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SIEN, SIENNE, pron. et adj. poss.
I. − Le sien, la sienne, les siens, les siennes. [Groupe pronom. représentant un syntagme nom. déterminé par un poss.; s-, comme dans son/sa/ses, exprime la 3epers. du sing.; le (les)... -ien(s) et la (les)... -ienne(s) rappellent le genre du subst. représenté]
A. − [Marque un rapp. de possession entre une pers. (le « possesseur ») et l'objet désigné par le subst. représenté, p. oppos. à d'autres pers.] Nous te tenions déjà, quand ce misérable officier survint. Il te délivra. Il commençait ainsi ton malheur, le mien et le sien (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 377).La déception des deux amis fut grande: chacun, outre la sienne, ressentait celle de l'autre (Flaub.,Bouvard, t. 2, 1880, p. 30).Comme il fumait, elle lui enleva sa cigarette de la bouche et la mit à la sienne (Zola,L'Œuvre, 1886, p. 80).
Fam. [Peut être suivi d'un compl. en de rappelant le subst. représenté ou permettant la représentation par anticipation] [L'auteur] n'est que le metteur en scène d'un sentiment démolisseur, qui est dans l'air et dont Vallès, peignant si cruellement la sienne, de mère, est un peu responsable (Goncourt,Journal, 1889, p. 1079).Le sien de faux-col, le même, il le gardait depuis deux ans (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 412).
Rem. 1. Le groupe pronom. peut être suivi des syntagmes prép. à lui/à elle permettant de lever certaines ambiguïtés ou de mettre en relief une relation: Aurais-je jamais le courage de lui apprendre que sa mère a été arrêtée et traduite devant la cour d'assises de Poitiers, où l'on instruit son procès et le sien, à lui, pauvre Édouard! (Gozlan, Notaire, 1836, p. 115). Il peut se passer de la bonne volonté de sa femme, qui ne peut rien faire sans la sienne à lui (Renard, Journal, 1897, p. 365). Il en va de même avec l'adj. qualificatif propre: Un regard d'elles, quand il est triste, me fige le sang. Un jour vous saurez que l'on est bien plus (...) heureux de leur bonheur que du sien propre (Balzac, Goriot, 1835, p. 151). Les affaires de son frère pesaient toujours sur les siennes propres (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 142). 2. Le nombre du syntagme pronom. peut être différent de celui du subst. qu'il représente: On devinait quelque grande décision, brusque comme étaient les siennes, prise là tout à coup (Loti, Pêch. Isl., 1886, p. 225). Ils sont quelques-uns à avoir acheté une terre près des siennes pour y faire des battues de canards (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 462).
B. − [Sans idée d'oppos., sien exprimant sans plus une relation de coréférence, gén. au suj. de la proposition]
1. [Le suj. (le possesseur) désigne une pers.] Il acheta même une redingote neuve, la sienne étant un peu usée, afin de se présenter convenablement (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 306).
[En tournure attributive] Le comte Michele Cantarini ne livrait pas facilement le secret de la nature élevée, violente, impatiente qui était la sienne (Jouve,Paulina, 1925, p. 100).Entre toutes les phrases de l'auteur des Pensées qu'il me cita et me commenta avec cette éloquence familière qui était la sienne, une me frappa très fortement (Bourget,Actes suivent, 1926, p. 39).
[En corrél. avec les distributifs chaque, chacun] Deux litres tout de suite, chacun le sien! gueula Jésus-Christ (Zola,Terre, 1887, p. 227).Mais tout à coup François les appela, les gâteaux étaient cuits, et comme il les sortait du four, elles prirent chacune le sien (Ramuz,A. Pache, 1911, p. 258).
2. Plus rarement. [Le suj. (le « possesseur ») désigne une chose] La science suprême, la psychologie, a besoin des méthodes et des concepts de la physiologie, de l'anatomie, de la mécanique (...), c'est-à-dire de toutes les sciences qui occupent un rang inférieur au sien dans la hiérarchie de nos connaissances (Carrel,L'Homme, 1935, p. 352).
