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SATURER, verbe trans.
A. − SC. ET TECHN.
CHIM. Amener à saturation, produire une saturation (v. ce mot A 1, 2). Saturer de sel une solution; l'acide nitrique sature parfaitement les bases alcalines. On sature une petite quantité du sel par l'acide acétique très-pur, et on ajoute la liqueur d'essai d'Hanhemann: si la liqueur ne se colore pas, le sel est exempt de plomb (Kapeler, Caventou,Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 162):
Dans les nouveaux magasins, un dispositif de première intervention au gaz carbonique a été installé: la projection commandée à partir d'une batterie de réservoirs, doit saturer (...) l'atmosphère dans les magasins des manuscrits, des estampes et des cartes et plans... Cain,Transform. B.N., 1959, p. 63.
En partic. Accroître la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère jusqu'à la saturation. Saturer l'air de vapeur d'eau. (Dict. xxes.). Au lever du jour, un brouillard assez dense rampait lourdement sur les eaux du fleuve. Une partie des vapeurs qui saturaient l'air s'était condensée par le refroidissement et couvrait d'un nuage épais la surface des eaux (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 101).
Empl. pronom. passif. M. Pasumot (...) prétend qu'il y a dans l'atmosphère des couches graduelles d'un air pour ainsi dire sec et absorbant; que ces couches se saturent de l'humidité de celles qui leur sont subordonnées (Dusaulx,Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 161).La substance à étudier est déposée sur une feuille de papier filtre, laquelle est placée dans une cage en verre parfaitement étanche où elle se sature de la vapeur de la phase aqueuse (Privat de Garilhe,Acides nucl., 1963, p. 44).
P. anal., empl. intrans., ÉLECTROACOUST. ,,Produire la saturation d'un son`` (Presse 1981).
B. −
1. P. ext., dans le lang. cour. Remplir, imprégner complètement. Saturer une éponge d'eau; saturer la terre d'engrais artificiels; électricité qui sature l'atmosphère. Cette eau retenue dans un réservoir, est aisément conduite à mon potager (...). Je l'enrichis autant que je le puis avec le tan qu'on rejette des fosses, avec du sel (...), de la chaux, et enfin tout ce qui peut la saturer de parties convenables à la végétation (Crèvecœur,Voyage, t. 3, 1801, p. 53).La peau qui a été préparée mécaniquement est roulée en forme de sac et remplie de fragments d'écorce; le tanneur y verse de l'eau et cette décoction sature graduellement la peau (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 138).
En partic. Surcharger d'une odeur. Saturer ses vêtements de parfum. Des muscadiers au feuillage verni saturaient l'air d'un parfum pénétrant (Verne,Tour monde, 1873, p. 90).Le malade s'éveilla, et dès que Jean eut reconnu le traînement des pantoufles paternelles, il entra dans l'odeur de remèdes qui saturait la chambre (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p. 161).
2. Au fig. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou, p. méton., l'esprit ou une faculté intellectuelle] Saturer qqn de qqc.Donner quelque chose à quelqu'un ou la lui faire subir à l'excès jusqu'à provoquer une réaction de rejet ou de dégoût. Synon. rassasier.Saturer qqn de conseils, de raisonnements; saturer les consommateurs de publicité. Pour les enfants l'avenir n'existe pas. On avait beau les saturer de cette maxime: « Que le travail est honorable et que les riches parfois sont malheureux, » ils avaient connu des travailleurs nullement honorés et se rappelaient le château où la vie semblait bonne (Flaub.,Bouvard, t. 2, 1880, p. 169).Rien ne saurait apparemment sur terre ni saturer notre besoin de savoir, ni épuiser notre pouvoir d'inventer (Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p. 312).
Empl. pronom. réfl. Se saturer de lecture. Je me sature de tristesse en relisant les vieilles lettres de mes parents morts et de quelques amis anciens qui m'ont lâché (Bloy,Journal, 1892, p. 23).Certes il arrive que les gens, même ceux que nous aimons le mieux, se saturent de la tristesse ou de l'agacement qui émane de nous (Proust,Sodome, 1922, p. 789).
Prononc. et Orth.: [satyʀe], (il) sature [-ty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1300 « rassasier » (Aimé du Montcassin, Ystoire de li Normant, éd. V. de Bartholamaeis, p. 112, 6); b) 1790 fig. (Saint-Martin, Homme désir, p. 123); c) 1827 « rendre tel qu'un supplément de la chose ajoutée soit impossible ou inutile » (Chateaubr., Lib. Presse, Opin. Police Presse, p. 200); 2. 1762 chim. (Ac., déjà en 1753 au part. passé, v. saturé). Empr. au lat.saturare « rassasier, assouvir », de satur « rassasié », dér. de satis « assez ». Fréq. abs. littér.: 52. Bbg. Gohin 1903, p. 363.