Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ROMAIN, -AINE, adj. et subst.
I.
A. −
1. Adjectif
a) [En parlant d'une chose] Qui caractérise la Rome antique, sa population, son organisation, son mode de vie. On oppose généralement le vêtement taillé, ajusté et cousu des peuples continentaux (comme la tunique ou les braies gauloises) au vêtement drapé des peuples méditerranéens (comme la toge ou le manteau romains) (A. Pelletier, La Femme dans la société gallo-romaine, 1984, p. 51):
... c'est là le trait propre, distinctif de la vie romaine: le triomphe d'abord, le cirque ensuite. Ils avaient conquis une centaine de nations, et trouvaient naturel de les exploiter. (...) ils vivaient oisifs, se promenaient dans une ville de marbre, se faisaient masser dans les bains, regardaient des mimes, des acteurs, et, pour se distraire, allaient contempler la mort et les blessures... Taine, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 15.
SYNT. Antiquité, époque, histoire romaine; civilisation, décadence, esprit, force, génie, grandeur, majesté, puissance, vertu(s) romain(e)(s); aigle, pourpre romaine; gouvernement, langue, législation, loi(s), mœurs, traditions romain(e)(s); conquête, domination, occupation, ordre romain(e); camp(s), cité, colonie(s), état(s), flotte, province(s), république, ville romain(e)(s).
Calendrier romain. ,,Calendrier primitif de Rome, qui était commun à cette ville et au reste du Latium: il se composait de 304 jours répartis en 10 mois`` (Ac. Compl. 1842).
Caractères romains, écriture romaine. [P. oppos. aux alphabets arabes, cyrilliques, orientaux] Caractères de l'alphabet latin. La vieille Serbie l'écrit [le serbo-croate] en caractères cyrilliques, tandis que la Croatie l'écrit en caractères romains; la Slovénie, qui tient elle aussi son alphabet de Rome, parle une langue plus archaïque (Arts et litt., 1936, p. 52-3).
Capitales/majuscules romaines, lettres romaines. La capitale romaine était une écriture difficile (...), tous les mots s'inscrivant dans un rectangle uniforme. (...) une autre capitale était également employée; plus facile à écrire (les traits en sont moins rigides, moins rectilignes), elle est connue sous le nom de capitale romaine rustique (Civilis. écr., 1939, p. 6-12).Empl. subst. Quantité insensée d'inscriptions et de noms gravés (...) en bâtarde, en romaine, en majuscule (Du Camp, Nil, 1854, p. 136).L'écriture est à l'image de la société. Il faut peu d'expérience pour reconnaître du ptolémaïque, du romain ou du byzantin (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 511).
Chiffres romains. [P. oppos. aux chiffres arabes] Lettres capitales I, V, X, L, C, D, M, correspondant à 1, 5, 10, 50, 100, 500, 1 000 et utilisées dans la Rome antique pour la numérotation. Tel est le système de figures que nous appelons les chiffres romains. Ces lettres peignent très-nettement les nombres, et sont moins longues à tracer, que s'il fallait écrire complètement tous les sons des noms de nombres (Destutt de Tracy, Idéol.3, 1805, p. 512).
Droit romain. V. droit3I B 2 en partic. dr. romain.Empire romain. V. empire II E 1.Jeux romains. V. jeu IV B.Paix romaine. V. paix II A antiq. romaine.
En partic. Architecture, art romain(e). Architecture, art qui ,,présente un caractère spécial de solidité et d'utilité pratique``, dans des édifices spécifiques: ,,cloaques, aqueducs, amphithéâtres, mausolées, voies publiques, arcs de triomphe, thermes, etc.`` et qui se distingue essentiellement par ,,l'emploi de l'arcade et de la voûte`` (d'apr. Chabat t. 2 1876). Je suis à Rome. (...) la Grèce m'a rendu difficile sur l'art antique. Le Parthénon me gâte l'art romain, qui me paraît à côté mastoc et trivial (Flaub., Corresp., 1851, p. 306).L'architecture romaine tire sa valeur principale de ce judicieux emploi des matériaux; on trouve toujours en elle puissance et sagesse, et si ses ruines sont imposantes, c'est à la raison autant qu'à la grandeur des constructeurs qu'elles sont redevables (Viollet-Le-Duc, Archit., 1863, p. 476).
