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SAUTER, verbe
I. − Empl. intrans.
A. −
1.
a) Se détacher un bref moment de l'endroit où l'on est par une brusque détente du corps et exécuter ainsi un déplacement pour franchir un espace ou un obstacle. Synon. bondir.Sauter sur un mur, par-dessus un fossé, du haut du perron; sauter en avant, en arrière, de côté. Des petites carpes longues comme un doigt sautent en l'air comme des chiquenaudes (Renard, Journal, 1901, p. 682).Il fallait par moment sauter de pierre en pierre dans le lit même du ruisseau, en se tenant aux branches des buissons recourbés par-dessus (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 26).
b) Changer de position, d'un seul élan du corps, soudainement.
Sauter en pied(s) (vx). Se lever brusquement. Le voleur s'enfuit. « (...) Morbleu! Il laisse la porte ouverte! (...) Il faut que je me lève par le froid qu'il fait! Maudit voleur! » L'abbé saute en pied, va fermer la porte, et revient se remettre à son travail (Chamfort, Caract. et anecd., 1794, p. 96):
1. − Monsieur, lui dis-je, je vous demande pardon de vous éveiller; mais j'ai une sotte question à vous faire: seriez-vous bien aise de voir arriver ici une demi-douzaine de lanciers? Il sauta en pieds, et d'une voix terrible: − Qui vous l'a dit? me demanda-t-il. Mérimée, Carmen, 1845, p. 15.
Sauter sur pied, sur ses pieds. Un coq éclate bientôt en fanfares, (...) tout le monde saute sur pied (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 21).Un cri rauque: les Français font un bond en arrière, les Alsaciens sautent sur leurs pieds et se mettent au garde-à-vous (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 259).
c) Sauter en, dans, sur.S'installer d'un bond. Sauter en croupe, en selle; sauter dans le lit. Sauter en marche. Monter après le démarrage. Le tramway démarre au pas. Je prends ma course. Hop! Je saute en marche (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 116).
Sauter à pieds joints (dans). V. joint part. passé II A 2.
Sauter (de).Descendre, quitter d'un bond, précipitamment. Le marquis saute du lit, prend ses pistolets (Chênedollé, Journal, 1818, p. 95).[Le cavalier] saute à terre et se jette dans le fossé, un bras replié devant le visage, l'autre main tenant les rênes de sa jument (Cl. Simon, Les Géorgiques, 1981, p. 61).Sauter en marche. Descendre avant l'arrêt. Pop. ,,Pratiquer le coïtus interruptus`` (Cellard-Rey 1980). Ça fait quatre ans qu'il saute en marche, je le comprends (J. Cordelier,La Dérobade,1976,p. 88, ds Cellard-Rey 1980).
d) Réagir vivement sous l'effet d'un choc émotif. Synon. sursauter, faire un bond*.Sauter au coup de sonnette. Un coup de marteau retentit à la porte de la maison, et y fit un si grand tapage que les femmes sautèrent sur leurs chaises (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 47).− Voilà, dit enfin Bordenave. Une idée nous est venue... Surtout, ne sautez pas. C'est très sérieux... Qu'est-ce que vous pensez de Nana dans le rôle de la duchesse? (Zola, Nana, 1880, p. 1341).
Au fig., p. hyperb. Sauter aux nues. V. nue B 1 b.Sauter au plafond (fam.). V. plafond I A 1.Sauter au plancher (plancher au sens vieilli de « plafond »). Cette belle réponse a fait sauter Delaborde au plancher, et il s'est écrié tout en colère: « Que diable, vous voulez donc avoir votre père pour aide de camp? » (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 48).
2.
a) [Le suj. désigne certains oiseaux, certains animaux] Se déplacer au sol par des bonds successifs. Synon. sauteler (vieilli), sautiller.Le kangourou saute par bonds précis et élastiques tout le long de son allée (Renard, Journal, 1902, p. 742).
b) Faire une série de bonds. Synon. cabrioler, gambader.Le chien trottant, sautant, virant autour d'elle, faisait dix fois le chemin (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 33).
P. anal. [En parlant d'une pers.] Sauter comme un cabri. Brulart surtout ne se possédait pas de joie; il sautait, gambadait, tonnait, ravi de voir la réussite de sa ruse... (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 22):
2. Lesable tenait à deux mains la rampe de fer, buvant l'air comme on boit du vin, avec une envie de sauter, de crier, de faire des gestes violents, tant il se sentait envahi par une joie profonde et triomphante. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 486.
