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SE, S', pron. pers.
Pron. pers. non prédicatif de la 3epers., signe de la voix pronom., sans marque de nombre ou de genre.
I.
A. − Empl. autonome (avec les verbes dits « accidentellement pronom. »). [Représente un subst. (appartenant gén. au genre animé), en fonction de compl., se et le suj. étant coréférentiels, c'est-à-dire renvoyant à la même entité]
1. [Devant un verbe pronom. réfl., se représente un suj. exerçant son activité sur lui-même]
a) [En fonction de compl. d'obj. dir.] Une ère nouvelle s'ouvrit quand il se regarda dans une glace. Il était un autre personnage (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 391).S'habiller! Se laver! (...) Faire le gracieux! Que de tracas! (Montherl., Célibataires, 1934, p. 834).
[Dans le groupe verbe conjugué + inf.] Il se laissa convaincre, prit congé de son camarade et s'assit à ma table (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 204).
[Le verbe pronom. est à l'inf. ou au part. prés.] Elle mène le petit garçon à l'église Saint-Euchaire, ou à la chapelle saint Blaise, où on mène les enfants s'agenouiller sous l'étole du prêtre pour les guérir du croup ou de la peur (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 279).Il tira une grenade de sa poche, commença à descendre en s'accrochant aux bras des hommes de la chaîne (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 255).
Rem. ,,Le langage populaire met souvent, dans les verbes pronominaux à l'infinitif et au participe présent (ou gérondif), le pronom se où l'accord normal demanderait l'un des pronoms me, te, nous, vous: Nous étions toujours à se disputer. En se pressant un peu, vous arriverez à temps. Cet usage irrégulier se manifeste parfois même dans la langue littéraire: Je me plais... sans se plaire. Ça dépend comme (H. Lavedan, Leur Cœur, p. 101)`` (Grev. 1969, § 600, note 1). Toutefois, ,,il est tout naturel que se s'emploie pour vous quand ce pronom a le sens de on: Pour aimer, faut-il qu'un être apparaisse rempli d'exceptionnelles attirances − ou suffit-il qu'il vous plaise − à ne pouvoir presque plus se passer de lui? M. Cœur 92`` (Sandf. t. 1 1965, p. 121).
[Se représente une méton. du subst.: se dépenser à faire qqc. « dépenser ses efforts, son énergie... à faire quelque chose »; se fonder sur qqc. « fonder ses arguments, ses conjectures... sur quelque chose »] Avec l'air d'un homme qui enlève sa veste avant de se mettre sous le couperet du bourreau (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 428).Je le devine!... Il se rase (Giraudoux, Siegfried, 1928, i, 2, p. 19):
1. Mais alors, comment entendre ce qui se dit d'un tel homme, à savoir qu'il « se retrouve » dans les jeunes garçons qu'il privilégie de son amour? Qu'est-ce que ce « se » qui se retrouve en eux, et qu'est-ce que ce « retrouver »? Car il ne s'agit évidemment pas d'une correspondance point par point entre son image propre et celle de l'objet. Scilicet, 1973, n o4, p. 248 ds Lang. fr. 1978 n o39, p. 104.
b) [En fonction de compl. d'obj. indir., avec un verbe à double constr.] Bientôt il s'attribua d'autres fonctions: il entretenait le poêle, montait le charbon de la cave, repeignait les murs; même il se chargea de frotter les parquets (Montherl., Célibataires, 1934, p. 759).
[Le compl. d'obj. dir. désignant une partie du corps, se se substitue à un adj. de possession inaliénable] Il se lave les mains et très simplement nous fait entrer (Barrès, Cahiers, t. 11, 1914, p. 65).Il se rongeait les ongles (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 226).Il se grattait la tête (Camus, Peste, 1947, p. 1229).
Rem. 1. ,,Ce pronom se met avant le verbe quand, dans la phrase, il est question d'une partie du corps humain; s'il s'agit de choses, on emploie l'adjectif possessif qui se place après le verbe. Il essuie ses lunettes. Il se mord les doigts`` (Thomas 1956). 2. Le cont. et le besoin de précision peuvent justifier le pléonasme de l'empl. de se en même temps que le poss.: Il se rassit devant sa table et prit sa tête dans ses mains (Troyat ds Colin 1971).
c) Rare. [Se représente un inanimé] Le soleil se fixa. Des flots ininterrompus de chaleur et de lumière inondèrent la ville à longueur de journées (Camus, Peste, 1947, p. 1308).Le programme de biologie repose sur de larges panoramas synthétiques avant de se focaliser sur les points essentiels (Le Monde, 24 déc. 1967ds Gilb. 1971, s.v. focaliser).
