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SENS1, subst. masc.
I. − [Faculté, capacité]
A. − Dans le domaine physique, de la sensibilité, des sensations
1. Au sing. ou au plur. Faculté d'éprouver des sensations; système récepteur d'une catégorie spécifique de sensations. Les cinq sens; sens externes, internes; sens délicats; organes des sens; erreur des sens; acuité, finesse des sens; sentir par tous les sens; objets perçus par les sens. La mauvaise odeur, pour vous, c'est du chinois. Le sens olfactif est atrophié chez l'homme moderne (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1439):
1. Lorsque, du pont du navire où je suis embarqué, mes yeux voient fuir les arbres et les maisons du rivage, c'est une illusion des sens, une apparence fausse et dont je reconnais immédiatement la fausseté, parce que j'ai des motifs d'être sûr de l'immobilité du rivage. Au contraire, mes sens ne me trompent pas lorsqu'ils me portent à croire au mouvement du passager qui se promène près de moi sur le pont: ce mouvement a bien toute la réalité extérieure que je suis porté à lui attribuer, sur le témoignage de mes sens... Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 7.
Sens chromatique. ,,Faculté de distinguer les différentes couleurs, grâce à la sensibilité rétinienne`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
Sens kinesthésique. Sens permettant d'apprécier les mouvements et les postures du corps. L'ataxie procède surtout de l'atteinte (...) du sens kinesthésique (Aviragnet, Weill-Hallé, Marie dsNouv. Traité Méd.fasc. 21928, p. 699).
Sens musculaire. Sensibilité profonde du muscle jouant un rôle important dans le tonus musculaire. Le sens musculaire est aujourd'hui incontestable et généralement incontesté; c'est lui qui nous permet de régler nos divers mouvements, et, par la conscience qu'il nous donne du degré de contraction musculaire, de modérer ou d'augmenter l'énergie de cette contraction selon le but à atteindre (Tscheuschner, Prévis. temps, 1919, p. 5).
Locutions
OCCULT., PARAPSYCHOL. (Avoir un) sixième sens. Aptitude à percevoir des messages occultes. Mesmer a connu l'existence chez l'homme d'un « sixième sens », comme il nomme déjà la faculté de connaissance paranormale (Amadou, Parapsychol., 1954, p. 93).La vibration du cerveau de l'autre, perçue dans la télépathie par mon propre cerveau, n'est qu'une des innombrables réalités du monde perceptibles à notre sixième sens (Amadou, Parapsychol., 1954, p. 246).
P. ext. Aptitude à percevoir ce que d'autres ne perçoivent pas, à avoir des pressentiments, à deviner quelque chose. Dans la vie de toutes les femmes, il est un moment où elles comprennent leur destinée (...) ce n'est pas toujours un homme choisi par quelque regard involontaire et furtif qui réveille leur sixième sens endormi (Balzac, Curé vill., 1839, p. 17).Une espèce d'horreur sacrée dénonçait comme un grouillement de vies obscures. Tandis que Mouchette, une fois de plus, se sentait entraînée malgré sa volonté et sa raison, c'était cette horreur même qui vivait et pensait pour elle. Car, à la frontière du monde invisible, l'angoisse est un sixième sens, et douleur et perception ne font qu'un (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 205).
Reprendre (l'usage de) ses sens. Revenir à soi, reprendre connaissance (après un évanouissement). Il ne fut sans doute qu'assommé. Il ne tardera pas à reprendre ses sens (Audiberti, Mal court, 1947, i, p. 148).
P. ext. Reprendre ses esprits (après une émotion violente). Il allait devant lui, marchant sous une poussée de fureur, sous un souffle d'exaltation, l'esprit emporté par son idée fixe. Tout à coup, il se trouva devant la gare. Un train partait. Il monta dedans. Durant la route, sa colère s'apaisa, il reprit ses sens (Maupass., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 625).
Tomber sous les sens (rare), tomber sous le sens. Être directement perçu par les sens. L'ordre des faits physiques et des réalités qui tombent sous les sens (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 45).Le langage comporte − comme les grammaires l'enseignent, et les dictionnaires, ne fût-ce que par leur aspect, le confirment − d'une part des signes qui tombent sous le sens: soit bruit, son, image écrite ou tactile. De l'autre, des idées, associées à ces signes en telle sorte que le signe, sitôt apparu, les évoque (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 71).