[Avec un compl. en de désignant un affect] Madame de Chasteller se promenait dans sa chambre, presque en sautant de joie (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 23).
c) P. hyperb. Se précipiter. Sauter chez qqn. En apprenant la mort du petit Doucet, ce matin, j'ai sauté dans le premier train et n'ai fait qu'un bond jusqu'ici (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 70).Il avait juste ensuite le temps de sauter à la gare d'Orsay et de prendre le train pour la Dordogne (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 378).
Fam. Et que ça saute! [Exhortation à exécuter immédiatement un ordre] Tes papiers, hurla-t-il [l'agent], et que ça saute! (Queneau, Zazie, 1959, p. 232).
3. S'élancer vers le bas, dans le vide. Alors ils [les Chinois] ont commencé à se jeter par les fenêtres. Et tu as à Singapour des touristes (...) qui attendent, dans l'espoir qu'il y aura un petit Chinois qui va sauter (R. Gary, La Nuit sera calme, 1974, p. 173).
Sauter en parachute. Il avait sauté en parachute dans des conditions désastreuses, en pleine vitesse (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 274).
Sauter dans le vide. P. métaph. Les savants sont obligés de sauter chaque fois dans le vide en créant un matériel mental nouveau (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 202).
Reculer pour mieux sauter. V. reculer I A 1.
4.
a) Exécuter des sauts par jeu ou par pratique sportive. Sauter à la corde (v. ce mot I D 2); sauter à cloche-pied*. Sur l'asphalte, des petites filles avaient dessiné à la craie des carrés bien égaux, avec des noms écrits: Europe, Asie, Amérique, et jouaient et faisaient leurs jeux, criant et sautant sur un pied (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 178).
b) Pratiquer un saut de l'une des disciplines de l'athlétisme ou de la gymnastique. Sauter à la perche, en hauteur, en longueur.
c) ÉQUIT. [Le suj. désigne le cavalier ou le cheval monté] Franchir un obstacle. Le cheval monté sautera d'abord au trot (Henriquet, L'Équitation, 1972ds Petiot 1982).
5.
a) Vieilli. Danser, participer à une sauterie. Malgré le carême l'on sautera à la Chaussée d'Antin, l'on dansera au Marais; il y aura des bals au faubourg Saint-Germain et des raouts au faubourg Saint-Honoré (La Mode, 1830, II, p. 215 cité par A.-J. Greimas, Nouv. datat. ds Fr. mod. t. 20 1952, p. 306).Si vous dansez à Madrid, nous sommes en fêtes à Paris. Jamais je n'ai vu tant sauter (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1845, p. 115).
b) Danser sans grâce, en se démenant. Elle sauta toute la nuit, au son furieux des trombones; on faisait cercle autour d'elle (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 143).On n'y vide plus de chopes, on n'y fait plus sauter les dames au son de l'accordéon (Morand, New-York, 1930, p. 77).
Rem. Ces accept. ont pour orig. l'oppos. hist. entre les danses « sautées » du peuple et les danses « glissées » de l'aristocratie, comme le montre cet énoncé: Puis le bal s'ouvrit dans les salons, tandis qu'au dehors villageois et villageoises sautaient sous la ramée au son de la cornemuse (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p. 103).
6. Au fig.
a) Passer d'un sujet à un autre, d'une idée à une autre, sans transition, sans lien logique. Synon. papillonner.MmeValavert était très animée; un peu nerveuse même, et volubile. Elle sautait d'un propos à l'autre (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 209).Mon esprit qui fut toujours trop mobile sautait avec ravissement d'un sujet à l'autre (Green, Journal, 1942, p. 233).
Sauter du coq-à-l'âne. V. ce mot ex. de Jouy.
En partic. Écouter la radio, regarder la télévision, en passant d'un poste à un autre, d'une chaîne à une autre. Synon. zapper:
3. J'ai tourné le bouton de la télévision; je m'amusai à sauter d'un poste à un autre, entremêlant films, comédies, aventures, bulletins d'information, drames policiers, histoires fantastiques. Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 526.
b) Omettre certains éléments d'une série, d'un ensemble ordonné. Et n'aie souci, dans ce travail, de la vérité chronologique de la fabrication. Saute sur des détails, peu importe (Flaub., Corresp., 1852, p. 81).