2. [Devant un verbe pronom. réciproque, se représente un suj. plur. dont l'un des composants provoque, par son action, la réaction de l'autre]
a) [En fonction de compl. d'obj. dir.] Voilà des gens qui se sont haïs dès le moment qu'ils se sont vus (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1878).Ces insectes de proie en captivité qui veulent se dévorer à travers une cloison de vitre (Giraudoux, Intermezzo, 1933, ii, 5, p. 133).
b) [En fonction de compl. d'obj. indir. dans une constr. simple (se parler) ou double (se partager qqc.)] L'incroyable absence de « patriotisme chrétien » des généraux byzantins qui se disputaient le trône (Grousset, Croisades, 1939, p. 4).Ils se parlaient en souriant, ils se beurraient mutuellement leur tartine, ils ont dormi, enlacé leurs bras (Giraudoux, Sodome, 1943, i, prélude, p. 18).
c) [Se représente un inanimé] Les cieux sont des volcans; mille éclairs en jaillissent; Mille foudres rivaux se croisent et rugissent (Baour-Lormian, Veillées, 1827, p. 296).Toutes les rues parallèles et perpendiculaires entre elles se coupent à angle droit (P. Lavedan, Urban., 1926, p. 64).
3. [Dans le pronom. à valeur passive]
a) [L'agent est indéf.]
[Dans des énoncés à valeur gén. ou habituelle] Vers six heures du matin, tous ces journaux commencent à se vendre dans les queues qui s'installent aux portes des magasins, plus d'une heure avant leur ouverture (Camus, Peste, 1947, p. 1314):
2. Les lampes à pétrole s'allumaient au fond des boutiques; çà et là, quelques silhouettes d'arbres et de cornes de maisons montaient sur le ciel de l'ouest où demeurait une lumière sans source qui semblait émaner de la douceur même de l'air et rejoindre très haut l'apaisement de la nuit. Malraux, Cond. hum., 1933, p. 277.
[Dans des énoncés à valeur durative ou inchoative] L'histoire bien peignée, celle qui s'écrit avec les ordres envoyés (Barrès, Cahiers, t. 11, 1917, p. 248).Le changement des saisons ne s'y lit que dans le ciel (Camus, Peste, 1947, p. 1217).
Rem. Le tour pronom., substitut de la forme passive, pouvait autrefois être accompagné d'un compl. d'agent introd. par la prép. par; cet empl. est rare auj.: Les permissions de copier [les tableaux du musée du Louvre] s'accordent par le Directeur, lorsqu'on est présenté par un artiste connu (Mérimée ds Wagner-Pinchon 1962, § 326).
[Dans des tours impers. ou dont le suj. est ça] Tu ferais bien de donner la pièce à Georges (le chauffeur). Ça se fait, tu sais (Montherl., Célibataires, 1934, p. 781):
3. Il y a environ trente ans qu'il se forma à Londres une compagnie de savants anglais qui entreprit d'aller chercher, dans diverses parties du monde, des lumières sur toutes les sciences, afin d'éclairer les hommes et de les rendre plus heureux. Bern. de St-P., Chaum. ind., 1791, p. 65.
b) [L'agent (animé ou inanimé) n'est pas exprimé parce que le procès se développe sans qu'on puisse (ou veuille) en spécifier la causation] Ici, quand le moteur se casse, disions-nous, l'avion, hélas! ne tarde guère à en faire autant (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 142).
Rem. Se, dans ces constr., représente gén. un inanimé; la réf. à un animé est rare et n'est admise que si le sens n'en devient pas ambigu: ,,L'emploi du pronominal passif avec un sujet de personne n'est pas possible dans les phrases où ce sujet risquerait d'être compris comme désignant celui qui fait l'action: la phrase On jette à l'eau le coupable ne saurait, à cause de l'équivoque, être tournée par le pronominal passif: Le coupable se jette à l'eau`` (Grev. 1969, § 602, note 1).
