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SÉVIR, verbe intrans.
A. − Qqn sévit
1. Punir, réprimer avec rigueur. Synon. châtier, punir, réprimer.Sévir avec rigueur; être contraint, obligé de sévir. Henri III voulut sévir et ordonna l'arrestation des prédicateurs qui l'insultaient (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 182).
Il faut sévir! Lorsque la persuasion a échoué, lorsque l'amour a été impuissant, il faut s'armer de la force coercitive, brandir le glaive, terroriser, couper les têtes, sévir et frapper, imposer la justice (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 4).
Sévir contre qqn.Sévir contre un élève, un employé, un enfant. Le ministre invite le premier consul à sévir contre ses ennemis (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 162).Le nonce me fait dire par don Alvar que le pape accueillerait comme un outrage que je sévisse contre l'évêque (Montherl., Reine morte, 1942, III, 4, p. 211).
Sévir contre qqc.Sévir contre des abus, l'hérésie, la presse. C'était surtout contre la liberté de la presse qu'on sévissait avec violence (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 413).En vérité, dit l'apothicaire, on devrait bien sévir contre l'ivresse! Je voudrais que l'on inscrivît, hebdomadairement, à la porte de la mairie, sur un tableau ad hoc, les noms de tous ceux qui, durant la semaine, se seraient intoxiqués avec des alcools (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 175).
2. DROIT
a) Exercer des sévices. Cette femme se plaint que son mari a sévi plusieurs fois contre elle (Ac.1798-1878).
b) Utiliser des moyens légaux contre une personne jugée coupable d'enfreindre la loi. Le gouvernement sévit par des amendes, des destitutions (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 317).
B. −
1. Qqc. sévit.Exercer des ravages. L'hiver était venu; le froid sévissait, terrible, au Val des Saints (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 230).Comment expliquez-vous les fléaux qui sévissent sur l'humanité? Pourquoi les pestes, les famines, les inondations, les tremblements de terre? (France, Révolte anges, 1914, p. 72).
SYNT. La chaleur, la sécheresse sévit; un cyclone, le mauvais temps, la tempête sévit; le choléra, l'épidémie, la fièvre, la gale, la peste, la pneumonie, le typhus sévit; la criminalité, la disette, la guerre, la mortalité, la persécution sévit.
2. P. hyperb., fam. Qqn, qqc. sévit.Exercer une action, une activité néfaste, détestable, difficile à supporter pour autrui.
a) [Le suj. désigne une pers.] Les touristes sévissent. De temps en temps, quand commençait à sévir un abstracteur de quintescence, il [J. Lemaitre] faisait le bêta aux yeux ronds (...) qui demande des explications (L. Daudet, Salons et journaux, 1917, p. 21).
b) [Le suj. désigne une chose] Le goût du public est décidément bien malade. Le succès des Misérables a sévi et continue de sévir au delà de tout ce qu'on pouvait craindre (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 53).Une anglomanie réelle continue de sévir dans ces milieux-là, comme elle sévit encore dans les milieux du « turf »: le chic est toujours de se fournir à Londres (Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1952, p. 34).
REM.
Sévissant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui sévit. Le docteur Lipp le fou, qui, maître des transports une heure en 1918, en avait profité pour déclarer à la Suisse et au Wurtemberg une guerre qu'il croyait toujours sévissante et qu'il avait hâte de conclure (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 252).
Prononc. et Orth.: [sevi:ʀ], (il) sévit [-vi]. Ac. 1694, 1718: sevir; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. [Fin xives. « être tourmenté, être en colère » (Ch. D'Orléans d'apr. FEW t. 11, p. 53b)]; − 1611 (Cotgr.); 2. a) 1593 « mal traiter, user de violence, en parlant d'un supérieur à l'égard d'un inférieur, d'un père à l'égard de ses enfants, etc... » sevir les uns contre les autres (Du Vair, Suasion de l'arrest. ... pour la manutention de la loy salique ds Actions et traictez oratoires, éd. R. Radouant, p. 133, ligne 716), qualifié de ,,vieilli`` par DG; b) 1690 « exercer une répression rigoureuse contre quelqu'un » (Fur.); av. 1783 id. « contre quelque chose » sévir contre le fanatisme (D'Alemb., Œuv., t. V, p. 224 ds Littré); 3. 1812 « (d'un fléau, ou de quelque chose de néfaste), faire des ravages » le combat (...) ne cessa de sévir que vers la nuit (J. de Maistre, Corresp., p. 218); 1821 cette maladie avoit sévi (Id., Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 304); 1900 fig. p. plais. la philharmonique sévira dans la soirée (Colette, Cl. école, p. 182); 1928 en parlant d'une pers. (Gyp, Souv. pte fille, p. 141: la table derrière laquelle madame de Curel sévit). Empr. au lat.saevire « être furieux, être en rage », dér. de saevus « en fureur, cruel, sauvage », d'où le sens de « commettre des cruautés ». Fréq. abs. littér.: 283. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 183, b) 293; xxes.: a) 564, b) 548.