7. [Suj. désignant l'inanimé]
a) MAR., MÉTÉOR. [Le suj. désigne le vent] Changer brusquement et fortement de direction. Le vent saute tout à coup du bon côté, et pour cette fois termine tous nos embarras, en nous conduisant dans la rade des dunes, où nous jetons l'ancre (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 528).
b) [Le suj. désigne un processus ou une valeur] Varier en intensité, très brusquement. Il avait forcé le succès (...), le capital sautant de vingt-cinq, à cinquante, à cent, à cent cinquante millions, dans une progression qui semblait annoncer une miraculeuse prospérité (Zola, Argent, 1891, p. 261).La production mondiale [d'acier] avait sauté de 4 274 000 tonnes en 1880 à 28 342 000 en 1900 et à 75 millions en 1913 (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 298).
c) [Le suj. désigne les yeux, le regard] Être mobile, instable. Deux yeux clairs espèrent et sautent (...). Tout un corps qui s'ébranle ainsi qu'un arbre qu'on abat, se penche (Aragon, La Défense de l'infini, 1986 [1926], p. 221).
d) [Le suj. désigne une flamme, une image lumineuse] Synon. danser, vaciller.Flamme, image qui saute. J'allumais l'œil de la télé (...). La scène sautait comme il arrive à la pupille (Aragon, Blanche ou l'oubli, 1971 [1967], p. 87).
B. −
1. Se jeter sur un animal, une personne pour l'agresser. Synon. bondir.
a) Sauter sur (+ subst. désignant un être vivant).Sauter sur sa proie. Saisi de rage (...), il sauta sur son ennemi la pointe du couteau de chasse en avant (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 178).Mais voilà que, tout à coup, la sainte rage me prit; je sautai sur lui, l'empoignai (Gide, Si le grain, 1924, p. 409).
Sauter dessus
[Avec compl. pronom. désignant le destinataire] Lui (leur, te,...) sauter dessus. Ne tourne jamais le dos à un chien, il te sautera dessus (Bernanos, Crime, 1935, p. 806).
Au fig., fam. Faire des avances pressantes. Elle te saute dessus, elle fait des frais pour te conquérir (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 218).
En empl. pronom. réciproque. Se sauter dessus. Se battre. [Les touristes] avançaient lentement, retardés par les discussions des deux savants toujours en querelle, prêts à se sauter dessus (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 211).
b) Sauter à, sur (+ subst. désignant une partie du corps, avec un compl. de n. ou un pron. désignant le destinataire).Sauter sur le dos de qqn. Nous franchîmes des terrains enclos, et tous les chiens de garde nous sautaient aux jambes en nous poursuivant (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 67).
Loc. verb. (au sens de « attaquer »). Sauter sur le paletot*, sur le râble (v. râble2).
Sauter au chignon (pop., fam.). Quand elle aperçut Nana le nez en sang, étranglée de sanglots, elle faillit sauter au chignon de la concierge (Zola, Assommoir, 1877, p. 521).
Sauter à la gorge. V. ce mot I A 2 b. Empl. pronom. réciproque. Se battre. Parfois [des ouvriers] se sautent à la gorge pour une affaire d'apéritif ou de femme (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 23).
Sauter au visage. J'allais ouvrir. Une femme me sauta au visage, me bouscula, entra et pénétra dans mon atelier (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Modèle, 1883, p. 425).
Au fig. [Avec suj. de l'inanimé]
Sauter à l'œil, aux yeux. Être évident. Les défauts de M. Delacroix sont parfois si visibles qu'ils sautent à l'œil le moins exercé (Baudel., Salon, 1846, p. 130).[En constr. impers.] Mais quoique nous n'ayons pas une connaissance certaine de l'imposition respective des ordres, il saute aux yeux que le tiers en supporte plus de la moitié (Sieyès, Tiers état, 1789, p. 44).
P. anal. Sauter à l'esprit, à l'oreille. Cela reste subtil et ne saute pas à l'esprit (Gide, Journal, 1931, p. 1092).[Ces objets sonores] vous sautaient à l'oreille sans idée préconçue (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 42).
Sauter au visage. Faire une brusque impression, comme un coup porté au visage. Le portrait de Rodolphe lui sauta en plein visage, au milieu des billets doux bouleversés (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 206).Il s'arrête [de lire]. Ses yeux se brouillent; le passé lui saute au visage... (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 306).
2. Sauter sur qqc.S'élancer pour s'emparer de. Synon. se jeter sur.Si une feuille du parquet vient à crier, il saute sur ses pistolets et croit à un libéral caché sous son lit (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 93).
