| ![]() ![]() ![]() ![]() SAVART2, subst. masc. GÉOGR., région. A. − [En Champagne pouilleuse] Terre crayeuse et pauvre. L'éminent directeur actuel de l'Agriculture, M. Tisserand, me disait récemment que le charbon est inconnu dans la région des savarts de la Champagne (Pasteurds Travaux, 1880, p. 245). B. − [Notamment dans les Ardennes] Terre inculte réservée aux pâturages. Jadis utilisés seulement comme pâturages à moutons, ces savarts sont de plus en plus reboisés aujourd'hui (Meynier, Paysages agraires, 1958, p. 105). Prononc.: [sava:ʀ]. Homon. savart1. Étymol. et Hist. Ca 1210 sauvart « terre inculte » (Folque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 435); 1300 Champagne savart (ds Friemel, Laut- und Formenlehre zu Longnon's Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, t. 1, p. 12); rare à nouv. 1846 (Besch.). Terme d'orig. gaul., att. en Champagne du Nord et dans les régions immédiatement limitrophes de Picardie et d'Île-de-France, exprimant une méthode de culture du sol (v. sombrer3) se rattachant à un dér. du gaul. *samo- « été », *samaro « champ que l'on cultive au début de l'été », dont la termin. fut par la suite assimilée à la « terre défrichée » du lat. tardif *exsartum (v. essart). Le changement de -m- en -v- de ce *samart serait dû d'apr. Pokorny ds Vox rom. t. 10, p. 260 à l'infl. d'un verbe gaul. *saviti « tourner, retourner », reconstitué d'apr. l'a. irl. soïd « tourné », les verbes signifiant « tourner » comme tourner et verser développant également le sens de « labourer »; v. FEW t. 11, pp. 138-143. Bbg. Wartburg (W. von). Zum Ursprung von franz. somart, savart. Z. rom. Philol. 1960, t. 76, pp. 180-182. |