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SERVICE, subst. masc.
I. − Action de servir; résultat de cette action.
A. − [Service implique l'idée d'assujettissement à une volonté supérieure et/ou coll.]
1. RELIGION
a) Ensemble des obligations, des devoirs envers la divinité. (Entrer) au service de Dieu:
1. Un jour, comme il se rendoit au palais, il entre par hasard dans l'église d'un monastère. Une jeune religieuse chantoit; il fut touché, jusqu'aux larmes, de la douceur de sa voix, et de la pureté de ses accens; il jugea que le service de Dieu doit être plein de délices, puisqu'il donne de tels charmes à ceux qui lui ont consacré leurs jours. Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 509.
b) Service (divin, religieux). Ensemble des rites particuliers institués par une Église pour honorer Dieu. Synon. messe, office.L'orchestre se tut, les gens du parterre se levèrent et commencèrent lentement à évacuer la salle, d'abord en silence comme on sort d'une église, le service fini (Camus, Peste, 1947, p. 1380).
Service funèbre, service des morts, ou absol., service. Cérémonie religieuse célébrée à la mémoire d'un mort. Arrivés ainsi vers le point le plus élevé d'une des hautes montagnes du Jura, au milieu de la nuit, dans cette petite grotte magnifiquement illuminée d'un nombre infini de cierges, vingt prêtres célébrèrent le service des morts (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 507).
Service du bout de l'an (vx). Messe anniversaire d'un décès. (Dict. xixeet xxes.).
2. ARM. Activités militaires accomplies de façon volontaire ou obligatoire pour le compte d'un prince, d'un pouvoir, d'un état, d'un pays, etc. (Être) au service du roi; passer au service de l'ennemi. Je ne parle pas de d'Osmoy, qui tourne au héros. Non content d'avoir été capitaine de francs-tireurs, il a, depuis qu'il est député, pris du service dans l'armée active et s'est conduit de telle façon que Thiers a demandé à faire sa connaissance (Flaub., Corresp., 1871, p. 259).Les états de service du colonel de Chevigné le désignent particulièrement pour cette mission (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 496).
Service militaire et, absol., service. Période pendant laquelle tout jeune citoyen jugé apte accomplit ses obligations militaires afin de pouvoir défendre éventuellement son pays par les armes. Service actif, service de réserve; faire son service, partir pour le service, au retour du service. M. Thibault comptait encore à Rouen plusieurs parents assez proches. De plus, Antoine y avait fait, huit années plus tôt, son service militaire (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 1029).Siry et Kogan sont collés l'un à l'autre. Trop jeunes pour avoir fait la guerre, mais assez vieux pour avoir fait leur service (Malraux, Espoir, 1937, p. 711).Bon pour le service. En bonne santé et apte à satisfaire aux obligations militaires. Car toutes n'ont pas un jeune amant qui joue aux boules, et qu'on vient de reconnaître bon pour le service (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 11).
Service armé, service auxiliaire. Mais des accès de faiblesse l'obligeaient souvent à se faire porter malade. On le versa, à titre provisoire, du service armé dans le service auxiliaire (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 182).
Service national. [En France, dep. 1971] Obligations militaires et civiles imposées aux citoyens français et aux étrangers sans nationalité et qui comprennent le service militaire, le service de défense, le service de l'aide technique, le service de la coopération. L'organisation du service national soulève des problèmes très sérieux et très divers. Pour s'en tenir au seul service militaire, il s'agit d'une énorme « affaire »: 280.000 jeunes chaque année, soit cent millions de journées de travail (Constit.1980).
Service civil. Période durant laquelle l'appelé est affecté au service d'une collectivité (assistance technique, médicale, scientifique) en lieu et place du service militaire. Demandons-nous par quoi le service militaire sera remplacé. Plus de chevalerie. Plus de gentilhommerie. Plus de conscription. Le service civil volontaire est-il de nature à s'y substituer? (Bloch, Dest. du S., 1931, p. 128).
Service du travail obligatoire (S.T.O.). (Dict. xxes.).
En partic. Activité particulière que l'on doit assurer dans le cadre de la vie militaire. Être de service; exempté de service; marin en service. La toile d'un navire parut à l'horizon et l'officier de service reconnut, dans sa lunette, le pavillon anglais (France, Clio, 1900, p. 182).P. méton. Quand un ordre de la place, déplorant le sans-gêne de la garnison de Paris, contraignait le service de garde à un accès de zèle, tout s'arrangeait d'ordinaire par la présentation d'un bout de papier quelconque revêtu d'une signature inconnue (Romains, Verdun, 1938, p. 166).
