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SANGLOT, subst. masc.
A. −
1. Gén. au plur. Contraction spasmodique du diaphragme, due à une douleur ou à un sentiment vif, qui provoque une respiration brusque et bruyante, souvent accompagnée de pleurs. Sanglots étouffés, convulsifs, désespérés, nerveux, précipités, profonds; sanglots de joie; fondre en sanglots; pleurer à gros sanglots; secoué de sanglots; grands, gros, longs sanglots; contenir, étouffer, retenir ses sanglots; éclater en sanglots. Et soudain elle pleura. Les larmes lui coulaient des yeux sans qu'elle arrêtât le flux de ses plaintes. Mais les mots avaient pris des intonations criardes et fausses, des notes mouillées, puis des sanglots l'interrompirent (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Soirée, 1883, p. 1274).Et cette musique de Debussy. Moi, si raidi et durci jusque-là, j'ai eu une crise de sanglots terrible (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p. 223).
2. Au sing. Spasme, frisson convulsif, hoquet. La femme pâle, Avec un long sanglot douloureux comme un râle, Frissonna tristement dans un horrible émoi (Banville, Cariat., 1842, p. 95).Juliette, fermant les yeux, la gorge soulevée par un sanglot de honte et de plaisir, attendait la défaite (Aymé, Jument, 1933, p. 255).
MÉD. Spasme du sanglot. ,,Apnée prolongée avec convulsions cloniques, contractures et perte de connaissance, consécutives au cri, chez l'enfant de moins de 4 ans`` (Garnier-Del. 1972).
B. − Au fig., littér. Expression d'une douleur vraie ou d'un sentiment profondément ressenti. Les mourants sont par l'eau tordus autour des arbres; Rien n'échappe, et la nuit monte. Profonds sanglots! (Hugo, Légende, t. 5, 1877, p. 1080).Grand silence des Andes prodigieux et solitaires, Ce n'est pas vous, non, qui remplissez ce cœur D'une harmonie indescriptible, où se mêlent Une joie féroce et des sanglots d'orgueil! (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 65).
C. − P. anal., littér. Bruit qui évoque un sanglot. Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon cœur D'une langueur Monotone (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 72).La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles (Mallarmé, Poés., 1898, p. 30).À gros sanglots la gouttière crevée se vidait sur le balcon (Colette, Duo, 1934, p. 191).
Prononc. et Orth.: [sɑ ̃glo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 « spasme de la poitrine » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 6181); b) 1314 sangloit « hoquet » (Henri de Mondeville, Chirurgie, 1717 ds Gdf. Compl.); 2. p. anal. a) déb. xvies. singlot en parlant du soulèvement des vagues de la mer (D'Auton, Chron., Richel. 5082, f o60 r ods Gdf.); b) 1827 (Baour-Lormian, Ossian, p. XVII: sa harpe est humide de pleurs, chacun de ses sons est un sanglot). Du lat. pop. *singluttus, altér. à partir de gluttire « avaler », de singultus « hoquet; en particulier hoquet des personnes qui pleurent, sanglot; râle ». Fréq. abs. littér.: 2 085. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 097, b) 4 080; xxes.: a) 4 276, b) 2 318.