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SERMON, subst. masc.
A. − RELIG. Discours prononcé par un prédicateur, généralement un prêtre catholique, pour instruire ou pour exhorter les fidèles. Synon. homélie, prédication, prêche.J'aime mieux le prône de Saint-Louis que le sermon de Saint-Roch (E. de Guérin, Lettres, 1838, p. 201).Le style de ses allocutions et de ses sermons avait les larges inflexions, les amples courbes, les mouvements de draperie de celui de Bossuet (Billy, Introïbo, 1939, p. 67).
P. méton., vieilli. Aller au sermon. Aller à l'église écouter le sermon. Tu vas au cabaret plus souvent qu'au sermon (Hugo, Roi s'amuse, 1832, p. 449).
SYNT. Long sermon; sermon édifiant; sermon du curé, du pasteur, du prédicateur; sermon du dimanche; sermon du Carême, de l'Avent; sermon en deux, trois points; canevas, thème, sujet d'un sermon; composer un sermon; écouter, entendre un sermon.
Rem. Prêche s'emploie surtout pour une prédication faite par un ministre protestant; par ailleurs, le sermon est le plus souvent de nos jours une homélie (v. ce mot ex. 2).
LITT. Genre littéraire, à son apogée au xviies. Sermon sur l'Église, sur la mort, sur la parole de Dieu; sermons de Bossuet, de Fléchier, de Massillon. On trouve souvent scolastique et artificielle la division, au XVIIesiècle du sermon en trois points. En réalité elle lui est aussi nécessaire, aussi consubstantielle, que les cinq actes le sont au poème dramatique (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 54).
P. anal. [P. allus. à Matth. V-VII inclus et Luc VI, 17-49] Sermon sur la montagne. Paroles du Christ prononcées au début de sa vie publique sur une hauteur dominant le lac de Tibériade et révélant à ses disciples et à la foule son message messianique, l'idéal nouveau de l'Évangile et les Béatitudes. Ceux qui sont allés jusqu'à nier l'existence de Jésus n'empêcheront pas le Sermon sur la montagne de figurer dans l'Évangile (Bergson, Deux sources, 1932, p. 254).V. montagne I A 2 ex. de Du Bos.
B. − Souvent péj. Discours moralisateur, généralement long et ennuyeux, adressé à une personne pour l'exhorter, lui reprocher sa conduite, l'engager à la modifier. Synon. reproches, réprimande, savon (fam.), semonce.Débiter, subir un sermon. Mon père adoptif me fit un long sermon pour me démontrer les avantages du travail, et m'envoya le jour même à l'école (Sandeau, Sacs, 1851, p. 51).La mère de Pouthier, reprochant à son fils de n'avoir encore ni une situation ni une carrière ni un gagne-pain, terminait son sermon maternel par cette phrase admirable: « À ton âge, j'étais déjà mère! » (Goncourt, Journal, 1856, p. 266).
REM.
Sermonnade, subst. fém.; sermonnement, subst. masc.,rare, fam., synon. (supra B).Si ma mère la surprenait, perchée comme moi sur un prunier, quelle sermonnade! Je l'entends d'ici dire: Fi donc! mademoiselle! (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 59).Tout de suite, la grosse nonne fila doux. Elle joignit les mains et, tête baissée, écouta un long sermonnement à voix basse (Giono, Hussard, 1951, p. 169).
Prononc. et Orth.: [sε ʀmɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Éty-mol. et Hist. 1. a) 2emoit. xes. « exhortation, discours fait aux fidèles par un prêtre » (St Léger, éd. J. Linskill, 35: Et in raizons bels oth sermons [Lethgiers]; v. note de l'éd.); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2243); cf. fin xiies. (Sermons St Bernard, 1 ds T.-L.: Ci encomencent li sermon saint Bernart); b) fin xes. désigne le discours fait par le Christ après la Cène (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 109: a cel sopar un sermon fiz); 2. 1121-34 « langue, idiome » sermun latin (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2337 ds T.-L.); 3. 1119 « propos, discours [prolixe] » ne plus faire sermun (Id., Comput, 2034 ibid.); ca 1165 faire lons sermons (Benoît de Ste-Maure, Troie, 19467, ibid.); 4. ca 1180 « récit aboutissant à une moralité, fable » (Marie de France, Fables, 52, 29, ibid.); ca 1210 traire a sermon [aucune rien a aucun] « faire des remontrances à quelqu'un » (Herbert de Dammartin, Fouque de Candie, 10790, ibid.); 1608 « remontrance importune » faire un sermon (M. Regnier, Satires, XII, 292 ds Œuvres, éd. G. Raibaud, p. 164). Empr. au lat.sermo, -onis, dans la lang. class. « paroles échangées, entretien, propos; langage familier; langue, idiome [latinus, graecus sermo]; manière de s'exprimer, style »; dans la lang. chrét. « sermon familier, homélie, prédication » (2emoit. ives. St Ambroise ds Blaise Lat. chrét.). Le sens 4, peut-être sous l'infl. de sermonner* (FEW t. 11, p. 516a). Fréq. abs. littér.: 863. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 529, b) 1 071; xxes.: a) 897, b) 1 250. Bbg. Richard Kirchenterminologie 1959, pp. 85-86, 88, 114.