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ROUIR, verbe
TECHNOLOGIE
A. − Empl. trans. Isoler les fibres utilisables des plantes textiles en détruisant la matière gommo-résineuse qui les soude, par une macération dans l'eau ou par tout autre procédé. Elle sait rouir le chanvre, filer, laver, battre le beurre, presser le fromage et faire la cuisine aussi bien que ma femme (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 56).
B. − Empl. intrans. Subir cette opération. Une odeur fade venait de cette plaine, la senteur des lins rouissant dans la Lys, qu'on percevait au loin, sinueuse et rampante, à fleur de terre, étalant ses eaux grasses couleur d'étain sous le ciel sombre (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 18).
Tour factitif. Faire rouir.Je ne voudrais point qu'on fît rouir l'écorce [du bananier] ainsi que le chanvre, parce que cette plante contient une grande quantité d'eau de végétation, et de pulpe, qui tend à accélérer la putréfaction de la partie ligneuse (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 250).
Prononc. et Orth.: [ʀwi:ʀ], (il) rouit [ʀwi]. Passy 1914, Warn. 1968, Lar. Lang. fr.: [ʀwi:ʀ]. Prononc. monosyllabique recommandée ds Fouché Prononc. 1959, p. 394, p. oppos. à brouir, éblouir, écrouir. Martinet-Walter 1973: [ʀwi:ʀ], [ʀui:ʀ] (13, 4). Att. ds Ac. dep. 1694; 1694: rouyr. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 trans. « isoler les fibres textiles (du lin, du chanvre) en détruisant la matière gommeuse qui les entoure, par une macération dans l'eau » (Robert de Ho, Enseignements, 30, cf. Romania, t. 32 1903, p. 144); 1534 intrans. « subir le rouissage » (Coutumes de Mons, chap. 53 ds Nouv. coutumier gén., éd. C.-A. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 185a); b) [en parlant d'autres substances végétales que le chanvre ou le lin] 1723 « subir un commencement de décomposition » (J. Boullay, Manière de bien cultiver la vigne [...] dans le vignoble d'Orléans ds R. Ling. rom. t. 38 1974, p. 498); 1857 trans. « faire subir un commencement de décomposition » (Michelet, Insecte, p. 296); 2. 1690 intrans. « s'altérer, prendre un mauvais goût (en parlant de la viande) » (Fur.). De l'a. b. frq. *rōtjan « rouir (le chanvre) », cf. le m. néerl. rôten, le m. b. all. rôten « id. ». FEW t. 16, p. 738b. Fréq. abs. littér.: 14.
DÉR. 1.
Rouissage, subst. masc.,technol. Action de rouir. Synon. roui.Des arrêtés préfectoraux rendus sur les avis des conseils de salubrité et des ingénieurs déterminent: 1 la durée du rouissage du lin et du chanvre dans les cours d'eau et les emplacements où cette opération peut être pratiquée avec le moins d'inconvénient pour le poisson (Code pêche fluv., 1875, p. 59). [ʀwisa:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1reattest. 1706 (Arrêt du 29 juin in Edits, arrest et reglemens [...] sur la matière des eaux et forêts, Paris, 1714, p. 345); de rouir, suff. -age*.
2.
Rouisseur, -euse, subst.Personne pratiquant le rouissage. Un rouisseur visite tous les soirs son routoir (Lar. 19e). [ʀwisœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1875 id.; de rouir, suff. -eur2*.
3.
Rouissoir, routoir, subst. masc.,technol. Lieu où l'on fait rouir des fibres textiles. En 1794, les environs de Saint-Joseph étaient occupés par des terres à chanvre et d'infâmes routoirs (trous à demi pleins d'eau pour faire rouir le chanvre), où je distinguais les œufs gluants de grenouilles qui me faisaient horreur (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 146). [ʀwiswa:ʀ], [ʀutwa:ʀ]. 1resattest. a) 1549 rouissoir (Est.), b) 1559 routoyr (G. de Gouberville, Journal ds Poppe, p. 210); de rouir, suff. -oir*, b d'apr. les dér. fr. qui ont un -t- étymologique (Meyer-L. t. 2, § 26, 63); cf. aussi rotour « routoir » dès 1321 (Arch. JJ 60, f o93 r ods Gdf.).