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SCRUPULE2, subst. masc.
A. − Au sing. et au plur. Trouble de conscience qui fait naître le doute sur la conduite à tenir ou sur la valeur morale d'un acte déjà accompli. Lever les scrupules; vaincre ses scrupules; être dénué de scrupules; ne pas être étouffé par les scrupules; vaincre les scrupules de qqn; faire taire les scrupules de qqn. Celle-là n'était pas troublée par les tâtonnements de la casuistique; sa doctrine semblait une barre de fer; sa foi n'hésitait jamais; sa conscience n'avait point de scrupules (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 145).V. affaire ex. 13 et lever1ex. 3:
Le gouvernement m'a envoyé, comme à des millions d'Américains, des papiers que j'aurai à remplir pour établir ma situation militaire. Ces papiers indiquent, entre autres choses, la marche à suivre dans le cas où l'on aurait une objection de conscience à formuler. Quel autre gouvernement témoignerait de tels scrupules? Green,Journal, 1942, p. 207.
Loc. verb. Avoir scrupule à; se faire (un) scrupule de qqc. Hésiter ou renoncer à faire quelque chose par scrupule. Sous Louis XIII et Louis XIV, on n'était pas déshonoré pour tricher au jeu, cela faisait, en quelque sorte, partie des règles, et beaucoup d'honnêtes gens ne se faisaient aucun scrupule de corriger, par un adroit escamotage, les caprices de la fortune (Proudhon,Propriété, 1840, p. 329).Mais le beau baryton, très flatté du trouble de la pauvre linotte se ferait scrupule d'insister (Colette,Cl. école, 1900, p. 73).
Loc. adj. ou adv., péj. Sans scrupules. Sans exigences ni préoccupations morales. La faillite doit cesser d'être le dernier moyen de concurrence de l'industriel sans scrupules ou de l'incompétent qui cherche à éluder les charges (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 240).
B. − Au sing. Exigence, délicatesse de conscience qui pousse à agir, à juger avec une extrême rigueur, avec une grande droiture. (Agir) avec (le plus grand) scrupule; pousser le scrupule jusqu'à; homme de scrupule. Le scrupule dominait en lui, comme la passion domine chez les autres. L'étendue de son esprit et de son imagination lui donnait quelquefois la maladie de l'incertitude; il était de plus singulièrement susceptible de regrets, et s'accusait souvent en toutes choses avec une injuste facilité (Staël,Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 53).
C. − Doute, incertitude, embarras sur un point précis. La sagesse, le calcul et, en somme, la perfection ne paraissent qu'au moment de l'économie des forces. Quoi qu'il en soit, l'ère des scrupules [dans le romantisme] commence vers le temps de la jeunesse de Baudelaire. Gautier déjà proteste et réagit contre le relâchement des conditions de la forme, contre l'indigence ou l'impropriété du langage (Valéry,Variété II, 1929, p. 134).
PSYCHOL. Maladie du scrupule. ,,Forme de psychasthénie caractérisée par l'hésitation interminable avant l'action, le mécontentement de l'action effectuée, la manie du retour en arrière et de la vérification`` (Piéron 1973).
Prononc. et Orth.: [skʀypyl]. Homon. scrupule1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1375 [éd. 1486] strupule « inquiétude de conscience » (Raoul de Presle, Cité de Dieu, IX, 18 ds Gdf. Compl.); 1404 scrupul de conscience (Christine de Pisan, Fais et bonnes meurs Charles V, III, 54, éd. S. Solente, t. 2, p. 141); 2. 1541 « doute sur un point précis (Calvin, Instit., III, XXV ds Hug.); 3. 1611 « exigence poussée pour sa propre conduite » (Cotgr.). Empr. au lat.scrupulus « petite pierre pointue » fig. « sentiment d'inquiétude, souci, scrupule ».
STAT.Scrupule1 et 2. Fréq. abs. littér.: 1 966. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 277, b) 2 127; xxes.: a) 2 947, b) 3 505.