[En corrél. avec un distributif] Chaque maison avait le sien [un cochon] pour tirer parti des épluchures et des eaux grasses (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 96).
II. − Empl. nom.
A. − Masc. sing.
1. Rare. Le sien. Ce que possède la personne dont il est question. Je tiens l'argent en mépris. La vie est ailleurs. Le tien, le mien, le mien, le tien, jamais le sien, sinon pour l'en dépouiller! (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 112).
2. Loc. verb. Mettre du sien dans; y mettre du sien
a) Payer de sa poche. Madame Vauquer soigna sa table, fit du feu dans les salons pendant près de six mois, et tint si bien les promesses de son prospectus, qu'elle y mit du sien (Balzac,Goriot, 1835, p. 30).À de pareilles conditions, le fermier, ne produisant pas davantage, serait bientôt obligé de travailler pour rien, que dis-je? de mettre encore du sien (Proudhon,Propriété, 1840, p. 289).Ajouter du sien. Les bons de pain, signés du maire, étaient écrits de sa main [de Mmede Bray]. Et si elle ajoutait du sien aux libéralités officielles de la commune, personne n'en savait rien (Fromentin,Dominique, 1863, p. 20).
b) Apporter quelque chose de personnel, quelque chose qui vient de soi. [Rousseau n'a] pas vu que les langues se sont formées insensiblement, et que chaque homme y a mis du sien (J. de Maistre,Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 116).Tout ce que l'intellect ajoute du sien aux données brutes de l'expérience externe ou interne, il doit nécessairement le recevoir de Dieu (Gilson,Espr. philos. médiév., 1932, p. 63).
c) Faire preuve de bonne volonté, faire des concessions. Et encore que chacun, comme l'on dit, « y mît du sien », cela n'allait qu'à moitié bien entre l'oncle Édouard et Bernard (Gide,Faux-monn., 1925, p. 1076).
3. Loc. verb. En être du sien; y être du sien. Être perdant, en être de sa poche. V. nôtre III A 1 ex. de Zola.
B. − Masc. plur. Les siens. Ensemble de personnes avec lesquelles la personne dont il est question entretient des liens étroits. Retrouver les siens après une séparation; être parmi les siens; se dévouer pour les siens. Souvent aussi, le manufacturier et les siens haïssent l'ouvrier parce qu'ils s'en croient haïs (Michelet,Peuple, 1846, p. 120).Dans un coin, un des prisonniers (...) hurlait aux siens: « Ne tirez plus! » (Malraux,Cond. hum., 1933, p. 249):
À mesure qu'on avance dans l'évolution, les liens qui attachent l'individu à sa famille, au sol natal, aux traditions que lui a léguées le passé, aux usages collectifs du groupe, se détendent. Plus mobile, il change plus aisément de milieu, quitte les siens pour aller ailleurs vivre d'une vie plus autonome... Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 396.
Rare, au fém. Communauté de femmes à laquelle appartient la femme dont il est question. [La mère Eugénie] et les siennes définissaient ainsi les adversaires qu'elles avaient à réduire (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 4, 1859, p. 118).
C. − Loc. verb., fam. Faire des siennes
1. [Le suj. désigne une pers.] Agir de manière intempestive, extravagante, se livrer à des excentricités. Synon. jouer des tours (v. tour3).Je cours au palais pour faire destituer cet infâme général P., qui fait des siennes; il flatte bassement le peuple (Stendhal,Chartreuse, 1839, p. 392).[Letondu] faisait des siennes. Il bouleversait la Direction de ses excentricités (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, p. 99).
2. [Le suj. est un subst. de l'inanimé] Produire des effets fâcheux, intempestifs. Le vent a encore fait des siennes. Le brouillard fait des siennes (...), la poste arrive en retard (Hugo,Corresp., 1867, p. 9).Elle avait dû se placer quand le phylloxéra avait fait des siennes (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 80).