B. − Empl. non autonome (se, morph. verbal, peut être considéré comme partie intégrante du verbe)
Rem. Dans cette catégorie de pronom., ,,le pronom conjoint (...) se (...) − qu'on pourrait appeler censément préfixé ou agglutiné − est comme incorporé au verbe et n'a qu'une valeur emphatique, ou affective, ou vague: il ne joue aucun rôle de complément d'objet et sert simplement, du moins en certains cas, à mettre en relief l'activité personnelle du sujet ou à marquer un intérêt particulier de ce sujet dans l'action; ce pronom conjoint (...) se (...) est une sorte de particule flexionnelle, (...) de « reflet » du sujet, et ne doit pas, dans l'analyse, être distingué de la forme verbale`` (ibid., § 601 B).
1. [Dans des verbes « à valeur subjective » qui expriment un phénomène paraissant trouver en lui-même sa propre causation] Mes yeux, que je m'efforçais d'ouvrir, se refermaient malgré moi (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 169).Les organes s'endorment, puis s'atrophient (Montherl., Célibataires, 1934, p. 834):
4. Dans la souffrance intense, la bouche se contracte fortement, les lèvres se crispent, les dents se serrent. Tantôt les yeux s'ouvrent tout grands, tantôt les sourcils se contractent fortement... Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 40.
Rem. Il est difficile de faire nettement le départ entre cet empl. et celui qui est décrit sous A 3 b. Beaucoup de phrases sont ambiguës. Il se réveille: Est-ce parce que qqn ou qqc. le réveille? Ou bien se réveille-t-il de lui-même, sans cause apparente?
2. [Dans les verbes « essentiellement pronom. » c'est-à-dire qui ne peuvent être utilisés qu'à la forme pronom., ou dans les verbes dont la forme active a un sens différent]
a) Empl. pronom. intrans. S'absenter, se désister, se douter, s'en aller, s'envoler, s'évanouir, se jouer, se moquer, se souvenir, se taire. Alors une petite forme sauta des ressorts arrière et s'enfuit (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 430).Geneviève se rebiffa: − Pourquoi « lâches »? Tu es tellement plus fort que nous (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 250).Prévot s'obstine: − C'est à vingt minutes, je vais aller voir (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 233).
b) Empl. pronom. indir. S'abstenir de, s'adonner à, s'emparer de, se jouer de, se repentir de. Personne ne se doutait de rien (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Hist. vraie, 1882, p. 336).Il se souvint d'un mot de sa pauvre mère (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 6):
5. Ces malheureux se moquent de l'année inconnue. Le temps ne les concerne pas; ils ont quitté le train qui emporte les autres créatures et croient avoir échappé à la fatalité des événements. Mauriac, Journal 1, 1934, p. 7.
c) Empl. pronom. trans. Si la direction de l'Ambigu s'arroge le droit de le garder, ce que je conteste encore, on saura du moins que c'est malgré moi (Villiers de L'I.-A., Corresp., 1876, p. 218).
3. [Se, en fonction de « datif éthique », exprime l'intérêt que prend à l'action la pers. qui parle ou indique qu'on sollicite l'interlocuteur ou le lecteur de s'intéresser à l'action] On se boit un p'tit verre? Mais il lui parut qu'il était inconvenant de mêler ces histoires sordides à une soirée mondaine, et de demander quelque chose à qui venait déjà de lui offrir une mangeaille fort coûteuse. De sorte que, les mots toujours sur les lèvres, toujours il se les garda (Montherl., Célibataires, 1934, p. 812).
II. − Syntaxe de se
A. − [Place de se]
1. [Se est placé devant les pron. le, la, les] Il ne se l'est pas fait dire deux fois. Il se le tint pour dit et déguerpit (Montherl., Célibataires, 1934, p. 844).
2. [Se est placé devant en et y] Les gens de la gauche s'en tirent mieux parce qu'ils sont les prêtres de leur foi (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 174).Ils y pénétrèrent tous les six, à tour de rôle. Louise Lecouvreur s'y attarda (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 11).
3. [Dans une constr. inf., le pron. se se place devant le verbe conjugué avec faire, laisser et les verbes de perception] Il se laisse emmener, il s'est fait battre, il se sent chavirer. Adolphe (...) se fait aimer de chacun en faisant enrager tout le monde (Cottin, Cl. d'Albe, 1799, p. 96).
4. [Se se place après le verbe conjugué avec un autre verbe] Il pense se sauver, elle peut se mouvoir. Je sais bien qu'on ne peut se passer de dominer ou d'être servi (Camus, Chute, 1956, p. 1496).
[P. arch., on peut le trouver placé avant le verbe] Elle se peut mouvoir. La vérité ne se peut connaître que par le moyen des brames (Bern. de St-P., Chaum. ind., 1791, p. 86).