Au fig. S'emparer ou accepter sans attendre. Synon. se jeter, se précipiter.Sauter sur une offre, une proposition. Il y a toujours des journalistes pour sauter sur des histoires comme ça (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 436).Sauter dessus. Coquin de sort! C'est une grosse commande, il faut sauter dessus! (Pagnol, Marius, 1931, i, 4, p. 42).
Sauter sur l'occasion. Profiter sans délai d'une circonstance favorable. Tout ce qu'il demande, c'est à faire parler de lui: il sautera sur l'occasion (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 551).
3. Sauter au cou de qqn. Se précipiter pour l'embrasser. V. cou A 1.
II. − Empl. trans.
A. −
1. Franchir (un obstacle) en faisant un bond. Sauter un fossé, une haie; sauter vingt mètres.
Locutions
Sauter le fossé (vieilli). Même sens que sauter le pas (infra). V. fossé ex. 3 et 4.
Sauter le mur (fam.). Sortir sans permission. V. mur A 3 ex. de Gracq.
Sauter le pas. Accomplir un acte qui engage dans une voie radicalement nouvelle, irréversible. En tout cas, je viens de sauter le pas. Maintenant, c'est fini et je ne pourrai plus m'arrêter, ni revenir en arrière (Camus, Requiem, 1956, 2epart., 4etabl., p. 866).V. pas2II B 2 ex. de Sainte-Beuve et Morand.Sauter le pas. Mourir. Enfin, quoi! dit le malade; j'ai été caporal au 3ede ligne à Montmirail. Je sais bien qu'il faut sauter le pas, mais on n'aime pas à être empoisonné (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 362).
2.
a) Omettre, en prononçant, en écrivant, ou en lisant, des éléments d'un énoncé ou d'un texte. Sauter un mot, une ligne. Sa façon créole de sauter les r est assez exquise (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1911, p. 302).
b) S'abstenir de lire certains passages ou certaines parties d'un texte. Il était pudibond à l'excès. Nous sautions des pages entières de Télémaque, comme contraires aux bonnes mœurs (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 71).
c) Omettre, dans un propos, dans un récit, certains faits, certaines circonstances. Je vous dis tout; mais peut-on tout dire et ne sauter aucun détail des misères intérieures? (M. de Guérin, Corresp., 1838, p. 355).
3. Omettre certaines phases d'un cycle, certains éléments d'une série. Sauter une classe, une étape, un repas, son tour. Toutefois, les élèves bien doués et en avance dans leurs études peuvent « sauter » soit le cours préparatoire proprement dit, soit le cours moyen 1reannée (Encyclop. éduc., 1960, p. 103).[Avec suj. de l'inanimé] Il se croyait indemne des tares physiologiques de la famille; mais la pensée même que l'hérédité sautait parfois une génération, et que, chez un fils né de lui, les désordres des aïeux pouvaient reparaître, ne l'arrêtait pas (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 100).
4. SPORTS (course). Sauter qqn.Dépasser brusquement un coureur à pied dans la foulée duquel on se tenait. Je l'attaque aux 200 mètres et le « saute » aisément (L'Auto, 30 nov. 1931ds Petiot 1982).[En parlant d'un coureur cycliste] Mais à hauteur de son pédalier, il sent qu'un nouveau rival regagne inexorablement du terrain. « D'où sort-il, celui-là? Il va me sauter? Non. Non » (Jeux et sports, 1967, p. 1530).
B. −
1. Vieilli. Exécuter (une danse). Sauter la bourrée. Cette mélancolie [des femmes écossaises] est surtout séduisante au bal où elle donne un singulier piquant à l'ardeur et à l'extrême empressement avec lesquels elles sautent leurs danses nationales (Stendhal, Amour, 1822, p. 158):
4. J'ai vu une fois un magistrat respectable, un homme honorable, comme disent d'eux-mêmes les gens du monde, un de ces hommes dont la gravité artificielle impose toujours, au moment où le hachish fit invasion en lui, se mettre brusquement à sauter un cancan des plus indécens. Baudel., Paradis artif., 1860, p. 341.
2. Pop. La sauter. Avoir faim. Il avait employé sa matinée à des enquêtes dont il me présenta les conclusions: − Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l'a peut-être jamais sautée (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 37).Slick: − Quand on la saute, mon pote, c'est pas avec sa tête qu'on pense (Sartre, Mains sales, 1948, 3etabl., 3, p. 97).
