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SAMARITAIN, -AINE, adj. et subst.
A. − Adj. et subst., HIST. DES RELIG. (Juif, juive) qui était originaire de ou qui habitait Samarie, ville ou contrée de Palestine située dans l'actuelle Syrie, et qui faisait partie d'une secte pratiquant un judaïsme altéré et pour cela méprisé. Ses disciples le prièrent [Jésus] de faire descendre le feu sur un village de Samaritains, qui lui avoit refusé l'hospitalité (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 361).Il est intéressant de noter que chez les Samaritains actuels, des cheveux roux, un teint clair et des yeux bleus sont très fréquents (...) ces Samaritains ont des chances de représenter la population primitive du royaume d'Israël du Nord (Haddon, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 191).
B. − Adj. Qui est propre à la Samarie, à ses habitants. Écriture samaritaine. Manuscrit samaritain. Manuscrit comportant les cinq premiers livres de la Bible, écrit en caractères samaritains et ,,en usage dans la secte des Samaritains`` (Bible 1912). L'antiquité hébraïque ne s'était pas trompée à ce point. La version samaritaine traduit les enfants des forts, des dominateurs (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 628).
LING., empl. subst. masc. sing. Langue propre à ce peuple, issue de l'hébreu et proche de l'araméen galiléen du Talmud de Jérusalem. L'hébreu (...) disparaît à une époque reculée, pour laisser dominer seuls le chaldéen, le samaritain, le syriaque (Renan, Avenir sc., 1890, p. 207).
C. − [P. allus. à l'Évangile]
1. Subst. masc. [Luc X, 25-37] Le bon Samaritain. Personnage que le Christ propose dans une parabole comme exemple de charité efficace et désintéressée parce qu'il est le seul à prendre en charge et à soigner un homme laissé pour mort par des brigands. Charité, parabole du bon Samaritain; faire le bon Samaritain. Mais pouvais-je dire à une malheureuse créature (...) que vous ne voulez pas être le bon Samaritain? (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 172).C'est alors que le paysan le trouva, attiré par ses gémissements. Ce bon samaritain, qui était un jeune et vigoureux garçon, prit le pauvre pontife dans ses bras, le hissa sur son cheval et l'emmena en croupe dans la direction d'Étreval où il habitait (Barrès, Colline insp., 1913, p. 310).
Au fém. Chère petite Samaritaine qui avez eu compassion du voyageur percé de coups (Bloy, Journal, 1905, p. 267).
Empl. adj. Qui rappelle les qualités du bon Samaritain. Bonne œuvre samaritaine. Ce n'était pas le docteur Steuri, c'était Jos-Mari qui connaissait Kate, et qui sentait où était son bien et son mal, sans rien devoir aux cours samaritains de sa science (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 229).
2. Subst. fém. [Jean IV, 28-42] La Samaritaine. Femme de Samarie rencontrée par le Christ auprès du puits de Jacob, à laquelle il demande à boire, promet l'eau vive de la vie éternelle et révèle sa qualité de Messie. Je ne parle pas ici des femmes pécheresses et des samaritaines qui gardent plus souvent à part des fontaines secrètes de tendresse et de repentir (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 145).Aux margelles des puits nulle Samaritaine N'a tendu vers ma soif ses paumes pleines d'eau (Ch. Guérin, Cœur solit., 1904, p. 164).
3. Subst. fém. [P. allus. à ces deux textes] Tout en parlant, elle me passait son chiffon sur le front, les joues. L'eau fraîche me faisait du bien (...). Ma petite Samaritaine levait sa lanterne à la hauteur de mon menton, pour mieux juger de son travail (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1200).
REM.
Samaritanisme, subst. masc.,hist. relig. Doctrine des Samaritains. Le schisme entre les deux parties d'Israël est scellé à jamais, et le samaritanisme, comme religion distincte, est fondé (Renan, Hist. peuple Isr., t. 4, 1892, p. 15).
Prononc.: [samaʀitε ̃], fém. [-εn]. Étymol. et Hist. 1. 1180-85 Les Samaritans, nom donné à un peuple sarrasin (Orson de Beauvais, éd. G. Paris, 1632); 2. 1291-95 [impr. 1529] désigne, dans l'A.T., les déportés que les rois d'Assyrie établirent dans le royaume d'Israël après la prise de Samarie [421 av. J.-C.] (Bible en fr., version de Guiart des Moulins, Paris, Jehan Petit, t. 1, non fol., IV Rois XVII: [les filz Disrael] revindrent en Israel et habiterent avec les Samaritains); 3. désigne, dans le N.T., les descendants de ces étrangers, qui pratiquaient un judaïsme altéré, spéc. a) 1291-95 [impr. 1529] en réf. à la parabole évangélique [Luc X, 33] où le Samaritain est la figure du Christ (Bible en fr., t. 2, non fol., Luc X: ung Samaritain allant par chemin vint aupres de luy); xves. [ms.] samarithan (Des Louanges de la S. Vierge, ms. Berlin, fol. 130 v ods Gdf. Compl.); p. ext. 1879 être le bon samaritain de quelqu'un (Hugo, Pitié supr., p. 160); 1918 faire le bon samaritain (France, Pt Pierre, p. 231); b) 1541 adj. fém. désigne la femme rencontrée au puits de Jacob (Bible en fr., version de Lefèvre d'Etaples, Anvers, Antoine Des Gois, N.T., fol. XXXVIIIa, Jean IV: moy qui suis femme samaritaine); av. 1559 subst. ([Almanque Papillon, Sermon du bon Pasteur et du mauvais − v. Cl. Marot, Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 3, pp. 54-55] ds Id., ibid., éd. A. Grenier, t. 1, p. 66: Tu ne cherchais rien moins, Samaritaine, Que ton salut allant à la fontaine); 4. 1671 ethnique adj. « qui est de Samarie » (Pomey). Empr. au lat. chrét.samaritanus « de Samarie », Vulgate, Luc, Jean, supra. Cf. la forme adaptée a. fr. samariën (3etiers xiiies. [ms.] ds M. von Orelli, Der altfranzösische Bibelwortschatz des Neuen Testamentes im Berner Cod. 28, 1975, [Luc XVII, 16] fol. 260a). Fréq. abs. littér.: 100. Bbg. Quem. DDL t. 30.