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* Dans l'article "SEMENCE,, subst. fém."
SEMENCE, subst. fém.
A. −
1. AGRIC. Graine que l'on sème ou toute partie de végétal que l'on met en terre pour la reproduction. Je voudrais te demander aussi de la semence à blé (Giono,Regain, 1930, p. 150):
1. Une terre belle, vraiment. Et un peu grasse, que le soc coupait au couteau, qui ne couvait pas de basse vermine. Elle se refermait bien sur la semence; la pluie y filtrait sagement et le germe, en faisant éclater sa croûte fragile, s'élevait sans briser la pointe tendre où allait se former l'épi. Bosco,Mas Théot., 1945, p. 84.
SYNT. Semence de froment, de blé, de seigle; les semences prennent, germent; trier, sélectionner les semences; renouvellement des semences; culture, récolte, plantation des semences; nouvelles semences; essai de semences; blé, pommes de terre de semence; chaulage, trempage, pralinage des semences.
Rem. ,,Ce mot s'oppose à celui de plant, encore qu'on dise indifféremment plant ou semence de pomme de terre`` (Agric. 1977).
P. métaph. Il jetait la bonne semence sans compter, dans ces jeunes cervelles, en se disant qu'il serait récompensé de sa fatigue, si un seul grain, sur cent, germait et fructifiait (Zola,Vérité, 1902, p. 68).
Semences chaudes majeures. Semences d'anis, de fenouil, de cumin, de carvi (d'apr. Littré-Robin 1855). Semences chaudes mineures. Semences d'ache, de persil, d'ammi, de carotte (d'apr. Littré-Robin 1855). Semences froides majeures. Semences de concombre, de melon, de citrouille, de courge (d'apr. Littré-Robin 1855). Semences froides mineures. Semences de laitue, de pourpier, d'endive et de chicorée sauvage (d'apr. Littré-Robin 1855).
P. méton., rare ou région. (fr. d'Afrique). Synon. de semailles.Les semences se font généralement pendant la saison des pluies (Page,Dern. peuples primit., 1941, p. 167).
2. Au fig., vieilli. Cause responsable de certains effets qui vont se développer avec le temps. Synon. germe.Des semences de discorde, de dispute, de révolutions, de révoltes. Le même monarque peut aisément gouverner des provinces régies par des lois différentes, et peut même avoir intérêt à entretenir ces semences de divisions entre ses sujets, afin de les contenir les uns par les autres (Destutt de Tr.,Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 70).Ce que M. Gide retient dans la pensée du romancier russe, ce sont précisément ces semences d'anarchie, ces mélanges de décomposition, tout ce qui est, par essence, incompatible avec notre culture (Massis,Jugements, 1924, p. 50).
Plus rarement. [Le compl. déterm. a une valeur positive] Semence d'amour, de vie. J'aime vos prolétaires, d'abord parce qu'ils sont prolétaires, et puis parce que je crois qu'il y a en eux la semence de la vérité, le germe de la civilisation future (Sand,Corresp., t. 1, 1836, p. 340):
2. Il est donc vrai de dire que l'amour est la semence commune de la justice et du péché. Comment raconter tous les fruits bons, ou mauvais, qu'il portera: la jalousie, le soin de la conservation de l'objet aimé, le zèle de sa gloire, enfin l'union avec lui, l'union qui assimile deux êtres entre eux et les confond en un? Ozanam,Philos. Dante, 1838, p. 143.
B. −
1. P. anal. (de forme avec la graine)
a) ,,Petit clou à large tête servant à fixer les toiles ou matériaux en feuilles minces`` (Barb.-Cad. 1963). Semence de tapissier.
INDUSTR. DE LA CHAUSS. ,,Petite pointe très piquante, utilisée dans les opérations de montage, et dont l'extrémité vient se river sur la ferrure de la forme`` (Chauss. 1969). Montage à la semence (Chauss. 1969).
b) JOAILL. Semence de perles. ,,Perles les plus petites qu'on vend, non pas à la pièce, mais au poids`` (Havard 1890). Semence de diamant. ,,Très petits morceaux de diamant dont on orne les bijoux`` (Littré).
2. P. anal. (de fonction)
a) Liquide séminal du mâle. Synon. usuel sperme.Opération coûteuse, le testage exige en outre que les agriculteurs acceptent l'emploi sur leurs vaches de semences de taurillons encore mal connus (Wolkowitsch,Élev., 1966, p. 82).