C. − Arg. Arrêter quelqu'un par surprise. Les condés qui les avaient sautés [les Chinois] avaient ramené pas mal de preuves (Le Breton, Razzia, 1954, p. 210).
D. −
1. Rare. Saillir. (Dict. xixeet xxes.).
2. Pop. Posséder une femme. Synon. baiser1.Y a que les cognes qui sont bien reçus ici, approuve un autre. Ils sautent la patronne, tu comprends, comme ça elle est parée pour les contraventions (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 106).Quand une fille est sérieuse, tu peux toujours courir pour la sauter (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 150).
III. − Empl. factitifs
A. − [Sans l'auxil. faire] ART CULIN. Faire cuire (un aliment) en remuant vivement la poêle. Et on y jette de temps en temps un peu de beurre frais, afin de pouvoir bien sauter ce mélange sans qu'il attache (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 340).Sautez ces pommes avec deux onces de beurre fin (Gdes heures cuis. fr.,Carême, 1833, p. 149).
B. − [Avec l'auxil. faire] Qqn1/qqc.1fait sauter qqc.2(dans, sur qqc.3); qqc.2saute (dans, sur qqc.3)
1.
a) Qqn1fait sauter qqc.2(dans, sur qqc.3).Imprimer un mouvement de bas en haut à des choses qui reposent sur une surface, qui sont rattachées à une masse. Faire sauter des crêpes dans une poêle. Tout en m'abandonnant à des rêveries incohérentes, je fais sauter les bijoux dans ma main (Milosz, Amour. init., 1910, p. 126).Et les jeunes hommes musculeux, et les jolies filles souples, la chemise nouée au col et les bras nus, faisaient sauter le grain avec de beaux gestes équilibrés (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 145).
ART CULIN. Faire sauter (des pommes de terre, des rognons). Faire cuire en remuant vivement. (Dict. xxes.).
[Qqc.1désigne la cause] Il y eut dans le café des regards furieux, des attitudes méprisantes, des injures et des vociférations avec des coups de poing sur les tables qui faisaient sauter les canettes (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 183).
b) Qqc.2saute.Être ballotté, agité. Synon. tressauter.La barque sautait et roulait dans le raz de Sein (Queffélec, Recteur, 1944, p. 45).Des bijoux de couleur vive sautaient à son cou et à ses bras (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 245).
[Le suj. désigne le corps ou une partie du corps] Être agité de tremblements. Le corps de l'enfant, sillonné par des décharges nerveuses, sautait sous les draps (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 616).Sa bouche sautait au-dessous de ses yeux de lapin (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 70).
[Le suj. désigne le cœur, le pouls] Battre fortement. Catherine délia le cordon et ouvrit. Moi j'étais derrière et mon cœur sautait, sautait; j'avais peur en ce moment que la montre ne fût pas assez belle (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813, 1864, p. 19).[Avec pron. datif] Le cœur lui sautait dans la poitrine comme une bête dans un sac (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 103).
MAR. Sauter sur la vague. ,,Faire des tangages courts et fréquents`` (Bonn.-Paris 1859).
2.
a) Qqn1fait sauter qqc.2(de qqc.3hors de qqc.3).Faire sortir une chose du logement dans lequel elle est retenue. [Il] faisait sauter avec un couteau les petites plaques de gazon restées collées entre les crampons (Cl. Simon, Histoire, 1973 [1967], p. 264).[Avec pron. datif] Synon. de arracher.On a eu tort de laisser l'ancienne moulure. − Tu trouves? − Je pouvais te la faire sauter... et te la remplacer par une autre (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 287).
P. ext. Projeter une chose à distance, en donnant un coup. Synon. faire valser* (fam.), envoyer dinguer* (pop.).Le maître d'hôtel, passant entre les épaules des convives les plats tout découpés, faisait d'un coup de sa cuiller sauter pour vous le morceau qu'on choisissait (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 55).
Au fig., fam. Faire sauter l'argent, les écus. Dilapider. Synon. faire danser*, faire valser* (fam.).Il se consolait de son beau-père en faisant sauter ses écus (Sandeau, Sacs, 1851, p. 38).C'est ici l'endroit redouté des mères, l'endroit effroyable où les fils mineurs font sauter l'argent gagné par leurs pères, et rognent la dot promise à leurs sœurs (Meilhac, Halévy, Vie paris., 1867, v, 5, p. 109).
b) Qqc.2saute.Être éjecté, projeté. La courroie a sauté. La combinaison choisie (vitesse) ne tient pas, elle « saute » (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 353).
