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SCEAU, subst. masc.
A. −
1. Cachet où sont gravés en creux des signes propres à une autorité souveraine, à un corps constitué ou à un simple particulier, et qu'on applique sur une matière molle, cire ou plomb, afin que l'empreinte en relief ainsi réalisée atteste l'authenticité, l'autorité, la validité des documents sur lesquels il est apposé, ou les close afin d'en tenir caché le contenu. Apposer, imprimer, mettre un sceau; marquer, revêtir du/d'un sceau; sceau d'argent; sceau équestre. Le sceau de cette corporation [des marchands de l'eau], qui figure une nef voguant, deviendra celui de la ville [de Paris] et fournira le principal élément de ses armes (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 60):
Afin qu'il ne fût plus besoin de se pourvoir à la chancellerie du roi, on remit à maître Philippe un sceau où était gravée l'image de la reine, debout et les bras pendant vers la terre; à droite, l'écu de France; à gauche, un écu partie de France et de Bavière. Autour était écrit: « C'est le sceau des causes, souverainetés et appellations pour le roi ». Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 154.
2. HISTOIRE
a) Grand sceau. Sceau royal de grande chancellerie qu'on apposait sur les édits, les lettres patentes, lettres d'abolition, de rémission, les provisions de charges et offices. Maître Juvénal des Ursins (...) présenta les lettres scellées du grand sceau qui déclaraient l'intention du roi (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 61).V. requête1ex. 6.
b) Petit sceau. Sceau des chancelleries de Parlement utilisé pour les actes exécutoires seulement dans le ressort du Parlement (d'apr. Marion Instit. 1968). Synon. sceau de petite chancellerie (v. ce mot A 2).
c) Sceau (des Grands Jours). Sceau confié par le roi à ses commissaires envoyés dans les provinces lors de la tenue des Grands Jours. M. de Caumartin avait charge du Roi de tenir les sceaux pendant la durée des Grands-Jours (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 5, 1844, p. 104).
d) Sceau dauphin. Grand sceau spécial utilisé pour les expéditions concernant le Dauphiné. (Dict. xixeet xxes.).
3. INSTIT. POL.
a) Au plur. ,,Les sceaux de l'État, du roi, ceux qui sont apposés à tous les actes émanés directement de l'autorité souveraine. Les sceaux de France`` (Ac. 1935). La cassette des sceaux (Ac. 1835-1935). Il remit peu après les sceaux de son emploi, et M. Pitt remplaça le duc de Portland, comme premier lord de la trésorerie (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 217).
Garde des sceaux. V. garde2A spéc.
P. méton. La fonction, la dignité de chancelier, de garde des sceaux. Donner/recevoir les sceaux; ôter, reprendre/ rendre les sceaux. Il possédait toutes les qualités pour avoir les sceaux, pour être un grand chancelier de France (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 76).Garain, vous ne savez pas encore, demanda le comte Martin, si, avec la présidence, vous prenez les Sceaux ou l'Intérieur? (France, Lys rouge, 1894, p. 338).
b) Au sing., p. méton. Action d'apposer le(s) sceau(x); service qui appose les sceaux de l'État. La division du sceau (au Ministère de la Justice); droit de sceau. Ces lettres de grâce ont passé au sceau. Ces lettres ont été refusées au sceau (Ac.1935).
Officiers du sceau. ,,Ceux dont les fonctions particulières ont rapport au sceau`` (Ac. 1835, 1878).
S'opposer au sceau. ,,S'opposer à ce que des lettres soient scellées. On dit dans le même sens, Il y a opposition au sceau, on a fait opposition au sceau`` (Ac. 1835-1935).
Référendaire au sceau. V. référendaire I A 2.
B. − P. méton.
1.
a) Empreinte en relief faite par un sceau. Cachet (de cire) revêtu du sceau officiel. Du saint-père J'ai rapporté la lettre en bon état j'espère! Regardez: de Benoît voilà le sceau bien net, Avec les clefs, la croix, la crosse et le bonnet (Dumas père, Charles VII, 1831, i, 1, p. 238).Au bas du papier, timbré d'un sceau d'argent représentant un chevalier casqué sous lequel se contournait cette devise: Per viam rectam (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 499).
b) Morceau de cire ou de métal (de plomb le plus souvent) portant cette empreinte. Sceau de cire; sceaux pendants; rompre le sceau. Ces parchemins où pendaient de grands sceaux de cire (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 301).Lui mettant son mandement entre les mains, avec la bulle ou le sceau appendu (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 67).V. seing ex. de Heredia.
2. P. anal.
a) Figure plane, caractères inscrits par un tampon. Un mois après, les Allemands, ayant eu vent que de fausses cartes circulaient, changeaient les formats et le papier, et exigeaient l'apposition de la photo du détenteur, avec le sceau de la Kommandantur (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 47).
b) Autrefois, marque de fabrique qui permettait de reconnaître le pays d'origine. (Dict. xixeet xxes.). Drap du sceau de Rouen (Lar. Lang. fr.).
3. RELIGION
a) Sceau de Salomon. Étoile à six branches, probablement d'origine juive. Synon. hexagramme (s.v. -gramme I D).Celle-là [cette bague], avec ses deux triangles accouplés, l'un, la tête en haut et l'autre, la pointe en bas, reproduit l'image du macrocosme, du sceau de Salomon, du grand pantacle (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 211).
b) [P. allus. à Apocalypse 5/1] Le livre fermé de sept sceaux. Le livre des destinées du monde, appellé ici allégoriquement le livre fermé de sept sceaux, et dont l'ouverture est confiée (...) à l'agneau (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 580).
