un poisson (se soucie) d'une pomme. Elle se souciait autant des belles phrases qu'un poisson d'une pomme (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p. 1227).
b) Se soucier de + inf.Se soucier de dire, de faire. Je me soucie peu d'être aimé, et je ne sais qu'aimer comme une servante (Claudel,Tête d'Or, 1890, 2epart., p. 79).Le maître, quel qu'il soit, est bien attentif à cette multitude, et se soucie de plaire (Alain,Propos, 1927, p. 704).
Ne pas se soucier de + inf.Ne pas se préoccuper de, n'avoir pas envie de. Sachant qu'il existe au monde une femme accomplie, je ne me soucie pas d'épouser MlleDanglars (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 124).On ne s'était pas soucié de les attendre (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 207).
c) Se soucier peu que + subj. (vieilli ou littér.).Attacher plus d'importance au fait que. Mon émotion est. Je me soucie peu que l'artiste qui l'a produite en ait pris les moyens ailleurs (Alain-Fournier,Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 242).Ah! Je me souciais peu que ce qu'ils ourdissaient maintenant eût pour conséquence de sauver le père de Silbermann! (Lacretelle,Silbermann, 1922, p. 175).
Ne pas se soucier que + subj.Ne pas attacher d'importance à ce que. Nous avons déjà observé que maître Florian ne se souciait pas qu'on s'aperçut de sa surdité (Hugo.N.-D. Paris, 1832, p. 236).
d) Rare. Se soucier peu si, ne pas se soucier si.Attacher peu, pas d'importance à la question de savoir si. Le compositeur qui écrit une phrase, ne se soucie pas si sa longueur dépasse les possibilités normales de la respiration (Arts et litt., 1935, p. 36-7).André Malraux, de même que Valéry, sa grande force est de se soucier fort peu s'il essouffle, ou lasse, ou « sème » celui qui l'écoute (Gide,Journal, 1936, p. 1254).
REM.
Souciance, subst. fém.,hapax. État d'une personne qui se fait du souci. Anton. insouciance.Il n'y avait plus en lui ni préoccupation de l'avenir, ni méditation du passé, ni souciance du présent (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 235).
Prononc. et Orth.: [susje], (il se) soucie [-si]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 part. prés. adj. home susiant (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 1 Mir 10, 1939); 1269-78 réfl. soi soussier « se tourmenter, s'inquiéter » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4687); id. soi soussier de aucune rien (Id., ibid., 4955); 2. id. trans. soussier aucun « donner du souci » (Id., ibid., 14 168). Du lat. vulg. *sollicι ̄tare, altér. du class. sollicĭtare, prob. d'apr. excι ̄tus, part. passé de excι ̄re « faire venir; réveiller; agiter, tourmenter; exciter ». Fréq. abs. littér.: 1 563. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 827, b) 2 181; xxes.: a) 2 090, b) 2 658.