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SÉNEVÉ, subst. masc.
A. − BOT. Plante de la famille des Crucifères, pouvant atteindre deux mètres de haut, à fleurs jaunes et graines très petites. Synon. moutarde (noire/sauvage/des champs), sanve.Ici les passereaux pillaient le sénevé (Hugo, Année terr., 1872, p. 146).Pour fabriquer de la moutarde, on emploie généralement les graines de sénevé ordinaire, ou moutarde noire que l'on broie et que l'on incorpore à du vinaigre (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette, 1964, p. 242).
P. méton. Graine de cette plante, servant à confectionner la moutarde. Broyer du sénevé pour faire de la moutarde (Ac.1798-1935).
B. − RELIG. CHRÉT. [P. réf. à la hauteur de la plante et à la petitesse de sa graine]
1. [P. allus. à l'Évangile de Matth. XIII, 31-32, de Marc IV, 30-32 et de Luc XIII, 18-19, pour exprimer l'importance croissante de l'Église, d'un sentiment religieux] Saint Paul, allant porter la parole féconde du christianisme aux nations, fit naufrage à Malte, et y resta trois mois pour y semer le grain de sénevé (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 78).Rome est la ville du grain de sénevé, l'endroit du monde où nous pouvons tenir au creux de notre main la plus petite des semences. Mais le grand arbre est là, aussi: cette Église dont les racines sont apparentes et soulèvent le sol sacré (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 144).
2. [P. allus. à l'Évangile de Luc XVII, 5-6 et de Matth. XVII, 20, pour exprimer la puissance miraculeuse de la foi] Les assistans stupéfaits virent l'arbre (...) traverser la rivière (...). À ce signe merveilleux de l'amour divin, Élisabeth reconnut la puissance (...) de Celui qui avait dit à ses disciples: Si vous aviez seulement de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce mûrier: Déracine-toi, et va te planter au milieu de la mer, et il vous obéirait (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 258).
Prononc. et Orth.: [sεnve], [sen(ə)ve]. Littré, Lar. Lang. fr., Rob. 1985 [sεnve] ; Warn. 1968, soutenu [senəve], cour. [sεnve] et parfois [senve]; Martinet-Walter 1973 [senve]. Ac. 1694, 1718: senevé; dep. 1740: sénevé. V. séneçon, seneçon. Étymol. et Hist. Ca 1256 (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. Landouzy et Pépin, 77, 25). D'un lat. pop. *sinapatum, dér. de sinape, sinapi, sinapis « sénevé, moutarde (plante) et sa graine », gr. σ ι ́ ν α π ι « sénevé ». Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Rothwell (W.). Medical and botanical terminology from Anglo-Norman sources. Z. fr. Spr. Lit. 1976, t. 86, p. 257.