P. méton. [Dans la lang. biblique] Descendance, postérité. La semence d'Abraham, d'Israël (Bible t. 5 1912). P. anal. Les hommes fidèles à Dieu sont appelés semence des justes (Biblet. 51912).La semence du serpent. ,,Ceux qui agissent sous l'inspiration de Satan`` (Bible t. 5 1912).
b) La parole de Dieu (qui portera ou non ses fruits). Cyrille fut choisi d'un commun accord pour répandre les premières semences de la foi dans le cœur de la future catéchumène (Chateaubr.,Martyrs, t. 2, 1810, p. 168).Il y a dix-huit siècles, le Verbe répandit la semence divine, et l'Esprit saint la féconda (Lamennais,Paroles croyant, 1834, p. 79).
c) Rare. Essence d'une chose. Un vieux dicton spagyrique prétend que la semence de l'or est dans l'or même; nous n'y contredirons pas, à condition que l'on sache de quel or il est question, ou comment il convient de saisir cette semence dégagée de l'or vulgaire (Fulcanelli,Demeures philosophales, t. 1, 1929, p. 137).
Prononc. et Orth.: [səmɑ ̃:s]. Barbeau-Rodhe 1930: la semence [lasmɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1121-34 « sperme » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1223 ds T.-L.: La semence que dune Sis masles dunt fëune [la mustele]); 2. 1remoit. xiies. « postérité, descendance » (Psautier de Cambridge, 17, 51, ibid.); 3. a) 1160-74 « semailles, graines semées ou à semer » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 309); b) ca 1205 « graines d'une plante » (Renart, éd. E. Martin, XVII, 2: Ou mois de mai [...] Que cil arbre cueillent semence); 4. a) ca 1175 empl. p. image (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, 26646 ds T.-L.: En vain labore [...] Qui sor perre semme semence); 1174-87 (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 7: Crestïens seme e fet semance D'un romans...); b) 1538 fig. « cause, origine » en parlant d'une personne (Est., s.v. semen); 1616 « occasion, source » id. (D'Aubigné, Hist. universelle, IV, XVI, éd. A. de Ruble, t. 2, p. 288: la Cour où il avoit laissé quelque semence d'amourette); 1653 (Vaugelas, Quinte Curce, VIII, Paris, A. Courbé, p. 554: la victoire [...] semence de nouvelle guerre). B. 1. 1418 semence de perles « très petites perles » (Joyaux de la chapelle des ducs de Bourgogne ds Havard 1890, col. 942); 2. 1803 « petits clous » (Boiste). Du b. lat. sementia « semailles » (Pseudo Augustin ds Blaise Lat. chrét.; 795 Capitulare de villis ds Du Cange), plur. (pris pour fém. sing.) du subst. neutre sementium « id. » (Itala Lev. 18, 23, ibid.), réfection du class. sementis « semailles; époque des semailles; semis ». Fréq. abs. littér.: 701. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 480, b) 508; xxes.: a) 996, b) 846.
DÉR. 1.
Semenceau, subst. masc.,agric. ,,Betterave que l'on replante pour lui faire produire des graines`` (Fén. 1970). P. anal. Salade repiquée. Elle allait faire un tour dans le jardin. Il était lamentable sous la pluie qui pénétrait de part en part les massifs de coudrier, s'écrasait sur le sol des plates-bandes, où pourrissaient des trognons de choux et des semenceaux de salade (Moselly,Terres lorr., 1907, p. 65).[səmɑ ̃so]. 1reattest. 1842 (Ac. Compl.); de semence, suff. -eau*.
2.
Semencier, subst. masc. et adj.a) Subst. masc. α) Agric. ,,Tout arbre produisant ou sur le point de produire des semences, soit d'une façon générale, soit qu'il soit réservé sur une coupe d'ensemencement en vue d'obtenir une régénération naturelle`` (Métro 1975). Pour que les graines se répandent uniformément sur le sol, il faut que les semenciers soient judicieusement répartis compte tenu de la faculté de dispersion de leurs graines et notamment de leur poids (Cochet,Bois, 1963, p. 59). β) Technol. ,,Ouvrier conduisant une machine à fabriquer les semences`` (Mét. 1955). b) Adj. et subst., agric. α) Adj. ,,Qui a rapport aux semences`` (Lar. agric. 1981). β) Subst. ,,Personne qui s'occupe de la production des semences`` (Lar. agric. 1981). [səmɑ ̃sje]. 1resattest. a) ca 1213 « liqueur faite avec des semences ou dans laquelle on fait macérer des graines » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre, p. 627, 25), ex. isolé; b) 1963 « arbre porte-graines » (Cochet, loc. cit.); de semence, suff. -ier*. Semencier est relevé au xvies. comme adj. (1567 estoile semenciere « étoile de Vénus », Baïf ds Hug.).