C. − Au fig.
1. Ce qui garde quelque chose caché; ce qui rend inviolable. Le sceau de la confession*.
Loc. adv. Sous le sceau du secret. En étant protégé par l'inviolabilité du secret. Il s'étoit abstenu de l'instruire de la sentence des Sachems; sentence prononcée d'ailleurs sous le sceau du secret (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 389).
2.
a) Ce qui confirme quelque chose; marque d'authenticité, de validité. Sceau de l'amour, de la mort; sceau de la perfection; marquer du sceau de sa vengeance, de son estime. Quelle affreuse époque pour l'humanité que celle où les avantages qui distinguent les hommes, sont devenus des principes de ruine, et marquent du sceau de la réprobation ceux qui les possèdent (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1571).Il y a une chose que je voulais te demander depuis longtemps, comme un gage, comme le sceau éternel de notre amitié. Promets-moi de me dédier ton premier volume de vers (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 650).
b) P. ext. Marque, empreinte. [Un arc triomphal] donnait à Cordoue une entrée digne d'elle et mettait un sceau catholique sur ce paysage mahométan (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 175).
REM. 1.
Contre-sceau*. --
2.
Sceau-cylindre, subst. masc.Synon. de cylindre-sceau (s.v. cylindre B 1 a). (Dict. xixeet xxes.).
3.
Scel, subst. masc.,hist. ,,Sceau. Il n'était usité que dans les phrases de Palais et de Chancellerie``(Ac. 1835, 1878). ,,Sous le scel du Châtelet de Paris. (...) En parlant Du petit sceau, on disait, Scel et contre-scel`` (Ac. 1835, 1878). Il [s'agissait] de l'exécution d'actes passés sous le scel du Châtelet de Paris (Picard, Avent. E. de Senneville, 1813, I, p. 337).Littér. Il en tira [du sac] la bague, qu'il passa dans son pouce, et la lettre de l'abbé Anjorrant à M. de Sully, dont il fit sauter le scel et la soie (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 201).
Prononc. et Orth.: [so]. Homon. saut, seau, sot. Ac. 1694-1878: sceau, scel (id. ds Littré); 1935: sceau. Plur. des sceaux. Étymol. et Hist. 1. Désigne l'empreinte a) α) ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 486: Freint le seel [du bref], getet en ad la cire); 1180-90 (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 1597, éd. Elliott Monographs, XXXVII, p. 179: Il a prises ses letres o le seel d'or fin); 1256, 5 avr. scel (Trésor des chartes de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 273); 1402 seel royal (Pièces inédites [...] Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, t. 1, p. 244); 1403 grant séel (ibid., p. 246); 1417 petit séel (ibid., p. 389); β) fin xives. « droit de sceau » (Eustache Deschamps, Œuvres, VII, 220, 12 ds T.-L.); b) 1291-95 [impr. 1529] livre seellé de sept seaulx (Bible en françois [trad. Guiart Des Moulins], Paris, Jehan Petit, Apoc. V, 1, N. T., fol. CIIIa); c) p. ext. 1318 comm. sayel de le vue « marque d'un vérificateur » (Reg. de la loy, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1530 « marque d'origine, de fabrique (d'un vêtement) » (Palsgr., p. 243a); 2. ca 1175 désigne la matrice rendre le sëel « résigner ses fonctions de chancelier » [d'Angleterre, en parlant de Thomas Becket] (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 743); 1255 empriente de mon seel (doc. Arch. Pas-de-Calais ds Gossen, p. 139, 26); 1260 (Etienne Boileau, Mestiers, 96 ds T.-L.: fonderes et moleres [...] de sëaus); 1297 garde du seaul (doc. Arch. Yonne ds Gdf. Compl.); 1636 garde des seaus de France (Monet); de là α) 1636 seau « charge, fonction de garde des sceaux, de chancelier » (ibid.); β) 1685 « lieu, service où l'on scelle » au sceau (Dangeau, Journal, I, 241 ds Littré); 3. fig. a) fin xiies. « ce qui garantit, confirme, authentifie » (Trad. Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 64, 11: Or est depenneie ceste uniteiz et rumpue, jai soit ceu k'ele soeleie fust del soel de nostre signor); b) ca 1223 « ce qui préserve, rend inviolable » (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, II Chast. 10, 543, t. 3, p. 481: brisiez n'iert ne malmis Li veus [de la nonne] qu'avez a Dieu pramis, Ne li seax virges desfais); 1546 soubs le sceau de confession (Rabelais, Tiers livre, XXXIV, éd. M. A. Screech, p. 238, 27); c) 1541 « marque distinctive, ineffaçable » (Calvin, Instit., X, pp. 578-79 ds Hug.: La circoncision leur estoit [...] un séel de la justice de foy). Du lat. vulg. *segellum, class. sigillum « figurine, statuette, empreinte d'un cachet [spéc. lat. chrét. librum... signatum sigillis septem, Apoc. V, 1]; cachet, sceau », p. ext. « signe, marque, trace », dimin. de signum (signe*). La graph. arbitraire scel, sceau, peut-être pour éviter la confusion avec seau*. Fréq. abs. littér.: 761. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 724, b) 881; xxes.: a) 1 173, b) 587.