(Être) en service commandé. (Être) chargé d'une mission particulière; p. anal., agir par obligation, sur ordre. Il faut que cela soit ainsi pour que Félix Faure puisse envoyer sa dame et sa demoiselle à La Bourboule accompagnées d'un officier français, en service commandé, qui aimerait mieux, je suppose, être à la tête de ses troupes que de prendre son sabre pour regarder une bonne maman prendre un verre (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 221).De tels salons, moins recherchés que fuis, et où on va pour ainsi dire en service commandé, ne font illusion qu'aux lectrices de « Mondanités » (Proust, Sodome, 1922, p. 671).
3. Travail effectué pour l'État; activité professionnelle exercée dans une administration, dans une entreprise. Note de service; tableau de service; prendre son service. Depuis un an, il y travaillait en bon ouvrier, sobre, silencieux, faisant une semaine le service de jour et une semaine le service de nuit, si exact, que les chefs le citaient en exemple (Zola, Germinal, 1885, p. 1253).
États de services (d'un fonctionnaire, d'un employé). V. état I B 3.
Service d'ordre. V. ordre I D 2.
Service minimum. Minimum de travail, d'obligations auxquels sont astreints les agents de la fonction publique en période de vacances ou de conflits sociaux. P. anal. Au balcon qui risque à chaque instant de s'écrouler, où Gorby, cet apprenti sorcier, présidait, souriant, décontracté, un résidu de parade militaire, un service minimum auquel faisaient écho les slogans et les banderoles de milliers de contre-manifestants (Le Monde, 9 nov. 1989, p. 48, col. 5).
4. Domaines prof. divers
a) Situation, fonction de domestique. Entrer, être au service de qqn. Bientôt les gens de service me connurent; les deux chiens n'aboyèrent plus quand je parus dans la cour (Fromentin, Dominique, 1863, p. 17).Sa femme aussi, la mère Bernier, était une excellente concierge, intelligente, et avec ça pas bavarde. Aujourd'hui qu'elle est veuve, je l'ai à mon service (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 86).
Femme de service (dans une administration, un hôpital, etc.). Femme chargée du nettoyage des locaux. Et, malgré ma maladresse à faire valoir, d'autorité, que j'étais sans culture aucune, − à force de persévérance dans l'abaissement ignare, − j'obtins l'emploi de femme de service à l'école maternelle de la rue des Plâtriers, 20earrondissement (Frapié, Maternelle, 1904, p. 6).
Au fig. Être, mettre au service de. Ce n'est pas le moment d'oublier que la littérature était à mon service et non pas moi au sien (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 78).
P. méton. Façon de s'acquitter de cette fonction de domestique. Le service est bien, mal fait. Pensez! quand on a été quinze ans habilleuse dans le même établissement! Et quinze ans de bons services, je peux le dire! (Colette, Music-hall, 1913, p. 165).
b) [Dans un hôtel, un restaurant, un magasin] Action, manière de servir les clients. Une belle chambre, le service et le déjeuner pour une guinée par semaine (Taine, Notes Anglet., 1872, p. 287).
P. méton.
Rémunération spécialement affectée au personnel. Synon. gratification, pourboire.10% de service; service compris.
Le service. Le personnel. N'oubliez pas le service.
De service. Réservé aux domestiques. Porte de service. Le maître d'hôtel grimpe rapidement par l'escalier d'honneur, auquel ses fonctions lui donnent droit. Le reste du personnel rejoint l'appartement par l'escalier de service (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 210).
c) En partic. Action, manière de servir à table (des convives, des plats), de se servir. Un restaurant libre service, p. ell., un libre-service*. Ce sont les clients qui font le service eux-mêmes, comme dans les restaurants coopératifs (Sartre, Huis-clos, 1944, 5, p. 133).
Vx. Ensemble des plats qu'on présentait en même temps sur la table. À trois heures et demie, on se mit à officier. Le dessert n'apparut qu'à huit heures, chaque service exigea deux heures. Il n'y a que les clercs pour manger ainsi! (Balzac, Début vie, 1842, p. 459).On n'oserait plus prier les gens de bonne compagnie, si l'on ne débutait par deux services de hors-d'œuvre alambiqués, relevés de six entrées quintessenciées, suivies du rôti et de deux services d'entremets, le tout terminé par un fruit monté et historié (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 335).