SYNT. Amphithéâtre, aqueduc, arc, cirque(s), constructions, inscriptions, maison(s), médailles, monument(s), pont, routes, ruine(s), temple, tour, villa, voie(s) romain(e)(s).
Ciment romain. ,,Mélange de chaux éteinte et de pouzzolane, employé dans l'Antiquité`` (Lar. encyclop., s.v. ciment). Le ciment romain des aqueducs était pétri, ainsi que Rome elle-même, des mains qui la défendaient (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 17).P. anal., mod. Ciment à base de chaux et d'argile et à prise rapide dans l'eau. Il lui fallait [à Smeaton, en 1756] un matériau capable de durcir sous l'eau, et il opta pour un mélange de chaux et d'argile. Quarante ans plus tard, ce matériau, baptisé ciment romain, fut préparé industriellement par un Anglais du nom de Parkers (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 225).
Tuiles romaines. Tuiles creuses, généralement demi-cylindriques, associées à des tuiles plates, carrées ou rectangulaires. Les tuiles romaines dérivées des types de l'antiquité (...) comprennent des tuiles plates en forme de trapèze, à bords relevés (tegulae) (...) l'intervalle entre les rangées de tegulae est recouvert de tuiles creuses demi-tronconiques appelées canali (G. Espitallier, Notes et formules de l'architecte, t. 2, 1920, p. 151).P. anal., mod. Tuiles ayant l'aspect d'un demi-tronc de cône. Synon. tuile canal, tuile creuse, tuile ronde.Vous avez aperçu au-dessus de la croûte des toits en tuiles romaines (...) le dôme (Butor, Modif., 1957, p. 212).
b) [En parlant d'une pers. ou d'un groupe] Qui appartient à la Rome antique. La cruauté du citoyen romain, la cruauté de la femme romaine, le plaisir public au sang (...), une société bâtie sur l'esclave, ce monde où l'homme naissait et vivait sans entrailles pour l'homme (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 120).Par le pain et les jeux, l'empereur romain était entrepreneur de spectacles et distributeur d'aliments (Chenot, Entr. national., 1956, p. 9).
SYNT. Aristocratie, chevalier(s), consul, dames, esclave(s), famille, général, impératrice(s), jurisconsultes, légions, magistrats, orateur, patricien, peuple, population, préteur, proconsul, sénat, sénateur(s), société romain(e)(s). Citoyen romain. V. citoyen A 1 a.
c) Religion romaine. Religion polythéiste qui intégrait ses croyances et ses rites ,,dans le cadre de trois grandes fonctions hiérarchisées: la souveraineté juridique et magique, la force physique s'appliquant à la guerre, et la fécondité``, et qui, ,,après la restauration religieuse augustéenne``, s'est transformée ,,en une religion de plus en plus monothéiste`` (d'apr. Religions 1984). Déesse, dieu romain(e). Mercure, divinité romaine correspondant à l'Hermès des Grecs (Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 2, 1929, p. 246).
MYTH. Louve romaine. V. loup II A 2.La scène se passe sous le péristyle du palais de Tarquin, à Rome (...). Au centre de l'atrium on aperçoit l'autel de la louve romaine (Ponsard, Lucrèce, 1843, iii, 1, p. 49).
d) En compos. V. gallo-romain, gréco-romain.
2. Subst. Habitant, natif de la Rome antique. Anciens, jeune(s), premiers Romain(s); exemple des Romains; au temps des Romains. Un observateur attentif trouve dans les habitans de Rome des traits frappans du caractère des Romains. (...) ils aimaient les cérémonies religieuses; (...) les cérémonies sont fréquentes et pompeuses à Rome (...). Les Romains étaient éloquens et les habitants de Rome s'expriment avec chaleur et énergie (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1595).Un chef germain du IIesiècle était plus capable d'envahir l'empire qu'un patricien de Rome n'était capable de le défendre; mais le Romain érudit et fin (...) représentait un plus riche trésor d'acquisition humaine (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 17).