Au fig. Aller de soi, s'imposer comme une évidence. Je l'aimais! C'est évident! Ça tombait sous les sens (Laforgue, Moral. légend., 1887, p. 49).Lui, du moins, avait des moyens d'expression à lui, bons ou mauvais, mais à lui, il avait son langage, son point de vue, sa sensibilité... Il n'allait pas à pieds joints sauter dans la manière de Matisse, qui a une raison d'être quand on a parcouru le chemin de Matisse, quand elle est un aboutissement... Cela tombe sous le sens, voyons! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 196).
Spécialement
RELIG., au sing. coll., vx. Sensibilité corporelle, individu sensible. Peine du sens. Peine du feu (en enfer). (Dict. xixeet xxes.).
PHILOS. [Chez Aristote] Sens commun. Sens central, faculté mettant en commun et coordonnant les données de tous les sens en les rapportant à un même objet et permettant ainsi la perception de celui-ci. Synon. sensorium.Toute sensation s'accomplit (...) par une communication de l'objet au cerveau (...). La partie antérieure du viscère cérébral est la source commune de la sensibilité. Là réside ce sens commun, où toutes les impressions reçues par les organes se ramènent et se comparent (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 133).Il n'existe pas de sensorium, ou sens commun, autre que la conscience elle-même, et la conscience n'a pas d'autre siége, dans la sensation, que le lieu où elle la rapporte (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. viii).
2. Au plur. Impulsion, besoin organique dont la satisfaction est source de plaisir pour l'individu. Sens blasés, usés; plaisir des sens; transport des sens; échauffer, exciter les sens. Il s'installa dans le village, il y passa cinq jours dans une joie perpétuelle. Il était comme un homme qui sort d'un long jeûne, et qui dévore. De tous ses sens affamés, il mangeait la splendide lumière (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1443).Les mots avaient une qualité nouvelle: ils flattaient mes sens; émotion ignorée, sorte de frisson dans mon cerveau (Lacretelle, Silbermann, 1922, p. 34).
En partic. Instinct sexuel, besoin de satisfaire l'instinct sexuel. Éveil des sens; calme, fièvre, fureur des sens; félicité, ivresse, plaisir des sens; insatisfaction des sens; avoir les sens troublés par qqc. ou qqn. Son corsage ouvert découvrait trop sa poitrine maigre. Il reconnut alors ce qu'il s'était caché, la désillusion de ses sens. Il n'en feignait pas moins de grandes ardeurs (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 220):
2. ... il la voulait. − Oui, je vous veux, répétait-il, en tapant son poing sur son genou d'un martèlement continu. Vous entendez bien, je vous veux... Il n'y a rien à dire à ça, je pense? Gervaise, peu à peu, s'attendrissait. Une lâcheté du cœur et des sens la prenait, au milieu de ce désir brutal dont elle se sentait enveloppée. Zola, Assommoir, 1877, p. 420.
Commerce des sens. Relations sexuelles, amour physique. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext., littér. Plaisirs, jouissances physiques. Chez elles [les courtisanes], le corps a usé l'âme, les sens ont brûlé le cœur, la débauche a cuirassé les sentiments (Dumas fils, Dame Cam., 1848, p. 126).
B. − Dans le domaine intellectuel, du jugement, de la compréhension, de la raison
1.
a) Vx ou littér. Faculté de bien juger, de comprendre les choses et d'apprécier les situations avec discernement. Un homme de grand sens; observations pleines de sens; avoir trop de sens pour + inf. Ce n'était point le caractère de Mathilde qui faisait rêver Julien les jours précédents. Il avait assez de sens pour comprendre qu'il ne connaissait point ce caractère. Tout ce qu'il en voyait pouvait n'être qu'une apparence (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 317).Les lettres de ce prince (...) étaient pleines de sens, montraient du jugement et des connaissances militaires (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 199).
Locutions
Être hors de sens. N'avoir plus toute sa raison. − Viva monsignor le Douc! cria l'Italien éperdu, viva le Douc! et se jetant à deux genoux comme hors de sens, il saisit frénétiquement le pied de Son Altesse, au bord de la portière ouverte, et lui baisait ses escarpins (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 11).Et c'est aussi votre opinion que je suis un dément? Vous pensez qu'il faut qu'un homme soit hors de sens pour vouloir marier son fils à une prostituée (...)? (Aymé, Clérambard, 1950, iv, 11, p. 249).
