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SÉMIOLOGIE, subst. fém.
A. − MÉD. Partie de la médecine qui étudie les symptômes et les signes cliniques traduisant la lésion d'un organe ou le trouble d'une fonction. Synon. sémiotique (vx), symptomatologie.La neuro-physiologie illustre parfaitement ce que la méthode anatomo-clinique a pu réaliser avec l'appoint simultané de la sémiologie, de l'histologie et de l'expérimentation (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 657):
1. ... après quelques oscillations on observe une fixité remarquable, subsistant longtemps et témoignant de l'exagération de l'équilibre volitionnel statique alors que l'équilibre volitionnel cinétique est déficient comme le montre l'hypermétrie. Babinski a complété l'ensemble magistral de cette sémiologie cérébelleuse en étudiant parallèlement la déséquilibration vestibulaire par l'étude des mouvements réactionnels, par l'épreuve qu'il a proposée du vertige voltaïque. Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 262.
B. − COMMUN., LING.
1. [Notamment chez F. de Saussure] Étude générale, science des systèmes de signes (intentionnels ou non) et des systèmes de communication:
2. On peut (...) concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale; nous la nommerons sémiologie (...). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. (...) La linguistique n'est qu'une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini dans l'ensemble des faits humains. Sauss.1916, p. 33.
2. En partic.
a) Étude des systèmes de communication (incluant ou non les langues naturelles) posés et reconnus comme tels par l'institution sociale (code de la route, signaux maritimes, etc.). Une « sémiologie de la communication », c'est-à-dire (...) une discipline qui étudie les structures sémiotiques ayant la communication pour fonction, qu'elles soient ou non des langues (L.-J. Prieto, Pertinence et prat., essai de sémiologie, 1975, p. 11):
3. ... tous les post-saussuriens (...) ont constitué (...) les bases solides d'une sémiologie qui serait d'abord la description du fonctionnement de tous les systèmes de communication non linguistiques, depuis l'affiche jusqu'au code de la route, depuis les numéros d'autobus ou de chambres d'hôtel jusqu'au code maritime international des signaux par pavillons. G. Mounin, Introd. à la sémiologie, 1970, p. 11.
b) Étude des pratiques signifiantes, des significations attachées aux faits de la vie sociale et conçus comme systèmes de signes. Synon. plus fréq. sémiotique (v. ce mot II A 2 et sémiologique B ex. de E. Benveniste).La sémiologie (...) a pour objet tout système de signes, quelle qu'en soit la substance, quelles qu'en soient les limites: les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets et les complexes de ces substances que l'on retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent, sinon des « langages », du moins des systèmes de signification (R. Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, Élém. de sémiologie, 1968 [1964], p. 79).
Sémiologie littéraire, théâtrale, de l'art, du cinéma, de la peinture, etc. Étude des faits littéraires, théâtraux, cinématographiques, artistiques, etc. envisagés comme systèmes de signes. Une chose au moins est sûre: aucune sémiologie du son, de la couleur, de l'image ne se formulera en sons, en couleurs, en images. Toute sémiologie d'un système non-linguistique doit emprunter le truchement de la langue, ne peut donc exister que par et dans la sémiologie de la langue (É. Benvéniste, Probl. de la ling. gén., II, Sémiologie de la lang., 1974 [1969], p. 60).Il faut rappeler la condition fondamentale de toute sémiologie picturale: l'indissociabilité du visible et du nommable comme source du sens (Encyclop. univ.t. 141972, p. 863).
c) CARTOGR. Sémiologie graphique. ,,Étude des signes graphiques, de leurs propriétés et de leurs rapports, avec les éléments d'information qu'ils expriment`` (George 1984).
3. [Chez Hjelmslev, p. oppos. à sémiotique] Système signifiant non scientifique. Hjelmslev, tout en gardant le terme de Saussure, le dote d'une définition précise: il entend par sémiologie la métasémiotique scientifique dont la sémiotique-objet n'est pas scientifique (Greimas-Courtés1979).
4. [Dans la ling. de G. Guillaume] Système des signifiants. V. sémiologique B.
Rem. Sémiologie se trouve concurrencé, dans certaines accept. par sémiotique (supra B 2). Cette concurrence relève essentiellement de deux filiations théoriques: celle de F. de Saussure qui avait formé le projet d'une sémiologie et celle de Ch. S. Peirce qui utilise le terme de « semiotics » trad. par sémiotique. Toutefois, si la limite entre sémiologie et sémiotique est mal fixée (sauf dans la théorie glossématique de Hjelmslev), il s'agit là de deux domaines en cours de constitution: pour certains (R. Barthes) la sémiotique s'applique à un système particulier, la sémiologie étant une science générale qui regroupe diverses sémiotiques; pour d'autres, au contraire, la sémiotique suppose un domaine d'étude plus large que celui de la sémiologie.
REM.
Séméiologie, subst. fém.,var. rare (sauf dans l'accept. méd.). a) Méd. Guyon a fixé les règles de l'examen physique des reins et a précisé la séméiologie de ces deux grands symptômes urinaires qui se montrent dans la plupart des affections chirurgicales des reins, l'hématurie et la pyurie (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 215).b) Commun. Ce qu'il y a de plus profond dans l'histoire spirituelle de l'humanité c'est la compréhension du signe, et toute grande philosophie est une séméiologie; découvrir le chiffre du monde et pouvoir ainsi en révéler le langage, tel est l'objet du désir fondamental de l'homme (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 47).
Prononc. et Orth.: [semjɔlɔ ʒi]. Ac. 1762: séméïologie; 1798-1878: -méio-; 1935: -méio-, -mio-. Étymol. et Hist. 1. 1752 séméïologie, sémiologie méd. « symptomatologie » (Trév.); 2. a) 1916 « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (Sauss., loc. cit.); b) 1967 en partic. sémiologie graphique (J. Bertin, Sémiologie graphique. Les diagrammes. Les réseaux. Les cartes [titre]). Formé du gr. σ η μ ε ι ̃ ο ν « signe » et λ ο ́ γ ο ς « discours » (v. -logie).
DÉR.
Sémiologue, subst.,commun. Spécialiste de sémiologie. Le sémiologue (...) dira (...) à quel niveau du système sémantique de la Mode, l'économie et la sociologie rejoignent en pertinence sémiologique: au niveau de la formation du signe vestimentaire par exemple, ou à celui des contraintes associatives (tabous) ou à celui du discours de connotation (R. Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, Élém. de sémiologie, 1968 [1964], p. 170). [semjɔlɔg]. 1reattest. 1964 id.; de sémiologie par substitution de l'élém. -logue* à l'élém. -logie*.
BBG.Engler (R.). Sémiologies saussuriennes. 2. Le Canevas. Cah. F. Sauss. 1980, n o34, pp. 4-16. − Greimas (A. J.). Cah. Lexicol. 1965, n o6, p. 111. − Guiraud (P.). La Sémiologie. Paris, 1971, 128 p. − Martinet (J.). Clefs pour la sémiologie, Paris, 1973, 243 p. − Mounin (G.). Introd. à la sémiologie. Paris, 1970, 251 p. − Nattiez (J.-J.). De la sémiologie à la sémantique. Cah. LIng. Montréal. 1973, n o2, pp. 219-240; Le point de vue sémiologique. Cah. Ling. Montréal. 1975, n o5, pp. 50-73. − Sign, language, culture. Signe, language, culture. Ed. A. J. Greimas, R. Jakobson... The Hague, Paris, 1970, p. 13-27. − Wunderli (P.). Sémantique und Sémiologie. Vox rom. 1971, t. 30, n o1, pp. 14-31.