Les derniers (des) Romains (vx). Brutus et Cassius, derniers défenseurs de la République romaine. À mon frère sur sa tragédie de Brutus et Cassius (...)! Que j'ai eu de plaisir à entendre parler, en vrai langage romain, ces hommes illustres! (...) tous les gens de bien se réjouissent d'entendre les derniers des Romains (Chénier, Épîtres, 1794, p. 199).
RELIG. CATH. Épître aux Romains. Lettre envoyée vers l'an 57 par St Paul à la communauté chrétienne de Rome pour lui exposer sa doctrine. Dans l'épître aux Romains, saint Paul veut montrer que les jugements de Dieu sont justes, soit sur les Juifs, qui ont la révélation, soit sur les païens, qui ne l'ont pas (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 851).
3. Loc. adv. ou adj. À la romaine. Selon l'usage établi par la Rome antique. L'administration impériale tendra (...) vers trois objectifs: créer de neuves et grandes cités, organisées à la romaine, pour remplacer les anciennes cités gauloises (Encyclop. éduc., 1960, p. 9).P. métaph. Stendhal, qui construit toujours ses phrases (...) à la romaine, juxtaposant les blocs sans ciment (Du Bos, Journal, 1923, p. 345).
B. − P. anal. ou au fig.
1. Adjectif
a) [En parlant de l'aspect extérieur d'une pers.] Qui évoque les anciens Romains par ses formes sculpturales, son costume, et surtout par son visage aux traits réguliers, bien marqués, un peu lourds, par son air imposant. Masque, nez romain. Son pur visage romain, aux plans précis malgré un léger empâtement (Martin du G., Confid. afric., 1931, p. 1110).Il n'est pas de salon où Bonaparte (...) ne soit (...) représenté en triomphateur romain (...); Houdon le ceint du laurier, Chaudet le drape de la toge antique (...). Madame Mère devient une matrone romaine (L. Hautecœur, Art sous Révol. et Emp., 1954, p. 59).Beauté romaine. V. beauté II A.
b) [En parlant du caractère, du comportement d'une pers.] Qui rappelle les qualités des anciens Romains (notamment goût de la grandeur, courage, austérité). Il y a, dans la manière d'écrire de Collin, un mélange d'élévation et de sensibilité, de sévérité romaine et de douceur religieuse (Staël, Allemagne, t. 3, 1810, p. 181).Je lui parlai de MmeRoland. « J'aime (...) ce caractère romain dans nos temps. Sa mort est un peu drapée et théâtrale; elle pose (...) » (Vigny, Journal poète, 1842, p. 1187).V. lourd ex. de Glatigny.
c) HIST. Saint Empire romain germanique. V. empire II E 2 a et césarisme ex. 3.Empl. subst. Roi des Romains. V. roi I A 2 a.
d) ZOOL. (Pigeon) romain, adj. et subst. masc. Gros pigeon domestique. Le Romain. Voici le plus volumineux de nos pigeons domestiques. C'est une des races les plus anciennement connues; élevé d'abord en Italie, il s'est bien acclimaté en France (...). Il existe huit variétés de couleur chez le Romain: le bleu (...). Le fauve (G. Lissot, Le Pigeon, 1950, pp. 81-82).
2. Subst. Personne dont l'aspect, le caractère, le comportement rappelle celui des anciens Romains. Sois un vieux Romain de bonne heure, c'est-à-dire, fier, prudent, sobre, ennemi des plaisirs qui coûtent l'honneur et la sincérité (Sand, Corresp., t. 1, 1836, p. 340).Taine est un Romain, un orateur méthodique et un constructeur d'aqueducs (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 206).
C'est le dernier des Romains (vieilli). ,,Il a une vertu qui n'est plus de son temps; il est le dernier défenseur qui reste à une cause perdue`` (Ac. 1835-1935).