Perdre le sens. Perdre l'usage du jugement, perdre la raison. De temps en temps elle me demandait: « Est-ce que je suis grise? − Non, pas encore ». Et elle buvait de nouveau. Elle le fut bientôt. Non pas grise à perdre le sens, mais grise à dire la vérité, à ce qu'il me sembla (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Cri d'al., 1886, p. 1061).Pour la quatrième ou cinquième fois elle perdait le sens et sa raison fondait dans la joie comme une étoile dans le ciel du matin (Jouve, Paulina, 1925, p. 128).
[Par confusion avec de sang froid] Rare, vx. De sens froid. Avec calme, sans passion, sereinement. Dans les pays où les hommes rassemblent plusieurs femmes, pour le plaisir d'un seul, et les tiennent dans une entière dépendance, la facilité de comparer et de juger de sens froid doit décider leur choix en faveur de la beauté naturelle (Laclos, Éduc. femmes, 1803, p. 467).
De sens rassis. Au jugement calme. Les gens sérieux, de sens rassis, qui ne buvaient pas de vin, qui ne fréquentaient pas la société des danseuses (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 33).Sa malheureuse passion pour Mathilde (...) avait pu faire, un moment, d'un homme, jusqu'à ce jour, sobre et de sens rassis, un alcoolique (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 31).
b) Bon sens
α) PHILOS., vx. Raison. Le philistin qui parlerait ainsi prouverait simplement qu'il a du bon sens et qu'il préfère à tout la raison (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 18).Descartes (...) a mis au commencement de son célèbre Discours une parole plus souvent citée que comprise: « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. » Mais il a éclairé plus directement cette idée en disant en ses Méditations que le Jugement est affaire de volonté et non point d'entendement, venant ainsi à nommer générosité ce que l'on veut communément appeler intelligence (Alain, Propos, 1921, p. 204).
β) Capacité de bien juger, de prendre une décision, sans à priori, raisonnablement (à propos de choses qui ne relèvent pas du raisonnement scientifique, d'une méthodologie ou d'une théorie). Grand, robuste bon sens; un peu de bon sens. Tôt ou tard la conscience se réveille, et le bon sens du peuple fait justice, en un jour, des raisonnements du sophiste (Quinet, All. et Ital., 1836, p. 117).Certains chefs militaires (...) ont mené leurs hommes au massacre (...). Le simple bon sens eût dû les retenir de lancer cette attaque sans préparation d'artillerie, et qu'on savait devoir demeurer vaine (Gide, Journal, 1943, p. 242).
[P. oppos. à l'égarement, la folie, l'emportement inconsidéré] Capacité de juger normalement, sainement; jugement sain, normal. Avoir tout son bon sens; être dans son bon sens. M. de Forbin a eu le cerveau imbécile pendant plusieurs jours; il a déraisonné, puis le bon sens lui est peu à peu revenu (Delécluze, Journal, 1828, p. 486).− Ma parole, elle est à lier, s'écria Cadignan, stupéfait. Tu n'as pas un grain de bon sens, Mouchette, avec tes phrases de roman (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 82).
[En fonction de déterm.]
[Qualifie une pers.] Qui a du bon sens, sensé. Le spectacle de plusieurs religions finit par inspirer aux hommes de bon sens, une égale indifférence pour ces croyances également impuissantes contre les vices ou les passions des hommes (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 108).Dans un marché, tout homme de bon sens considère ses intérêts; il accepte ou refuse les articles, nous avions accepté parce que les autres nous avaient donné des avantages (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 132).
[Qualifie une chose] Qui manifeste, recèle du bon sens. On écoute avec patience; on ne se choque pas quand le parleur n'a aucune facilité: qu'il bredouille, qu'il ânonne, qu'il cherche ses mots, on trouve qu'il a fait a fine speech s'il a dit quelques phrases de bon sens (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 99).
Locutions
En dépit du bon sens. Contrairement à ce qu'exigerait la raison. P. ext. Sans soin; sans application; n'importe comment. Se nourrir en dépit du bon sens; travailler en dépit du bon sens. Ces textes sont déplorables, rédigés avec platitude ou en dépit du bon sens (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 316).