3.
a) Qqn1fait sauter qqc.2.Faire éclater, briser en portant un coup. Faire sauter un cadenas, une serrure. Des pierres, des bâtons, font sauter les vitres en éclats (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 378).
Faire sauter (le caisson (pop.), la cervelle (fam.), la tête de qqn). Tuer en frappant ou en tirant un coup de feu à la tête. V. caisson A 1 b ex. de Borel et cervelle I A ex. de Van der Meersch.Empl. pronom. réfl. Se suicider. Ce que j'ai de mieux à faire, continua-t-il à demi-voix et se parlant à lui-même, c'est, je crois, d'aller au fond de la rivière ou de me faire sauter la cervelle (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 163).
Faire sauter le carcan (au fig.). Libérer:
5. Et je revendique, ce faisant, le droit de briser avec le sens usuel du langage, de rompre une bonne fois l'armature, de faire sauter le carcan, d'en revenir enfin aux origines étymologiques de la langue qui à travers des concepts abstraits évoquent toujours une notion concrète. Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 121.
ÉLECTR. Faire sauter les plombs. Provoquer un court-circuit. Après, je suis remontée dans ma chambre et je me suis fait du thé sur mon réchaud électrique. Je le cache parce qu'il fait sauter les plombs une fois sur trois (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 58).
b) Qqc.2saute.Éclater, être brisé. Tac! le tube de ma lampe vient de sauter ou plutôt de se fendre (Amiel, Journal, 1866, p. 338).Mais sous la main vigoureuse d'Ayrton, le cadenas sauta et la porte fut ouverte (Verne, Île myst., 1874, p. 435).
Les plombs sautent. V. plomb II B 10.
4.
a) Qqn1fait sauter qqc.2.Détruire avec une charge explosive. Faire sauter les rochers, les ponts à la dynamite. P. métaph. Nom de Dieu, il y a là de quoi faire sauter le monde en mille morceaux (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 324).[Qqc.1désigne la charge explosive] On devait les considérer [les clubs des Jacobins] comme la mine souterraine toujours prête à faire sauter les institutions existantes, quand l'occasion s'en présenterait (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 313).
Faire sauter en l'air (au fig., vieilli). Appliquées au faible trône des Bourbons, elles [les Ventes] pouvaient le faire sauter en l'air (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 249).
[Qqc.2désigne l'engin explosif] Faire sauter une mine, un obus. Faire exploser. (Dict. xxes.).
b) Qqc.2saute.Être détruit, exploser. La batterie anglaise vient de sauter (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 250).[Le tank] a sauté sur une mine et s'est mis à brûler (B. Vian, Les Fourmis, Paris, Union gén. d'éd., 1984 [1949], p. 11).
Sauter en l'air (vieilli). La goëlette trembla dans sa membrure au bruit d'une épouvantable détonation. (...) C'était cette pauvre Catherine qui sautait en l'air (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 22).
[Qqc.2désigne l'engin explosif] La mine magnétique, qui saute lorsqu'on passe dans son voisinage sans avoir besoin de la toucher (Le Masson, Mar., 1951, p. 54).
5. Au fig.
a) Faire sauter la banque. La mettre dans l'impossibilité de payer, la mettre en faillite. Treize rouges de suite! Sans toi, je faisais sauter la banque (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 102).C'est une vieille joueuse (...). Elle a fait sauter la banque de Bade l'année dernière (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 483).
La banque saute. [Les casinos] savent mettre en scène tout ce qui peut encourager le public à tenter « sa chance »: quand la banque « saute », les administrateurs savent prendre un air consterné (Jeux et sports, 1967, p. 490).
[Le suj. désigne un banquier, un financier] Cette fois, on se demandait comment il allait faire pour payer, et s'il ne sauterait pas du coup (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 16).Pierre Gavarni parlait des peintres qu'on lui avait annoncés comme devant prochainement sauter, l'expression consacrée pour la ruine des agents de change (Goncourt, Journal, 1884, p. 347).
b) Faire sauter une personne. Contraindre une personne à abandonner un poste de responsabilité, à se démettre de ses fonctions.
Qqn saute.Quelqu'un perd sa place, est évincé. − Si vous sautez, je ne serai jamais chef de bureau, dit froidement M. Marneffe (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 253).Quand la Chambre saura tout ce qui se passe là-dedans, le ministre sautera du coup (Maupass., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 344).
c) Faire sauter une contravention. La faire supprimer. (Dict. xxes.).
d) JEUX DE CARTES. Faire sauter la coupe. Remettre subrepticement les cartes dans l'ordre où elles étaient avant la coupe. Il y eut dans Munich comme une épidémie de scandales. On vit successivement une chanoinesse enlever un baryton, le doyen de l'Institut épouser une danseuse, un conseiller aulique faire sauter la coupe (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 70).
