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SONORISER, verbe trans.
A. −
1. Adjoindre des éléments sonores à quelque chose. Il ne s'agit pas de supprimer complètement les dictées, qui peuvent d'abord habituer l'enfant à sonoriser l'écriture (Gide, Journal, 1941, p. 83).Les films parlants n'étaient pas une nouveauté (...). Lumière, Méliès, d'autres encore avaient naïvement sonorisé des films en faisant prononcer des paroles derrière l'écran (Sadoul, Cin., 1949, p. 219).
− CIN., TÉLÉV., AUDIO-VISUEL. Adjoindre (à un film, un montage audiovisuel) la bande d'enregistrement sonore constituant la musique de fond, les dialogues et les bruitages, pour accompagner l'image. Sonoriser un film muet, un documentaire, des diapositives. Abel Gance a sonorisé Napoléon, donné la parole à ses personnages conçus pour le silence (Arts et litt., 1936, p. 34-4).
− Part. passé en empl. adj. Le film « sonorisé » − c'est-à-dire dont les images sont soulignées par une musique spécialement adaptée (La Science et la vie, mars 1930, 188/2 ds Giraud 1956).
2. Équiper (un lieu public intérieur ou extérieur) d'installations d'amplification et de diffusion du son (microphones, amplificateurs); en partic., équiper de matériel de son enregistré. Sonoriser une salle. En Europe, dans l'Amérique latine et en Extrême-Orient, la proportion des cinémas muets varie du tiers à la moitié, alors qu'aux États-Unis, il ne reste plus une seule salle qui ne soit pas équipée en sonore. En Europe, l'URSS ne dispose encore que de 1 800 salles sonorisées sur les 10 000 établissements qu'elle possède (Arts et litt., 1935, p. 78-4).
− Dans le domaine de la police.Installer des dispositifs d'écoute pour espionner. Faire appel aux « tontons-macoutes » du groupe technique (poste 38-37) pour « sonoriser », comme l'on dit, aussi bien les bureaux d'un journal que l'appartement d'un responsable du P.C. ou du P.S.U. (Le Nouvel Observateur, 17 déc. 1973, p. 24, col. 3).
B. − PHONÉT. Rendre sonore un phonème sourd. Empl. pronom. Le mot français vie n'a plus trace du t intervocalique de la forme latine vita. C'est qu'entre deux voyelles, éléments ouverts et sonores, une occlusive sourde comme le t de vita tend à se sonoriser et à perdre son occlusion par inertie des organes, sous l'effet d'une tendance au moindre effort (Perrot, Ling., 1953, p. 129).
REM.
Sonoriste, subst.Spécialiste de la sonorisation (v. ce mot A 2). Ce jeune homme s'intéresse à l'équipement de sonorisation: c'est bien volontiers que le « sonoriste » lui explique simplement le fonctionnement de son matériel (La Vie du Rail, 15 juin 1969ds Gilb. 1980).
Prononc.: [sɔnɔ ʀize], (il) sonorise [-i:z]. Étymol. et Hist. 1. 1872 phonét. (Littré); 2. 1929, 23 nov. sonoriser [un film] (A. Thérive, Nouv. littér., p. 5/3 ds Giraud); 1930, mars part. passé adj. film sonorisé (La Science et la Vie, loc. cit.); 3. 1935 id. salles [de cinéma] sonorisées (Arts et litt., p. 78-4). Dér. de sonore*; suff. -iser*.