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SCINDER, verbe trans.
Diviser, séparer.
A. − [Le compl. d'obj. désigne une globalité] Diviser, couper, fractionner (en deux, en plusieurs parties).
1.
a) [Les modalités, le résultat, le motif de l'action sont exprimés par un compl. prép.]
α) Scinder qqn/qqc. en qqc.2
[Le compl. d'obj. désigne une chose concr.] La fermentation (...) scinde la molécule en deux parties (Plantefol,Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 288).Seul un chef d'orchestre expérimenté (...) est capable de suivre à la fois le déroulement de la partition, le travail des instrumentistes et la projection du film scindé en fragments de trois à quatre minutes (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 769).
[Le compl. d'obj. désigne un groupe de pers., une instit.] Le groupe de travail, scindé en deux sous-commissions, était déjà à l'œuvre lorsque se réunit la conférence de Messine (Ginestet,Ass. parlem. eur., 1959, p. 36).Dès la deuxième moitié du XIXesiècle, les conservateurs furent scindés en trois partis: légitimistes, orléanistes et bonapartistes (Traité sociol., 1968, p. 40).
Empl. pronom. L'espèce humaine a pu naître n'importe où en Asie; puis, en s'étendant sur de vastes territoires, elle a dû se scinder en plusieurs groupes localisés dans des régions de soulèvement différentes, qui ont éventuellement constitué des aires d'isolement (Haddon,Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 273).
[Le compl. d'obj. désigne un domaine de l'activité intellectuelle] Les études caractérologiques peuvent être scindées en deux groupes, selon qu'elles visent à la description et à la classification des types ou à leur interprétation (Delay,Psychol. méd., 1953, p. 163).
Empl. pronom. passif. La linguistique s'est ainsi scindée en deux branches: une linguistique diachronique ou évolutive et une linguistique synchronique ou statique (Perrot,Ling., 1953, p. 105).
β) Rare. Se scinder pour/contre qqc.Tous les partis socialistes et ouvriers se scindèrent pour ou contre la Révolution russe (Cacérès,Hist. éduc. pop., 1964, p. 71).
b) Rare. Qqc.2scinde qqc.1Trois compartiments scindaient le coffre (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 295).
2.
a) [Les modalités de l'action sont exprimées par le cont.; l'obj. en est gén. une réalité abstr.] Scinder qqc.C'était certainement lui [Metternich] qui avait cherché à scinder la question de l'Orient en mettant de côté ce qui concernait les Grecs et en insistant pour qu'on ne s'occupât d'abord que des griefs particuliers de la Russie (Chateaubr.,Corresp., t. 5, 1823, p. 76).Vouloir scinder un tel système, prendre une partie et rejeter l'autre, prescrire ici les règles fixes et les présomptions légales afin de concilier au jugement un caractère de moralité, établir là des règles fixes afin de proscrire l'arbitraire, est une prétention chimérique (Cournot,Fond. connaiss., 1851, p. 425).V. scission A 2 c ex. de Jur. 1985.
[Avec compl. d'agent] V. dérive ex. 2.
Empl. pronom. Le groupe se scinda. Deux hommes partirent vers la droite, Menin, au hasard (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p. 65).La division est dite indirecte lorsque le noyau se scinde après apparition des chromosomes (Husson, Graf,Biol. gén., 1965, p. 91).
Empl. pronom. passif. M. Guizot n'est pas de ces hommes qui se scindent, et desquels on puisse dire: Je parlerai de l'historien, du littérateur, sans toucher au politique. Non, il faut le reconnaître à son honneur (...) il est un (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 1, 1850, p. 312).
b) Loc. fig. Scinder une question. Résoudre une question de façon définitive, ne plus y revenir. Synon. usuel trancher* une question.Quant aux illustrations, m'offrirait-on cent mille francs, je te jure qu'il n'en paraîtra pas une. Ainsi, il est inutile de revenir là-dessus. (...) Plutôt rengainer le manuscrit indéfiniment au fond de mon tiroir. Donc, voilà une question scindée! (Flaub.,Corresp., 1862, p. 23).
B. −
1. [Le compl. d'obj. désigne les diverses parties d'un tout, les divers éléments d'un ensemble] Séparer. Les deux aspects [historique et géographique] des Chroniques de la Renaissance sont maintenant scindés. Presque tous les éditeurs publient ainsi deux collections au lieu d'une (P. Lavedan,Urban., 1926, p. 167).Les exemples abondent de ces faits qui semblent interdire de scinder radicalement les deux groupes [de rhumatismes, inflammatoires et dégénératifs] (Ravault, Vignon,Rhumatol., 1956, p. 26).
[Avec compl. d'agent] Ces phrases, quoique scindées par des repos éloquents et lancées comme des balles, ainsi que font tous ceux qui se posent dans une attitude récriminatoire, exprimaient un attachement si profond, si soutenu, que Madame Birotteau fut intérieurement attendrie (Balzac,C. Birotteau, 1837, p. 20).
Part. passé en empl. adj. Dans la cour à demi-dépavée, une soixantaine de jeunes filles bavardent activement, en groupes bien scindés; les écoles ne se mêlent pas (Colette,Cl. école, 1900, p. 191).
2. Rare. [Le compl. d'obj. désigne l'une des parties d'un tout] Retrancher. Si seulement sa conscience, comme tant d'autres, avait pu scinder, rejeter dans l'oubli tout le côté douloureux de l'âme, recommencer une nouvelle vie! Il avait l'air, dans les rues, d'une épave, et n'avait même plus la honte de la souffrance (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 476).
Prononc. et Orth.: [sε ̃de], (il) scinde [sε ̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1539 « retrancher » ils scindent et reséquent celuy nombre (Ordonnances des Valois sous François Ierds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. XII, p. 547), attest. isolée; 2. 1791 « couper, diviser » ([Mirabeau], Coll. compl. des travaux de M. Mirabeau l'ainé à l'Assemblée nationale, éd. E. Méjean, t. 5, p. 394, séance du 23 févr.). Empr. au lat. class.scindere « déchirer, fendre » pour avoir un verbe corresp. à scission* (v. FEW t. 2, p. 311b). Fréq. abs. littér.: 90.