Faire sauter la carte. Ne pas distribuer la carte qui se trouve au-dessus du paquet. Un galant homme ne marque pas les points qu'il n'a pas et ne fait sauter la carte qu'au jeu du Roi (France, Rôtisserie, 1893, p. 205).
Prononc. et Orth.: [sote], (il) saute [so:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Verbe intrans. A. 1. a) 1181-90 « s'élancer en l'air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace » (Chrétien de Troyes, Graal, éd. F. Lecoy, 8261); b) ca 1480 « exécuter une certaine sorte de saut comme exercice acrobatique » (G. Coquillart, Monologue du Puys, 70, éd. M. J. Freeman, p. 304); c) 1538 « danser » (Est.); d) 1678 man. sauter de ferme à ferme (Guillet, 1repart., p. 115, s.v. ferme); 1765 sauter entre les piliers (Encyclop.); 1855 sauter un obstacle (Le Sport, 29 mars ds Petiot 1982); e) 1909 gymn. sauter en longueur (L'Auto-vélo, 29 mars, ibid.); 2. a) fin xives. « s'élancer vivement d'un endroit à un autre » (Froissart, Chroniques, éd. L. Mirot, t. 12, pp. 178-179); b) av. 1506 sauter sur qqn « attaquer » (Fenin, 1417 ds Littré); 1538 sauter au col à qqn (Est.); 1549 sauter au col de qqn (ibid.); 1548 sauter au colet de qqn (N. Du Fail, Baliverneries d'Eutrapel, éd. G. Milin, 24, 331); 1604 sauter à la gorge de qqn (Montchrestien, Les Lacènes, p. 183 ds IGLF); 1651 sauter aux yeux de qqn (Scarron, Roman comique, II, 7 ds Littré); 3. a) α) xves. « passer sans transition d'un sujet à un autre » sauter du coq à l'asne, v. coq*; β) 1660 « passer brusquement d'un endroit à un autre » (Molière, Les Précieuses, préf.); spéc. 1694 « passer d'une place inférieure à une place plus élevée sans passer par celle du milieu » (Ac.); b) mus. α) 1705 chant (Brossart, p. 100: en Sautant. C'est quand le Chant ne va point par degrez conjoints, ou quand entre chaque Notte il y a Intervalle); β) 1768 instrument à vent (Rousseau, p. 423: On fait sauter le Ton); 4. 1579 « manifester de façon apparente ce qu'on éprouve » sauter d'allegresse (R. Garnier, La Troade, 329, II, p. 93 ds IGLF); 1784 sauter aux solives (Diderot, Est-il bon? Est-il méchant? p. 255); 1808 sauter au plancher (Hautel); 1851 sauter au plafond (Dumas père, Ctede Morcerf, I, 2, p. 25); 5. a) 1732 « détruire, tuer par une explosion » (Lesage, Aventures du Chevalier de Beauchêne, p. 125: allions mettre devant lui le feu à notre prise, et faire sauter avec elle soixante hommes); b) 1800 « perdre sa place » (Lemercier, Pinto, II, 12, p. 70: Les Bragance, les Villarial, les Aveiro sauteront et leurs partisans iront travailler aux mines); 1876 « faire faillite » (Zola, E. Rougon, p. 17); c) empl. pronom. 1833 se faire sauter (Musset, Rolla, p. 7); 6. 1839 fig. « saisir avec empressement ce qui se présente » (Balzac, Corresp., p. 584: je saute sur votre offre). B. 1. a) 1530 « être animé par un mouvement brusque, saccadé » (Marot, IV, 65 ds Littré); 1579 fig. (Larivey, Morfondu, I, 2 ds IGLF: le cœur me saute d'allegresse); b) 1870 mar. sauter sur la lame (Littré); 2. a) 1580 « voler en éclats; exploser » (B. Palissy, Disc. adm., p. 188 ds IGLF: le feu, l'aër et l'eau n'eussent ils pas [...] fait sauter a dextre et a senestre les canaux et voutes, par lesquelles lesdites eaux passent); 1587 faire sauter (Lanoue, Disc., p. 602 ds Gdf. Compl.); b) 1680 faire sauter la cervelle à qqn (Rich., s.v. cervelle); 1833 faire sauter le caisson (Borel, Champavert, p. 217); 3. a) 1580 « être projeté avec plus ou moins de force hors de son emplacement » (B. Palissy, op. cit., p. 386: les esclats desdits cailloux sautoient contre ma besongne, l'esmail [...] print lesdits cailloux); b) 1614 faire sauter la teste a qqn (Brantome, Grant capit., I, XXVII, Œuvres, II, 161 ds Gdf. Compl.); 1694 faire sauter un œil (Ac.); c) jeu 1721 billard faire sauter une bille (Trév.); 1834 cartes faire sauter la coupe (Land.); d) 1735 faire sauter la serrure (Mouhy, La Paysanne parvenue, t. 2, p. 310); 1824 faire sauter la porte (Balzac, Annette, t. 3, p. 32); 4. a) 1663 sauter aux yeux « être manifeste » (Molière, L'Impromptu, 1); b) 1690, 5 févr. id. « frapper la vue tout à coup » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 830); 5. 1678 mar. « changer brusquement de direction en parlant du vent » (Guillet, 3epart.); 6. 1690 faire sauter un mauvais lieu « fermer » (Fur.); 7. 1740 jeu faire sauter la banque (J. de Varenne, Mémoires du Chevalier de Ravanne, t. 1, p. 203); 8. 1767 cuis. faire sauter un mets (Dict. portatif de cuis.); 9. 1912 et que cela saute! (d'apr. Esn. 1966). C. 1617 faire sauter « voler, dérober » (D'Aubigné, Faeneste, III, 1 ds Gdf. Compl.). II. Verbe trans. 1. fin xves. « franchir en se lançant en l'air » sauter ung sault (Galien rethoré, Koschwitz, Sechs Bearbeit. von Karls des Grossen Reise, p. 122, ibid.); 1622 sauter les murailles (Caquets de l'Accouchée, 2ejournée, II, 90 ds IGLF); 1694 sauter les fenêtres (Ac.); au fig. a) 1611 saulter le baston (Cotgr.); b) 1716 « prendre un parti hasardeux après avoir beaucoup hésité » (Destouches, Triple Mariage, 578 ds IGLF); c) 1789 sauter le pas « mourir » (Harangue des dames de la Halle, aux citoyens du fauxbourg Saint-Antoine, p. 4 ds Quem. DDL t. 32); 2. a) 1636 « omettre quelque chose en lisant » (Monet); b) 1690 « passer un degré dans une série » (Fur.); c) 1916 la sauter « se passer de nourriture » (Fantasio, 15, 10 ds Esn. Poilu 1919, p. 315); 3. a) 1765 « couvrir une jument (en parlant d'un étalon) » (Encyclop.); b) 1922 sauter une femme (A. Dauzat ds R. Philol. fr., p. 169); 4. 1772 pêche sauter un baril de morues, de harengs (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches); 5. 1812 cuis. (Boiste). Du lat. saltare « danser », puis « sauter », sens pris à salire, dont il est dérivé. Fréq. abs. littér.: 5 331. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 559, b) 9 144; xxes.: a) 9 372, b) 8 236.
DÉR.
Sautage, subst. masc.a) Technol. Action de faire sauter (une roche) à l'explosif. L'emploi des explosifs pour le sautage des roches (...) a permis d'exploiter économiquement des mines (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 306).Le trou de mine étant préparé, si le sautage doit être opéré au moyen de la poudre ordinaire, on le charge en plaçant au fond du trou et sur un tiers environ de sa hauteur, des cartouches contenant ordinairement de 100 à 150 grammes de poudre (Bourde, Trav. publ., 1928, p. 108).b) Arg., vx. ,,Vol qui se commet en sautant sur les voitures`` (Dict. arg., 1847, p. 253). Voler et sauter à terre. Ils font le Sautage sur le grand Trimard pendant la Sorgue (Ansiaume, Arg. du bagne de Brest, 1821, f o15 r o, § 432 ds Quem. DDL t. 3). [sota:ʒ]. 1resattest. a) α) 1730 pêche (Savary), β) 1772 « action de faire exploser » (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches), 1865 sautage des mines (Presse scientifique, t. 2, p. 250 ds Littré), b) arg. 1821 « action de voler » (Ansiaume, loc. cit.); de sauter, suff. -age*.
BBG.Quem. DDL t. 31, 34 (s.v. sauter à la corde).