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SÉMILLANT, -ANTE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui manifeste une vivacité enjouée, une gaieté pétillante avec un vif désir de plaire, frétillant, fringant. La sémillante Dolorès se précipita au-devant des deux femmes, avec sa rage de protection et ses effusions de sensibilité (Vogüé,Morts, 1899, p. 407).Lorsqu'un évadé ainsi travesti se trouvait découvert, il était forcément ramené au stalag dans tous ses atours, et c'était un spectacle qui ne manquait pas de sel que de voir déambuler sur le chemin de la prison quelque brunette ou quelque blonde à grands pieds, plus ou moins sémillante (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 237).
B. − [En parlant d'une chose et, plus partic., appliqué à une façon d'être, une faculté] Vif, enjoué, fringant. C'est du vin de Champagne en bouteille; le bouchon a été enfoncé solidement à coups de maillet ecclésiastique. Mais comme la sémillante liqueur frémit déjà et rit sous le verre! (Taine,Notes Paris, 1867, p. 201).Je lui retrouvai de nouveau, dans toute la sémillante frivolité dont il fit preuve devant ce harem qui semblait presque l'intimider, ces hochements de taille et de tête, ces affinements du regard qui m'avaient frappé le soir de sa première entrée à la Raspelière (Proust,Temps retr., 1922, p. 824).
Prononc. et Orth.: [semijɑ ̃], fém. [-jɑ ̃:t]. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 3 1788 [sə-]. Ac. 1694, 1798 se-, dep. 1835: sé-. Étymol. et Hist. 1546 (Est. d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 161). Part. prés. adj. du verbe a. fr. semillier « s'employer, s'occuper, s'ingénier [malicieusement] » (1269-78 intrans. Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20106; 1306 réfl. Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 15041; 1342 trans. Renart le Contrefait, 12397 ds T.-L.), dér. du subst. a. fr. semille, qui, à partir du sens de « descendance, lignée » (1174-78 males semilles « progéniture illégitime » Étienne de Fougères, Manières, éd. R. A. Lodge, 1046 [v. FEW t. 11, 429b, note 11]; ca 1200 boine semille « descendance légitime, illustre » Jean Renart, Escoufle, éd. F. Sweetser, 2104; cf. 1269-78 « progéniture » Jean de Meun, op. cit., 9482), a développé celui de « [ce qui est issu, émane de quelqu'un] acte, action » (ca 1200 « action valeureuse » [v. FEW t. 11, p. 428b] Jean Bodel, Saisnes, éd. E. Stengel et J. E. Matzke, CCXVI; 1erquart xiiies. male semille « action méchante, mauvais tour » Reclus de Molliens, Carité, 121, 4 ds T.-L.). Semille est dér., à l'aide du suff. -ille*, de l'a. fr. seme (1236 saimme « origine [d'une qualité spirituelle] » Gautier de Coinci, Miracles d'apr. FEW t. 11, p. 426b); 1314 « sperme » seme de pere Gervais du Bus, Fauvel, 2173 ds T.-L.; cf. l'a. prov. sem « semence » 1278 ds Levy [E.] Suppl.; semen « id. » ca 1220 Chans. de la Croisade, éd. E. Martin-Chabot, 189, 106; ca 1350 « race » Leys d'Amors, II, éd. J. Anglade, t. 2, p. 136; occit. [Périgord] seme « id. » E. Peyromaure, Velhadas perigordas, Toulouse, 1924, VI, p. 14), du lat. semen, -inis « graine, semence ». D'apr. FEW t. 11, p. 429a, semillant serait issu de l'adj. a. fr. semilleus « astucieux, rusé, trompeur » (ca 1250 Bestiaire d'Amour rimé, 450 ds T.-L.; dér., à l'aide du suff. -eux*, de [male] semille) par substitution de la dés. -ant des part. prés. Fréq. abs. littér.: 51. Bbg. Bugge (S.). Étymol. rom. Romania. 1875, t. 4, pp. 365-366. − Duch. Beauté 1960, p. 175. − Wartburg (W. von). Zum Ursprung von frz. sémillant. Z. rom. Philol. 1961, t. 77, pp. 437-443.