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ROSBIF, subst. masc.
A. − ART CULIN. Morceau de bœuf (généralement coupé dans l'aloyau), rôti ou à rôtir. Rosbif doré, saignant; servir un (beau, bon) rosbif aux pommes de terre; manger un rosbif à la broche; du rosbif froid; une tranche, un morceau de rosbif. Il but une gorgée de whisky coupé d'eau, attaqua le rosbif, et se répéta qu'il aimait à vivre (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1129).La femme de ménage a posé au milieu de la table un petit carré de bœuf rôti, et un plat de pommes de terre (...). − Le rosbif sera tout juste saisi, dit Sampeyre (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 105).
P. métaph. Le confortable pharmacien de sous-préfecture normande, à la jolie barbe fine, qui parle tant et si bien, n'a pas grand rapport avec Lamuse, le gras paysan du Poitou, aux joues et à la nuque de rosbif (Barbusse, Feu, 1916, p. 21).
P. ext., vieilli. Partie d'arrière de certains animaux qui se mange rôtie. Rosbif d'agneau, de chevreuil, de mouton. Que la postérité ne s'avise pas d'en conter aux générations futures sur l'héroïsme du Parisien de 1870. Tout son héroïsme aura consisté à manger du beurre fort dans ses haricots et du rosbif de cheval au lieu de bœuf, − et cela sans trop s'en apercevoir, le Parisien n'ayant guère le discernement de ce qu'il mange (Goncourt, Journal, 1870, p. 673).
En compos., rare. Rosbif-mouton. Les trois jours de rosbif-mouton étaient un peu forts pour elle (Michelet, Journal, 1857, p. 337).
Rem. Dupré 1972 note: ,,L'usage (...) d'appliquer rosbif à une viande autre que le bœuf n'existe plus communément dans la langue contemporaine, sauf pour le cheval: un rosbif de cheval``.
B. − Pop. [En raison des habitudes culinaires du peuple anglais] Anglais. Le Suédois [à Londres] s'entifla dans un taxi (...) Sacrés Rosbifs! On pourrait presque se tenir debout dans ces guimbardes (Le Breton, Rififi, 1953, p. 124).
Empl. adj. Style rosbif. L'Angleterre, par son tempérament antipathique et contraire au nôtre, nous a toujours subjugués. Le dernier siècle y a été chercher l'anglomanie et ses modes, les courses de chevaux, les habits de cocher, le genre rosbif (Goncourt, Journal, 1867, p. 324).
REM.
Roast-beef, roastbeef, subst. masc.[Calque de la graph. angl.] Je dînais aussi dans l'est de la ville chez M. Rothschild de Londres (...) Le roast-beef égalait la prestance de la tour de Londres (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 100).Un excellent dîner au champagne, où figuraient de superbes tranches de saumon, un roastbeef doré, cuit à miracle (A. Daudet, Port-Tarascon, 1890, p. 239).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔzbif]. Att. ds Ac. dep. 1798. Plur. des rosbifs. V. supra rem. Également une forme à moitié francisée rostbeef (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 321 et Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 245). Étymol. et Hist. 1. 1691 « morceau de viande rôtie ou à rôtir, en principe de bœuf » ([F. Massialot], Le Cuisinier roial et bourgeois, 2 ds Höfler Anglic.: deux Ros de Bif, garnis de cotelettes de veau mariné frites); 1691 Ros de bif de Mouton (Id., ibid., 51 d'apr. M. Höfler ds Z. rom. Philol. t. 86, p. 337); 1755 rosbif ([Voltaire], La Pucelle d'Orléans, 180 ds Höfler Anglic.); 1789 rostbeef (Voltaire, Dict. philos., t. 6, Amsterdam, Langues, section III, p. 174, et non éd. 1764); 2. 1774 « Anglais » (Confession gén. d'Audinot, 21 − Rouen, Lemonnyer, 1880 ds Quem. DDL t. 26); cf. aussi 1727 Jacques Rosbif nom d'un négociant anglais (L. de Boissy, Le Français à Londres ds Höfler Anglic.). Empr. à l'angl.roast(-)beef « rôti de bœuf » comp. de beef « viande de bœuf » issu de l'a. fr. boef, buef (v. bœuf) et de roast, forme adj. du part. passé de to roast issu de l'a. fr. rostir (v. rôtir). Fréq. abs. littér.: 31. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 252. − Bonn. 1920, p. 121. − Boulan 1934, p. 121. − Quem. DDL t. 13, 17, 22, 32.