Gros bon sens. Bon sens rudimentaire, sans finesse. Il leur fallait rencontrer un homme qui eût plus de probité que d'ambition, plus de gros bon sens que de capacité (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 36).Je connaissais Adam, le mauvais sujet de la grande classe; sept ans bientôt (...); l'apparence d'un hercule pas méchant, un peu narquois, doué de cette intelligence ronde qu'on appelle un gros bon sens (Frapié, Maternelle, 1904, p. 73).
Cela, ça n'a pas de bon sens. C'est insensé, déraisonnable, absurde. Ça n'a pas de bon sens ce qu'on fait là, dit la voix précipitée du père Barca. Si on reste là... on va... devenir fous (Malraux, Espoir, 1937, p. 481).
(Être) hors du bon sens. N'avoir plus toute sa raison, n'avoir plus la capacité de juger raisonnablement, normalement (v. supra I B 1 a être hors de sens). Que signifie tout cela, à la fin? Voulez-vous me le dire?... Un grillage de poulailler s'en va en morceaux, et vous ne voulez pas le faire réparer!... Vous voilà hors du bon sens, mon ami! (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 133).
Il y a du bon sens, il n'y a pas de bon sens (à + inf.).Mais, ma divine, lui disais-je, il n'y a pas le moindre bon sens à sangloter ainsi. Tu es toujours ma princesse, ma seule et unique palatine (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 366).Malheureux, dit le maire, y a-t-il du bon sens à manier un blessé pareil! (Bernanos, Crime, 1935, p. 754).
c) Sens commun
α) Manière de juger, d'agir commune à tous les hommes raisonnables. Synon. raison.Mon pauvre fils, tu n'avais pas déjà beaucoup de sens commun, je suis désolé de te voir tombé dans un milieu qui va achever de te détraquer (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 573).Le sens commun, en matière de langage, dispose d'un instinct qui ne le trompe guère; (...) il perçoit exactement, bien avant grammairiens et linguistes, les plus menues variations d'un sens (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 78).
Rappeler qqn au sens commun. Rappeler quelqu'un à la raison. Que n'était-il à Pampelune pour rappeler son père Ignace au sens commun, à la théologie des « honnêtes gens »; pour lui démontrer que la place d'un brillant officier n'est pas dans la grotte de Manrèse? (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 314).
Ne pas avoir le sens commun
[En parlant d'une pers.] Être déraisonnable, irrationnel. Elle n'a pas le sens commun, elle a une tête à la diable, mais elle est admirable (Chênedollé, Journal, 1807, p. 19).
[En parlant d'une chose] Être déraisonnable, insensé, absurde. − Barnavaux, dis-je, vos histoires n'ont pas le sens commun. − J'ai le sens commun, moi, répondit Barnavaux têtu (Mille, Barnavaux, 1908, p. 198).
Cela, ça n'a pas le sens commun. C'est déraisonnable, absurde, insensé. Être amoureux de la petite Sûzel, la fille de ton propre fermier, une enfant, une véritable enfant, qui n'est ni de ton rang, ni de ta condition, et dont tu pourrais être le père, c'est trop fort! C'est tout à fait contre nature, ça n'a pas même le sens commun (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 98).
β) Ensemble des jugements, des opinions donnés comme ne pouvant être raisonnablement remis en question. Le sens commun n'émet guère que de basses sottises. L'on sait, depuis Flaubert et Bloy, qu'il n'est idée ni phrase « reçue » où la bêtise ne coudoie la méchanceté, où la grandeur ne se voie immolée à la sottise et les martyrs aux bourreaux (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 44).Comment (...) cet événement singulier et éphémère qu'est l'apparition d'une image poétique singulière, peut-il réagir − sans aucune préparation − sur d'autres âmes, dans d'autres cœurs, et cela, malgré tous les barrages du sens commun, toutes les sages pensées, heureuses de leur immobilité? (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 3).
2. [Constr. avec un compl. prép. de ou un adj. désignant un ordre de choses ou des valeurs] Faculté de connaître, de comprendre, d'apprécier de façon intuitive et immédiate (un ordre de choses, des valeurs). Sens des affaires, des hiérarchies, des nuances, des réalités, des responsabilités; sens de l'efficacité, de l'équilibre, de la mesure, de l'orientation; sens du réel; sens de la propriété; sens du beau, du comique, de l'humour, du ridicule; sens artistique, critique, littéraire, philosophique; sens national, politique. Cavalier hors de pair (...); possédant le sens inné du cheval, ce je ne sais quoi qui fait deviner l'humeur d'un animal, comment se servir de lui et jusqu'où (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 179):
3. Tel est l'équilibre qui se réalise en Gœthe: au sens de l'infini, qui menacerait de l'entraîner à la dissolution mystique dans le Tout, s'ajoute le sens du particulier, de la limitation, qui est proprement le sens esthétique. À l'univers, comme à la position de l'homme dans le cosmos, s'applique la loi de l'œuvre d'art, qui est bien de saisir l'éternité, mais dans l'instant, de percevoir l'infini, mais dans l'objet. Béguin, Âme romant., 1939, p. 59.
