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SATINER, verbe trans.
A. − TECHNOL. Donner l'aspect lustré du satin à une étoffe, un papier. Satiner une étoffe, un ruban. Le talc est utilisé pour satiner les papiers peints (Coffignier,Coul. et peint., 1924, p. 101).
Empl. pronom. à sens passif. [Le suj. désigne une couleur, un vernis] Acquérir l'aspect lustré du satin. Les avantages que possède un outremer de pouvoir se satiner sont recherchés dans plusieurs arts (Manuel du fabricant de couleurs, t. 1, 1884, p. 400).
IMPR. Satiner un papier. L'apprêter et le calandrer de telle sorte qu'il présente une surface lisse particulièrement favorable à l'impression des clichés (d'apr. Voyenne 1967). Presse à satiner. Auguste se rappelait, lui aussi, en satinant les feuilles avec la presse, les moindres incidents de la veille (Huysmans,Sœurs Vatard, 1879, p. 105).
B. − P. ext. Donner un aspect, un toucher doux et soyeux. Les vieux chênes du Bois-Bréau avec leurs longues branches où les mousses satinaient l'écorce lavée par les pluies (Sand,Impress. et souv., 1873, p. 147).Une grande baignoire pleine de cet éblouissant petit-lait d'Arvillard souverain pour calmer les nerfs et satiner la peau des baigneuses (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 225).
Empl. pronom. à sens passif. Acquérir un aspect doux et soyeux. Il faut laisser mûrir le fruit avant de le cueillir, le laisser dorer par le soleil et se satiner sous les gouttes de rosée (Zola,Corresp., t. 1, 1860, p. 151).Dans le soleil, il fait si bon de la voir (...). Sa peau se satine (Morand,Eur. gal., 1925, p. 159).
Prononc. et Orth.: [satine], (il) satine [-tin]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Satiné adj. 1. 1603 « qui a le toucher, l'aspect du satin » (J.-J. Champollion-Figeac, Doc. hist. inéd., t. 4, p. 106 ds Fonds Barbier: camelots satinés); 2. a) 1690 joaill. (Fur.: la couleur des pierres taillées au cadran est satinée [≠ veloutée]); b) 1690 image satinée, ruban satiné, tulippe satinée (ibid.); c) 1718 peau satinée (Ac.); d) 1748 bois satiné (L. Courajod, Livre-journal de Lazare Duvaux, t. 2, p. 1); e) 1812 papier satiné (Jouy, Hermite, t. 2, p. 166). B. Subst. 1. 1706 « aspect doux et lisse » (Rich.: le Satiné d'une tulipe); 2. 1890 « sorte de bois tropical » (Havard t. 4: le satiné rouge [...] le satiné jaune); 1891 (Baillon: satiné rubané). C. Verbe 1. a) 1690 « donner le lustre du satin à » (Fur.: satiner les rubans); b) 1785 impr. (Coll. Anisson sur l'hist. de l'impr. et de la libr., ms. 22188, 339: satiner le papier imprimé); 2. 1701 intrans. « avoir l'aspect du satin » (Fur.: tulippe qui satine); 3. 1835 fig. « donner l'aspect du satin à » (Balzac, Séraphita, p. 314: ses mousses fauves que le soleil satinait). Dér. de satin*; suff. *; dés. -er.
DÉR. 1.
Satinage, subst. masc.Action de satiner; résultat de cette action. Satinage d'une étoffe. Les opérations dangereuses dans cette fabrication [des papiers peints] sont le fonçage, le satinage qui se fait avec une brosse dure et dégage des poussières (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 318).Impr. ,,Calandrage d'un papier hors machine en vue d'améliorer son état de surface et de lui donner de la brillance`` (Leygues 1979). Un imprimeur (...) se rendra compte de la qualité d'un papier (son degré de satinage, glaçage et laminage) simplement en l'examinant attentivement (Chelet,Lithogr., 1933, p. 4).Phot. Opération ayant pour but de donner un aspect brillant à une épreuve photographique. Le satinage était une opération courante à l'époque du papier albuminé, tant pour aplanir les cartons cintrés par le collage que pour accroître un peu le brillant des épreuves non émaillées; le satinage n'est plus pratiqué qu'exceptionnellement, et la fabrication des presses à satiner n'a pas été continuée (L.-P. Clerc, La Techn. phot., Paris, P. Montel, t. 2, 1942, p. 842). [satina:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1resattest. a) 1785 impr. (Coll. Anisson sur l'hist. de l'impr. et de la libr., ms. 22188, 339: l'Établissement pour le (...) satinage du Papier imprimé, vient d'ouvrir son Attelier), 1785 (J. de Paris, 6 déc., p. 1403 ds Fonds Barbier), b) 1842 text. (Mozin-Peschier), c) 1895 phot. (Guérin Suppl.); de satiner, suff. -age*. En impr., procédé inventé par le typographe esp. J. Ibarra (1725-1785), d'apr. Lar. 19e.
2.
Satineur, -euse, subst.Ouvrier, ouvrière qui satine. Satineur de papiers peints (Mét.1955).Impr. Ouvrier, ouvrière qui satine le papier (v. supra A). Dans le cas où un éditeur viendrait à faillir (...) l'auteur est privilégié pour son prix sur les exemplaires (...) il a droit de les saisir soit chez l'imprimeur, soit chez le satineur, soit chez le brocheur (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1840, p. 266). [satinœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) 1840 impr. id., b) 1845-46 text. (Besch.); de satiner, suff. -eur2*.
BBG.Gary-Prieur (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sémantiques... Thèse, Paris, 1979, pp. 681-683.