Travail de Romain. Travail de grande envergure, exigeant des efforts soutenus, considérables. Chapeaux qui nécessitèrent (...) « un travail de Romain » (...). Sous les doigts magiques de François Salem, des mousselines vertes, plissées et superposées, sont donc devenues salades (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 17 août 1986, p. 11, col. 3).
Arg. (de théâtre), vieilli. Romain (du parterre). Claqueur de théâtre. Un méchant disait à mes côtés: Nous voyons des Grecs sur la scène et des Romains au parterre. Ce qui prouve toute la perversité de ce méchant, c'est que la recette (...) s'est élevée à 2.322 francs (Stendhal, Notes dilett., 1823, p. 394).Claqueur, romain au Théâtre-Français, grâce à l'excellence de ses battoirs (Arnoux, Roi, 1956, p. 101).
3. Loc. adv. ou adj. À la romaine
a) [À propos de l'aspect extérieur d'une pers.] (D'une manière) qui rappelle la façon de se vêtir, de se coiffer, etc., propre aux anciens Romains. Vêtu à la romaine. Un homme (...) aux cheveux ras coupés droit sur le front à la romaine (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 402).Un vieux nègre (...) enveloppé dans un pagne jaune qui le drapait fort dignement à la romaine (Céline, Voyage, 1932, p. 193).V. jupon ex. 2.
b) [À propos du caractère, du comportement d'une pers.] (D'une manière) qui rappelle le stoïcisme, la fermeté des anciens Romains. L'horrible spectacle d'un jeune homme mourant (...), écrivant à la romaine ses dernières pensées (Balzac, Fille Ève, 1839, p. 172).Colbert, avec une sorte de rigueur à la romaine, fut le premier à dénoncer ses audaces [de Desmarets] (La Varende, Saint-Simon, 1955, p. 218).
II.
A. − Adj. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Qui appartient ou qui est relatif à la Rome moderne (après la chute de l'Empire). Paysans, prince, seigneur(s) romain(s). Le monopole terrien qui détermina la chute de l'Italie, (...) qui appauvrit encore et rend inhabitable la campagne romaine (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 240).Tout autre est le palais romain du XVIesiècle. À Rome, l'espace ne manquait pas (...). Le palais romain se compose, habituellement, d'une cour intérieure à portiques avec logis simples en épaisseur tout autour (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 265).V. jardin ex. 2.
Spécialement
BEAUX-ARTS. Académie romaine (vx). ,,Établissement pour l'étude de la peinture, fondé à Rome par Le Mutian (...). En 1665, l'académie romaine forma des relations avec l'académie des peintres français, et nomma Lebrun pour son directeur`` (Ac. Compl. 1842). Messire Francesco Molza vient de débiter à l'Académie romaine une harangue en latin contre le mutilateur de l'arc de Constantin (Musset, Lorenzaccio, 1834, i, 4, p. 105).École romaine. École artistique italienne principalement représentée par Raphaël, Le Pérugin, Michel-Ange. Toute l'Italie, qui avait abouti à Rome, dut subir Rome. (...) Vasari, Jean Bologne l'introduisaient à Florence qui reconnut trop d'elle-même en Michel-Ange pour ne pas s'abandonner à lui. Sa violence naturelle s'accommoda moins de Raphaël dont l'école romaine locale se réclamait (Faure, Hist. art, 1914, p. 419).
IMPR. (Caractère) romain, adj. et subst. masc. Caractère d'imprimerie couramment utilisé en France depuis le xvies., et qui se distingue par des traits ronds, perpendiculaires à la ligne, par opposition au gothique, à l'italique. Composer en romain. Le caractère romain est celui dont les lettres sont droites, (...) le caractère italique est celui dont les lettres sont penchées (Momoro, Impr., 1793, p. 85).Dans un texte tout italique c'est le romain qui assure la mise en vedette (Gouriou, Mémento typogr., 1961, p. 14).V. caractère1ex. de Valotaire.Gros romain. ,,Ancien nom d'un caractère de corps 15-16`` (Comte-Pern. 1963). Sur un caractère gros romain, les additions doivent au moins être de cicero (Momoro, Impr., 1793, p. 37).Petit romain. ,,Ancien nom d'un corps 9`` (Comte-Pern. 1963). Le caractère de parangon comporte plus de distance entre les mots, à raison de sa grosseur, et le petit romain, moins, à raison de sa petitesse (Momoro, Impr., 1793, p. 81).