Mod. Premier, deuxième service. Série de repas servis à intervalle fixe (dans un restaurant, une cantine, un wagon-restaurant). Au wagon-restaurant pour le premier service, (...) vous vous êtes assis en face d'une très belle Italienne (Butor, Modif., 1957, p. 213).
B. − [Service comme libre exercice d'une volonté à la disposition d'une pers. ou d'une chose]
1. Fait de servir un être vivant.
a) Un, des service(s). Action susceptible d'être utile, de faire plaisir à quelqu'un. Que puis-je, qu'y a-t-il pour votre service? À votre service! (formule de politesse). Demander un service; proposer ses services; offre de services. Un homme à moitié déshabillé vint ouvrir. − Je vous souhaite le bonsoir, Monsieur, dit Stephen. Comment vous portez-vous? − Je vous remercie. Qu'y a-t-il pour votre service? (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 175):
2. Ma petite providence a travaillé pour moi, tandis que je lisais pour elle. Cela m'a rappelé les chants de l'autre soir; tandis que la femelle couve, le mâle égaie le nid de ses arpèges et de ses vocalises. Service pour service... Amiel, Journal, 1866, p. 313.
Faire appel aux services de qqn. Les organismes ouvriers, CGT, groupe SFIO, ainsi que les œuvres laïques, ont sans doute invité leurs membres à faire appel aux services du comité national; mais ils ne lui ont jamais reconnu un véritable monopole (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 204).
Rendre service à qqn. Aider quelqu'un, lui être utile. Le plus grand service que le législateur puisse rendre aux hommes, c'est de les forcer à être honnêtes gens (Robesp., Discours, Subsist., t. 9, 1792, p. 117).
Rendre un mauvais service à qqn. Nuire à quelqu'un en croyant lui être utile. Il est certain que la civilisation ne s'improvise pas, qu'elle exige une longue discipline, et que c'est rendre un mauvais service aux races incultes que de les émanciper du premier coup (Renan, Avenir sc., 1890, p. 382).Au fig. Cette conception n'a pas non plus été inutile; elle nous a rendu un service inappréciable, puisqu'elle a contribué à préciser en nous la notion fondamentale de la loi physique (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 174).
Ça peut toujours rendre service (fam.). Ça peut servir. (Dict. xxes.).
Offre(s) de service. V. offre A 2.
Prestation de service. V. prestation II B 2 b.
Service à la carte. Formule laissant à la clientèle un choix de prestations en fonction de ses attentes. Cette tendance des vacanciers qui consiste à réclamer de plus en plus des services à la carte, une assistance technique souple, bref « l'indépendance dans l'interdépendance » (Le Point, 5 juin 1978, p. 110, col. 1).
b) P. anal. [En parlant des membres d'un être vivant] Refuser le service. Ne plus avoir l'usage de. À de certains moments, les membres s'affaiblissent et refusent le service (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 351).
2. Fait de servir quelque chose, de se servir de quelque chose.
a) Ensemble des opérations qui permettent le fonctionnement, l'utilisation d'une arme, d'un instrument, d'une machine. Mettre en service. On fit venir à grands frais du plomb, de la poudre et du soufre, que les femmes finaient pour le service des canons et des couleuvrines (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 134).Hors (de) service (abrév. arg. milit., fam. H.S.). Qui n'est pas en état de fonctionner. Ascenseur hors service. Mais le conduit était délabré et hors de service et tenait à peine à son scellement (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 546).
b) Ensemble de liaisons ferroviaires, routières, aériennes, etc. Service d'hiver, d'été. La ville [Le Caire] est très grande et les courses fort longues, mais il y a un service d'ânes fort commode dont tout le monde se sert (Nerval, Corresp., 1843, p. 127).Papa se débat (...), réfute les objections de ceux qui trouvent le Craonnais trop difficile à joindre, organise un service d'autocars en déroutant pour quarante-huit heures la navette Angers-Segré (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 234).
c) Distribution gratuite ou payante d'une publication périodique. Service gratuit. En partic. Service de presse*.
