| ![]() ![]() ![]() ![]() RUINÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de ruiner1*. II. − Adjectif A. − 1. [En parlant d'une constr. ou d'un ensemble d'édifices] En ruines. Synon. détruit.Château, fort, monastère, temple, village ruiné; enceinte, tour ruinée. Un édifice ruiné, sur les débris duquel les Turcs ont élevé une maison de derviche et une mosquée (Lamart.,Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 159).Les portes ruinées de Mycènes (Gide,Journal, 1895, p. 62). 2. P. ext. [En parlant d'une chose concr.] En très mauvais état. Synon. abîmé, délabré, détérioré.Les chemins sont ruinés (Ac.1798-1878).Les portes et les volets pendants et pourris, les balustrades rouillées, les fenêtres ruinées, paraissaient devoir tomber au premier souffle d'une tempête (Balzac,Chouans, 1829, p. 154).Il se mit, pour la nuit, dans un vieux fauteuil ruiné, assurant qu'il y dormirait bien (A. France,Dieux ont soif, 1912, p. 190). 3. P. anal. a) [En parlant d'une pers., p. méton., de son état physique, d'une partie de son corps] Dont l'état physique est délabré par l'âge, les excès. Synon. décrépit, délabré.Santé ruinée; visage ruiné. L'on a déjà les cheveux gris, l'estomac ruiné, le cœur fané, qu'à peine on a trente ans! (Vallès,Réfract., 1865, p. 105).Corps ruinés dans lesquels une simple dysenterie peut présenter des formes (...) asiatiques (Giono,Hussard, 1951, p. 28). b) MÉD. VÉTÉR., vieilli. [En parlant d'un cheval; p. méton., de ses membres] Dont la vigueur est diminuée par l'âge, la maladie, etc. Un cheval ruiné, qui a les jambes ruinées (Ac.1835, 1878). B. − Au fig. 1. [En parlant d'une chose abstr.: struct., idée, sentiment, etc.] Réduit à néant de façon progressive ou soudaine. Synon. anéanti, désagrégé, détruit.Amour, espoir ruiné; hypothèse ruinée. Autorité complètement ruinée (Lar. 19e). J'éprouvai le besoin de résumer la foi nouvelle qui avait remplacé chez moi le catholicisme ruiné (Renan,Avenir sc., 1890, p. 11). 2. [En parlant d'une pers., d'une collectivité] a)
α) Moralement abattu. Comme j'arriverais vite à l'apathie morne et au désespoir! Quand on n'a que pour deux liards d'espérance et par conséquent de courage, on est vite ruiné (Amiel,Journal, 1866, p. 292).
β) Vieilli, littér. Ruiné d'honneur, de réputation. Qui a perdu son honneur, sa réputation. Synon. perdu* d'honneur, de réputation.Il est ruiné d'honneur et de réputation (Ac.1798-1878). b) Qui a perdu ses biens, sa fortune. Joueur ruiné; famille ruinée. Les affronts, la froideur, le dédain qui attendent l'homme ruiné, le fils du failli! (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 150).Des bandes de fermiers ruinés montent au pillage des magasins de comestibles dans les petites villes endormies du Middle West (Nizan,Chiens garde, 1932, p. 203). − Empl. subst. masc. Les changements subits de fortune ont un grand inconvénient: les enrichis n'ont pas appris à être riches, et les ruinés à être pauvres (Joubert,Pensées, t. 1, 1824, p. 283). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɥine]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 1 338. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 401, b) 2 262; xxes.: a) 1 851, b) 1 314. |