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SÉMITISME, subst. masc.
A. −
1. Civilisation(s), éthique(s), philosophie(s) des sémites. Dans Tolède, (...) [je] vois à chaque pas la plus belle lutte du romanisme et du sémitisme, un élément arabe ou juif qui persiste sous l'épais vernis catholique (Barrès, Greco, 1911, p. 84).
En partic. Synon. de judaïsme (v. ce mot A).Non pas la loi: la grâce. C'est l'émancipation dans l'amour, − et l'acheminement par l'amour vers une obéissance exquise et parfaite. Il faut y sentir [chez St Paul] l'effort de la tendre doctrine chrétienne pour faire éclater les étroits langes du sémitisme qui l'enserrent (Gide, Journal, 1916-19, p. 589).Nous laissons de côté la question controversée des influences du sémitisme sur la pensée hellénique (Weill, Judaïsme, 1931, p. 94).
2. P. méton.
a) Les sémites, en particulier les juifs et les arabes. Les chefs wisigoths de l'Espagne, en forçant le sémitisme d'accepter les formules catholiques, ont dénationalisé, mais non point dénaturé les âmes (Barrès, Cahiers,t. 3, 1904, p. 322).
b) Les sémites, en tant que groupe ethnique. Cette population tolédane que je voyais dimanche dernier se promener autour de la musique et qui fait voir si nettement les traits fins du sémitisme, des profils arabes et juifs, aime et sert de tout son cœur le drapeau espagnol (Barrès, Cahiers,t. 3, 1904, p. 320).
c) Le sémitisme de qqc./qqn.Le caractère sémite (et, plus particulièrement, juif) de quelque chose/quelqu'un. Le sémitisme de Swann (Proust, Temps retr., 1922, p. 944).
B. − LING. ,,Tournure, construction ou forme propre aux langues sémitiques ou introduite dans une langue indo-européenne par emprunt à une langue sémitique, spécialement à l'araméen et à l'hébreu`` (Foi t. 1 1968).
REM.
Sémiticité, subst. fém.Caractère de ce qui est sémite et, plus particulièrement, juif. Synon. sémitisme (supra A 2 c).Le baron, parfaitement conscient de la sémiticité totale de sa généalogie, ne voyait jamais Pandroche ouvrir le bec sans un petit frisson (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 197).
Prononc. et Orth.: [semitism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1848 sémiticisme ling. « caractère sémitique (d'un mot, d'une langue) » (S. Birch, Lettre sur l'expression hiéroglyphique de deux noms propres égyptiens in R. archéol., 15 avr.-15 sept., p. 303 ds Quem. DDL t. 9: la question du sémiticisme des noms de Sheshank et des autres rois), hapax; 1857 sémitisme (J. Oppert, Inscr. de Borsippa ds J. asiatique, 5esérie, t. 10, p. 224: le sémitisme de la langue assyrienne); b) 1964 « idiotisme appartenant aux langues sémitiques » (Lar. encyclop.); 2. 1859 « ensemble des caractères propres aux Sémites » (M. Nicolas, Le parsisme ds R. germ., t. 7, p. 253: cette langue [le parsi]... fut peut-être le produit d'une réaction contre le sémitisme); 1862 (E. Renan, De la part des peuples sémitiques dans l'hist. de la civilisation, Discours ds Œuvres complètes, Paris, éd. H. Psichari, 1948, t. 2, p. 332: le sémitisme était maître encore sur sa terre); 3. 1899 abusivement « caractères et influence des juifs » (J. Soury cité ds Barrès, Cahiers, t. 2, p. 118). Dér. de sémite* (sémitique*); suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. Bonnafous (S.). La Désignation socio-pol. en France de 1879 à 1914... Saint-Cloud, 1983, pp. 127-150.