d) SPECTACLES, vieilli. Billet/bulletin de service, p. ell., service. Entrée gratuite pour un spectacles accordée aux journalistes chargés de rendre compte de la qualité de la représentation, du concert, etc. Que cette adresse fût écrite à la machine, l'explication était toute naturelle: le nom de la Princesse, donné par le Comédien entre vingt autres sur la liste du « service » de la répétition générale (Bourget, Conflits int., 1925, p. 121).
e) SPORTS (de balle ou de ballon). Fait de mettre en jeu la balle ou le ballon. Service placé, slicé; être au service. Gagner son service. Gagner le jeu pendant lequel on sert. En quelques minutes, la bagarre devint générale et je reçus, moi, spectateur qui n'avait pas quitté sa place, une carafe réactionnaire lancée à toute volée, à angle aigu, comme par un service de tennis un peu raide, et qui m'ouvrit proprement la jambe (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 164).
II. − [Service en tant qu'ensemble de pers. ou de choses destinées à une activité ou à un usage déterminés]
A. − [À propos de pers. exerçant une activité déterminée]
1. Organisme chargé d'une fonction d'utilité commune; le personnel qui le compose; au plur., ensemble de l'Administration. Dissoudre, former, organiser un service; les bureaux, le personnel d'un service; les grands services de l'État; service des postes, des transports. Le roi de Westphalie occupait rue de Neubourg une magnifique résidence, avec un pavillon annexe pour les services administratifs (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 18):
3. Les moustaches tombantes, presque grises, qui semblaient prolonger la ligne tombante de la bouche, donnaient au profil une expression de fine brutalité; la force était dans l'accord du nez busqué et du menton presque en galoche, mal rasé ce matin: les employés des services de distribution d'eau étaient en grève, et l'eau calcaire apportée par les coolies dissolvait mal le savon. Malraux, Cond. hum., 1933, p. 236.
Service public. Entreprise d'intérêt général gérée par l'Administration, constituée notamment de la défense nationale, la justice, la police, l'administration préfectorale; au plur., organismes contrôlés par les collectivités publiques (État, départements, communes) et, p. ext., ensemble des activités d'intérêt général, même quand elles sont prises en œuvre par des institutions de droit privé (d'apr. Constit. 1980). Il est entendu que, dans la zone des armées, le commandement militaire français ou allié a qualité pour prendre les mesures nécessaires à la sécurité, au ravitaillement, à l'usage des voies de communication, des ports, des moyens de transmissions, au fonctionnement des services publics (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 441).
2. Organisme chargé d'une branche d'activités dans un établissement public ou privé. Service du contentieux; service informatique; service des ventes; services d'un établissement hospitalier; le service du professeur X; chef de service. Une fois, une seule fois, en vingt ans, j'ai eu dans mon service à Lariboisière un pauvre diable qui n'a pas pu la supporter [l'énucléation] (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 495).Le lendemain, l'agence annonça que le phénomène avait cessé brutalement et que le service de dératisation n'avait collecté qu'une quantité négligeable de rats morts. La ville respira (Camus, Peste, 1947, p. 1228).
Service social. Organisme public ou privé chargé des questions sociales. Service de la famille, de l'enfance, du travail, de l'hygiène, de la santé, d'aide sociale. Le service social s'efforce de considérer et d'aider les individus, les familles et les groupes en tenant compte des nombreuses forces sociales et économiques qui agissent sur eux, cherchant à porter au maximum les ressources dont la collectivité dispose pour favoriser le bien-être social (Formation en vue du service social, O.N.U., 1950, p. 16).
Service après-vente (abrév. S.A.V.). Un service (...) après-vente efficace (L'Express, 12 avr. 1976, p. 49, col. 1).
3. Au plur., ÉCON. Valeur économique des organismes qui ne participent pas directement à la production d'un bien matériel. Prix des services; secteur économique des services. Mais, sauf cas de planification intégrale, l'espace national est un entrelacement inextricable de marchés nationaux et internationaux, par catégories de produits et de services; de prix fixés par des données rattachables à l'espace national et de prix déterminés par des éléments extérieurs à l'espace national et aux espaces de plans économiques du gouvernement et de ses nationaux (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 139).
4. ART MILIT. Unité non-combattante qui assure l'organisation matérielle de l'armée. Service de l'intendance, du matériel, de santé. L'état-major s'installa à l'Hôtel du Grand Condé, où les nombreux services que les nécessités de l'heure m'obligeaient à créer, purent trouver place (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 480).
