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SAUVETTE (À LA), loc. adv.
A. − Fam. Vendre à la sauvette. Vendre de la marchandise sur la voie publique sans autorisation spéciale et sans installations fixes, afin de pouvoir se sauver rapidement en cas de contrôle. Il ne vient ici que les jours de pluie. Les autres jours, il vend des bricoles, à la sauvette (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 143).Comme ça dans les virées de banlieue, elle soldait à la « sauvette » aux chalands pour faire du liquide... On en avait si grand besoin... « Pour pas remporter! » qu'elle prévenait (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 348).
Marchand(e), vendeur/-euse à la sauvette. Celui, celle qui vend dans ces conditions. Et vous marchandes à la sauvette où sont vos lacets vos oignons où est le bleu de la lessive où sont les aiguilles et le fil et les épingles de sûreté (Prévert, Paroles, 1946, p. 247).
B. − P. ext. En toute hâte, pour échapper à l'attention. Rencontrer qqn à la sauvette, parler à qqn à la sauvette. Elle voulait que ses domestiques soient bien nourris. Ici, encore ce matin, nous n'avons pas seulement eu le temps de casser la croûte. Tout se fait à la sauvette (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 26).Rien n'exprimait ce qu'elle pouvait penser. Linaire la regardait à la sauvette, n'osant s'attarder (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 116).
[En position de loc. épith. avec ell. du verbe] Quand ils me ramenaient à mon hôtel, après dîner, je traversais vivement le hall et je sortais par une autre porte; je me levais à l'aube et j'allais me promener avant la séance du matin; mais je ne tirais pas grand-chose de ces moments de liberté à la sauvette (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 302).
Prononc.: [(ala)sovεt]. Étymol. et Hist. 1. 1866 « mannette d'osier, dans l'argot des chiffonniers » (Delvau); 2. 1867 « jeu d'enfant qui consiste à se sauver et à ne pas se laisser attraper » (ibid.); 3. a) 1898 faire à la sauvette « vendre des choses prohibées ou à bas prix sur la voie publique (en parlant de camelots ou de voleurs, qui se sauvent à l'arrivée des agents) » (s. réf. ds Chautard Vie étrange Argot, p. 293); 1920 vendre à la sauvette (Duhamel, loc. cit.); 1920 vendeur à la sauvette (Id., ibid., p. 154); 1945 marchand à la sauvette (Cendrars, Homme foudr., p. 171); 1937 vente à la sauvette (L'Œuvre, 27 janv., p. 2, col. 5); b) 1920 fig. à la sauvette « à la hâte, avec précipitation » (Proust, loc. cit.); 4. 1901 (Bruant, p. 453: voleur aux étalages [...] Acheteur à la sauvette). Dér. de sauver* (se) « s'en aller précipitamment »; suff. -ette (-et*). Fréq. abs. littér.: 11. Bbg. Hasselrot 1957, p. 201.