III. − Adj. qualificatif
A. − [En fonction d'attribut]
1. [Avec être ou un autre verbe attributif]
a) [Le suj. désigne une chose] Qui appartient en propre à quelqu'un. Mais, en réalité, cette activité qu'il manifeste [l'individu] n'est pas sienne. C'est la société, c'est la race qui agissent en lui et par lui (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 400).L'affaire qui l'occupait à cette heure, elle était sienne, il s'y était voué farouchement (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 88).
Reconnaître comme, pour sien. [Esterhazy] a reconnu pour sienne l'écriture de certains mots du bordereau (Clemenceau,Iniquité, 1899, p. 96).
b) [Le suj. désigne une pers.] Qui appartient totalement à quelqu'un (surtout dans des relations affectives, sexuelles). Elle se sentait totalement sienne; elle ne désirait que s'abandonner davantage encore, s'anéantir, se confondre en lui (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 401).
2. Loc. verb. Faire sien
a) Faire sien qqc. Se l'approprier, l'adopter, le prendre à son compte. Faire siennes les idées de qqn. [La Révolution aurait dû] non renier le passé, mais le revendiquer au contraire, le ressaisir et le faire sien, comme elle faisait du présent (Michelet,Peuple, 1846, p. 342).Ces lotharingistes s'exprimaient ainsi en haine du rationalisme, qu'ils accusaient de substituer au culte chrétien de la justice l'idolâtrie de la force et du succès. Léopold fit siennes leurs thèses (Barrès,Colline insp., 1913, p. 94).
DR. Faire les fruits siens. S'approprier le produit d'un fonds. Le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne foi: dans le cas contraire, il est tenu de rendre les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique (Code civil, 1804, art. 549, p. 101).Que le travailleur fasse les fruits siens, je l'accorde; mais je ne comprends pas que la propriété des produits emporte celle de la matière (Proudhon,Propriété, 1840, p. 208).
b) Faire sien qqn. Se rendre maître de quelqu'un, se l'approprier (surtout dans des relations affectives, sexuelles). Ses mains s'égaraient, le fouillaient partout, aux flancs, aux épaules, comme si elle eût cherché son cœur, dans cette caresse tâtonnante, cette prise de possession, où elle semblait vouloir le faire sien (Zola,L'Œuvre, 1886, p. 381).
B. − [En fonction épith.] Vx ou littér. Qui appartient de manière spécifique, qui est le bien propre.
1. [Postposé au subst.] Les livres ouverts, les feuilles éparses, les revues jetées pêle-mêle, dans une rage de recherche, témoignaient d'une propriété sienne, inaliénable (Estaunié,Empreinte, 1896, p. 220).
2. [Antéposé au subst., gén. associé à l'art. indéf. un] Le patron jura qu'un vieux sien matelot était un cuisinier estimable et n'avait pas son pareil pour la bouille-abaisse (Mérimée,Colomba, 1840, p. 7).Il se rendit chez un sien voisin (France,Pt Pierre, 1918, p. 185).Un poète contemporain place en exergue d'une sienne étude cette prière (Benda,Fr. byz., 1945, p. 25).
[Devant un subst. non actualisé] Jamais sien départ ne m'avait tant brisé l'âme, c'était comme un pressentiment que ce serait le dernier (E. de Guérin,Journal, 1840, p. 335).