Rem. On relève également dans cet empl. sens constr. avec un compl. prép. pour: Ce sens inné pour le cérémonial que manifestent les Napolitains à chaque occasion (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 132).
Sens interne ou sens intime (vieilli). Conscience, faculté grâce à laquelle l'homme a la connaissance immédiate de ses états psychiques. Les sens externes sont ce que Locke appelle tout simplement les sens; et les sens internes sont ce que Locke appelle la conscience ou la réflexion (Cousin, Philos. écoss., 1857, p. 38).L'homme-microcosme a commencé par être un organisme parfait, doué d'un seul moyen de perception, que l'on nomme le sens interne ou sens universel. Ce sens connaissait l'univers par analogie, selon la doctrine occultiste: l'homme, étant encore semblable à la nature harmonieuse, n'avait qu'à se plonger dans la contemplation de soi-même pour atteindre à la réalité dont il était le pur reflet (Béguin, Âme romant., 1939, p. 74).
Sens moral. Conscience morale, sentiment immédiat du bien et du mal. Tu as un manque de sens moral vraiment stupéfiant! Enfin, tu me proposes de rester avec toi, avec toi qui, aux yeux du monde, es l'ancienne maîtresse de mon gendre (Tr. Bernard, M. Codomat, 1907, iii, 3, p. 185).Ces Boches! (...) Ils font la guerre comme des brutes! (...) massacrer d'innocentes populations civiles, ça dépasse tout, c'est monstrueux! Il faut qu'ils aient perdu tout sens moral, tout sentiment d'humanité! (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 872).
Sens pratique, sens utilitaire. Faculté de discerner ce qui est utile, profitable. Aussi voulut-il s'expliquer, en garçon de sens pratique qui est convaincu d'avoir de bonnes raisons (Zola, Débâcle, 1892, p. 525).
3.
a) [Constr. avec à ou dans] Manière de juger, de comprendre (d'une personne); sentiment, opinion. N'est-ce pas La Rochefoucauld qui disait que l'esprit est souvent la dupe du cœur? Il va sans dire que je n'osai le faire remarquer à Jacques aussitôt, connaissant son humeur et le tenant pour un de ceux que la discussion ne fait qu'obstiner dans son sens (Gide, Symph. pastor., 1919, p. 916).Je ne puis d'aucune façon me figurer l'inconnu occupé de moi (j'ai dit à supposer: même si c'est vrai, c'est absurde, mais enfin: je ne sais rien), il est à mon sens impie d'y songer (G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 209).
Abonder dans le sens de qqn. Exprimer sans réserve, parfois avec excès, la même opinion que quelqu'un. Elle ne voyait aucune différence entre le jeu de Georges et celui de Christophe (...). Christophe n'y contredisait pas; malicieusement, il abondait dans le sens de la jeune fille (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1573).
Parler dans le sens de qqn. Exprimer la même opinion, le même avis que quelqu'un. J'eus beau épuiser mes arguments, ainsi que plusieurs autres membres de la société qui parlèrent dans mon sens, nous ne pûmes pas convertir le vitaliste (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 204).
b) [Constr. avec dans ou en] Manière de voir; point de vue particulier. Dans, en un certain sens. Pour la nourriture, qu'il enchaîna, c'est rien que de la conserve, j'en bouffe depuis un an moi... J'en suis pas mort!... Dans un sens c'est bien commode, mais ça ne tient pas au corps (Céline, Voyage, 1932, p. 206):
4. − (...) je n'ai pas, moi, envie de partir. J'ai mes raisons. Il ajouta après un silence: − Vous ne me demandez pas quelles sont mes raisons? − Je suppose dit Rambert, que cela ne me regarde pas. − Dans un sens, cela ne vous regarde pas, en effet. Mais dans un autre... Enfin, la seule chose évidente, c'est que je me sens bien mieux ici depuis que nous avons la peste avec nous. Camus, Peste, 1947, p. 1332.