B. − [À propos de choses destinées à un usage déterminé]
1. Assortiment de pièces de vaisselle ou de verrerie utilisées pour servir à table. Service de porcelaine. La vie est si douce et il y aura du monde ce soir à en juger par le linge sorti, par le service de cristal sur une desserte (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 191).
En partic. Ensemble de pièces de vaisselle destinées à un usage spécifique. Service à dessert, à thé, à liqueur; service de table. Nous ne sommes pas d'accord, mon mari et moi, sur le cadeau de noce que nous devons faire à Madeleine; mon mari voudrait lui donner un service à café en argent. Je crois qu'une paire de girandoles seraient très convenables dans le salon d'un docteur (France, Vie fleur, 1922, p. 520).
2. Ensemble de pièces de linge de table. Le linge s'amoncelait pêle-mêle (...) les draps de batiste, les services de Saxe tamponnés, chiffonnés, et les serrures empêchées de fonctionner par quelque broderie en déroute, que personne ne se donnait la peine de relever (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 152).
3. Loc. fig., arg. Service trois-pièces. V. pièce II A 2.
Prononc. et Orth.: [sε ʀvis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. « Ensemble des obligations envers une autorité » 1. ca 1050 relig. servise « ensemble d'obligations envers Dieu » (Alexis, éd. Chr. Storey, 277); spéc. ca 1100 faire sun servise (de Dieu) (Roland, éd. J. Bédier, 3666); ca 1150 servise « office funèbre » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 251); 2. ca 1100 féod. « ensemble d'obligations d'un vassal envers son suzerain » (Roland, 298), subsiste comme terme de civilisation; 3. ca 1100 « ensemble des obligations envers l'État, l'autorité publique (ici Charlemagne) » (ibid., 1727); spéc. a) 1270 services en parlant des obligations militaires (Establissemens de St Louis, livre I, chap. 61 ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 153); cf. Ac. 1718 ,,service absolument [...] s'entend du service que les gens de guerre rendent au Roy dans ses armées`` et Trév. 1771 ,,service dit absolument s'entend toujours du service Militaire``; b) 1539 service « état, fonctions, obligations de celui qui sert dans la marine » (ds Du Cange d'apr. FEW t. 11, p. 544b); 1549 (Est.: Ne se mesler point du seruice des princes, du faict de plaidoirie, ne de iustice); 1580 service public « action de servir la communauté, l'État » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, p. 388); 1768 service de l'artillerie (Volt., Louis XV, 10 ds Littré); c) 1636 service « temps pendant lequel on exerce ces fonctions » (Monet); 1671 être de service (Pomey); d) 1718 (Ac.: Dans la Maison Royale on appelle Service tous ceux qui sont necessaires au service actuel du Roy) [déjà en 1213 servises « esclaves, domesticité » (Fet des Romains, éd. K. Sneyders de Vogel et L. F. Flutre, 719, 19)]; 1935 service d'honneur (Ac.); 4. ca 1170 servise « manière dont on s'acquitte de ses obligations de domestique » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3157); 1580 plur. services « id. » (Montaigne, Essais, I, 42, p. 265); ca 1175 a son servise (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 12105); 1840 escalier de service « celui affecté au personnel de service » (Lockroy et Anicet-Bourgeois, Sous une porte cochère, p. 3b ds Quem. DDL t. 25); spéc. à table a) ca 1175 servise « ensemble de plats apportés pour un repas » (Thomas, Horn, éd. M. K. Pope, 1006), considéré comme anc. par Ac. 1935; 1552 second service « second plat présenté aux convives » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 51, p. 210, 36); puis 1935 (Ac.: Premier, second service se dit aussi de la Première, de la seconde série de dîners que l'on sert, notamment dans un wagon-restaurant); 1962 libre service « celui où l'on se sert soi-même » (v. libre(-)service ex. 1); b) ca 1200 faire le servise « servir les mets » (Continuation de Perceval, éd. W. Roach, t. 1, p. 368, 13552); 1935 (Ac.: Service de la table, Fonctions de celui qui sert à déjeuner ou à dîner); 1964 (Rob.: Service. Travail de celui qui est chargé de servir les clients [d'un hôtel, d'une compagnie de transport]; manière dont ce travail est fait; Rémunération de ce travail); c) ca 1500 service de table « ensemble de la vaisselle ou du linge qui sert à table » (Philippe de Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. 