Prononc. et Orth.: [sjε ̃], fém. [sjεn]. Dénasalisation éventuelle de la voy. dans la liaison, [sjεnami] sien ami (Mart. Comment prononce 1913, p. 387). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Poss. tonique de la singularité, fonctionnant comme un adj. qualificatif I. n'est accompagné d'aucun déterm. [empl. rare] 1. 842 cas régime fém. sing. suo [v. E. Koschwitz, Commentar zu den ältesten frz. Sprachdenkmälern, Heilbronn, 1886, p. 8, 42] (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie I, 20, p. 2: Si Lodhuuigs sagrament [...] conservat, et Karlus [...] de suo part non lo's tanit); 881 id. souue dial. Nord-Est [Pope, § 1321 XIVa] (Ste Eulalie, ibid., II, 29, p. 3: Par souue clementia); fin xes. id. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 25: Per sua grand humilitad; 267: Dunc lor gurpit [Jesus] soe chamisae); 2. 1176 maugré suen « contre son gré » loc. autonome dans l'énoncé; cas régime masc. sing. (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 457). II. Déterminé par un art. (déf., indéf.), un dém. A. il précède le subst. 1. masc. sing. a) cas régime α) 881 art. déf. suon [E. Koschwitz, op. cit., p. 60] (Ste Eulalie, II, 15, p. 3: Ell' ent aduret lo suon element); β) ca 1050 art. indéf. (St Alexis, éd. Chr. Storey, 15: d'un son filz voil parler); 1209 (Henri de Valenciennes, Contin. Conquête de Constantinople, 509 ds T.-L.: sor un sien cheval); γ) ca 1050 art. dém. (St Alexis, 280: Cel son servant ad a sei apelet); b) cas suj. α) 2emoit. xes. art. déf. (St Léger, éd. J. Linskill, 10: dels aanz Que li suos corps susting si granz [v. éd., p. 89]); β) ca 1050 indéf. (St Alexis, 272: Ne reconut [Alexis] nuls sons apartenanz); ca 1100 agn. un soens cumpainz (Roland, éd. J. Bédier, 941); ca 1200 uns siens chevaz (Dialoge Gregoire lo pape, 11, 24 ds T.-L.); 2. masc. plur. a) cas régime α) 2emoit. xes. art. déf. (St Léger, 170: Deus exaudis lis sos pensaez [sos infl. mérid.? v. éd. p. 90]); β) ca 1050 art. dém. (St Alexis, 123: D'icez sons sers); b) cas suj. α) fin xes. art. indéf. tuit soi fidel (Passion, 274); β) id. art. déf. li soi fidel (ibid., 429); 3. fém. sing. a) cas régime α) id. art. déf. (ibid., 204: La soa mort mult demandant); ca 1050 (St Alexis, 432: A grant duel met la sue carn medisme); β) ca 1170 indéf. une soe cousine (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 5290); b) cas suj. fin xes. art. déf. la sua morz, la soa madre (Passion, 11; 353); fin xiies. la soie amors (Floire et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 2254); 4. fém. plur. cas régime ca 1260 numéral [postposition du poss.] deus brebiz sïennes (Récits Ménestrel de Reims, 405 ds T.-L.); xiiies. art. déf. les söes mains (Sermon pointevin, 80, ibid.). B. En l'absence d'un subst. non répété, l'adj. poss. est référé à l'art. déf., il est appelé « pron. poss. » 1. fém. sing. a) ca 1050 cas régime (St Alexis, 372: Li apostolie tent sa main a la cartre; Sainz Alexis la sue li alascet); b) ca 1223 cas suj., en fonction d'attribut (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 1 Mir. 10, 1188: Bien croi [...] Que ta volentez est la soie, Et que la seue est la tiue); 2. masc. a) ca 1140 sing. cas régime (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 436: si unt veüd les liz; Casquun[s] des duze per(e)s i ad ja le son pris); ca 1208 le suen (Geoffroi de Villehardouin, Constantinople, éd. E. Faral, § 112); b) 1176-81 plur. id. (Chrétien de Troyes, Chevalier de la Charrette, éd. M. Roques, 4673: Quant il la tient antre ses braz Et ele lui antre les suens); 1306 les siens (Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, § 134, p. 110). C. Précédé de l'art. déf., fait fonction d'adj. subst. 