II. − [Propriété d'un objet de pensée ou d'un signe]
A. − [Signification]
1. Idée, signification représentée par un signe ou un ensemble de signes; représentation intelligible évoquée ou manifestée par un signe ou une chose considérée comme un signe. On pourrait prendre dans un sens métaphorique le vulgaire proverbe, Tout chemin mène à Rome, et l'appliquer au monde moral; tout mène à la récompense ou au châtiment (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 348).La mariée me regardait (...) et je ne pouvais me tromper sur le sens de ce regard, c'était un regard de mépris (Jouve, Scène capit., 1935, p. 195).
SYNT. Sens apparent, caché, ésotérique, général, littéral, philosophique; sens injurieux; sens d'une allégorie, d'un discours, d'une expression, d'une leçon, d'un mythe, d'un oracle, d'une phrase, d'une prophétie, d'un texte; sens d'un rite, d'un geste, d'un sourire; lieu chargé de sens; avoir plus d'un sens; attribuer un sens à des paroles; donner un sens à qqc.; interpréter dans le bon, le mauvais sens; pénétrer le sens d'un texte.
En partic. [Constr. avec une nég., ou empl. dans un cont. nég.] Signification assignable. Propos dépourvus de sens; rêves dénués de sens. Que me font des phrases stéréotypées qui n'ont pas de sens pour moi, semblables aux formules de l'alchimiste et du magicien qui opèrent d'elles-mêmes (Renan, Avenir sc., 1890, p. 474).Pourquoi le mot de liberté me paraît-il, soudain, vide de sens? (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 248).
GRAMM. Sens actif. V. actif I C 10.Sens passif. V. passif C 1 a.
2. En partic. Signification d'un élément signifiant d'une langue (ou d'un langage). Le style de Mallarmé doit précisément son obscurité, parfois réelle, à l'absence quasi totale de clichés, de ces petites phrases ou locutions ou mots accouplés que tout le monde comprend dans un sens abstrait, c'est-à-dire unique (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 304):
5. Quand je fixe un objet dans la pénombre et que je dis: « C'est une brosse », il n'y a pas dans mon esprit un concept de la brosse, sous lequel je subsumerais l'objet et qui d'autre part se trouverait lié par une association fréquente avec le mot de « brosse », mais le mot porte le sens, et, en l'imposant à l'objet, j'ai conscience d'atteindre l'objet. Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 207.
SYNT. Sens ambigu, clair, étroit, large, précis, restreint, strict, vague; sens concret; sens courant, usuel; sens dérivé, original, primitif; sens fort, plein d'un mot; sens favorable, défavorable, péjoratif; sens usé, vieilli, vieux; sens figuré (v. ce mot A 2 b), métaphorique; sens propre (v. ce mot I A d γ); altération, changement, évolution, extension de sens; filiation, classification des sens; mots de sens opposés; mot qui a plusieurs sens; chercher le sens d'un mot; prendre un mot dans un sens; dans tous les sens d'un mot, d'un terme; sens d'un symbole chimique, mathématique.
Au sens + adj. Dans l'acception, la signification (déterminée par l'adj.) du terme. Au sens pascalien, racinien, mathématique, politique, philosophique du terme; au bon, au mauvais sens du terme. Il n'y eut pas de la part de Swann, quand il épousa Odette, renoncement aux ambitions mondaines, car de ces ambitions-là depuis longtemps Odette l'avait, au sens spirituel du mot, détaché (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 470):
6. Le Cogito me fait l'effet d'un appel sonné par Descartes à ses puissances égotistes. Il le répète et le reprend en plusieurs endroits de son œuvre, comme le thème de son Moi, le réveil sonné à l'orgueil et au courage de l'esprit. C'est en quoi réside le charme, − au sens magique de ce terme, − de cette formule tant commentée, quand il suffirait, je crois, de la ressentir. Valéry, Variété IV, 1938, p. 229.
Faux sens. Erreur sur la signification d'un mot dans un texte. Je produisais des thèmes et des versions bien éloignés de cette exactitude, de cette élégance et de cette concision. Tout ce qui sortait de ma plume abondait en solécismes et en barbarismes, en faux sens et en contre-sens (France, Vie fleur, 1922, p. 360).
