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ROUPIE1, subst. fém.
Vieilli. Humeur sécrétée par la muqueuse nasale et qui pend au nez par gouttes. Avoir la roupie au nez. C'est un vieillard sordide. Il lui coule perpétuellement du nez une roupie qu'il recueille dans un mouchoir rouge, grand comme un drap (A. France,Vie fleur, 1922, p. 433).
P. métaph. Ils gravirent un escalier étroit. Les murs ruisselaient d'humidité, secrétaient des roupies, distillaient des gouttes de café noir (Huysmans,Cathédr., 1898, p. 72).
Expr., pop., fam. De la roupie de singe (vieilli), de sansonnet. Une chose insignifiante. [Souvent en empl. nég. pour qualifier une chose remarquable] On s'assit autour de la table, et le zingueur voulut verser le café lui-même. Il sentait joliment fort, ce n'était pas de la roupie de sansonnet (Zola,Assommoir, 1877, p. 470).
Arg. Roupie de singe. ,,Mauvais café. On dit aussi jus de chapeau`` (France 1907).
Prononc. et Orth.: [ʀupi]. Homon. roupie2. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. xiiies. roupie (Marguet convertie, ms. BN 25545 ds A. Jubinal, Nouv. rec. de contes, dits, fabliaux, t. 1, p. 324); 1865 roupie de singe (Larchey, Excentr. lang.); 1877 roupie de sansonnet (Zola, loc. cit.). Orig. inc. (FEW t. 21, p. 419). G. Alessio ds R. Ling. rom. t. 17, p. 166 a proposé un étymon lat. *ruppι ̄ta qui serait issu du gr. ρ ̔ υ ́ π ο ς « crasse, saleté; substance gluante, poix, cire à cacheter; petit lait ». Cf. aussi le lat. médiév. ropida glosé roupie (mil. xives., Abavus IV, 7487 ds Roques).
DÉR.
Roupieux, -euse, adj.,vieilli. [En parlant d'une pers.] Qui a souvent la roupie au nez. Dites-donc, Mademoiselle Marthe, voilà une lettre que l'ouvreuse m'a dit de vous remettre, grasseya une grosse fille roupieuse (Huysmans,Marthe, 1876, p. 12).Empl. subst., pop., vieilli. J'avais point tort d'êt' méfieuse... Souventes fois, ej' me disais: « Eç' roupieux-là, i' t' fait la corne! » (Martin du G.,Gonfle, 1928, I, 2, p. 1178). [ʀupjø], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) ca 1295 adj. « qui a la roupie au nez » (Jean de Meung, Testament, 181 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 10: Il [le vieillard] devient froit et sec, baveux et roupieux), 1636 subst. (Monet: roupieus), b) 1631 nez roupieux (Saint-Amant, Poète crotté, 483 ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 2, p. 60); de roupie1, suff. -eux.
BBG.Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977, pp. 488-489 (s.v. roupieux).