1. masc. plur. désigne des personnes (d'un groupe, d'une famille...) a) fin xes. cas régime (Passion, 19: Avant dels sos dos enveid); ca 1200 les siens (Poème moral, éd. A. Bayot, 2823); b) ca 1170 cas suj. (Rois, I, XVII, 2, éd. E. R. Curtius, p. 32: Saül e li suen s'asemblerent); 2. masc. sing. désigne le bien, l'avoir a) 1130-40 cas régime le sien (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis [ms. A], 55); ca 1150 le suen (Id., St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 713); b) 1288 cas suj. li siens (Jacquemart Gielee, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 2020). III. En fonction d'attribut 1. fém. sing. a) ca 1100 cas suj. sue agn. (Roland, 917: si est la citet sue); 1160-74 (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 6825: La force ert soe); ca 1180 siue [ms. de base pic.] (Fierabras, éd. G. Servois, p. 2); 1180-90 seue (Alexandre de Paris, Alexandre, I, 2782 ds Elliott Monographs, 37, p. 62); ca 1210 siwe pic. (Robert de Clari, Constantinople, XCIX, p. 97, 16 ds T.-L.); 1erquart xiiies. sieue pic. (Renclus de Molliens, Carité, éd. A. G. Van Hamel, CXXII, 5); ca 1260 sienne (Récits Ménestrel de Reims, 130 ds T.-L.); b) 1176-81 cas régime (Chrétien de Troyes, Chevalier de la Charrette, 1676: Et por soe ja la tenoit); 2. masc. sing. a) ca 1165 cas suj. (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 5342: se li mondes fust toz sien [var. déb. xiiies. siens]); 1176 suens (Chrétien de Troyes, Cligès, 1389); b) ca 1200 cas régime (Châtelain de Couci, Chans., éd. A. Lerond, II, 48: de ce qu'ele m'adaigne E tieigne a suen); 3. masc. plur. a) ca 1208 cas suj. (Geoffroi de Villehardouin, op. cit., § 476: cil de Marmora qui suen estoient); b) cas régime 1283 (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 630; fère siens les fruis de vilenages). Suen, soue sont issus des parad. toniques lat.: cas régime masc. sing. súŭm, soum > sǫum (différenciation d'aperture entre les deux voy.) > suǫm (diphtongaison; amuïssement de u) > suen (différenciation des deux segments vélaires de la diphtongue) entraînant par réfection anal. le cas suj. suens, le plur. cas suj. suen, cas régime suens; cas suj. fém. sing. sŭa, sọa > sọue̥, sœ ̣e̥ (diphtongaison; affaiblissement de -a) > seue̥, entraînant le cas régime seue, le plur. seues. L'a. pic. si(e)ue est anal. de mi(e)ue, réfection d'un masc. *mieu, issu du lat. męu (Pope, § 858; Gossen, § 69), v. mien. Les formes soie, fém. sing., sien, cas régime masc. sing., sont respectivement anal. de moie (méa > mẹie̥ > mọie̥) et de mien*; en sont tirés soies plur. et siens, cas suj. sing. et cas régime pluriel. Fréq. abs. littér.: 7 774. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11 405, b) 9 397; xxes.: a) 10 480, b) 11 987. Bbg. Barnett (F. J.). The Development of the Old Fr. possessives of singular person reference. Mél. Reid (T.B.W.). Oxford, 1972, pp. 1-17. − Rouget (Chr.). Comment son et le sien mettent de l'ordre dans la synt. nom. Rech. Fr. parlé. 1986, n o8, pp. 105-117. − Sandf. t. 1 1965, pp. 169-177. − Wunderli (P.). Strukturen des Possessivums im Altfranzösischen. Vox rom. 1977, t. 36, p. 46, 48, 56; Les Struct. du poss. en m. fr. In: Ét. de synt. du m. fr. Éd. par R. Martin. Paris, 1978, pp. 119-126.