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SERVAGE, subst. masc.
A. − HIST. (féodalité). Condition, état du serf. On n'a point allégué en faveur de l'esclavage les quatre mille ans de sa durée; le servage qui lui a succédé n'a pas paru plus équitable (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 157).Là-bas, un régime d'attache à la glèbe, peu à peu transformé en un véritable esclavage; chez nous, une forme de dépendance personnelle qui, malgré sa rigueur, était très loin de traiter l'homme comme une chose dépourvue de tous droits: le prétendu servage russe n'avait à peu près rien de commun avec notre servage médiéval (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 83).
B. − Au fig. Privation de liberté, de volonté, par dépendance envers quelqu'un; soumission à quelqu'un ou quelque chose. Synon. esclavage.L'homme qui, s'étant livré longtemps à l'opium, au haschisch, a pu trouver, affaibli comme il l'était par l'habitude de son servage, l'énergie nécessaire pour se délivrer, m'apparaît comme un prisonnier évadé (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 282).Dans le chant liturgique créé presque toujours anonymement au fond des cloîtres, c'était une source extraterrestre, sans filon de péchés, sans trace d'art. C'était une surgie d'âmes déjà libérées du servage des chairs (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 10).
En partic., littér. Soumission totale à la femme aimée. Objet d'horreur, elles [les jeunes filles] eussent été exceptées pour moi de la beauté de l'univers. Le servage d'Albertine, en me permettant de ne plus souffrir par elles, les restituait à la beauté du monde (Proust, Prisonn., 1922, p. 173).
Prononc. et Orth.: [sε ʀva:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1remoit. xiies. fig. « état de dépendance » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, CXLVI, 9, p. 228); 1155 féod. « état, condition du serf » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3946); ca 1170 « esclavage » (Rois, éd. Leroux de Lincy, livre III, VIII, 52, p. 131). Dér. de serf*; suff. -age*; cf. le lat. médiév. servagium « service de serf » 809 ds Nierm., v. aussi Hollyman, p. 142. Fréq. abs. littér.: 123. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp. 418-419.