Mot à double sens. Mot ayant une signification ambiguë sur laquelle le locuteur joue de façon à ce que les deux acceptions soient possibles dans le contexte. Est-il saoul ou ne l'est-il pas, ce président Desmazes, dont l'entrée est toujours avec, à la bouche, un mot à double sens cochon et qui a tout le long de la soirée la démarche titubante et le sourire salivant d'un pochard? (Goncourt, Journal, 1894, p. 672).Je n'avais pas l'intention de m'éterniser dans cet échange de sourires et de mots à double sens que les adolescents prodiguent aux adolescentes (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 246).
LING., SÉMIOL. Effet de sens. Signification spécifique déterminée par le contexte et la situation. À chaque unité significative minima, correspond, dans la langue, un et un seul sens, et cela, malgré l'infinité de significations (ou effets de sens) qu'il peut avoir en fait dans le discours, et dont chacune représente un point de vue partiel, une visée particulière sur le sens (Ducrot-Tod.1972, p. 160).
Rem. Pour les valeurs de chaque terme dans l'oppos. sens/signification, v. signification.
B. − [Fondement, justification]
1. Idée, suite d'idées, raisonnement auquel un objet de pensée se rapporte et se trouve ainsi justifié, fondé dans son existence. Distinction, question qui a un sens. Tout ce qui n'est pas pensée est le pur néant; puisque nous ne pouvons penser que la pensée et que tous les mots dont nous disposons pour parler des choses ne peuvent exprimer que des pensées; dire qu'il y a autre chose que la pensée, c'est donc une affirmation qui ne peut avoir de sens (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 276).Dire que les Français sont des lâches n'a pas plus de sens que de dire que les ouvriers ne rêvent que de devenir des petits bourgeois (comme dit ma sœur). C'est vrai et c'est faux: la question est mal posée (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 67).
Cela n'a pas de sens (de + inf.). Cela n'a pas de raison d'être. On ne pouvait même pas se demander d'où ça sortait, tout ça, ni comment il se faisait qu'il existât un monde, plutôt que rien. Ça n'avait pas de sens, le monde était partout présent, devant, derrière. Il n'y avait rien eu avant lui. Rien (Sartre, Nausée, 1938, p. 171).
2. Manière de comprendre une chose, signification qu'a une chose pour une personne et qui constitue sa justification. Sens des choses, de l'univers, du travail; donner, trouver un sens à l'existence, à ses actes. Tout le précipitait à l'action politique: l'espoir d'un monde différent, la possibilité de manger quoique misérablement (...), la satisfaction de ses haines, de sa pensée, de son caractère. Elle donnait un sens à sa solitude (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 227).Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 256).
Prononc. et Orth.: [sɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Littré, DG [sɑ ̃]; dep. Passy 1914 [sɑ ̃:s]. Restauration de la cons. finale sous l'infl. de la graph. notamment dans les monosyllabes pour des besoins de clarté, v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, pp. 237-244. Selon Mart. Comment prononce 1913, p. 308, bon sen(s) ou contresen(s) ont longtemps résisté; à cause de l's entravé par la cons. qui suit, sen(s) commun se dit encore mais serait ,,déjà néanmoins fort atteint``; on dit sen(s) dessus dessous, sen(s) devant derrière car ils sont ,,sans rapport avec sens``. Barbeau-Rodhe 1930: sens commun, bon sens [sɑ ̃kɔmœ ̃], [bɔ ̃sɑ ̃] mais contresens, non-sens [kɔ ̃tʀ əsɑ ̃(:s)], [nɔ ̃sɑ ̃(:s)]. Fouché Prononc. 1959, p. 479, [sɑ ̃] uniquement dans sens dessus dessous et sens devant derrière. Étymol. et Hist. I. A. 1. Ca 1100 « faculté de bien juger », « entendement », « raison » (Roland, éd. J. Bédier, 1724); d'où α) id. perdre le sens (ibid., 305); ca 1165 estre fors del sens (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 11631); 1306 estre hors du sens (Joinville, Vie de Saint-Louis, éd. N. L. Corbett, p. 126); 1538 être en son sens (Est.); β) 1661, 3 avr. tomber sous le sens (Bossuet, 2esermon, Dimanche de la Passion, Préambule, éd. Abbé J. Lebarq, p. 26); γ) ca 1480 le sens raisonnable (Mystère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 42259); ca 1270 sens rassis, v. rasseoir; 1615 sens froid (E. Pasquier, Les Recherches de la France, p. 423 ds IGLF); δ) 1761 sens moral (J.