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SERIN, -INE, subst. et adj.
A. − Subst. Oiseau au plumage jaune vif (plus rarement vert), au bec court et épais, couramment élevé en cage pour son chant. Synon. canari, jaunet.Serin des Canaries; chant du serin; cage à serins. Un amateur d'oiseaux avoit (...) Parmi les œufs d'une serine Glissé l'œuf d'un chardonneret. La mere des serins (...) Ne s'en apperçut point (Florian, Fables, 1792, p. 42).Dans une cage (...) sifflent les serins de la petite Constant, qui lui ressemblent par la gentillesse, le ramage et l'esprit (France, Vie fleur, 1922, p. 392).
Jaune serin, jaune-serin (vieilli), jaune queue de serin (plus rare). Jaune clair et vif. Jupons (...) d'un jaune queue de serin très-vif (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 65).Une barbe blond fauve, avec des coulées jaune serin renouvelait son visage (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 182).V. fluorine ex. de Goncourt.En appos. ou adj. (plus rare). Des gants serins (Banville, Odes funamb., 1859, p. 163).Un petit-maître en culotte serin (France, Dieux ont soif, 1912, p. 28).
B. − Subst. ou adj. (plus rare), fam., péj. (Celui, celle qui est) niais(e), nigaud(e). Il/elle est un peu serin(e). Elle a un mari trop serin pour ne pas le faire cocu (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 678).[Les] serins que compte le Mercure. J'entends par serins ceux qui joignent au manque de talent une prétention assez marquée (Léautaud, Journal littér., 2, 1908, p. 171).V. fort1ex. 7.
Ce serin de + n. désignant une pers.Ils sont tous comme ça, ces serins d'hommes. En public, roides comme des crins; dans le tête-à-tête, souples comme des gants (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 14).Quand ce serin de Loti se vantait de ne rien lire, j'avais envie de lui dire: « Ça se voit » (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 243).
En apostrophe. [De l'injure à l'appellation affectueuse] Grand, petit, vieux serin! Aimé a embrassé sa sœur, lui a donné une tape sur la joue en lui disant: « Tu vois bien, petite serine, qu'on s'en tire tout de même? » (Colette, Cl. école, 1900, p. 241).
[P. méton.]. Empl. adj. Caractéristique d'une personne niaise, nigaude. Liquéfié à cinquante-trois ans, il écrit à Guitry des lettres de petit enfant (...). C'est larmoyant, vaniteux et serin (Renard, Journal, 1902, p. 744).Il a l'air serin! (...) il porte ses vêtements (...) avec une gaucherie indélébile et sympathique, en beau paysan endimanché (Colette, Vagab., 1910, p. 144).
Prononc. et Orth.: [sə ʀ ε ̃], fém. [-in]. Homon. serein. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1478 ornith. (d'apr. Bl.-W.1-5); ca 1480 (Guillaume Coquillart, Monologue du puys, 10 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 300); 1680 serine « femelle du serin » (Rich.); 2. a) 1790 subst. « couleur jaune vif » (Les Actes des Apôtres, numéro 142, 8-9 ds Quem. DDL à paraître); b) 1800 adj. (Pet. Affiches de Paris, numéro 156, 6 prairial an, 8, 2617, ibid.); 3. a) 1811 subst. « sot, niais » (Jouy, Hermite, t. 1, p. 311); b) 1821 adj. « id. » (Desgranges, Petit dict. du peuple ds Fr. mod. t. 13, p. 295). Suivant FEW t. 11, p. 655, prob. empr. à un parler mérid. où le mot aurait désigné d'abord le serin de Provence, puis le serin des Canaries (cf. a. prov. cerena « oiseau de chasse » ca 1200 ds Levy Prov.; serena « guêpier (oiseau) » xves., Floretus d'apr. FEW t. 11, p. 654), lui-même empr. au lat. de basse époque sirena (v. Blaise Lat. chrét.), lat. class. siren, seren littéral. « sirène (v. ce mot) (personnage mythologique à corps d'oiseau et tête de femme) », du gr. Σ ε ι ρ η ́ ν qui avait, à côté du sens myth., le sens de « guêpe » (att. également en lat. chez Pline) et « petit oiseau chanteur » (ves., v. Liddell-Scott), cf. aussi le prov. sereno « guêpier (oiseau), pic-vert » v. Mistral. Fréq. abs. littér.: 239. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 349; xxes.: a) 551, b) 229. Bbg. Callebaut (Br.). Index hist. et explicatif des noms des oiseaux en fr. Trav. Ling. Gand. 1980, n o7, p. 169. − Quem. DDL t. 20, 22. − Wartburg (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, p. 290.