2, p. 256, 4); 5. fin xiie-déb. xiiies. service « obligations envers une dame » (Chansons du Chastelain de Couci, éd. A. Lerond, XV [douteuse], 3); 6. 1804 dr. services fonciers (Code civil, art. 526, p. 97). B. « Ce qui est fait pour satisfaire une obligation » 1. ca 1100 Malvais servis li rendit « lui nuire » (Roland, 1406); 2. 1160-74 offrir sun servise « offrir son assistance, ses bons offices » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 586); 1370 faire service a qqn « lui rendre service » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, VIII, 1, p. 412), supplanté par rendre service à 1612 (Honoré d'Urfé, Astrée, éd. H. Vaganay, t. 1, p. 48); d'où les formules de politesse 1661 je suis tout à votre service (Molière, École des maris, I, 3); 1666 pour votre service (Id., Médecin malgré lui, III, 6); 1675 assurer qqn de son service (Sévigné, à Mmede Grignan, éd. R. Duchêne, t. 1, p. 734, n o392); 3. 1130-40 servise « ce que l'on fait qui mérite récompense, salaire » (Wace, Vie Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 745); 4. 1835 (Ac.: Service, se dit en outre d'Un ensemble d'opérations, de travaux, etc., pour lesquels sont nécessaires différentes personnes et différentes choses, dans certaines administrations, dans certains établissements publics ou particuliers. Le service de la poste [...] Organiser les différents services publics. Le service est très-bien fait dans cet hôpital); 5. 1876 écon. soc. (Lar. 19e: Service. Nom donné aux opérations qui ont pour but, non la production, mais l'échange des produits). C. Désigne l'ensemble d'opérations par lesquelles on sert ou fait fonctionner quelque chose 1. 1508 « usage, utilité » (Inventaire ds Comptes du château de Gaillon, éd. A. Deville, p. 519); 1580 (Montaigne, Essais, I, 8, p. 32); 1671 être de service « être d'usage, d'une activité utile » (Pomey); 2. 1580 service « action de faire fonctionner quelque chose » (Montaigne, Essais, II, 34, p. 743); 1883 mettre en service « mettre en fonctionnement » (Jacquez, Dict. d'électricité et de magnétisme, p. 177 ds Quem. DDL t. 21); 3. 1669 jeu de paume service « action du serveur qui lance la balle sur le toit » (Widerhold d'apr. FEW t. 11, p. 545b); 1894 tennis « action de servir » (Daryl, Jeux de Balle et de Ballon ds Petiot); 4. a) 1872 théâtre (Littré: Billet de service, ou, simplement service, entrée gratuite qu'a un journaliste chargé de rendre compte des pièces d'un théâtre); b) 1875 comm. (Lar. 19e: Service. Envoi, expédition [de journal]); 5. 1910 écon. rurale (Lar. pour tous: Service. Saillie d'un étalon). Empr. au lat.servitium, -ii « servitude, esclavage, condition d'esclave » et collectiv. « les esclaves », lat. eccl. « service de Dieu, dévotion » dep. 1ertiers ves. ds Blaise Lat. chrét. et « charge, office » dep. vies., ibid., et en lat. médiév. « service vassalique » dep. ca 720 ds Nierm., « service aulique » dep. vies., ibid., « service de l'ost » dep. 781, ibid., « culte » dep. 794, ibid., « ensemble des officiers publics » dep. 1114, ibid., « service à table, repas servis », 1336 ds Latham, « service volontaire », ca 1080, ibid., les autres sens étant en relation avec servir*. Jusqu'à la fin du xiiies. aussi sous la forme servise. Fréq. abs. littér.: 10 036. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 13 260, b) 12 923; xxes.: a) 15 090, b) 15 366. Bbg. Bäcker 1975, p. 152 (s.v. service(-)canon). − Becker (K.) 1970, p. 299. − Lyne (A.). A Lexicometric approach to the description of a language variety. Thèse, Sheffield, 1981, p. 384. − Poirier (Cl.). L'Anglicisme au Québec et l'héritage fr. Trav. de ling. québécoise .2. Québec, 1978, p. 67. − Quem. DDL t. 5 (s.v. service-canon), 15 (s.v. être service-service), 20 (s.v. service après-vente), 21 (s.v. mettre en service; service de nuit), 25 (s.v. escalier de service; service de presse). − Richard (W.) 1959, p. 86.