B. − [Omission de se]
1. [Précédé des semi-auxil. faire, laisser ou des verbes envoyer, mener, emmener; se peut ne pas être exprimé devant l'inf.] On menait les écoliers baigner (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 105).Un bruit de pas le fit retourner (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 171).[Elle] qui m'avait fait sauver de la maison (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 280).
[Notamment dans certaines loc. toutes faites] Faire asseoir, faire taire. Elle l'insulte; il la rudoie. Elle l'envoie promener (Taine, Notes Paris, 1867, p. 225).Lucie me fait asseoir à côté d'elle (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 126).
[Toutefois l'empl. du réfl. peut être maintenu] Le bruit les fit se lever (Zola, Nana, 1880, p. 406).Aussi faisait-elle se hâter les cultivateurs (Zola, Terre, 1887, p. 3).Tu le traites bien et tu le fais s'asseoir et tu l'écoutes (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 653).
[Surtout pour éviter une équivoque] La faute la fit se mépriser (Zola, Curée, 1872, p. 129).
2. [Le pron. réfl. pouvait, en fr. class., ne pas être exprimé; cet empl. est rare et littér. en fr. mod.] On lui donne à laver dans des aiguières d'or et d'argent (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 547).Quelques corneilles, quelques alouettes (...) posaient, immobiles sur le cordon de pierres (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 422).
3. [P. arch., se peut ne pas être répété lorsque plusieurs verbes pronom. se suivent] Je ne m'inquiète pas de demander à cette production spontanée de se prolonger, organiser et achever sous les exigences d'un art (Valéryds Le Figaro litt., 6 mai 1950ds Grev. 1986, § 649, p. 1031).Ajoutez que ces passagers (...) passent le temps de cette brève navigation interstellaire à se calomnier, déchirer, détripailler, torturer les uns les autres (Maurois,Nouv. Discours du Doct. O'Grady,p. 168, ds Grev. 1986, § 649, p. 1031).
[Aux temps simples, l'omission est possible si les verbes sont synon.] Il se carrait et cambrait comme pour se préparer à la lutte (Th. Gautier, Militonads Grev. 1986, § 649, p. 1031).
[Aux temps composés, se peut être omis si les verbes sont empl. avec un auxil. commun] Leverdet, qui s'est éveillé, frotté les yeux et levé (Dumas fils, Ami des femmes, i, 5 ds Grev.1986, § 260 e 1, p. 401).
4. [Se est obligatoire si se compl. a deux fonctions différentes (objet direct d'une part, objet indirect de l'autre)] Il se blesse et se nuit (Dumas fils, Ami des femmes, i, 5ds Grev. 1986, p. 1031).
C. − [Renforcement de se]
1. Empl. réfl. [Se est renforcé par lui-même, elle(s)-même(s), eux-mêmes] Parce qu'elle se plaît à elle-même plus que tout (Maupass., Notre cœur, 1890, p. 3).Avec un ondoiement dont il se fit plaisir à lui-même (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 406).
2. Empl. réciproque. [Se peut être renforcé par l'un l'autre, l'un à l'autre, les uns les autres, mutuellement, réciproquement, entre eux] Heureusement que nous sommes une famille où l'on se tient les uns les autres (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 121).Dans ce paysage désaffecté, où mille volcans se répondaient l'un l'autre, de leurs grandes orgues souterraines (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 172).