PYROTECHNIE. Chandelle romaine. V. chandelle C 1 c.
B. − Subst. Habitant, natif de la Rome moderne (après la chute de l'Empire). Roi des Romains. Duclos disait, pour ne pas profaner le nom de Romain, en parlant des Romains modernes: Un Italien de Rome (Chamfort, Caract. et anecd., 1794, p. 141).On n'a point vu Rome quand on n'a point parcouru les rues de ses faubourgs (...). On voit sortir de ces débris de grandes Romaines, pauvres et belles, qui vont (...) puiser de l'eau aux cascades versées par les aqueducs des empereurs (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 548).
C. − Loc. adj., GASTR. Punch à la romaine. ,,Sorbet au champagne (ou bien au rhum ou au kirsch), parfumé au citron ou à la vanille`` (Ac. Gastr. 1962). Compléter le repas sous la rotonde du café du Caveau, avec des glaces, des liqueurs, ou du punch à la romaine (Jouy, Hermite, t. 1, 1811, p. 297).
III. − RELIG. CATH.
A. − Adjectif
1. [En parlant d'une chose] Qui relève de (Rome, siège de) la Papauté. Bréviaire, catholicisme, missel romain. Un paroissien romain, le seul peut-être vraiment complet, « le missel des fidèles » (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 147).L'ambiance n'est pas la même dans la France catholique ou laïque que dans la luthérienne Germanie. Le dogme romain (...) n'est pas près d'évoluer dans le sens d'une simplification au profit d'un large théisme (Weill, Judaïsme, 1931, p. 44).V. communion ex. de Chamfort.
Collet romain. V. collet A 1 b.Habit romain. ,,Habit long imposé à tous les membres du clergé à l'époque carolingienne`` (Leloir 1961). Il fut ordonné prêtre malgré lui (...) et contraint de (...) revêtir l'habit romain de couleur noire qui était le costume du clergé (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 83).
Liturgie, rit(e), rituel romain(e). Ensemble des prescriptions pontificales relatives à la célébration des offices et suivies par les Églises catholiques occidentales. Sept sacrements ont subsisté dans le rituel romain (Philos., Relig., 1957, p. 38-14).V. liturgie ex. de Huysmans.
2. [En parlant d'une pers., d'un groupe] Qui se réfère à l'autorité ecclésiastique, pontificale. Clergé, cour, prélat romain(e). M. Barrès y oppose [dans La Colline inspirée] le chant catholique du prêtre romain et le thème en révolte de l'hérétique (Massis, Jugements, 1923, p. 242).Ce qui distingue le catholique romain du chrétien réformé, c'est le fait que le premier a pour point de référence essentiel l'Église, et le second, le contact direct avec le Christ (Philos., Relig., 1957, p. 48-13).
Église romaine/catholique romaine/catholique, apostolique et romaine. Église catholique qui se rattache au Saint-Siège. Feu! au nom de l'Église apostolique et romaine! feu! sur les juifs, feu! sur les protestants! feu! sur les libres penseurs! sur tout ce qui ne se soumet pas aux directions du pape infaillible (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 232).C'est sur les paroles du Christ à son apôtre Pierre (...) que l'Église romaine fonde les pouvoirs que le Concile du Vatican a déclarés être le privilège du Pontife romain (Boegnerds Foi et vie, 1936, p. 116).V. catholique ex. 1.Pontife romain. Pape. V. supra ex. de Boegner.
