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SÉANCE, subst. fém.
A. − Vieilli ou littér., loc. verb.
1. Avoir (droit de) séance. Avoir le droit de siéger dans une assemblée. Les juges conseillers d'état, ayant séance et non voix (Hugo,Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 131).
2. Prendre séance. Siéger. Je ne sais rien, absolument rien, sinon que le voyageur n'a pas pris séance ce matin au Conseil (Chateaubr.,Corresp., t. 2, 1817, p. 4).
B. −
1. Réunion des membres d'une assemblée délibérante ou d'un corps constitué, siégeant régulièrement pour accomplir les travaux qui lui incombent; p. méton., durée de cette réunion. Si le député offre une résistance dans la salle des séances ou si une scène tumultueuse se produit, le président doit tout de suite lever la séance (Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 166).V. dictionnaire I A 1 a ex. de Mauriac:
Il me souvient, cependant, que dans l'une des dernières séances de l'Académie à laquelle il ait assisté, comme nous agitions, − paisiblement, − le projet de notre grammaire française, Foch, à son tour consulté, nous dit: « Qu'elle soit courte et simple. » Il n'aimait que ce qui va droit au but. Valéry,Variété IV, 1938, p. 86.
SYNT. Séance de l'Assemblée, de la Chambre, du Parlement; séance du conseil d'État, du conseil municipal; séance de l'Institut; séance d'un tribunal; séance extraordinaire, habituelle, inaugurale, plénière, préparatoire, solennelle; séance privée, publique; séance agitée, mouvementée, orageuse; séance de nuit, d'ouverture, de clôture; ouverture, suspension, clôture de séance; entrer, être en séance; clore, ouvrir, suspendre la séance; ordre du jour, compte rendu, procès-verbal d'une séance; président, secrétaire de séance.
2.
a) Expr. La séance est ouverte, levée. [Formules prononcées par le président au début et à la fin d'une séance] (Dict. xixeet xxes.).
b) Loc. adv. Séance tenante. Pendant la séance, avant qu'elle ne soit terminée. Il fut décidé que la loi serait discutée et votée séance tenante (Ac.1835-1935).P. ext. Séance tenante. Aussitôt, sur-le-champ. Nous avons, à ce que je crois, place del Popolo, une chambre particulière; j'y ferai porter les costumes que vous voudrez bien m'indiquer, et nous nous masquerons séance tenante (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 498).On les rechercha aussitôt pour les fusiller séance tenante (Gracq,Syrtes, 1951, p. 273).
c) Loc. verb. ,,Donner, accorder à quelqu'un les honneurs de la séance. Lui permettre, à titre d'honneur, d'assister à la séance. Le nouvel académicien fut admis aux honneurs de la séance. Cette assemblée tient séance, tient sa séance, tient ses séances en tel endroit. Elle s'assemble dans cet endroit`` (Ac. 1835-1935).
C. −
1. Temps, dont la durée est généralement déterminée à l'avance, pendant lequel on se livre de façon continue à une activité, à une occupation, en compagnie d'une ou de plusieurs personnes. Séance de culture physique, de gymnastique. Nous avions des séances de travail de cinq ou six heures après avoir pris du café à l'hôtel de Hambourg, rue de l'Université (Stendhal,H. Brulard, t. 1, 1836, p. 325).Dans tous les cas, les séances d'études et les séances d'entraînement de sports individuels ou de sports collectifs se déroulent toujours en respectant un « processus » bien déterminé qui s'efforce de respecter des règles de progressivité, de dosage et, si possible, d'alternance (R. Vuillemin,Éduc. phys., 1941, p. 117).
2. En partic.
a) Temps pendant lequel un patient se soumet à un traitement médical ou autre. Séance de massage, de rééducation. Elle fut assez maladroite, ou raffinée, pour faire comprendre à sa mère ce qui se passait pendant les séances de psychanalyse (Freud,Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 493).
b) Séance (de pose). Temps pendant lequel un modèle ou un sujet pose sans interruption devant un artiste (notamment peintre ou sculpteur); temps pendant lequel un artiste se livre à son art sans interruption. Je me rappelle mon enthousiasme, lorsque je peignais à Saint-Denis du Saint-Sacrement et que j'entendais la musique des offices (...) je faisais toujours (...) [le dimanche] une bonne séance (Delacroix,Journal, 1853, p. 136).Il y eut un tête à tête de trois heures entre le peintre [David] et son modèle [Bonaparte] et c'est dans cette unique séance que fut ébauché l'admirable, l'incomparable portrait dont la tête seule est peinte (...) le reste étant simplement crayonné, indiqué de quelques traits sommaires (A. Michel,Peint. fr. XIXes., 1928, p. 20).
3. P. ext. Temps que l'on consacre à une activité quelconque. Ils ont fait une longue séance à table (Ac.).Elle-même devait faire dans Paris les innombrables courses que nécessite une réinstallation après trois ans d'absence: séances dans les magasins pour réassortir quelques objets de son appartement, essayages chez les couturières (Bourget,Tapin, Enf. morte, 1928, p. 106).
D. − Temps consacré à certains divertissements ou spectacles; p. méton., le spectacle lui-même. Séance publique, privée, récréative; séance de bienfaisance; horaire des séances; séances de cinéma, de prestidigitation, théâtrale. Le conteur s'arrêta, la demi-heure était passée. Chacun eut alors la liberté de demander du café, des sorbets ou du tabac (...) chaque veillée complète s'appelle séance (Nerval,Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 112).La première séance de projection de films est présentée le 14 novembre 1921 au cinéma Colisée (Cacérès,Hist. éduc. pop., 1964, p. 78).
E. − Fam. Moment pendant lequel quelqu'un se comporte de façon bizarre, étrange, drôle ou insupportable; la scène jouée par cette personne. Séance de fou-rire, de larmes; quelle séance! Il essuya ses lèvres gluantes avec le revers de sa main (gauche) et, sur ce, commença la séance de charme annoncée (Queneau,Zazie, 1959, p. 211).
Prononc. et Orth.: [seɑ ̃:s]. Ac. 1694, 1718: seance, dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. 1266 en se seance « à son gré » (Vers de la Mort, 78, 7 ds T.-L.); loc. att. jusqu'à la fin du xives. (Froissart, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 92: à nostre séance et volonté); cf. également en 1575 estre à seance « convenir » (Thevet, Cosmogr., XVI, 20 ds Hug.); 2. a) 1356 « réunion des membres d'une assemblée délibérante » (Doc. ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 4, p. 771); 1802 séance tenante « pendant la séance » (Lav.); b) 1636 seance « durée de cette réunion » (Monet); 3. 1694 (Ac.: On dit aussi quelquefois, lors qu'on a esté longtemps à table dans un repas, ou dans une partie de jeu, qu'On a tenu, qu'on a fait une longue seance); 1803 « temps pendant lequel une personne pose chez un peintre » (Boiste). Dér. du part. prés. séant* de seoir*; suff. -ance*. Cf. seance « fait d'être assis » xvies. (Plainte adressee au chapitre de Rouen contre Guillaume Le Roy, G 4244, A. Seine-Inférieure ds Gdf. Compl.), fréq. au xviies., v. Littré, répertorié comme inusité par la lexicogr. dep. 1694 (Ac.). Fréq. abs. littér.: 2 096. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 750, b) 3 096; xxes.: a) 3 491, b) 2 807. bbg. Quem. DDL t. 11 (s.v. séance royale).