Prononc. et Orth.: [sə]. Elle se cache [εlsəkaʃ], mais (elle) doit se cacher [dwaskaʃe]; pas d'élision devant h aspiré, quel que soit l'environnement phonét., (elle) doit se hisser [dwasəise]; devant voy. et h non aspiré, s': s'accouder, s'habiller. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Pron. de la 3epers. réfl., cas régime atone I. régime indir. 1. 842 exprime l'intérêt que prend à l'action la pers. dont on parle [datif éthique]; forme enclitique (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie, p. 2, 20: Si Lodhuuigs sagrament que son fradre Karlo iurat conseruat, et Karlus [...] de so part non lo209s tanit); 2emoit. xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 28: Il [Lothiers] lo reciu [Lethgier], bien lo nodrit; Cio fud lonx tiemps ob se lo209s ting); 2. fin xes. compl. d'attrib. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 20: Un asne adducere se roved [Jesus]); ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 9815: [ses eulz] Qu'il s'avoit tret pour la dolor Que sa mere ot prise a oisour); 3. ca 1100 compl. d'un verbe pronom. de sens réciproque (Roland, éd. J. Bédier, 3582: Sur cez escuz mult granz colps s'entredunent); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 10636: Mout se porterent grant iror). II. Régime dir. d'un verbe pronom. A. 1. 881 d'un verbe pronom. non réfl.; enclitique (Ste Eulalie ds Henry, op. cit., p. 3, 18: Por o209s furet morte a grand honestet); 937-52 id. (Jonas, éd. G. de Poerck, 195: cum co vidit qet [...] sis penteiet de cel mel qe fait habebat); 2emoit. xes. élidé (St Léger, 84: Et sens cumgiet si s'en ralet [Lethgiers]; 146); fin xes. (Passion, 198: Amarement mult se ploret [Petrus]; 215); 2. 881 d'un verbe pronom. à sens passif (Ste Eulalie, p. 3, 20: Enz enl fou la getterent com arde tost: Elle colpes non auret, por o no209s coist); fin xiies. (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 575: Car amors ne se puet celer); ca 1225 (Gerbert de Montreuil, Perceval, éd. M. Williams, 13404: Ne lor membre con blez se vent); 3. 937-52 d'un verbe pronom. de sens réfl. (Jonas, 194: cum co vidit qet il se erent convers de via sua mala); 2emoit. xes. (St Léger, 206: Torne s'als altres; 224: Jus se giterent a sos pez); fin xes. (Passion, 155: No209s defended [Jesus]); 4. ca 1100 d'un verbe pronom. de sens réciproque (Roland, 626: Puis se baiserent es vis e es mentuns; 3567: En mi le camp amdui s'entr'encuntrerent). B. Se est compl. d'un inf. qui dépend directement d'un verbe à un mode pers. 1. il se place en tête du groupe verbal considéré comme un ensemble 881 (Ste Eulalie, p. 3, 21: A czo no209s voldred concreidre li rex pagiens); ca 1050 (Alexis, 180: Par nule guise ne s'en volt esluiner [Alexis, de Dieu]; 222); ca 1100 l'inf. est relié au verbe par une prép. (Roland, 343: De guarnemenz se prent a cunreer [Guernes]); 2. il peut se trouver à l'intérieur du groupe verbal, entre le verbe et l'inf. 937-52 proclitique (Jonas, 146: un edre [...] qet umbre li fesist e repauser si podist); 2emoit. xes. (St Léger, 65: Por ciel tiel duol rova209s clergier Ewruins). Du lat. sē « soi » en position atone. Fréq. abs. littér.: 827 153. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 085 058, b) 1 201 694; xxes.: a) 1 270 003, b) 1 184 231. Bbg. Boons (J.-P.), Guillet (A.), Leclère (Ch.). La Struct. des phrases simples en fr. Paris, 1973, p. 36, passim. − Combettes (B.). Un Moment de la constitution du syst. de l'hypothèse en français... Verbum. 1983, t. 6, n o3, pp. 223-232. − Couquaux (D.). Place de la transformation montée dans la synt. du fr. mod. Fr. mod. 1980, t. 48, pp. 210-218; Sur la synt. des phrases prédicatives en fr. Ling. Investig. 1979, t. 3, n o2, pp. 245-284. − Gaatone (D.). Réflexions sur les verbes pronom. réfl. et réciproques. Folia ling. 1975, t. 8, n o1-4, pp. 199-222. − Kayne (R. S.). Synt. du français... Paris, 1977, pp. 320-375. − Ménard (Ph.). Le Subj. prés. dans les prop. hyp. en anc. fr. Mél. Moignet (G.). Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1980, t. 18, n o1, pp. 321-332. − Moignet (G.). Anc. fr. si/se. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1977, t. 15, n o1, pp. 267-289; Psycho-syst. du lang. et anal. de l'anc. fr. Colloque « Ling. et Philol. » 1977. 29-30 avril. Amiens, 1977, pp. 59-78. − Naïs (H.). Ét. sur le pron. pers. réfl. Colloque sur la synt. du M. Fr. 1976. Metz, 1978, pp. 55-61. − Stefanini (J.). La Voix pronom. en anc. et en moy. fr. Aix-en-Provence, 1962, pp. 86-96. − Zribi-Hertz (A.). La Constr. « se-moyen » du fr. et son statut dans le triangle: moyen-passif-réfléchi. Ling. Investig. 1982, t. 6, n o2, pp. 345-401; Économisons-nous: à propos d'une classe de formes réflexives méton. en fr. Lang. fr. 1978, n o39, pp. 104-128.