-B. Robinet, De la nature, p. 189); 1771 sens intime (Trév.); 1831 sens pratique (Michelet, Hist. romaine, t. 1, p. 32); 2. 1119 « manière de comprendre, de juger », « avis, opinion » (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 574); 1688 en un sens (La Bruyère, De l'homme, éd. M. G. Servois, t. 2, p. 3). B. 1. Ca 1150 boin sens « capacité de juger avec justesse dans les questions de la vie courante » (Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 229); ca 1393 le bon sens naturel « jugement sain et normal » (Ménagier de Paris, I, 2, éd. G. Brereton et J. Ferrier, p. 11); ca 1480 parler d'un bon sens rassis (Mystère du Viel Testament, 29977); 1668 estre dans son bon sens (Molière, Amphitryon, I, 2); 1674 au mépris du bon sens (Boileau, Art poétique, chant I, 81); 1719 c'est bon sens de... (La Motte, Fables, 168); 1721 homme de bon sens (Voltaire, Tancrède, p. 26); 2. 1637 « raison » (Descartes, Méthode, éd. F. Alquié, t. 1, p. 568). C. 1. 1534 sens commun « intelligence commune » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, p. 186); 2. 1561 id. « fonction de l'esprit par laquelle nous avons conscience de nos sensations » (A. Paré, De l'Anatomie de la teste, fol. 27 ds Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 657); 3. 1690 id. « ensemble des opinions et des jugements qui s'imposent à la conviction » (Fur.); 1718 tomber sous le sens commun (Ac.); 1727 parler de sens commun (Marivaux, L'Indigent philosophe, 317). II. 1. 1119 « chacune des fonctions par lesquelles l'homme et les animaux peuvent éprouver les diverses catégories de sensation » (Philippe de Thaon, op. cit., 910); spéc. 1458 la peine de sens (Arnoul Greban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 2151); 1667 reprendre ses sens (Racine, Andromaque, V, 5); a) 1174-76 les cinc sens (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Saint Thomas, éd. E. Walberg, 5868); 1393 les .v. sens temporelz (Ménagier de Paris, I, III, 117, p. 45); xves. les .v. sens corporelz (ibid., var. du ms. de Bruxelles); 1579 les sens organiques (Larivey, Laquais, V, 2, vers 89 ds IGLF); b) 1686 le sixième sens (Fontenelle, Mondes, 3esoir ds Littré: on a dit qu'il pourrait bien nous manquer un sixième sens naturel, qui nous apprendrait beaucoup de choses que nous ignorons); 1762 id. « sens commun » (J.-J. Rousseau, Émile, II, éd. de la Pléiade, t. 4, p. 417); 1684 « conscience » (Id., Confessions, XI, t. 2, p. 547); c) 1751 sens interne du beau (Encyclop. t. 2, p. 547); 2. subst. plur. 1636 « concupiscence, sensualité » (Monet); 1669 plaisir des sens (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, p. 534); 1680 mortifier ses sens (Rich., s.v. mortifier). III. 1. 1119 « signification d'un mot » (Philippe de Thaon, op. cit., 558); 1636 double sens (Monet); 1690 sens propre, sens figuré (Fur.); 2. a) 1316-28 « ensemble d'idées que représente un ensemble de signes » (Ovide moralisé, IX, 2531, éd. C. de Boer, t. 3, p. 282); b) 1585 sens allegoric (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, II, 119 ds IGLF). Empr. au lat.sensus (dér. du supin de sentire, v. sentir) « perception, sensation, manière de sentir, de penser, de concevoir, idée; signification d'un mot ». A absorbé l'a. fr. sen qui subsiste dans assener* et forcené*, forcener*. Bbg. Bahners (K.). Zum bon sens bei Boileau. Die Neueren Sprachen. 1969, t. 68, pp. 350-353. − Berlan (F.). À propos de sens dans les dict. des 17eet 18es. Colloque du Groupe d'ét. en hist. de la lang. fr. Limoges, 1984, pp. 143-148. − Brucker (Ch.). Dat. nouv. Fr. mod. 1973, t. 41, p. 293. − Gier (A.). Das Verwandschaftsverhältnis von afr. sens und sen. Rom. Jahrb. 1977, t. 28, pp. 54-72. − Koenig (D.). 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