B. − Subst. masc., peu fréq. Catholique qui reconnaît l'autorité du Pape et suit ses prescriptions. Prêtre (...) qui disait encore sa messe, ultramontain et pur romain de doctrine (Sainte-Beuve, Pensées, 1868, p. 68).Vous n'avez qu'un chef: le Pape, vous êtes Romains avant d'être français. (...) Si la France se lève contre l'église, Français catholiques levez-vous contre la France (Péladan, Vice supr., 1884, p. 257).
C. − Loc. adv. ou adj. À la (mode) romaine. Selon le rituel catholique de tradition latine. On le tondait très court, à la mode romaine, et ce genre de dégradation (...) était ordinairement accompagné de la tonsure ecclésiastique (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 83).Les offices sont ici à la romaine. Les enterrements ont une gravité profonde. On y chante bien plus longuement que chez nous (E. de Guérin, Lettres, 1846, p. 496).
REM. 1.
Romainement, adv.De manière romaine. Vivre, penser romainement (Lar. 19e). Tous les catholiques, apostoliques, romains, qui n'ont pas créé le monde, qui même ne font pas grand'chose dans la semaine, se reposent le septième jour catholiquement, apostoliquement, romainement (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1831, p. 329).
2.
Romanite, subst. fém.,péj. Goût excessif, maladif pour Rome, les choses romaines. Il ne s'agit toujours que de Rome et de l'Empire. Restaurer l'antiquité, ressusciter l'empire universel à leur profit, voilà leur passion et leur manie. Leur mal incurable est la romanite (Suarès, Voy. Condottière, t. 2, 1932, p. 181).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔmε ̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 subst. « habitant de Rome » (Roland, éd. J. Bédier, 2923: Encuntre mei [Charlemagne] revelerunt li Seisnes [...], Romain, Puillain e tuit icil de Palerne); spéc. mil. xiiies. Roumain « habitant de la Rome antique » (Jean de Thuin, Jules César, 4, 13 ds T.-L.); 1904 travail de Romain « travail difficile, pénible » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1823 « claqueur dans un théâtre » (Stendhal, loc. cit.). B. 1. 1erquart xiiies. adj. « qui se rapporte au Saint-Siège; à la Rome moderne » (Reclus de Molliens, Charité, 7, 6 ds T.-L.: Toi cuidai en chel haut refui [Rome] Trover o le pape romain); a) 1528 impr. lettre rommaine « caractère rond et droit » (Inventaire de Louis Royer, 104 ds Wolf (L.) Buchdruck, p. 86); 1547 subst. Romain « id. » (doc. ds E. Giraudet, Les orig. de l'impr. à Tours, ibid.); b) 1535 Eglise Romaine (Calvin, Instit. de la religion chrestienne, Epistre au Roy, éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 42); 2. mil. xiiies. « qui se rapporte à la Rome antique » l'estore romain « l'histoire romaine » (Jean de Thuin, Jules César, 2, 2 ds T.-L.); spéc. a) 1644 vertu romaine (G. de Scudéry, Arminius ou les frères ennemis, I, 3, p. 11); 1690 beauté Romaine, visage Romain (Fur.); b) 1657 droit romain (F. H. D'Aubignac, La Pratique du théâtre, p. 91); c) 1676 chiffre romain (Id., Conjectures academiques, p. 22); d) 1690 à la Romaine « à la manière, selon l'usage des Romains » (Fur.). Du lat. romanus « romain » (dér. de Roma, nom de la capitale de l'Empire Romain), qui prit aussi en lat. chrét. le sens « de l'Église romaine » (St Augustin ds Blaise Lat. chrét.). Le sens A 2 s'explique prob. par une transpos. iron. à partir de sens tels que « se dit d'un homme connu par de grands sentiments de probité et par son amour pour la patrie » (Ac. 1740; v. aussi FEW t. 10, p. 458a). B 1 a désigne un type de caractère utilisé d'abord à Rome en 1467 par Sweynheim et Pannartz (v. Wolf (L.) Buchdruck, pp. 84-86). Fréq. abs. littér.: 3 185. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 159, b) 4 532; xxes.: a) 2 601, b) 1 735. Bbg. Quem. DDL t. 5, 9. − Richard Kirchenterminologie 1959, p. 61; pp. 68-69.