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SÉJOURNER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers.] Demeurer un certain temps dans un lieu, y résider sans y être fixé. Séjourner quelques jours à l'hôtel, chez des amis; j'ai séjourné deux ans en Angleterre. Il faudrait au moins, (...) faire séjourner ses enfants en pays étranger, changer pour un an un Français pour un Anglais (Michelet, Journal, 1834, p. 122).L'ami T'Serstevens séjourne actuellement aux Marquises, où il bourlingue d'île en île (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 333).
P. ext. Rester un moment dans un endroit. Séjourner sous un arbre. Elle (...) entrait dans l'église Notre-Dame-de-Lorette par la grande porte, y séjournait environ dix minutes, et sortait par la rue Fléchier (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 215).Savoir user d'un appartement, c'est savoir séjourner dans une pièce ou dans l'autre selon l'humeur, l'heure et la saison (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1388).
B. − [Le suj. désigne un inanimé] Rester pendant un certain temps au même endroit. Aliments qui séjournent dans la bouche; le fer qui séjourne dans l'eau rouille; les neiges séjournent longtemps sur le versant Nord. Le pancréas est-il dissous dans la bile quand il a séjourné dans l'alcool? (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 70).Sous la table, elle avait passé un billet froissé à Edmond. Il eut toutes sortes de peines à faire celui qui le sort du veston, et à lui donner l'aspect d'un honnête billet qui a séjourné dans une poche (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 384).
P. métaph. Amour qui séjourne dans le cœur; souvenir qui séjourne dans la mémoire. Cet instinct de cruauté qui séjourne au cœur de la femme (Louÿs, Aphrodite, 1896, p. 158).Vous savez dans quel antre séjourne la lamentation de ce pauvre vainqueur (Péguy, Ève, 1913, p. 734).
Prononc. et Orth.: [seʒuʀne], (il) séjourne [-ʒuʀn]. Ac. 1694, 1718: sejourner; dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1121-34 surjurner « demeurer quelque temps dans un lieu » (Philippe de Thaon, Bestiaires, 618 ds T.-L.); ca 1140 sujurner (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1707); ca 1160 [ms. A fin xiie-déb. xiiies.] sejorner (Eneas, 351 ds T.-L.); 1600 « (d'une chose) rester quelque temps au même endroit » (Olivier de Serres, Theâtre d'Agriculture, Paris, Jamet Métayer, p. 451: miel (...) qui sejorne au fons du pot). Du lat. vulg. *subdiurnare proprement « durer un certain temps », comp. de sub exprimant la notion de « un peu » et de diurnare « durer », relevé au sens de « vivre longtemps ». Sejorner est issu de sojorner par dissim.; la forme sorjorner est due à un changement de préf., v. sur, préposition. Fréq. abs. littér.: 373. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 611, b) 577; xxes.: a) 494, b) 454.